• Sous la direction de Patrick ROY, Christian ORANGE, Marie-Noëlle HINDRYCKX Depuis plusieurs décennies, les recherches participatives occupent une place importante dans différents domaines de connaissance, en particulier dans les sciences de l’éducation où elles se déclinent en une très grande diversité d’approches : recherche collaborative, recherche-action, Lesson study, ingénierie didactique coopérative, etc. Les spécificités liées à leurs paradigmes de référence, leurs finalités, leurs modalités opératoires, leurs savoirs, ainsi qu’aux postures et rôles auxquels doivent s’acquitter les acteur·rices lors de leur mise en œuvre, font en sorte qu’elles présentent un caractère hétérogène et polysémique. Si l’importance des recherches participatives pour la coconstruction des connaissances et le développement des compétences professionnelles des acteur·rices fait consensus dans la communauté scientifique, il n’en demeure pas moins que se pose le problème de leurs apports à l’ensemble d’un système éducatif. En particulier, il nous semble nécessaire, au-delà des connaissances et compétences professionnelles qu’elles permettent de développer, de s’interroger sur les savoirs — partageables au-delà du groupe qui les a produits et pouvant donner lieu à des analyses critiques secondaires — que peuvent produire ces recherches. Ce numéro thématique est le fruit d’une réflexion collective issue d’un symposium qui s’est tenu dans le cadre des Rencontres du Réseau international francophone de Recherche en Éducation et Formation (REF) à l’ Université Toulouse Jean-Jaurès, du 8 au 11 juillet 2019. Ce symposium, qui avait pour but d’identifier les conditions pour qu’une recherche collaborative dépasse les seuls enjeux de la formation et de la production du savoir scientifique, s’inscrivait dans la continuité de symposiums antérieurs, depuis 2011, sur les relations entre recherches, pratiques et développement professionnel des enseignant·es de sciences et de mathématiques.
  • Eigensinn 2

    19,00
    Eigensinn (Études rusées sur les lieux communs), 2 (2023) : Saintes Caroline GLORIE, Justine HUPPE (dir.) Éditorial Clovis Maillet, Transpaternité sainte : Saintx Marin et Theodorx Katia Boissevain, « Sayyda Mannûbiya : Sainte controversée de Tunis », entretien mené par Marta Luceño Moreno Laetitia Ogorzelec, La fabrique d’une « sainte » à l’ère de sa reproductibilité technique Marina Rougeon, Au cœur de la gira. Photographier les filles de saint, matérialiser l’invisible Florence Andoka, Extrait de Perpétuelle félicité Anne Monjaret, Catherine, progressiste ou conservatrice ? Inmaculada Rodríguez-Cunill, De l’immonde au divin. Transits à travers le fumier moral Laurent Busine, La femme appelée « Marie Madeleine » Louise Van Brabant, Regarder comme une fille. Jeanne d’Arc au cinéma, une histoire de révolte & de regards Anne Boyer, Extrait de Celles qui ne meurent pas Bibliographie sélective  
  • Une illustration des interactions entre le droit fiscal et le droit des personnes morales Sabine GARROY Préface de Marc Bourgeois Postface de Nicolas Thirion Comment les revenus des entreprises sociales sont-ils traités par le droit fiscal belge ? Tel est l’objet principal du présent ouvrage. Les entreprises sociales ont ceci de particulier qu’elles se livrent à une activité économique tout en poursuivant une finalité sociale et en mettant en œuvre une gouvernance inclusive. À suivre certaines instances internationales (Union européenne et Organisation de coopération et de développement économiques), favorables au développement et à la pérennité de ces entreprises, ces dernières ne devraient pas être taxées comme les autres entreprises, dans la mesure où une telle charge fiscale pourrait, à long terme, menacer leur viabilité. Suivant ce postulat, pour favoriser l’expansion de l’entrepreneuriat social, le régime de fiscalisation des revenus devrait assurer à l’ensemble des entreprises sociales une charge fiscale moindre par comparaison avec celle pesant sur les autres entreprises. Il convient de vérifier si le système juridique belge est en adéquation avec ce postulat. Pour procéder à cette vérification, une démarche de type historique est privilégiée. Dans un premier temps, tourné vers le passé et le présent, une analyse généalogique tend à répondre à la question suivante : un cadre fiscal cohérent, valable pour toutes les entreprises sociales, et approprié, en tant qu’il aboutit systématiquement à une pression fiscale moindre sur les revenus de ces dernières, a-t-il été ou est-il, à l’heure actuelle, garanti en droit belge ? La réponse à cette question se révélant en fin de compte négative, il s’agit, dans un second temps, ouvert sur l’avenir, de répondre à une seconde question : puisqu’un cadre fiscal approprié et cohérent n’existe pas, pourrait-il être mis en place et, dans l’affirmative, selon quelles modalités ? Chemin faisant, ces questions, de prime abord circonscrites, en croisent d’autres, plus larges, en particulier celle des rapports qu’entretient le droit fiscal avec les autres branches du droit, notamment celle dédiée aux personnes morales. L’étude permet même d’affronter et de déconstruire l’un des mythes les plus enracinés de la culture juridique continentale : celui de la rationalité du législateur. Le sujet, apparemment technique, révèle ainsi le fonctionnement de quelques-uns des rouages les plus éprouvés de la machine juridique. Sabine GARROY est docteur en droit. Depuis 2021, elle est professeur de droit fiscal à l’université de Liège. Cet ouvrage est une version légèrement remaniée et mise à jour de sa thèse de doctorat.
  • Trajectoires professionnelles d'auteurs à Angoulême Sylvain AQUATIAS avec la participation d’Alain François Les albums de bandes dessinées ont envahi les rayons des librairies et les médias annoncent tous les ans des ventes records. Mais qu'en est-il de ceux qui réalisent ces albums ? Comment sont-ils devenus auteurs de bande dessinée ? Où se sont-ils formés ? Vivent-ils de leur art ? Si le titre de l’ouvrage laisse peu d’illusions sur la réponse finale à cette dernière question, c’est en suivant quarante-quatre artistes habitant Angoulême ou ses environs, depuis leurs premiers dessins jusqu’à leur carrière actuelle, que l’on pourra comprendre comment se construisent les carrières professionnelles des auteurs de bande dessinée. Arpentant les pavés angoumoisins pendant trois ans, le sociologue et son complice ont essayé de décrypter les logiques de création, de publication et de rétribution des auteurs de bande dessinée, contribuant à la fois à une meilleure compréhension de leurs conditions de vie, mais aussi, plus largement à des questions tenant à la socialisation, aux modes de travail, au fonctionnement des réseaux et à la transformation des statuts des artistes de bande dessinée.

    Sylvain AQUATIAS est sociologue, chercheur au Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines (GRESCO) à l’université de Limoges. Il fait partie du comité de rédaction de la revue Comicalités et a déjà publié de nombreux articles sur la bande dessinée.

    Alain FRANÇOIS est chercheur en histoire visuelle contemporaine et photographe. Il anime le blog Bonobo.net et préside l’association Le Portillon, réseau d’artistes plasticiens.

  • Traduction et illustrations de René Bour présentées par Justine Houyaux Depuis leur première parution en 1865, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles ont été analysées au prisme de tous les champs de recherches, de la narratologie à la psychanalyse, en passant par la philologie ; elles ont également donné leur nom à une condition neurologique et ont servi d’allégorie à la physique quantique. Elles ont été adaptées, déconstruites, reconstruites, passées à la moulinette du postmodernisme, de la science-fiction, et de la parodie — et surtout, elles ont été traduites, retraduites, illustrées, et réillustrées. La « traductillustration » qui nous occupe est unique : son traducteur, René Bour (1908–1934), en a également livré les illustrations, dans une poussée créative simultanée et symbiotique. Disparu à l’âge de vingt-cinq ans, René Bour était jusqu’à il y a peu une énigme. Son Alice, publiée à titre posthume en 1937, était malheureusement devenue une curiosité que l’on ne pouvait plus se procurer que chez les vendeurs de livres anciens ; la voici aujourd’hui présentée dans une nouvelle édition accompagnée d’un appareil critique inédit en trois parties. Le premier volet s’intéresse aux premières traductions d’Alice de 1869 à l’entre-deux-guerres et à son adoption par les surréalistes. L’essai dédié à René Bour s’attache à lever une partie du mystère sur son histoire et à remettre son remarquable héritage artistique à la place qui lui revient dans l’histoire non seulement de la réception française de Lewis Carroll, mais aussi dans celles de la traduction et de l’illustration. Enfin, la troisième partie propose des pistes de réflexions sur le texte lui-même, lesquelles se prolongent dans les annotations qui apparaissent au fil des pages. Le texte de Bour est fantaisiste, jubilatoire ; parfois, aussi, un peu précieux, mais on le lui pardonnera au regard de sa créativité, et du bonheur procuré par les inventions graphiques qui l’accompagnent. L’innovation dont fait preuve René Bour dans son entreprise carrollienne est d’autant plus saillante qu’elle nous propose en filigrane un aperçu de l’espace liminal entre le rôle du traducteur et celui de l’illustrateur, qui se penchent sur un texte où mots et images se répondent, et où les deux rôles sont en l’occurrence endossés par un seul et même artiste.
  • En hommage à Patricia Willson Céline LETAWE et Christine PAGNOULLE (dir.) Vouloir-Traduire, « translaturire », ce néologisme cher à Patricia Willson exprime l’élan qui anime son activité d’écriture et d’enseignement. Rédigés par des collègues, des ami·es et des disciples, les dix-neuf chapitres de ce volume illustrent cet engagement, directement ou par ricochet. Au centre du recueil, des traductions de trois textes tirés de Página impar nous font entendre (en anglais et en français) comment Patricia Willson conçoit la traduction. Toujours, en tout cas, engagée (l’espagnol dit « compromise ») dans le siècle. Les trois premiers chapitres du volume témoignent de ce qu’elle a réalisé à Buenos Aires. Les deux suivants proposent des réflexions traductologiques sur des situations impliquant des tensions politiques. Dans la seconde moitié du livre, chaque chapitre est relié à la traduction d’une œuvre. Tantôt il s’agit de commentaires sur une ou plusieurs traductions existantes, tantôt de traductions inédites. Certains combinent les deux, comme ce fascinant chapitre qui propose des extraits du journal d’un traducteur. Le dernier chapitre, traduction française d’un entretien avec un traducteur militant allemand, est à la fois un point d’orgue et une synthèse de ce qu’apporte le passage par la traduction. Céline LETAWE est docteure en Philosophie et Lettres et titulaire d’un DES en Traduction. Elle est enseignante-chercheuse à l’université de Liège, où elle enseigne la traduction allemand-français. Christine PAGNOULLE enseignait les littératures anglaises et la traduction à l’université de Liège. Elle reste active en tant que militante, critique littéraire, éditrice et traductrice. Elles sont membres du CIRTI, le Centre Interdisciplinaire de Recherche en Traduction et en Interprétation.
  • Jean-Louis Dumortier (éd.)

    Il n’est d’imposture que découverte. Qui ne s’avise pas d’avoir été trompé ou de s’être abusé lui-même — sur ce qu’il vaut, sur ce qu’il peut — n’éprouve pas de sentiment d’imposture. Vogue sa galère sur une mer dont il ignore les dangers ! Mais que survienne la tempête d’une prise de conscience…

    Ces soudaines levées de la houle, ces vagues de désillusion qui déferlent, qui font perdre le cap et craindre le naufrage, Simenon les a tant racontées que l’on peut se demander — quand on sait la vertu thérapeutique de ses « transes » romanesques — s’il n’est pas obsédé par l’imposture, par le risque de la perte d’identité dans une mascarade quasi universelle, dans un tourbillon d’apparences à l’agitation duquel, plus ou moins délibérément, il contribue lui-même en se mettant en scène. Sa quête inlassable de « l’homme nu », la fascination qu’exerce sur lui la figure du clochard, radical du dépouillement, exhibitionniste du rejet des apparences dignes, ne sont-elles pas des symptômes d’une angoisse de s’égarer dans un monde de faux-semblants paré du nom de société, dans un jeu de dupes dont il ne parvient pas à tirer son épingle ?

    Telle est en tout cas la piste de recherche qu’ont suivie celles et ceux qui ont contribué à ce volume de Traces. En s’attachant pour la plupart à interpréter un seul roman comme une variation sur le thème de la découverte de l’imposture, en interprétant l’œuvre choisie selon des perspectives assez différentes les unes des autres, mais en veillant à illustrer l’art subtil d’un romancier qui donne plus à comprendre qu’il n’en dit, les autrices et les auteurs ont abondamment documenté un sujet qui ne renouvelle peut-être pas les études simenoniennes, mais qui, assurément, n’a pas encore été approfondi.

    Jean-Louis DUMORTIER, professeur ordinaire honoraire de l’Université de Liège, a dirigé de 1999 à 2014 le service de Didactique du français. Actuel directeur de la revue Traces, il a consacré à Simenon, entre 1985 et aujourd’hui, une vingtaine d’articles et trois livres.

  • Ensayos críticos sobre la obra de Guadalupe Nettel Nicolas Licata, Yanna Hadatty Mora, Kristine Vanden Berghe (eds.)

    Cuerpos y comportamientos al margen de las normas, relaciones humanas insólitas, animales extrañamente parecidos a nosotros, cosmopolitismo, apertura hacia el otro, son algunas de las marcas diferenciales de la obra de Guadalupe Nettel (Ciudad de México 1973), cuyo centro lo constituyen las excentricidades. ¿Pero puede transgredirse una y otra vez la tradición sin generar una nueva, dentro de la lógica de la “tradición de la ruptura” de Octavio Paz, uno de sus escritores predilectos? Esta pregunta no es sino uno de los hilos conductores de este libro colectivo.

    Nettel es una de las escritoras mexicanas e incluso hispanoamericanas más afamadas del momento. Traducida a dieciocho idiomas, no deja de acumular premios y distinciones (inter)nacionales. Con ocasión del trigésimo aniversario de Juegos de artificio (1993), su ópera prima, ocho investigadores e investigadoras provenientes de ambos lados del Atlántico proponen en diálogo un análisis crítico del conjunto de su obra, e inclusive, de su papel como gestora cultural. Los ensayos aquí reunidos abordan, entre otros temas, la evolución en su práctica del cuento, su particular estilo de combinar lo freak y lo abyecto, la rica dimensión intertextual de su narrativa, el móvil de los afectos en sus personajes, los lazos entre su discurso y el de Paz, su gestión en la dirección de la Revista de la Universidad, su representación de Francia y de los franceses, las traducciones de sus libros. Todo ello se complementa con una bibliografía de lo que ha escrito y se ha escrito sobre ella, así como con una larga entrevista concedida por la propia autora para este volumen. Tradición y transgresión se asume como una aproximación innovadora a una de las personalidades más notables de las letras mexicanas actuales, pero también como una invitación a proseguir los debates que su obra suscita.

    Nicolas LICATA es investigador posdoctoral en la Universidad Nacional Autónoma de México y colaborador científico en la Universidad de Lieja. Es especialista en literatura hispanoamericana, en particular argentina y mexicana, de los siglos XX y XXI.

    Yanna HADATTY MORA trabaja en el Instituto de Investigaciones Filológicas de la Universidad Nacional Autónoma de México. Sus intereses van de las vanguardias literarias a la literatura latinoamericana del siglo XXI.

    Kristine VANDEN BERGHE es catedrática en la Universidad de Lieja donde enseña letras hispanoamericanas. Se interesa especialmente por las relaciones entre literatura, historia y política en la prosa mexicana y colombiana.

  • Rémi Cayatte, Audrey Tuaillon Demésy et Laurent Di Filippo (dirs)

    Cet ouvrage pluridisciplinaire réunit les contributions de douze chercheurs et chercheuses s’inscrivant dans le champ des études universitaires sur les jeux. Il est centré sur les manières dont différents imaginaires contribuent à la construction de mondes du jeu (vidéo, de rôle, sportif, etc.) et aborde comment les mécanismes temporels participent à la structuration et à l’appropriation d’expériences ludiques. Les douze chapitres de cet ouvrage sont organisés autour de deux axes principaux. Dans une optique principalement narrative, le premier s’intéresse aux contenus des jeux, aux temporalités intradiégétiques ainsi qu’aux spécificités relatives à leurs mises en scène. Quant au second, il se situe dans une perspective davantage ancrée en sciences sociales et s’intéresse aux pratiques ludiques et aux dimensions temporelles qu’elles permettent d’expérimenter. Entièrement dédié aux questions temporelles et à la manière dont elles sont véhiculées par et dans des imaginaires ludiques, ce volume place au coeur de son propos des réflexions qui demeurent encore à la marge des recherches en sciences du jeu.

    Rémi CAYATTE est docteur en Sciences de l’information et de la communication, maître de conférences en SIC à l’université Toulouse III. Ses recherches portent sur les notions de communication, d’agentivité et d’expressivité dans les systèmes de jeu et plus largement dans les dispositifs d’interaction.

    Laurent DI FILIPPO est docteur en Sciences de l’information et de la communication et en études scandinaves et maître de conférences en SIC à l’université de Lorraine. Ses recherches portent sur la réutilisation des mythes nordiques et de l’imaginaire viking dans les médias contemporains, ainsi que sur les rapports entre jeux et faits religieux.

    Audrey TUAILLON DEMÉSY est docteure en sociologie, professeure en STAPS à l’université de Franche-Comté (laboratoire C3S). Ses travaux portent sur les cultures alternatives (sports subculturels, reconstitutions historiques, culture punk) et les imaginaires, notamment du temps, qui les entourent.

  • Raymond M. Lemaire, expériences pionnières entre principes et pratiques Claudine HOUBART

    Les années 1960 constituent une période clé dans l'histoire de la conservation du patrimoine bâti. Au-delà de la notion de monument historique, héritée du XIXe siècle, des expériences et réflexions dessinent les contours de la réhabilitation des quartiers anciens, à l’initiative, notamment, du Conseil de l'Europe. La portée de ces initiatives, qui conduiront à un changement d'attitude radical à l'égard de ces quartiers passant du statut de taudis à celui de modèle, s'étend rapidement au-delà du Vieux Continent, notamment par le biais du Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS), fondé en 1965. Le Belge Raymond M. Lemaire (1921-1997) est un acteur important de cet épisode. Après des débuts consacrés à la récupération des œuvres d'art pillées lors de la seconde guerre mondiale puis à la restauration monumentale, sa carrière prend un tournant international lorsqu'il participe au congrès de Venise (1964) et devient, l’année suivante, le premier Secrétaire général de l'ICOMOS. À ce titre, il participe aux débats initiés par le Conseil de l'Europe tout en menant plusieurs opérations de réhabilitation en Belgique, notamment à Louvain, Bruxelles et Bruges. Basé sur une importante recherche en archives, en particulier au sein du fonds légué par Raymond Lemaire à la KU Leuven, ce livre aborde cet épisode de l'intérieur. Loin d'une posture hagiographique, il met en lumière la complexité des processus et les multiples acteurs impliqués dans la formulation de principes internationaux comme dans la concrétisation de projets de terrain. L’ouvrage est composé de deux parties complémentaires. La première retrace, en parallèle, le parcours de Raymond Lemaire de l’archéologie à l’urbanisme, et l’émergence de la conservation intégrée; la seconde s’attache à trois études de cas bruxelloises dans une perspective micro-historique. Tout en éclairant un moment peu étudié de l’histoire de la conservation urbaine et en offrant une première biographie de Raymond M. Lemaire, cet ouvrage veut également susciter la réflexion sur la construction et l’usage des principes et doctrines dans le champ du patrimoine.

    Claudine Houbart est architecte, historienne de l’art et titulaire d’un master spécialisé en conservation-restauration. Elle a consacré son doctorat (KU Leuven, 2015) à l’œuvre de R.M. Lemaire dans le domaine de la réhabilitation urbaine. Au sein du groupe de recherche DIVA (ULiège), elle consacre ses recherches à l’histoire et aux théories contemporaines du patrimoine.  
  • Anne Boissière Cet essai entend mettre au jour et dénoncer la tendance dominante à théoriser le jeu à partir des règles, et à organiser les approches autour de dualismes non questionnés, au premier chef du game et du play. Une telle structuration ne s'impose qu’à exclure ou mépriser une phénoménalité pourtant décisive, celle qui engage l’expérience corporelle et spontanée du jeu, et dont l’enfance pourrait être le nom.

    Le geste philosophique consiste ici en une ré-appropriation de cette part vivante du jouer, d’autant plus précieuse qu’elle peut faire défaut. C’est sur fond de cette absence qu’est introduite la conceptualité du pathique : jouer est une activité irréductible, distincte de la connaissance et de la technique. S’y révèle une liberté sensible, liée au mouvement et à la spatialité, qui n’a pas d’équivalent.

    Opter pour le vivant du jeu, c’est mettre l’accent non sur la maîtrise mais sur l’être-saisi, non sur les règles mais sur le rythme, non sur la compétition mais sur les chants et la danse, dans l’horizon de la paix et non de la guerre. C’est dans l’art et non dans la science qu’une telle expérience du jouer est recherchée. La prise en compte de certains aspects du champ contemporain conduit cependant à s’interroger : le jeu, dans sa part vivante et sensible, serait-il en voie de disparition?

    Anne Boissière est Professeure émérite de l’Université de Lille en France, philosophe et membre du Centre d’Étude des Arts Contemporains (CEAC) qu’elle a dirigé de 2008 à 2012. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages : Le mouvement à l’œuvre, entre jeu et art, Sesto San Giovanni, Mimésis, 2018; Chanter Narrer Danser, Contribution à une philosophie du sentir, Sampzon, Delatour France, 2016 ; Musique Mouvement, Paris, Manucius, 2014 ; La pensée musicale de Theodor W. Adorno, l’épique et le temps, Paris, Beauchesne, 2011. Elle a entre autres co-dirigé : avec Mathieu Duplay, Vie, Symbole, Mouvement ; Susanne Langer et la danse, Éditions De l’Incidence, 2012 ; avec Véronique Fabbri, Anne Volvey, Activité artistique et spatialité, Paris, L’Harmattan, 2010; avec Catherine Kintzler, Approche philosophique du geste dansé, de l’improvisation à la performance, Presses Universitaires du Septentrion, 2006.

  • Un récit transverse partant de Mallarmé : Buren, Grisey, Danielewski, Rahm, Noé par Guy LELONG Les conceptions dominantes de l’esthétique occidentale contemporaine se montrent tantôt accrochées à l’idée d’un « grand récit », cher aux modernes, tels que vus par les post-modernes, tantôt chevillées à celle d’un émiettement. Elles tendent, de diverses façons, à soumettre les œuvres et leurs propriétés — langage, médium, lieu d’accueil — à des idées ou des systèmes a priori. Parlant de Mallarmé, entre autres, il a été question d’une « révolution du langage poétique » (Kristeva) ou d’une « dissémination » des marques (Derrida). Le présent ouvrage propose, lui, le récit d’un renversement partant de Mallarmé : celui qui, ayant consisté à déduire les œuvres de leur support et de leurs propriétés, continue de se manifester dans les domaines artistiques les plus divers : poésie, roman, arts plastiques, musique, architecture, cinéma. Guy Lelong y montre ainsi, au plus près des œuvres et de leur perception, qu’il est possible d’établir, entre ces différents domaines, une sorte de continuum.
  • par Grégory CORMANN (éd.) Préambule I. Derrida et Bourdieu parlent de Sartre. Portrait avec Sartre à soixante-dix ans. Entretiens, 1999 - 2000 Jacques Derrida, Entretien de Jacques Derrida avec Michel Contat et Jean Birnbaum Pierre Bourdieu, Entretien de Pierre Bourdieu avec Franz Schultheis II. L'Être et le Néant, rétrospectives inédites 1943–1963–2023 Alexandre Koyré, Les courants actuels de la pensée française Andrea Cavazzini, Situations de l’existentialisme ou Sartre devant Koyré Olivier Dubouclez, Michel Tournier, philosophe sartrien inhumaniste Grégory Cormann, Les Sartre de Susan Sontag (Sartre aux États-Unis après 1945, suite) Daniel Giovannangeli, Derrida, Husserl, Sartre et l’origine de la négation III. Bibliographie IV. Informations

    Colloque du GES

    Manuscrits et archives. La nouvelle « Le Mur » et Kant : petite notule philologique

    Activités sartriennes

    Nécrologie

    Théâtre

    Actualité de Sartre, médias et divers

    IV. Comptes rendus et recensions critiques
  • L'ombre lumineuse d'Apollinaire

    Édité par Daniel Delbreil et Gérald Purnelle

    Ce volume est issu du travail de réflexion des vingt-trois chercheurs apollinariens à l’occasion du centenaire, en 2018, de la publication du recueil Calligrammes d’Apollinaire et de la mort du poète. À cet occasion, l’ouvrage salue et récapitule différentes facettes de la production multiple et novatrice d’un « poète dans tous les domaines », en poésie, en fiction, en théâtre et en critique d’art, et d’un « poète parmi les poètes ». Le recueil Calligrammes, loin de rompre radicalement avec la poésie du passé, porte l’empreinte d’un lyrisme ancré dans la tradition et dans l’œuvre antérieure d’Apollinaire (par l’expression affective, le recours au mythe, la présence de motifs symboliques comme l’ombre), mais aussi renouvelé par l’usage de la matérialité textuelle, l’ouverture aux nouveaux médias… Si Calligrammes renouvelle la poésie, c’est aussi et d’abord dans la dimension visuelle du poème. Le calligramme, d’abord mal compris ou critiqué, a été d’un apport capital pour l’évolution de la poésie moderne. Son impact sur l’émergence de la poésie concrète ou visuelle est ici réabordé. Il a puissamment contribué à la fortune d’Apollinaire dans d’autres domaines linguistiques (Iran, Brésil, Hongrie, Autriche). La dimension thématique de l’œuvre n’est pas oubliée, dans ses territoires lyriques comme dans ses aspects les plus extrêmes, tels que la sexualité et la scatologie. Cet ouvrage collectif confirme et enrichit certaines approches, comble certaines lacunes, lève quelques énigmes, corrige des erreurs, ouvre des champs nouveaux de recherche. Il témoigne surtout, par la diversité des contributeurs, du prestige exceptionnel de l’écrivain Apollinaire.

  • De Gengis Khan à Œdipe sur la route Coralie CABU

    Au fil des années, la figure du sage a pris une importance essentielle au sein de l’imaginaire entourant l’écrivain belge Henry Bauchau (1913-2012), à tel point que cette construction posturale, mobilisée par l’auteur et reconduite tant par ses critiques que par la presse, a fini par faire l’objet d’une projection sur l’ensemble de son parcours et de son œuvre.

    Interrogeant d’abord les nombreuses tentatives d’engagement (politique, social ou encore militaire) de Bauchau, ce livre propose un retour critique sur la trajectoire de l’écrivain, mettant en évidence une série d’obsessions qui dénotent avec l’image du sage et donnent à voir des contradictions que celle-ci ne laissait pas soupçonner. Ainsi, dépassant la posture de sage et l’effet de lissage des aspérités que celle-ci a eu sur la lecture de son parcours et de son œuvre, l’examen d’une partie ciblée des publications en prose de l’auteur d’Œdipe sur la route à la lumière de ce constat vise à leur restituer leur complexité originelle ainsi qu’à interroger les enjeux de l’adoption par ce dernier d’une posture de sage et ce sur quoi celle-ci repose. Guidé par la volonté de s’éloigner de l’approche très univoque de l’œuvre généralement proposée et de tenir compte des tâtonnements et retours en arrière dont relève tout cheminement personnel, le présent ouvrage s’enrichit des théories de l’agentivité et de la sociologie afin de mieux rendre compte de la façon dont s’est (re)construit Henry Bauchau.

    Coralie Cabu est doctorante à l’université de Namur où elle travaille sous la direction de David Vrydaghs. Elle est membre du Namur Institute of Language, Text and Transmediality (NaLTT) et de la revue COnTEXTES.  
  • Écarts et médiations LIÈGE GAME LAB

    Si le jeu vidéo est aujourd’hui largement reconnu comme une pratique culturelle (voir les ouvrages Culture vidéoludique! du Liège Game Lab ou Penser (avec) la culture vidéoludique, dans la même collection) et comme un objet de recherche, structurant le champ sciences du jeu ou game studies, ce médium reste souvent prisonnier d’approches l’étudiant sous l’angle de l’immersion, de l’engagement, de l’immédiateté. Les discours qui entourent le jeu vidéo présentent ainsi souvent sa prise en main comme « intuitive », sans intermédiaires, « projetant » la personne qui joue au cœur de l’aventure au moyen de contrôles « immersifs ». De telles considérations feraient presque oublier les nombreuses médiations qui existent à plusieurs niveaux entre le jeu et les joueurs·euses et qui alimentent l’expérience ludique tout autant que le jeu lui-même : genres, presse, emballage, avatar, périphériques, publicité, institutions, communautés, etc. Pour démystifier la relation entre jeu et joueur·euse et repenser le jeu comme un acte de communication, les auteurs·rices de cet ouvrage collectif proposent donc d’étudier ces multiples intermédiaires et les rôles qu’ils exercent dans la construction des cultures ludiques. En recourant à des approches pluridisciplinaires (études de la réception, analyse du discours, sémiotique, rhétorique, musicologie, iconologie, esthétique, etc.), les contributions s’intéressent à divers objets permettant d’éclairer quelques-uns des innombrables interstices du jeu vidéo : le paratexte des jeux horrifiques, la pratique du non-jeu, l’accessibilité d’un dispositif muséal ludique, les biais induits par l’usage d’appareils de mesure biométrique, les motifs ludiques de la fiche de personnage, les emplois du terme « caméra » ou encore les modalités de la traduction du média, par exemple. À travers ces analyses, des enjeux parfois méconnus des œuvres vidéoludiques se trouvent mis en lumière et permettront au lecteur ou à la lectrice de mieux cerner les écarts et les obstacles qui nourrissent son ressenti et sa pratique du jeu.

    Créé en 2016, le Liège Game Lab est un collectif destiné à la recherche, à l'enseignement et à la médiation sur le jeu vidéo à l’Université de Liège. Ses membres se spécialisent dans une approche culturelle du médium vidéoludique, nourrie des méthodes des sciences humaines et sociales.

     
  • par Graziella DELEUZE La recherche en didactique du français a montré, depuis quelques décennies, l’intérêt de pratiquer, dès l’entrée dans l’écrit, une lecture littéraire entendue comme un va-et-vient entre une lecture distanciative (centrée sur la matière du récit) et une lecture participative (centrée sur la relation psychoaffective avec celui-ci). Cette conclusion peine cependant à être traduite en pratiques de classe. Ainsi, les résultats de l’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) publiés en décembre 2017 indiquent que les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles peinent à réaliser des inférences complexes et que leurs enseignants se déclarent peu formés en matière d’étayage de la compréhension en lecture. Cet ouvrage tente de répondre, en partie, à ce besoin de formation : il analyse différents dispositifs et outils destinés à apprendre aux futurs enseignants à étayer le développement de l’interprétation, de l’appréciation de l’album envisagé comme un support au service de l’apprentissage des stratégies de lecture. L’auteure de l’ouvrage présente les caractéristiques qui distinguent l’album postmoderne de ses prédécesseurs. Ensuite, elle décrit un dispositif didactique testé, d’abord, dans un contexte institutionnel contraignant et amendé, ensuite, en fonction des résultats de ses recherches. Elle en présente les objectifs, les supports d’apprentissage, les outils d’évaluation et analyse les écrits préparatoires de cinq futurs enseignants.
  • Sous la direction de Sébastien GENVO et Thibault PHILIPPETTE Cet ouvrage répond à un manque dans la littérature francophone : l’existence d’un guide de référence pour toute personne souhaitant s’initier aux différents aspects de la recherche sur les jeux vidéo. Pensés pour permettre au lecteur d’avoir des clés de compréhension concernant les principaux aspects du domaine, les multiples chapitres sont autant de synthèses qui visent également à ouvrir des perspectives pour poursuivre la réflexion. L’ensemble des contributions ont été rédigées par des spécialistes reconnus des thématiques abordées, tout en étant animées d’une volonté d’accessibilité. Ce livre s’adresse donc à toute personne désirant mieux comprendre les enjeux d’une industrie qui est à présent au centre du numérique, des loisirs contemporains et qui s’ouvre également à de multiples secteurs (journalisme, santé, formation, sport, etc.) : étudiants, professionnels (journalistes, concepteurs, etc.), enseignants, parents, institutions mais aussi les joueuses et les joueurs. En somme, cet ouvrage est un compagnon de route idéal pour quiconque souhaite s’aventurer dans l’exploration des vastes étendues des théories des jeux vidéo.
  • Réponses aux épidémies dans le monde gréco-romain édité par Nathan CARLIG

    Issu d’une après-midi d’études organisée à l’Université de Liège le 6 mai 2021, le présent volume veut proposer à un large public un état de la question sur les réactions des Anciens face aux épidémies de leur temps, qui tienne compte des avancées récentes de la recherche, au croisement de la littérature, de la papyrologie, de l’histoire et de l’histoire de la médecine. Trois axes ont été privilégiés, qui reflètent les spécialités des trois auteurs. Bruno Rochette s’intéresse aux épidémies historiques comme motif littéraire et à son succès durant toute l’antiquité gréco-romaine, depuis Thucydide (Ve siècle avant notre ère) jusqu’à Procope de Césarée (VIe siècle de notre ère). Marie-Hélène Marganne analyse les stratégies thérapeutiques mises en œuvre dans le monde gréco-romain pour endiguer ces fléaux : médecine traditionnelle, médecine savante, magie et recours à la religion. Enfin, Antonio Ricciardetto scrute les indices d’épidémies dans les lettres privées grecques conservées sur papyrus. Le volume se complète de deux anthologies de textes grecs et latins, en traduction française : la première, par Bruno Rochette, répertorie les récits d’épidémies dans les textes historiques, poétiques et chrétiens, tandis que la seconde, par Marie-Hélène Marganne, rassemble les textes médicaux qui traitent d’épidémies écrits par les plus grands médecins antiques, au premier rang desquels Hippocrate et Galien. Une abondante bibliographie mise à jour conclut le volume.

    Formé à la philologie classique, à la papyrologie et à la coptologie à Liège, Paris et Rome, Nathan Carlig est actuellement collaborateur scientifique au Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL) de l’Université de Liège. Ses recherches portent principalement sur les relations entre paideia et christianisme et sur l’histoire du livre et de l’écrit dans le monde gréco-romain et l’Antiquité tardive.

  • Sommaire Droit grec Dionysis Filias, Ho thelon en tais ek potistasios dikais: the volunteer prosecutor in the Aetolian league and the case of IG IX I2 1.179, 20–21 Droit romain Carlos Amunátegui Perelló, Deo Auctore. Power and Ideology in Late Antiquity ; Arnaud Besson, Code Théodosien 4.4. Traditions du droit testamentaire en Orient et Occident et problèmes philologiques ; Jan Borrego Stepniewski, Tribunicia potestas : la construction d’un concept juridique ; Emilie Colpaint, La coutume romaine à la fin de la République : une approche relationnelle ; Barbara Cortese, Alcune brevi riflessioni sui modelli di trasferimento della proprietà: l’innovazione della tradizione ; Elena Giannozzi, La protection du nu-propriétaire contre les omissions de l’usufruitier en droit romain ; Carlo Pelloso, Gai. 3.203–207: Una lettura all’insegna della regula dell’ utilitas contrahentium ; Lyuba Radulova, Iura sepulchrorum nella provincia di Thracia ; Andreas Wacke, Zur Bewertung von Leibrentenansprüchen gemäß geschätzter Lebenserwartung im römischen Pflichtteils- und Erbschaftssteuerrecht nach Ulpian und Macer D. 35.2.68pr. In Memoriam Fritz Sturm †, In memoriam Franz Wieacker ; Tomislav Karlović, In memoriam Marko Petrak Chronique Jean-François Gerkens, Chronique de la 74e session de la Société Internationale Fernand De Visscher pour l’Histoire des Droits de l’Antiquité à Santiago du Chili ; Ouvrages reçus par la direction
  • Quelles influences pour quels résultats ? Quentin Detienne

    Le droit économique européen tend-t-il à faire converger les systèmes de pension de retraite vers un même modèle, et si oui, lequel ? C’est à cette question que cet ouvrage se propose de répondre. Il explore les contraintes que font peser le droit européen de la concurrence et la libre prestation des services, d’une part, et la gouvernance économique et budgétaire, d’autre part, sur l’organisation de la première branche, en termes financiers, des systèmes de sécurité sociale nationaux que constituent les pensions accordées aux travailleurs lorsqu’ils accèdent à la retraite. Ce parcours dans les ressorts des constitutions micro-économique et macro-économique de l’Union et leurs effets sur les pensions de retraite passe par une discussion serrée de mécanismes juridiques pointus. Mais il amène aussi à aborder certaines questions fondamentales, comme celle de savoir ce qui distingue radicalement une assurance dite sociale du produit d’assurance proposé sur un marché, ou celle des liens entre la façon dont le travail est valorisé et la conception du droit à la pension de retraite. Ou encore celle, plus englobante, des valeurs que charrie le droit du marché intérieur tel qu’il est interprété par la Cour de justice de l’Union européenne. Dans la partie consacrée à la gouvernance économique et budgétaire, l’étude revient également sur l’impressionnante refonte du système de pension de retraite opérée en Grèce à l’occasion des interventions européennes dans la gestion de la crise de la dette publique du pays, un épisode parmi les plus épineux de l’histoire de l’intégration économique européenne.

    Quentin Detienne est docteur en droit et titulaire d’un master en philosophie. Depuis 2019, il est professeur de droit de la sécurité sociale belge et de droit social européen et international à l’Université de Liège. Cet ouvrage est une version légèrement remaniée de sa thèse de doctorat.

  • Des milieux et des hommes Dominique Cliquet & Jean-Pierre Coutard

    Après quarante années consacrées à l’étude des premiers peuplements de Normandie (Haute-Normandie, Basse-Normandie et îles anglo-normandes) et une vingtaine d’années de fonctionnement du projet collectif de recherche « Les Premiers Hommes en Normandie », nous devions procéder à la rédaction d’un bilan relatif aux occupations pléistocènes de « cette province ». Cet état de la recherche nécessite la rédaction, puis l’édition de plusieurs volumes visant à publier les résultats des études effectuées. Ce premier volume, consacré au cadre historique, environnemental et chronologique des occupations paléolithiques de Normandie (comprenant les ex-« Haute-Normandie » et « Basse-Normandie ») et des îles anglo-normandes, brosse les décors dans lesquels ont évolué les chasseurs — cueilleurs — collecteurs du Paléolithique et dans une moindre mesure du Mésolithique.

  • Discours, identités, éducation Jérôme Flas & Elise Schürgers, Introduction Fabio Fortes, Les déviations linguistiques comme variation linguistique dans le De constructione de Priscien (VIe siècle après J.-C.) Aurélien Bourgaux, Exclure l’hérésie, bâtir l’orthodoxie selon Théodore de Bèze (De haereticis, 1554) Marie Viérin, « Une heureuse reconnaissance » : penser les relations inter-féminines dans la littérature néerlandaise de l’entre-deux-guerres Bastien Bomans, Retour à l’anormal : réflexions et enjeux de la pensée queer multidimensionnelle Vincent La Paglia, La transgression au sein d’activités participatives en milieu scolaire : entre « innovation » et « déviance » Philippe Hambye, Commentaire. Normes, déviances et pouvoir : entre dire et non-dits  Claire Ghyselen, Analyse structurale de l’interaction entre les apprenants de xMOOC et émergence de communautés apprenantes
  • Évolutions, passages, ouvertures par Marion COLAS-BLAISE

    Si, dans l'espace francophone, la notion d'énonciation est approchée sous des angles différents, notamment par les linguistiques de l’énonciation et par la sémiotique, en quoi mérite-t-elle d’être réexaminée ? Cet ouvrage propose une vue d’ensemble des inflexions théoriques majeures qu’elle a connues au cours des soixante dernières années, des travaux marquants, en montrant, surtout, comment la sémiotique « postgreimassienne » à la fois prend appui sur la sémiotique développée par Algirdas Julien Greimas et par les chercheurs regroupés autour de lui et explore de nouvelles voies. Fidèle à la vocation interdisciplinaire de la sémiotique, le livre cherche à faire dialoguer la sémiotique avec la linguistique, mais aussi avec la philosophie et l’anthropologie. Le texte comme tout de sens et ses réécritures, mais aussi la textualisation, c’est-à-dire la dynamique à la base du « devenir un texte », avec ses passages et ses transversalités, sont au cœur de la réflexion. Le texte est abordé également du point de vue de sa matérialité et de son support, ainsi que de son statut, par exemple celui de l’œuvre d’art. Tout au long de l’ouvrage, les hypothèses sont mises à l’épreuve de nombreuses études de cas : des textes littéraires (Yann Andréa, Michel Butor), des énoncés syncrétiques (Annie Ernaux et Marc Marie), des tableaux et des collages (Paul Klee, Andy Warhol, Elaine Sturtevant, Cy Twombly), des photographies et compositions (Edward Steichen, Jeff Wall), des hyperphotos (Jean-François Rauzier), des œuvres nanoartistiques (Susumu Nishinaga), un vidéoclip (Rino Stefano Tagliafierro), ou encore des écrits littéraires sur papier imitant les stratégies de l’hypertextualité numérique (Éric Sadin).

    Professeur émérite de linguistique et de sémiotique à l'Université du Luxembourg, Marion Colas-Blaise est l'auteur de nombreuses publications, dans les domaines de la sémiotique théorique, littéraire et visuelle, des linguistiques de l’énonciation, de la stylistique et de l’analyse des discours. Entre autres, elle a codirigé L’énonciation aujourd’hui, un concept clé des sciences du langages (Lambert-Lucas, 2016) et « Re- ». Répétition et reproduction dans les arts et les médias (Mimésis, 2021).

  • Discours, pratiques, pédagogie Sous la direction de Selim Krichane, Isaac Pante et Yannick Rochat

    Dans les cours d’école, en ligne, au cinéma et dans des millions de foyers, le jeu vidéo occupe une place sociale et culturelle de premier plan. Média natif du numérique, il connaît depuis des décennies un processus de légitimation culturelle et se voit aujourd'hui doté d'un capital symbolique que peu lui auraient prédit il y a vingt ans. Il irrigue désormais nos représentations collectives et génère des régimes de sociabilité bien différents des clichés auxquels il a trop longtemps été réduit. Dans la lignée de divers travaux issus du champ académique de l’étude du jeu vidéo (ou game studies), le présent volume regroupe une série de contributions qui questionnent la dimension culturelle du jeu vidéo à partir des discours qu’il suscite, des représentations qu’il génère ou de sa propension à constituer un outil pédagogique. Les travaux regroupés dans cet ouvrage participent notamment à l’analyse des logiques discursives qui fondent la réception du jeu vidéo dans la presse, et à l’examen des modalités pratiques et discursives de la conception du jeu vidéo comme “bien culturel” à partir des années 2000. On trouvera également des contributions qui mettent en lumière la diversité des pratiques rattachées aujourd’hui au jeu vidéo, à travers l’analyse de communautés de jeu en ligne qui instaurent des serveurs “pirates”, ou grâce à l’étude des pratiques de création de jeux vidéo “en amateur”. Finalement, un ensemble d’utilisations concrètes du jeu vidéo en classe sont discutées à travers des observations minutieuses et des retours d’expérience qui illustrent la complexité relative à l’usage du jeu vidéo en contexte – et à des fins – d’apprentissage. Préfacés par le Professeur Bernard Perron (Laboratoire universitaire de documentation et d’observation vidéoludiques, Université de Montréal) et édités par trois membres du GameLab UNIL-EPFL (Lausanne, Suisse), les articles rassemblés dans cet ouvrage offrent un riche aperçu de la diversité des game studies contemporaines.

    Selim KRICHANE est chercheur au Collège des Humanités de l’École polytechnique fédérale de Lausanne et cofondateur du GameLab UNIL-EPFL. Auteur de La Caméra imaginaire : jeux vidéo et modes de visualisation (2018), ses travaux sur le jeu vidéo s’inscrivent à l’interface de l’étude des médias et des humanités numériques.

    Isaac PANTE est maître d’enseignement et de recherche en section des sciences du langage et de l’information (faculté des Lettres, université de Lausanne). Écrivain, game designer et cofondateur du GameLab UNIL-EPFL, ses recherches actuelles portent sur les fictions interactives et l’art génératif.

    Yannick ROCHAT est professeur assistant en étude des jeux vidéo en section des sciences du langage et de l’information (faculté des Lettres, université de Lausanne) et cofondateur du GameLab UNIL-EPFL. Ses recherches portent notamment sur la préservation du patrimoine vidéoludique et l’étude de plateformes.

  • sous la direction de Stéphane CUNESCU Contre la poésie, les formes Stéphane Cunescu | Contre la poésie, les formes Émilie Violette-Pons | Poétique d’une langue crucifiée : Jacques Dupin Stéphane Cunescu | Projeter le vers avec la prose : les rythmes contraires de Jude Stéfan Margaux Coquelle-Roëhm | Contre « la » poésie : du côté des formes (Jacques Roubaud, Frédéric Forte) Nicolas Servissolle | James Sacré ou le geste contre la forme Marc Dominicy | Les Saisons de François Jacqmin. Des Poèmes en prose qui ne sont pas de la prose Quentin Cauchin | (Dé)plier la poésie. Hybrides, prosaïques, fantoma­tiques. Survenances poétiques dans quelques textes Nathalie Quintane Magdalena Kogut | Vivent les fautes ! Marginalité poétique et déborde­ments formels dans Quant à je (kantaje) de Katalin Molnár Letizia Lupino | Bernard Noël, contraintes, formes et expérimentations Stéphane Lambion | Parole, personne : du vers au corps Jan Baetens | Pourquoi la poésie ? Parole aux poètes Refaire la poésie ? | Entretien de Jan Baetens avec Vincent Broqua Alain Chevrier | Les contraintes poétiques : ma forme de liberté Daniel Bilous | Nouvelles Tranches de savoir Varia Jan Baetens | Une écriture à « débrouiller » : Nul désordre d’Henri Thomas Jan Baetens | L’enjambement, encore et toujours L’exemple de Jaroslav Seifert
  • Jean-Marc JOUBERT (éd.) Une enquête sur un enquêteur parangon d’intégrité : quel juge diligenterait cela ? Et pour quel délit avéré ? Tout au plus pourrait soupçonner le commissaire Maigret d’avoir parfois, préférant la justice à la loi, soustrait aux tribunaux de braves gens qui en seraient fort probablement sortis coupables. Aussi bien ne s’agit-il pas ici d’enquête, mais de quête, de recherche sur une des plus célèbres figures de la littérature policière. Celles et ceux qui sont partis en quête de Maigret, lors du colloque organisé par l’Institut catholique de Vendée qui s’est tenu à La Roche-sur-Yon du 28 au 29 octobre 2021, ont emprunté des pistes fort diverses : celle des études de réception, celle de l’érudition biographique, celle de l’approche sociologique, celle de l’étude interne visant à élucider la « raison des effets », selon la formule de Pascal, laquelle tient à la personnalité de l’individu et à l’art de l’écrivain. La plupart des articles rassemblés dans ce volume sont signés par des auteurs qui ne sont nullement des spécialistes de Simenon, mais ils étaient ou sont devenus des lecteurs fervents de celui qui, au cours du siècle dernier, a profondément transformé le roman criminel en inscrivant la recherche du coupable dans l’institution policière et en mettant en lumière, derrières les motifs de ceux qui enfreignent la loi, les mobiles psychologiques de leurs infractions. Jean-Marc JOUBERT, agrégé et docteur en philosophie, est maître de conférences à l’ICES et doyen de la faculté des Lettres et des Langues de cet institut. On lui doit Foi juive et croyance chrétienne (2001), Leibowitz. Une pensée de la religion (2008), et, en collaboration avec Gilbert Pons, Portraits de Maîtres. Les professeurs de philosophie vus par leur élèves (2008). Il a organisé et édité une dizaine de colloques portant essentiellement sur la littérature.
  • Textes rassemblés et édités par Marie-Hélène Marganne et Gabriel Nocchi Macedo avec la collaboration d’Heinrich Schlange-Schöningen Fruit de la collaboration des universités de Lorraine, de la Sarre, du Luxembourg et de Liège autour du projet Pratiques et stratégies alimentaires dans l’Antiquité tardive (IIIe - VIe siècles), le n°11 des Cahiers du CEDOPAL aborde un large éventail de sujets allant des habitudes alimentaires des empereurs Sévères et dans l’Égypte byzantine à la terminologie de l’alimentation chez saint Jérôme et dans les papyrus grecs et gréco-coptes d’Égypte, en passant par les recettes du célèbre traité de cuisine d’Apicius et par les repas des premières communautés chrétiennes et leurs critiques à propos des lectisternes et sellisternes romains. Portant un regard neuf sur la thématique de l’alimentation dans l’antiquité tardive, les contributions qui y sont rassemblées sont susceptibles d’intéresser tous les publics, aujourd’hui confrontés non seulement à de nouvelles pratiques alimentaires, mais aussi à la pollution, au gaspillage, aux risques d’insécurité alimentaire et aux solutions proposées pour y remédier, en ce compris des méthodes culturales, d’élevage et de traitement des denrées inspirées du passé. Directrice honoraire du CEDOPAL de l'Université de Liège, Marie-Hélène Marganne y a enseigné la papyrologie littéraire, la paléographie grecque et la langue grecque jusqu’en 2020. À la fois papyrologue, philologue classique et historienne de la médecine, elle est l'auteur de nombreuses publications sur les papyrus médicaux, la médecine gréco-romaine, le livre et les bibliothèques antiques. Directeur du CEDOPAL et chargé de cours en papyrologie grecque et latine à l’Université de Liège, Gabriel Nocchi Macedo est l’auteur de nombreuses publications dans les domaines de la papyrologie littéraire, de l’histoire du livre et de l’écriture et de la transmission et réception de la poésie grecque et latine.
  • Eigensinn 1

    19,00
    Eigensinn (Études rusées sur les lieux communs), 1 (2022) : Mariages Caroline GLORIE, Justine HUPPE (dir.) Éditorial Anne Verjus, Quand le mariage tue. Le divorce face aux mariticides au XIXe siècle Maud Hagelstein, Divorcer avec le roi. Mariage et crise de l’attachement dans la poétique de Michelet Hélène Périvier, « Il faut trouver une nouvelle articulation entre le marché, la famille et l’État social », entretien autour de L’Économie féministe (2020) Mimy Keomanichanh & Asuncion Fresnoza-Flot, Négocier avec l’État. Mariages mixtes en Asie du Sud-Est Sherilyn Deen, Au nom de l’amour. Images de la « mixité conjugale » dans la campagne d’affichage Zelfgekozen Gianfranco Rebucini, Du « mariage pour tous » à la « famille pour tout le monde » ? Pour une politique queer populaire de parentés dépareillées Romain Huret, Fêter les « vieilles filles » aux États-Unis (1950–1955) Michael Stambolis-Ruhstorfer, Gold standard family. Expertises pour et contre le mariage entre personnes de même sexe en France et aux États-Unis Clizia Calderoni, Nuances de mariage. Pour une révolution modeste de l’amour hétérosexuel chez Simone de Beauvoir Grégory Cormann, La fin du bal. À propos de la liberté et d’un prétendu contrat social structuraliste Zoé Wittock, Jeanne, la norme et les machines, entretien autour du film Jumbo (2020)
  • Couverture(s) de la presse spécialisée française Sélim AMMOUCHE, Alexis BLANCHET, Björn-Olav DOZO, Mathieu TRICLOT (éd.)

    Les travaux de recherche francophones sur les jeux vidéo ont régulièrement utilisé comme source la presse spécialisée française sans que celle-ci n’ait jamais été étudiée et interrogée pour elle-même. Cette presse, qui se développe des années 1980 aux années 2000, connaît pourtant des tirages importants, fédère un lectorat nombreux, plutôt jeune et masculin, introduit un vocabulaire technique et critique nouveau dans la langue française, développe ses propres modalités de discours sur un divertissement émergent et participe in fine à la construction d’une nouvelle culture ludique.

    Lire les magazines de jeux vidéo offre ainsi deux nouveautés pour l’étude de la presse vidéoludique. La première tient à l’étude d’un corpus francophone, qui vient éclairer d’une lumière nouvelle les travaux existants sur la presse anglo-saxonne et sur la formation des cultures ludiques. La seconde tient à la démultiplication des approches vis-à-vis d’une presse qui a surtout été mobilisée pour l’étude des jeux vidéo : cet ouvrage propose ainsi une exploration inédite de ses contenus, dans la perspective des sciences du jeu, mais aussi des études de la presse, des études culturelles et japonaises, des humanités numériques, de l’écriture critique ou encore de la philosophie des techniques…

    En s’inspirant avec espièglerie des rubriques des magazines de la grande époque — de l’édito à la preview, en passant par les tests, les couvertures de salon et le courrier des lecteurs, sans oublier la place des publicités et l’ours —, le sommaire de ce volume vise précisément à refléter cette diversité d’approches et d’objets : légitimité de la presse spécialisée, analyse des trajectoires professionnelles de journalistes, traitement du jeu vidéo par les presses professionnelle et ludique, survalorisation du progrès technique, traitement de la culture populaire japonaise, évaluation des jeux à travers le test, les grilles de critères et la note, analyse des publicités accueillies dans les pages des magazines, courrier des lecteurs, petites annonces et piratage, traitement du crunch par la presse généraliste.

    Si ces rubriques témoignent souvent de l’invention d’un lexique — preview, test, tips —, elles indiquent également la naissance de communautés et de publics spécifiques que la focalisation sur une presse francophone rend d’autant plus singuliers. L’objet magazine, sa forme comme ses contenus, soumis ici à l’analyse, révèle à terme une performativité discursive fascinante : donner à lire le jeu vidéo.

    Sélim AMMOUCHE est docteur en sciences de l’information et de la communication de la Sorbonne Nouvelle. Son travail porte sur l’herméneutique ludique et les recherches d’informations et de sens dans les jeux vidéo.

    Alexis BLANCHET est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Sorbonne Nouvelle. Il écrit sur l’histoire économique et culturelle des jeux vidéo.

    Björn-Olav DOZO est chargé de cours en humanités numériques et cultures vidéoludiques à l’université de Liège. Il travaille sur les cultures populaires, notamment les jeux vidéo.

    Mathieu TRICLOT est maître de conférences en philosophie des techniques à l’UTBM. Ses recherches portent sur l’histoire de l’informatique, la cybernétique et les jeux vidéo.

  • Anthologie éditée par Séverine Orban Valentine PENROSE

    Valentine Penrose (1898-1978), poétesse et artiste française influencée par le mouvement surréaliste, côtoya les artistes et poètes de son temps tels que Miró, Picasso, Paul Éluard*, Max Ernst. Cette nouvelle anthologie de Penrose se veut innovatrice. Elle offre une collection de textes encore jamais publiés à ce jour: des vers de jeunesse, des poèmes inédits datant de la seconde guerre mondiale ou encore des séries poétiques inspirées par ses voyages en Inde et à Ténériffe. Au fil des pages, le lecteur découvre les multiples facettes de l'écriture d'une poétesse au langage déraisonnable, indispensable*: apparente simplicité? obscurantisme éclairé? À l’amateur de poésie d’en décider.

    Ancienne professeure de lettres dans une université américaine, Séverine Orban passe son temps entre sa recherche sur les poétesses influencées par le surréalisme dont Valentine Penrose et Irène Hamoir, l’enseignement de la méditation et l’écriture.

       
  • Pierre BOUDON

    Cet ouvrage représente une démarcation par rapport aux travaux antérieurs de l'auteur ; toutefois, il s'inscrit dans la démarche d'une analyse structurale des « lieux », non plus architecturaux et/ou anthropologiques, mais dans celle d'un principe musical (scansion, tensivité, accords) entendu au sens de la tradition occidentale jusque dans ses expressions les plus contemporaines (Xenakis, Messiaen). L'expression « architectonique » (architecturale, musicale) représente ainsi une telle continuité. Plus largement, cette entreprise s'inscrit dans une sémiotique générale (textualité et iconicité) dont elle participe par de nombreux aspects en ce qu'elle fait appel à de nombreuses considérations (totalisation et modalisations, principalement) dépassant le cadre d'une simple logique de la substance sonore.

    Pierre BOUDON a été professeur titulaire à l’Université de Montréal dans le domaine des sciences de la communication ; il a été chercheur associé au LEAP (Laboratoire d’étude de l’architecture potentielle) près de l’École d’Architecture de l’Université de Montréal. Il est un des fondateurs d’une sémiotique des lieux (revue Communications 27, Paris, 1976) et l’auteur de nombreux articles scientifiques. Ses recherches portent sur l’analyse des formes architecturales et territoriales (Le paradigme de l’architecture [Montréal, 1992], L’architecture des lieux, sémantique de l’édification et du territoire [Infolio, 2013] et sur l’analyse du discours (Le réseau du sens, une approche monadologique pour la compréhension du discours [Berne, deux volumes, 1999, 2002]).

  • La singularité de Pierre Klosswoski Laurence SYLVAIN

    En se penchant sur l'œuvre de Pierre Klossowski, ce livre articule une réflexion autour du phénomène littéraire et de la figuration. L'œuvre de Pierre Klossowski exemplifie de façon à la fois concrète et abstraite une économie du littéraire comme rencontre. Rencontre entre l’esprit et la matérialité, entre les traces matérielles et la pensée.

    S’intéressant non pas à ce que les productions de Klossowski représentent ou figurent, mais plutôt à la façon dont celles-ci représentent, produisent, déploient et mettent en scène des figures, cette étude examine la façon dont le littéraire échappe aux catégorisations disciplinaires et langagières, de par un caractère fortuit propre aux rencontres qu’il génère. Rencontres aléatoires entre l’esprit et le monde, entre l’esprit et la matière, tels les atomes d’Épicure et la pluie d’Althusser dont les particules se heurtent accidentellement, hasardeusement.

    Ce hasard des rencontres est alors considéré comme le premier mouvement de la pensée, comme ce qui enclenche la représentation et la figuration, développant une chaîne non-nécessaire qui alimente pourtant sans cesse l’acte de l’esprit lisant le monde et cherchant à s’y inscrire. Si l’œuvre de Klossowski est exemplaire de cette économie littéraire, c’est aussi parce qu’elle met en scène ce rejet radical de toutes catégorisations, non seulement dans ses abstractions, mais dans sa matérialité même, traversant les genres et les médias, de l’écriture au dessin, en passant par le cinéma et la traduction.

    Laurence SYLVAIN est titulaire d’un doctorat en Théorie et épistémologie de la littérature de l’université de Montréal. Elle est l’auteur de Pierre Klossowski. Expériences sensibles et suprasensibles à travers Le Bain de Diane (L’Harmattan). Elle s’intéresse principalement à la pensée française contemporaine de façon transdisciplinaire.

  • ATTENTION : uniquement en version en ligne, pas de version papier Postures, dispositifs, processus Children in Ethnographic Restitution: Standpoints, Mechanisms, Processes Élodie RAZY, Charles-Édouard DE SUREMAIN & Neyra Patricia ALVARADO SOLÍS (éds)

    Si les débats sur les restitutions muséales, les approches participatives et la science ouverte occupent chaque jour davantage de place au sein du monde académique, la « fabrique » et les usages de la restitution des résultats de la recherche restent quant à eux encore peu abordés. Que signifie restituer, pourquoi, comment, et à qui ? Avec quelle responsabilité pour les multiples acteurs de la recherche ? Pour quels effets, attendus ou non ?

    L’ambition de croiser restitution et enfance naît d’un constat : tout se passe comme si la participation des enfants et les « bénéfices » que ces derniers devaient nécessairement pouvoir retirer de toute recherche rendaient caduques les débats sur le sujet. Or le mot d’ordre de la participation des enfants à une recherche respectueuse de leurs droits, relayé par nombre de manuels méthodologiques, est loin d’épuiser la réflexion sur la restitution.

    Les auteurs de l’ouvrage explorent la restitution sous plusieurs angles — politiques et formels — et à différentes échelles d’analyse — micro, méso et macro —, à partir de terrains ethnographiques contrastés (Europe/Amérique latine). Cette approche comparative permet d’aborder des questions essentielles en sciences sociales : des politiques de la recherche aux rapports entre science, médias et société ; des relations interpersonnelles entre chercheurs et acteurs au rôle des institutions encadrant l’enfance ; ou encore de l’invisibilité des enfants à leur agentivité sociale et politique.

    Les différents chapitres, et la postface, livrent divers enseignements critiques, épistémologiques et éthiques susceptibles de nourrir l’anthropologie générale et les sciences sociales en général, mais aussi d’éclairer les approches centrées sur les enfants, cas exemplaire de population subalterne. Par extension, l’ouvrage donne des orientations à celles et ceux qui réfléchissent et agissent sur la reconfiguration des rapports entre science et société.

    Élodie RAZY, professeur en anthropologie (ULiège, Belgique), étudie la genèse précoce et les (re)compositions des affects, du corps et des identités au carrefour des constructions de l’enfance et de l’agentivité des enfants (Mali, Mexique, Europe) dans les champs de la parenté, du religieux et de la migration.

    Charles-Édouard DE SUREMAIN, directeur de recherche en anthropologie (UMR 208 PALOC, IRDMNHN, France), travaille sur l’alimentation, les rituels, les soins et les figures internationales de l’enfance. Il explore les tensions entre patrimonialisation et développement local à partir des enfants (Afrique, Amérique latine).

    Neyra Patricia ALVARADO SOLÍS, enseignante-chercheuse en anthropologie (El Colegio de San Luis, Mexique), travaille sur la mobilité, l’enfance, l’enfance et le handicap et les rituels dans les populations du nord du Mexique (Indiens Nahua, habitants du désert, et Ludar, « gitans»).

  • Comment la définir, l'enseigner, l'évaluer ? Sous la direction de Jean-Louis JADOULLE

    Nés dans le monde anglo-saxon, les travaux de recherche sur la pensée historique ou historienne exercent une influence majeure dans les curricula au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans le Canada anglophone. Depuis le début des années 2000, ils colorent également, dans des proportions diverses, les programmes en vigueur en francophonie, et tout particulièrement en Belgique et au Québec.

    Mais comment définir cette pensée historique ou historienne ? Quels liens établir avec ces autres concepts majeurs en didactique de l'histoire que sont la méthode, la perspective, la conscience historiques ou encore la pensée critique ? Dans quelle mesure est-il possible de l’enseigner à nos élèves, de l’école maternelle à l’école secondaire ? Quelles sont les conclusions des recherches empiriques réalisées à ce jour ? Quelles retombées en dégager pour l’enseignement de l’histoire du maternel à la fin de l’enseignement secondaire ?

    Ce volume rassemble des contributions de chercheuses et chercheurs venues et venus du Québec et de ­Belgique. Il intéressera particulièrement les formatrices et formateurs d’enseignantes et d’enseignants tant au niveau préscolaire que primaire ou secondaire, qu’ils soient actifs dans les universités ou les hautes écoles, en Belgique, au Québec et dans toute la francophonie. Les enseignantes et les enseignants qui œuvrent dans les classes, de l’école maternelle au secondaire, et les étudiantes et étudiants en formation trouveront également des pistes pour nourrir leurs pratiques d’enseignement dans la perspective du développement de la pensée historienne de leurs élèves.

    Jean-Louis JADOULLE est docteur en Philosophie et Lettres (histoire) et professeur agrégé à l’Université TÉLUQ au Québec. Il a enseigné auparavant à l’Université catholique de Louvain et à l’Université de Liège, où il a été directeur de l’unité de recherche interfacultaire « Didactique et formation des enseignants » (DIDACTIfen). Ses recherches portent principalement sur l’apprentissage et l’évaluation des compétences et des concepts en histoire, les modalités d’usage des manuels scolaires d’histoire, les acquis culturels des élèves et l’enseignement-apprentissage du temps historien. Ses travaux ont été couronnés par de nombreux prix dont le Prix Wernaers 2015 du Fonds National de la Recherche Scientifique et le Prix Tobie-Jonckeere de l’Académie royale de Belgique (2017).

  • L’apport des papyrus Textes rassemblés et édités par Marie-Hélène Marganne et Gabriel Nocchi Macedo

    Si, redécouvertes il y a un peu plus d’un siècle, la musique et la danse antiques connaissent ces dernières années un réel regain d’intérêt, notamment suite aux dernières découvertes archéologiques et papyrologiques, aucun volume en français accessible aux non-spécialistes, n’a montré jusqu’ici l’apport précieux de la papyrologie à la connaissance de ces disciplines immatérielles, mais combien suggestives pour des lecteurs duXXIe siècle, immergés, comme jamais auparavant, dans une société de loisirs, où l’image et le son ont pris tant d’importance. Tel est le but poursuivi par le no 10 des Cahiers du CEDOPAL, qui rassemble les exposés présentés lors de la journée d’étude internationale Musique et danse dans le monde gréco-romain : l’apport de la papyrologie, organisée le mardi 26 mars 2019 à l’Université de Liège.

    Directrice honoraire du CEDOPAL de l'Université de Liège, Marie-Hélène Marganne y a enseigné la papyrologie littéraire, la paléographie grecque et la langue grecque jusqu’en 2020. À la fois papyrologue, philologue classique et historienne de la médecine, elle est l'auteur de nombreuses publications sur les papyrus médicaux, la médecine gréco-romaine, le livre et les bibliothèques antiques.

    Directeur du CEDOPAL et chargé de cours en papyrologie grecque et latine à l’Université de Liège, Gabriel Nocchi Macedo est l’auteur de nombreuses publications dans les domaines de la papyrologie littéraire, de l’histoire du livre et de l’écriture et de la transmission et réception de la poésie grecque et latine.

     
  • par Grégory CORMANN (éd.)

    Préambule

    I. Massimo Recalcati et Sartre Massimo Recalcati, Retour à Sartre

    Chiara Collamati, Répétition en forme de spirale : l’enfance comme matrice de l’historicité. Réflexions à partir de Massimo Recalcati, Ritorno a Jean-Paul Sartre. Esistenza, infanzia e desiderio, Turin, Einaudi, 2021, 258 p.

    Andrea Cavazzini, Notes sur Massimo Recalcati II. Une poétique de l’engagement. Retours sur Sartre, l’existentialisme et Les Temps Modernes dans les années 1960 Andrea Cavazzini, « Les hommes ne demandent qu’à être complétés ». Paul Nizan et la philosophie Esther Demoulin, Sartre est-il un dépossédé ? Retour sur la polémique de l’automne 1966 Grégory Cormann & François Provenzano, L’historicité des Temps Modernes, une poétique du montage. À propos de deux numéros « sans histoire » (1966, 1969) Andrea Cavazzini, Note complémentaire sur Predrag Matvejevitch, Pour une poétique de l’événement, Paris, UGE, 1979 (Esthétique et communisme II) III. Bibliographie IV. Informations Colloque du GES Manuscrits et archives. Saint Genet, comédien et martyr. Bibliographie Activités sartriennes Théâtre Actualité de Sartre, Médias et Divers V. Comptes rendus et recensions critiques
  • par Archibald MICHIELS

    Marbre et monuments n'ont qu'un moment, mes lignes ont charge de l'éternel. Ta place est ici, dans ma lumière, et non dans la pierre que le temps ronge de lichen et salit de poussière. Quand la guerre décapitera les statues, fouillera la maçonnerie, ni le fer ni le feu n'atteindront la mémoire où tu vis. Laissant derrière toi la mort et l'oubli, tu poursuivras ta route ; pour ce qu'il reste de vie à ce monde, les bouches et les yeux se rempliront de ta louange. Jusqu'au jour dernier, qui te verra te lever en ta personne, ta vie est ici ; ta demeure, le regard des amants.

    À chacun son Shakespeare – les pièces sont nombreuses dans la demeure du Père. Je le lis dans la lignée de Catulle et Villon. Je lui vois le meilleur Donne comme successeur.

    Archibald MICHIELS, né en 1951, est docteur en Philosophie et Lettres de l’université de Liège et l’auteur de divers recueils de poésie, parmi lesquels Veilleur, où en est la nuit ? (Éditinter, Soisy-sur-Seine, 2002).

  • 150 ans après Cumont Textes réunis et édités par Yann Berthelet et Bruno Rochette

    Issu du colloque réuni à l’Université de Liège les 20-21 juin 2018, 150 ans après que Franz Cumont eut reçu de quelque divinité orientale son heureux thème de géniture, cet ouvrage se donne deux objectifs : souligner l’importance de l’historien belge dans le développement d’une approche historique de l’astrologie ; apporter des éclairages sur quelques paradoxes et ambiguïtés dans les relations entre astrologie, astrologues et pouvoir impérial. La première partie contribue à expliquer pourquoi une science aussi suspecte que l’astrologie intéressa autant l’historien des religions qu’était Franz Cumont, en situant ses recherches astrologiques dans l’économie générale de son œuvre et dans l’évolution de sa pensée, puis en mettant en lumière, à travers sa correspondance, son importante entreprise du Catalogus Codicum Astrologorum Graecorum. La deuxième partie évalue le poids paradoxal des signes astrologiques et des astrologues à la cour des empereurs romains : pour quelles raisons les historiens romains exploitèrent-ils si peu les potentialités esthétiques, dramatiques et symboliques des prédictions astrales ? pourquoi le recours aux horoscopes et aux autres signes astrologiques était-il toujours à double tranchant, aussi bien pour les empereurs et les ‘destinés au pouvoir’ que pour les opposants ? était-ce réellement à sa qualité d’expert que Thrasylle, « l’astrologue de Tibère » selon Franz Cumont, devait son influence à la cour impériale ? La troisième partie interroge les contextes dans lesquels des astrologues furent expulsés et les pratiques astrologiques condamnées par le pouvoir impérial : dans quelles circonstances les auteurs anciens évoquent-ils ces condamnations ? les bannissements collectifs des astrologues s’articulent-ils à un schéma répressif récurrent à partir de la mise en place du régime impérial ? Autant de raisons de s’attarder, après Franz Cumont, sur quelques « sottises astrologiques » des empereurs romains, dont l’attachement à l’astrologie est une réalité historique fascinante.

    Spécialiste des institutions politiques et religieuses de la République romaine et du début de l’Empire, Yann Berthelet occupe la Chaire d’Histoire de l’Antiquité gréco-romaine à l’Université de Liège. Il est notamment l’auteur de Gouverner avec les dieux. Autorité, auspices et pouvoir, sous la République romaine et sous Auguste, Paris, Les Belles Lettres, 2015.

    Bruno Rochette est professeur ordinaire de langues et littératures classiques au Département des Sciences de l’Antiquité de l’Université de Liège. Sa spécialité est l’étude du bilinguisme gréco-latin. Sensible aux questions religieuses, il s’intéresse depuis longtemps à l’œuvre de Franz Cumont. Avec le regretté André Motte, il a réédité le livre posthume du savant belge, Lux Perpetua, où l’érudit étudie l’évolution des conceptions des Anciens sur la vie après la mort.

  • Du dramaturge au personnage Par Laurence DAUBERCIES

    Il n’y a pas un « Voltaire », il y a des « Voltaires »successifs. Le jeune François Marie Arouet se fait d’abord connaître sur la scène de la Comédie française, où il fait représenter vingt-deux tragédies entre 1718 et 1778. Ces succès au théâtre ont contribué aux rôles endossés par l’écrivain. Courtisan dans les années 1720, philosophe controversé à partir des années 1730, patriarche adulé dès 1760. L’auteur devenu un mythe est une construction collective. Cette construction est étudiée, dans le présent ouvrage, en portant au jour les liens complexes existant entre les stratégies de légitimation et les postures adoptées par l’auteur au cours de sa carrière et, d’autre part, sa pratique du genre tragique. Sont ici analysées les médiations liant étroitement, au XVIIIe siècle, fable tragique et identité auctoriale. Par divers mécanismes de « traversée du rideau », le dramaturge a été identifié à certains de ses personnages ainsi qu’aux valeurs qu’ils incarnaient. Ces processus d’identification ont contribué non seulement au « devenir écrivain » de Voltaire, mais à sa sacralisation en «patriarche ».

    Collaboratrice scientifique de l’université de Liège (U.R. Traverses), Laurence DAUBERCIES enseigne à la Haute École Charlemagne (Liège). Ses recherches sur la littérature du XVIIIe siècle s’inscrivent dans la perspective de la sociocritique.

  • Dumas, Gautier, Barbey d'Aurevilly Par Julie ANSELMINI Bien des écrivains du XIXe siècle ont mené de front activité littéraire et activité critique. Alexandre Dumas père, Théophile Gautier, Jules Barbey d'Aurevilly ont été de ce nombre. Le présent ouvrage examine les stratégies d’énonciation, les scénographies, les postures et discours déployés par ces trois auteurs, ainsi que les interférences esthétiques entre leur œuvre littéraire et leur production critique. Sont interrogées la transformation de la critique littéraire au cours du XIXe siècle et la façon dont ces grands écrivains-critiques ont fait, chacun selon sa voie, évoluer la représentation de cette activité. Pratique d’abord seconde, mais participant de plus en plus d’une écriture moderne. L’ouvrage entend contribuer, du même coup, à repenser les frontières toujours plus poreuses entre critique et littérature.

    Julie ANSELMINI, ancienne élève de l’École normale supérieure (Paris), est professeure de littérature française du XIXe siècle à l’université de Caen Normandie et membre du LASLAR (EA 4256). Spécialiste de Dumas père, à qui elle a consacré plusieurs ouvrages, elle s’intéresse aux liens entre presse et littérature, aux relations entre littérature et critique ainsi qu’aux frontières et aux hiérarchies qui structurent l’univers littéraire.

  • par Collectif

    Sommaire

    Droit grec József Benke, Gläubigerschutz mittels Schenkungsverbots im Stadtrecht von Gortyn

    Droit romain Federica Bertoldi, From the Lex curiata de imperio to the Lex (regia) de imperio ; Thomas Finkenauer, Der Schutz der Sklavenfamilie im klassischen römischen Recht ; Tomoyoshi Hayashi, The Addressees of the Responsa of P. Alfenus Varus and the Accessibility of Legal Support for ‘Ordinary’ People in late Republican Rome ; Przemysław Kubiak, Repentance as a Mitigating Factor in Roman Criminal Law? Gianpiero Mancinetti, Labeone e Proculo: la non ripetibilità delle spese per evitare il danno non effettuate in societatem quamvis propter societatem ; María Isabel Núñez Paz, Dos memorias de mujer y violencia en el Alto Imperio. De la memoria damnata de Livilla al epitafio manu mariti crudelissimi de Iulia Maiana ; Pilar Pavón, Feminae et leges. Algunos aspectos sobre la política legislativa imperial romana en materia de mujeres ; Jop E. Spruit, Wurde das Lehrprogramm der Antecessoren in Konstantinopel um ein oder zwei Jahre verlängert? ; Andreas Wacke, Zum Eviktionsregress beim Pfandverkauf. Überprüfung der „Interpolationen in den Pandekten“ von Otto Gradenwitz

    Droit des papyrus Cary Martin, The Demotic Legal Manuals – Or Codes – Or Coutumiers – Or Commentaries – Or Case Laws? Does Modern Terminology Help or Hinder Us in Interpreting These Texts?

    Droit byzantin Lothar Thüngen, Unterricht des Antezessors Isidor über das Beweisrecht (D. 22.3–5) Versuch einer Palingenesie

    In Memoriam Nathan Carlig et Antonio Ricciardetto, In Memoriam Jean A. Straus

    Chronique Ouvrages reçus par la direction

  • Quelles dynamiques ?

    Germain SIMONS, Catherine DELARUE-BRETON, Deborah MEUNIER

    Les réformes de la formation initiale et continue des enseignant·es qui ont vu le jour ces quarante dernières années en Europe se sont caractérisées, entre autres, par l’introduction de cours, d’ateliers ou de séminaires qui visaient à amener le·la (futur·e) enseignant·e à réfléchir sur sa pratique, ceci afin de mieux la comprendre pour, in fine, la réguler. Cet ouvrage tente de mieux cerner la notion de réflexivité sur et dans la pratique, et la place qu’occupent les écrits réflexifs, les écrits professionnalisants et les écrits de recherche dans divers dispositifs de formation des enseignant·es. Des auteur·ices provenant de Belgique, du Canada, de France et de Suisse présentent et analysent différents dispositifs et outils mis en pratique dans leur contexte spécifique de formation pour développer la réflexivité. Ces outils vont du mémoire de master au portfolio d’intégration en passant par le dossier professionnel réflexif, le récit de pratique, le journal intime, le journal de bord… Les dispositifs de formation décrits dans l’ouvrage préparent à différents niveaux de formation, principalement l’enseignement secondaire supérieur (15 à 18 ans), mais aussi l’enseignement maternel (3 à 6 ans) et l’enseignement élémentaire/primaire (6 à 12 ans). Les domaines abordés par les auteur·ices sont celui de la langue de scolarisation (ici le français), des langues étrangères, des sciences humaines et sociales, de la biologie et de la physique.

  • par Lucien FRANÇOIS

    L’Introduction au droit social, publié pour la première fois en 1974, constitue l’ouvrage de référence de Lucien François en matière de droit social. Dans une première partie, l’auteur décrit l’histoire du droit social en Belgique, expliquant comment la question ouvrière née au XIXe siècle a engendré la question sociale, qui a elle-même donné naissance au droit du travail. Dans la seconde partie de l’ouvrage, l’auteur cherche à définir le droit du travail dans son essence. À cette fin, il tente d’abord de circonscrire la notion de « droit », puis celle de « travail », pour enfin s’intéresser aux interactions entre les réalités ainsi désignées. À la différence de nombreux traités de droit social qui se concentrent essentiellement sur le dernier état du droit positif, l’Introduction au droit social se distingue par la volonté d’expliquer cette branche du droit par une approche historique et d’en saisir la substance de manière théorique. Grâce à cette méthode, l’auteur offre une étude intemporelle, détachée des considérations simplement techniques, qui mérite d’être diffusée aujourd’hui auprès de nouvelles générations de juristes et, plus largement, de toute personne s’intéressant à la question du travail et de sa place dans les rapports sociaux.

    Lucien FRANÇOIS est professeur émérite à l’université de Liège où il a enseigné le droit du travail et la philosophie du droit. Il a en outre été chef de cabinet du ministre de la justice Jean Gol (de 1981 à 1985), conseiller d’État (de 1985 à 1989) et juge à la Cour constitutionnelle de Belgique (de 1989 à 2004).

  • Perspectives culturelles Sous la direction de Ella MINGAZOVA, Bruno DUPONT et Carole GUESSE

    Le terme « obsolescence programmée » se réfère, dans le domaine économique, à un ensemble de procédés qui visent à réduire la durée de vie d’un produit afin d’encourager son remplacement. Cette pratique a des effets bien concrets tels que des téléphones de plus en plus rapidement inopérants, des imprimantes qui bloquent après un certain nombre de copies, des collants qui filent en un rien de temps.

    La limitation artificielle imposée au cycle de vie des biens affecte donc notre quotidien de manière très directe. Il est dès lors grand temps que les sciences humaines se saisissent de ce phénomène. C’est à cette tâche que s’attellent les auteurs et autrices des dix chapitres qui composent le présent ouvrage.

    Depuis le début des années 2000, l’obsolescence programmée, initialement circonscrite au domaine de la conception et de la vente des biens, a suscité l’attention des pouvoirs publics et d’associations qui ont cherché à protéger les consommateurs des surcoûts induits par cette pratique commerciale. Elle a aussi suscité l’intérêt de la recherche, qui jusque-là s’est surtout penchée sur ses causes, ses modalités et ses effets économiques et écologiques.

    Cet ouvrage examine l’obsolescence programmée en tant qu’idée et à partir du discours qui l’entoure, dont il retrace les origines et les présupposés. Les auteurs et autrices analysent par ailleurs les conséquences de cette pratique pour l’étude des médias et des objets techniques. Enfin, ils et elles pensent l’obsolescence en tant qu’outil théorique, particulièrement dans le domaine des études littéraires.

    Pour développer ces axes d’analyse, plusieurs disciplines sont mises à contribution : architecture, histoire des médias et des technologies, histoire de l’art et histoire de la littérature. Ce recueil contribue à élargir les perspectives critiques sur l’obsolescence programmée à ses implications culturelles.

    Ella MINGAZOVA est doctorante à l’université de Liège et à la KU Leuven. Ses recherches visent à cerner la lenteur en tant qu’effet à la lecture. Elle s’intéresse plus largement au durable et à l’éphémère dans le contexte culturel contemporain.

    Bruno DUPONT, docteur en Langues et Lettres, est actuellement chercheur à la KU Leuven et à la Haute École de la Ville de Liège. Il étudie les écritures numériques hybrides, ainsi que les rapports entre jeu vidéo et jeu d’argent chez les jeunes.

    Carole GUESSE, docteure en Langues et Lettres, est actuellement chercheuse à la KU Leuven et enseignante à la Haute École Charlemagne. Ses recherches portent principalement sur les explorations narratives et théoriques du posthumain.

  • Essai de grammaire systémique du jeu vidéo Par Mathieu GOUX

    Cet ouvrage propose une analyse du jeu vidéo s’inspirant de la grammaire des langues naturelles humaines. En considérant l’interaction comme au cœur du langage vidéoludique, cette étude introduit et explore une nouvelle unité fondamentale de signification, l’interactème, définie comme la plus petite unité d’interaction accessible dans un jeu donné. Il se distingue du ludème ou de la brique de gameplay par une série de propriétés formelles, qui fondent sa spécificité et son originalité au regard du domaine général du jeu, et permet une approche nouvelle du média prenant en compte sa riche histoire et ses nombreuses variations, génériques, intellectuelles et ludiques. L’ouvrage définit et illustre les dimensions de cette unité, et explore ses relations avec les éléments propres au jeu vidéo (la difficulté, le rythme et les récompenses) et avec ceux liés plus largement à sa dimension médiatique (musique, narration, level-design et philosophie) dans une perspective à la croisée de la linguistique structurale et de la sémiotique.

    Cet essai de grammaire systémique du jeu vidéo entend créer une passerelle entre différentes disciplines scientifiques et faire dialoguer entre elles les sciences du langage et les game ou play studies. Il s’agit notamment de s’inspirer des acquis de la linguistique moderne afin de proposer un nouveau cadre d’analyse du jeu vidéo, susceptible de s’appliquer à l’ensemble de ses manifestations indépendamment de leur origine, de leur âge, de leur genre, de leur propos ou de leurs dispositifs de contrôle.

    Mathieu GOUX est docteur en langue et littérature françaises et chercheur post-doctoral à l’Université de Caen. Ses travaux portent principalement sur l’histoire de la langue française et notamment sur ses évolutions syntaxiques et textuelles à l’époque classique. En parallèle de ces travaux, il a élaboré une théorie grammaticale appliquée au jeu vidéo, qu’il développe dans des articles scientifiques, des interventions en colloque et des émissions de radio en ligne (podcasts).

     
  • dans la littérature française contemporaine Sous la direction de Justine HUPPE, Jean-Pierre BERTRAND (†), Frédéric CLAISSE

    Autrices et auteurs contemporains ne se reconnaissent plus guère dans les postures manifestaires des avant-gardes ni dans le modèle de l’engagement sartrien. Beaucoup continuent pourtant à parler du monde social, selon des modalités moins « engagées » qu’« impliquées ». Au vocabulaire de la critique et de la politique se serait substitué celui de l’éthique et du social, le texte qui dénonce et attaque à partir d’une position de surplomb ayant fait place à un régime critique plus ouvert, avec gestualités immersives, émotionnelles, individuelles, etc.

    Contre ce modèle et ce vocabulaire, les études rassemblées ici se concentrent sur la critique sociale telle qu’elle se perpétue et se ressource en littérature. Elles s’intéressent aux dialogues entre concepts critiques et production littéraire : théories du contrôle dans l’œuvre d’Alain Damasio, pensée queer chez Édouard Louis, enquête et épistémologie des savoirs situés dans le travail d’Annie Ernaux. Elles s’intéressent d’autre part aux médiations spécifiques de cette portée critique :œuvres (Nathalie Quintane, Arno Bertina, Antoine Volodine, Éric Arlix), éditeurs (P.O.L, Questions théoriques), outils et supports (des bandes magnétiques utilisées par Bernard Heidsieck au vocodeur employé dans le rap), protocoles d’écriture (manifeste, recherche-création), méthodes d’enseignement et pratiques d’évaluation.

    Avec des textes de Benoît Auclerc, Jean-Pierre Bertrand, Frédéric Claisse, Sonya Florey & Judith Émery-Bruneau, Jean-Marie Gleize, Christophe Hanna & Nancy Murzilli, Justine Huppe, Julien Lefort-Favreau, Siân Lucca, Jean-Charles Massera, Magali Nachtergael, Pierre Schoentjes, Sylvie Servoise, David Vrydaghs et Marie-Jeanne Zenetti.

    Justine HUPPE, Jean-Pierre BERTRAND et Frédéric CLAISSE mènent depuis 2015 à l’université de Liège des recherches sur les pouvoirs d’action de et dans la littérature du XXIe siècle. Ils ont dirigé dans cette perspective La Fiction contemporaine face à ses pouvoirs (COnTEXTES, no 22, 2019), Radicalités : contestations et expérimentations littéraires (Fixxion, no 20, 2020) et le colloque « It’s Too Late to Say Critique? » (2019) dont est issu en partie le présent volume.

  • Depuis près de trente ans, l’œuvre du poète François Jacqmin, décédé en 1992, ne cesse de voir grandir la place qu’elle avait déjà acquise de son vivant. Abondante (de très nombreux inédits existent à côté des recueils publiés), elle est doublement intemporelle et actuelle : dans une écriture qui, ne devant presque rien aux époques qu’elle a traversées, n’est pas datée, le poème de Jacqmin reste pertinent pour notre temps, comme il le fut durant son parcours de poète.

    Ces cahiers qui lui sont consacrés sont animés d’un double esprit : le respect du poète François Jacqmin et de son œuvre, le souci de les servir et de les faire mieux connaître.

    Ils seront le lieu de prépublications d’ensembles de poèmes inédits, de proses, de textes sur l’art et les artistes. Ils accueilleront à l’occasion des études sur l’œuvre, des témoignages, des documents (des correspondances), de l’iconographie. Ils ambitionnent d’enrichir l’expérience de lecteurs, toujours plus nombreux, d’un œuvre hors du commun.

    Sommaire Éditorial Sabrina Parent, La poésie de François Jacqmin à la lumière de l’événement François Jacqmin, Aphorismes Gérald Purnelle, Voyager léger : François Jacqmin et l’aphorisme François Jacqmin, L’Interrogatoire
  • Anathomia

    13,00
    Mondino De' Liuzzi
    Traduit et commenté par Willy Burguet L'Anathomia rédigé en 1316 à Bologne par Mondino de’ Liuzzi est le premier traité d’anatomie qui ait pour base la dissection du cadavre humain. Il est souvent cité, mais rarement lu, en tout cas dans sa version latine originale. Il s’agit pourtant d’un texte fondamental de l’histoire de la médecine parce qu’il fait la synthèse de ce que l’on connaissait de l’anatomie à la fin du Moyen Âge et qu’il a souvent été utilisé dans l’enseignement de la médecine. Le texte a été traduit dès 1493 en langue italienne vulgaire, plus accessible au public, et imprimé à Venise dans le premier ouvrage médical illustré de l’histoire de la médecine, le Fasciculo di medicina. Nous en proposons la traduction commentée en langue française, traduction que nous avons illustrée par les premières planches significatives d’anatomie humaine dessinées à Paris en 1345 par Guido da Vigevano, un élève de Mondino, ingénieur militaire et médecin de la reine Jeanne de Bourgogne. Les traités de Mondino et de son élève ne révèlent pas seulement ce que l’on connaissait de l’anatomie humaine au XIVe siècle, mais décrivent aussi différentes maladies et d’étonnantes méthodes thérapeutiques. Ils démontrent en tous cas que les enseignants disposaient déjà à l’époque de données scientifiques significatives, certes incomplètes, mais annonciatrices des découvertes d’André Vésale et de ses successeurs à la Renaissance. Willy Burguet est né en 1940 à Dison. Ex interniste et spécialiste en médecine nucléaire au CHU de Liège, il est membre de la Société Dante Alighieri et a fréquenté les Universités pour Étrangers de Sienne et de Pérouse. Élève de la faculté de Philosophie et Lettres de l’université de Liège, il a participé à diverses initiatives du service de langue et littérature italienne moderne et contemporaine. Diplômé en Histoire de la médecine de la faculté de médecine de Paris Descartes, il a publié en 2018 chez Nerosubianco Da Trotula a Vesalio. Itinerari della medicina in Italia et en 2019 aux Presses Universitaires de Liège Francesco Sansovino : L’édifice du corps humain. (Venise 1550). Traduction, introduction et notes par Willy Burguet.
  • nouveaux sites, nouvelles données, nouvelles lectures / Gravettian societies in North-western Europe: new sites, new data, new readings Actes du colloque international « Le Nord-Ouest européen au Gravettien : apports des travaux récents à la compréhension des sociétés et de leurs environnements » (Université de Liège, 12-13 avril 2018) Olivier Touzé, Nejma Goutas, Hélène Salomon, Pierre Noiret (dirs)

    Cet ouvrage fait suite au colloque intitulé Le Nord-Ouest européen au Gravettien : apports des travaux récents à la compréhension des sociétés et de leurs environnements, organisé à l’Université de Liège en 2018. Ce colloque avait pour objectif de dresser le bilan des données accumulées au cours des vingt dernières années sur les communautés de chasseurs-collecteurs gravettiennes qui, au cœur du dernier Pléniglaciaire, ont occupé l’Europe nord-occidentale et ses marges méridionales (Bourgogne-Franche-Comté, nord de l’Aquitaine).

    À cette fin, différents acteurs de la recherche se sont retrouvés pour informer et débattre des sites récemment découverts, des fouilles en cours et des analyses menées sur d’« anciennes » collections. Ces différents travaux renouvellent en profondeur notre perception des populations gravettiennes du Nord-Ouest européen, historiquement méconnues du fait d’une documentation qui est longtemps restée disparate et très inégale sur le plan qualitatif. Les vestiges laissés par ces populations sont ainsi replacés progressivement au sein des grands débats qui animent les recherches actuelles sur ce qu’il est d’usage d’appeler le « Gravettien ».

    La première partie de l’ouvrage restitue la diversité des comportements techno-économiques et « symboliques » des groupes gravettiens nord-occidentaux telle que celle-ci peut être appréhendée à l’heure actuelle. Y sont abordées les questions d’acquisition, de circulation et d’exploitation des matières premières d’origine animale (fossiles et nonfossiles) et minérales, mais aussi certaines structures rarement documentées dans ce contexte d’étude (aires de combustion).

    La deuxième partie dresse un état des lieux des fouilles en cours ou récemment achevées de plusieurs gisements au sein de l’aire géographique considérée. Ces gisements livrent quantité d’informations nouvelles et se trouvent naturellement en première ligne de la dynamique de recherche actuelle.

    Enfin, la troisième partie présente différents points de vue sur le Gravettien. Civilisation paneuropéenne, culture mosaïque mêlant traits communs et spécificités régionales… ou simple étiquette réificatrice ? Le débat reste ouvert au sujet de la principale entité du Paléolithique supérieur européen.
  • Gestes, formes, sens

    Par Valeria DE LUCA

    Est-il possible de « sémiotiser » la danse ? En quoi consisterait cette opération de la pensée ? Quelle serait la contribution que la sémiotique peut apporter aux savoirs chorégraphiques ? Cet ouvrage vise à répondre à ces questions à partir du cas d'une danse sociale, le tango argentin.

    Le caractère sémiotique de la danse, à savoir sa capacité de produire et de stabiliser des configurations de sens spécifiques, s’est avéré problématique dans la tradition structurale aussi bien du point de vue théorique que méthodologique. Pourtant, en dépit de la qualité éphémère du geste dansant, la variété et les attestations de ses manifestations sémiotiques ne font nul doute. Le tango argentin est dans ce sens emblématique, car il se déploie sur plusieurs niveaux d’appréhension sémiotique: le corps dansant, des pratiques sociales, des institutions, des imaginaires culturels et identitaires.

    Dans cette perspective, l’ouvrage analyse le tango argentin à partir de la constitution de l’acte de danse en ceci qu’il est indissociable de la pratique du bal. Ainsi, il propose une approche sémiogénétique du tango, qui tient compte de ses multiples niveaux de manifestation et de leur dynamique. Du point de vue méthodologique, l’imbrication des traditions post-structurales et morphogénétiques permet de concevoir un modèle plus général du geste dansant qui puisse s’appliquer à d’autres danses à vocation « pratique ». C’est ainsi qu’il faut comprendre la suite gestes, formes, sens: une trajectoire qui décrit la sémiose de ses phases de germination à sa stabilisation et sa transmission culturelle.

    L’ouvrage est accompagné d’une annexe iconographique du fonds « Carlos Vega », ethnomusicologue argentin et pionnier d’une approche analytique du tango argentin basée sur la notion de « forme chorégraphique ». Les images issues de ce fonds sont inédites dans l’espace francophone européen.

    Valeria De Luca est Maître de conférences en sciences du langage et sémiotique à l'Université de Limoges. Ses recherches portent sur les concepts de forme et de geste, et sur la dimension figurale de la signification, ainsi que sur des sujets à la frontière entre sémiotique, esthétique et écologie, telles que l’ambiance, la matérialité et la performance.

  • édité par Jean-Louis DUMORTIER

    Honte : peine de se sentir inférieur, indigne, insignifiant. Aux yeux d'autrui, ou à ses propres yeux – mais ne sont-ils pas le truchement du regard des autres ? Peine aussi de prendre conscience de l’infériorité, de l’indignité, de l’insignifiance des personnes que l’on aime. J’ai honte de moi, qui ne puis franchir la barre à la hauteur où elle est placée. À la hauteur où, souvent, je l’ai placée moi-même – mais est-ce bien moi qui ai conçu l’idéal auquel je ne puis atteindre ? J’ai honte de toi aussi, que je voudrais plus digne de mon amour : moins mesquin, moins résigné, moins humilié. Tu me fais honte, ils me font honte (quand ce qu’ils font eux-mêmes est parfois plus honteux), je me fais honte surtout. À cause de mes larcins d’enfants, de mes trahisons d’adulte, de mes fuites en avant, dans l’alcool et la hâblerie, dans l’agitation et l’affabulation…

    Et comment surmonter l’épreuve ? Comment échapper au pénible sentiment de petitesse ? Comment exister à taille respectable si l’on ne choisit pas de tirer son épingle du jeu, en allant voir ailleurs si le juge n’est pas moins sévère, ou en se rayant soi-même de la liste des condamnés à honte ? Il y a le mépris – l’illusion de valoir mieux que ceux qui vous dédaignent –, il y a l’aveu d’indignité en espoir d’indulgence, il y a le rabotage du moi idéal, il y a l’oubli de sa honte dans la sauvegarde des honteux, il y a le crime et la chance paradoxale d’échapper aux jugements insupportables en choisissant soi-même la faute dérisoire pour laquelle on sera châtié. Il y a… bien d’autres issues sans doute que celles illustrées dans les romans ici étudiés.

    La honte est une clé de voûte de l’œuvre de Simenon, dont les contributions à ce volume éclairent bien des facettes, toutes laissant transpirer cette idée, qu’à la honte du vécu personnel, l’écriture pourrait bien être un remède.

  • Définition, Transmission, Réception Play and Games in Classical Antiquity: Definition, Transmission, Reception par Véronique Dasen, Marco Vespa (éds)

    The European Research Council project (Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity (ERC AdG # 741520) investigates how play and games provide a privileged access to past societal norms, values, identities, and collective imaginary. People play all over the world and throughout history, but they do not play the same games, nor do they attribute the same meaning and function to play. This pluridisciplinary volume investigates how such an important part of ancient cultures can be methodologically reconstructed. A first series of chapters based on Greek and Roman texts and vocabulary propose an emic definition of play and games. Beyond the common association of child and play (in Greek, paidia, 'play', pais, ‘child’, and paideia, ‘education’, share the same root, in Latin ludus means ‘play’, ‘school’, and ‘rethorical games’), ancient views are more complex and nuanced. The boundaries between sport, dance, rites and play are fluid and differ from our modern view. Case studies show how playful practices can be defined in material culture and iconographic representations. The second part of the volume focuses on Greek and Roman ludic heritage in ancient literature with particular attention to the cultural and discursive codes according to literary genre (oniromancy, proverbs, children’s rhymes, lexicography...). Close studies assess the transmission of a predominantly oral heritage in collections, lexicons and commentaries ranging from the Roman imperial period to Byzantine times (proverbs, riddles, and children’s lore). New insights are provided on crucial issues about cultural continuities and discontinuities, as well as the definition of so-called "traditional" games.

    Véronique DASEN is professor of Classical archaeology at the University of Fribourg (CH), and specialised in ancient cultural anthropology and archaeology. She published extensively on the history of the body, childhood and gender, as well as on ancient medicine, magic, and play. She is the Principal Investigator of the ERC project Locus ludi.

    Marco VESPA is a classical philologist and member of the ERC project Locus ludi at the University of Fribourg (CH). His research interests include the Second Sophistic, ancient Greek comic theatre, and the anthropological study of ancient Greek scientific texts. He has published extensively on Greek and Roman zoology and cultural representation of animals.

  • Des marges bédéphiliques au centre économique en passant par une quête du capital symbolique par Chris REYNS-CHIKUMA (éd.)

    Suivant le mythe romantique du créateur isolé, la bande dessinée est le plus souvent présentée et étudiée à travers ses auteur·e·s (dessinateurs ou scénaristes) ou leurs oeuvres. Et pourtant l’éditeur joue aussi un rôle capital dans la création. Il existe quelques études universitaires récentes sur les grandes maisons d’édition. Il en manquait une sur le dernier éditeur indépendant : la maison Glénat. Après quatre ans de fan-édition, Jacques Glénat crée sa S.A.R.L. en 1974 pour laquelle il reçoit un prix au festival d’Angoulême la même année. Bien installé à Grenoble, loin des grandes maisons ancrées à Paris, et avec une équipe éclectique (de Filippini à Groensteen), il crée ensuite une brochette de revues qui ont marqué l’histoire de la bande dessinée (Les Cahiers de la bande dessinée, Circus, Vécu) tout en publiant une cascade de succès commerciaux (Les Passagers du vent, Les 7 vies de l’épervier…) en participant entre autres à l’enthousiasme pour l’histoire des années 1980 et en créant de nombreuses séries qui continuent jusqu’à aujourd’hui (« Les grandes batailles navales »). Entre-temps, il peaufine ce qui est devenu l’une des caractéristiques essentielles de la BD franco-belge, l’album 48cc. Il est aussi l’un des premiers à s’intéresser activement au manga et publie, d’abord non sans erreurs, des bestsellers (Akira, Dragon Ball,Bleach). Finalement, dans un marché qui est devenu très compétitif, il relance sa machine éditoriale avec le phénomène Titeuf. Mais cette histoire d’un self-made man cache des conflits internes et externes forts entre succès commercial et reconnaissance symbolique. C’est ce que ces sept chapitres dévoilent de manière magistrale et dynamique, du jeune Glénat-Guttin, fan ayant créé sa première revue, Schtroumpf, à l’éditeur qui a pignon sur rue dans le quartier du Marais avec une galerie d’art, en passant par la restauration majestueuse du couvent Sainte-Cécile à Grenoble transformé en siège social et en musée où sont mises en scène des expositions prestigieuses (Rembrandt).

    Chris REYNS-CHIKUMA est professeur à l’université de l’Alberta (Canada) où il enseigne les cultures francophones en français, et les comics et la littérature comparée en anglais ; il y fait aussi de la recherche sur la BD, et depuis cinq ans de plus en plus concentrée sur le monde canadien des BD/comics.

  • par Grégory CORMANN (éd.)

    Préambule

    I. Lectures féministes De Beauvoir et de Sartre

    Esther Demoulin, Se réécrire via un tiers. Gide, Beauvoir et Sartre sur la question du sadomasochisme

    Michel Kail, La puissance politique de l’anti-naturalisme de Beauvoir et Sartre

    Clémence Mercier, Par-delà les frontières du corps : la phénoménologie sartrienne, un héritage possible pour le féminisme matérialiste ?

    Grégory Cormann, « Simone de Beauvoir étonnamment » Françoise Collin, Simone de Beauvoir et la transmission diachronique du féminisme

    Clizia Calderoni, « Le bonheur dans lequel je me débattais » : de Sartre, de l’amour et du féminisme dans La Force de l’âge

    Andrea Cavazzini, La jouissance de la pensée. Sur Geneviève Fraisse, Le Privilège de Simone de Beauvoir

    II. Bibliographie

    III. Informations

    Colloque du GES

    Manuscrits et archives

    Activités sartriennes

    Nécrologie

    Théâtre

    Actualité de Sartre, médias et divers

    IV. Comptes rendus et recensions critiques

  • (2e édition) par Lucien FRANÇOIS Préface de Nicolas Thirion

    Le problème de la définition du droit, publié pour la première fois en 1978, constitue le premier ouvrage dans lequel Lucien François présente de manière systématique ses idées en matière de théorie du droit. Il s’attache plus particulièrement au problème central de la définition du droit et à son cortège d’interrogations relevant aussi bien de l’épistémologie que de la philosophie politique et juridique. Qu’est-ce que définir ? En quoi cette activité contribue-t-elle à améliorer la connaissance ? À quelles conditions la théorie du droit peut-elle prétendre à la scientificité ? Quelles spécificités distingueraient le phénomène juridique d’autres phénomènes de contrôle social ? Le droit est-il nécessairement rattaché à certaines valeurs morales ou, à l’inverse, est-il réductible à un simple rapport de pouvoir ? Suivant une méthode analytique rigoureuse, Lucien François propose une définition originale de la norme juridique, qui tranche par sa position juspositiviste radicale. La norme juridique, en tant que particule élémentaire du phénomène juridique, consiste selon lui en un voeu impératif assorti d’une pression, si besoin est, par menace de sanction. Sur cette base, l’auteur rend compte de phénomènes juridiques de plus en plus complexes, jusqu’à la notion d’État, en y englobant des ordres sociaux apparemment étrangers au droit dans l’opinion commune, tels que la famille, l’entreprise, l’organisation criminelle et même la simple relation qui unit un brigand au passant qu’il dévalise. Servi par un style classique teinté d’ironie, Le problème de la définition du droit mérite d’accéder au rang de classique de la théorie du droit.

    Lucien FRANÇOIS est professeur émérite à l’université de Liège où il a enseigné la philosophie du droit et le droit du travail. Il a en outre été chef de cabinet du ministre de la justice Jean Gol (de 1981 à 1985), conseiller d’État (de 1985 à 1989) et juge à la Cour constitutionnelle de Belgique (de 1989 à 2004).

     
  • Un nouveau fantastique ? par Bacary SARR

    On a coutume, lorsqu’il est question de littérature fantastique en Belgique francophone, d’avoir aussitôt à l’esprit les noms de Jean Ray, de Thomas Owen, de Franz Hellens, de Marcel Thiry, de Gaston Compère ou de Michel de Ghelderode. Tous ces écrivains ont, en effet, exploré le domaine, au point de faire considérer le fantastique comme un des traits spécifiques de la littérature belge. Des peintres comme Paul Delvaux et René Magritte, pour ne citer que les plus connus, ont, eux aussi, mais selon d’autres voies, donné à voir une forme de fantastique : leur « réalisme magique » éclaire ainsi le réel de façon éminemment poétique et transfigure le quotidien. Dans les années de crise d’identité des lettres belges d’après-guerre, un certain nombre de fictions romanesques semblent encore avoir développé d’autres modalités du fantastique, entendu, cette fois, comme la modification insoupçonnée de la réalité banale. Dans ces écrits, les protagonistes ne sont pas traversés par un souffle magique, mais leur subjectivité est très particulière, puisque le monde ne prend sens qu’à travers une perception singulière qui défait inlassablement les illusions du réel. Un profond sentiment d’exil intérieur s’écrit alors dans l’expérience de l’étrangeté au monde et à soi. Au coeur de la conscience des personnages se lit la difficulté d’un enracinement, lié sans doute au malaise culturel de ce moment de bascule où les auteurs belges veulent s’assumer comme périphériques par rapport aux instances parisiennes. Périphériques, mais dotés d’une spécificité brandie comme un étendard : la belgitude. Dans les marges et, dans le même temps, dans un espace littéraire qu’ils voudraient autonome. Le présent essai interroge comment Pierre Mertens, Dominique Rolin, Guy Vaes, Jean Muno et Jacqueline Harpman ont, dans des textes plus énigmatiques qu’on ne le pensait, des textes marqués par la blessure identitaire, inventé des mondes d’une inquiétante étrangeté qui semblent se situer à la lisière du fantastique.

    Bacary SARR est enseignant-chercheur en littérature comparée/francophonie. Il est le directeur des études de l’Institut supérieur des Arts et des Cultures de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est spécialiste des littératures francophones et auteur de nombreux articles dans ce domaine.

  • par Jacques FONTANILLE

    Cet ouvrage est le résultat et la synthèse d’une recherche portant sur ce que la sémiotique structurale appelle « l’actant collectif ». L’anthropologie contemporaine nous rappelle que la signification des mondes que nous habitons passe par des filtres collectifs, des schèmes et des référentiels qui sont constitués et portés par des actants collectifs. Dans cette perspective, l’actant collectif n’est pas un cas particulier, voire marginal, de l’actant en général, mais, au contraire, la source des référentiels sémiotiques et l’instigateur des mondes de sens.

    Dès lors, quel que soit le nom que l’on donne à ce collectif (communauté d’identification, acteur-réseau, peuple, etc.), il ne suffit plus de poser par principe qu’il peut comprendre à la fois des humains, des objets, des institutions, des machines, des non-humains, etc. : il faut examiner comment et pourquoi ces divers constituants s’agencent, et leur réseau se consolide, s’affaiblit, se restaure, persiste à exister ou s’effondre. C’est l’objet de cet ouvrage, qui s’attache aux variations de la composition et des forces de liaisons des collectifs, à leurs mutations et à leur existence risquée et vulnérable. Dans cette perspective, l’actant collectif, engagé tout ensemble dans ses propres métamorphoses, est le siège même, pour la sémiotique, du politique.

    La sémiotique décrit depuis longtemps les discours et les pratiques politiques, mais cela ne constitue pas pour autant une dimension politique de l’organon théorique de la sémiotique structurale. L’objectif de cet ouvrage est précisément d’intégrer la dimension politique dans l’architecture théorique et méthodologique de la sémiotique, et le point d’ancrage de cette dimension est l’organisation et le devenir des collectifs, notamment celui dit « de référence », qui par les filtres sémantiques et culturels dont il est porteur, suscite des formes spécifiques de la vérité, de la subjectivité, de la narrativité, de l’affectivité et du symbolisme, en somme de l’ensemble des composants sémiotiques d’un monde habitable.

    Jacques Fontanille, professeur émérite de sémiotique à l’Université de Limoges, est membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Il a été président de l’AISV, de l’AFS, et de la FéDRoS, ainsi que de l’Université de Limoges. Ses travaux portent sur la sémiotique théorique, la sémiotique littéraire et de la sémiotique visuelle, la rhétorique et la linguistique générale, et plus récemment sur les aspects sémiotiques de l’ethnologie et de l’anthropologie contemporaines.

  • par Elena GIANNOZZI

    En dépit des nombreuses occurrences de l’expression vir bonus dans les sources juridiques romaines, l’homme de bien n’avait pas fait l’objet jusqu’à présent d’une monographie ayant comme objectif d’étudier cette notion dans son intégralité. Le présent ouvrage a l’ambition de combler cette lacune. À cette fin, un travail de recensement et d’exégèse sur l’ensemble des sources juridiques a été effectué, ainsi qu’une analyse des sources littéraires, notamment de l’époque républicaine. À partir de ces textes, il apparaît que le vir bonus est un homme qui respecte le droit et jouit d’une bonne réputation. Souvent une nuance sociale, quoiqu’implicite, est perceptible. Le vir bonus doit également être replacé dans le phénomène plus vaste de l’arbitrage romain. Il est possible d’avoir recours au jugement de l’homme de bien pour déterminer un aspect lacunaire d’un acte juridique. Le rôle du vir bonus n’est donc pas contentieux. Les parties ont recours à l’homme de bien pour qu’il apprécie un élément nécessaire à la formation du contrat, comme le prix dans une vente. Dans certains cas, la référence à l’homme de bien ne renvoie pas à une personne concrète, mais il s’agit d’un critère herméneutique. Son inclusion dans les actes juridiques ne se résout pourtant pas à une simple clause de style. Par la référence à l’homme de bien, le préteur et la jurisprudence parviennent à augmenter les pouvoirs du juge. La référence à l’homme de bien devient dès lors un pur critère herméneutique qui est employé par le préteur ou les jurisconsultes pour interpréter ou parachever un acte juridique.

    Docteur de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, Elena GIANNOZZI est professeur d’histoire du droit à l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Ses recherches portent sur le droit privé romain et byzantin.

  • Dragon Ball

    25,50
    une histoire française par Bounthavy SUVILAY

    Dragon Ball n’est pas qu’un manga créé par Akira ­Toriyama en 1984. L’univers de fiction s’étend sur une multitude de supports et il se déploie aujourd’hui encore à travers diverses continuations et séries dérivées. La diffusion de son adaptation animée à la télé­vision est même à l’origine du développement des mangas traduits en France. Les productions contem­poraines prennent d’ailleurs en compte l’importance graduelle des publics occidentaux à mesure que le marché intérieur japonais décline.

    Lors des circulations de produits culturels, les acteurs des sociétés locales occupent une position de récep­teurs premiers. Ils interprètent l’œuvre selon le para­digme de lecture de leur pays et ils n’ont pas toujours accès à l’histoire des genres dans laquelle s’inscrit l’objet source. Leurs préconceptions déterminent la manière dont celui-ci est traduit et remodelé. Plu­sieurs stratégies se sont succédées afin d’adapter les objets culturels étrangers aux conventions hexa­gonales. Elles correspondent à des réceptions diver­gentes, chacune produisant des écarts esthétiques qui font émerger un nouveau cadre de compréhen­sion. Ces modifications manifestent les successions d’horizons d’attente de ce premier public (nouvelle traduction, réédition). En retour, ces objets culturels transformés ont modifié à la fois cet environnement cible et l’écosystème source. Les adaptations occiden­tales circulent vers l’Asie et changent à leur tour les conventions de production et de réception.

    Prenant appui sur les productions liées à Dragon Ball, cette étude montre comment les adaptations et les circulations internationales modifient les objets culturels. En ce sens, l’objet matériel témoigne de la concrétisation d’un cadre de compréhension. Il est un dispositif rendant visible l’articulation entre production, diffusion et réception. Il concrétise un dialogue où les différents publics renégocient le réfé­rent et les manières de l’appréhender. L’histoire des réceptions permet ainsi de saisir les processus his­toriques ayant conduit à ces transformations culturelles.

    Agrégée de Lettres modernes, Bounthavy Suvilay est docteur en Littérature. Ses recherches portent sur les transformations liées aux adaptations des récits de fiction dans différents médias et leurs impacts sur les réceptions divergentes des œuvres selon les pays. Spécialiste du jeu vidéo, elle a également publié Indie Games – Histoire, artwork, sound design des jeux vidéo indépendants (Paris, Bragelonne, 2018).

Titre

Aller en haut