Sous la direction de Patrick ROY, Christian ORANGE, Marie-Noëlle HINDRYCKX

Depuis plusieurs décennies, les recherches participatives occupent une place importante dans différents domaines de connaissance, en particulier dans les sciences de l’éducation où elles se déclinent en une très grande diversité d’approches : recherche collaborative, recherche-action, Lesson study, ingénierie didactique coopérative, etc. Les spécificités liées à leurs paradigmes de référence, leurs finalités, leurs modalités opératoires, leurs savoirs, ainsi qu’aux postures et rôles auxquels doivent s’acquitter les acteur·rices lors de leur mise en œuvre, font en sorte qu’elles présentent un caractère hétérogène et polysémique.

Si l’importance des recherches participatives pour la coconstruction des connaissances et le développement des compétences professionnelles des acteur·rices fait consensus dans la communauté scientifique, il n’en demeure pas moins que se pose le problème de leurs apports à l’ensemble d’un système éducatif. En particulier, il nous semble nécessaire, au-delà des connaissances et compétences professionnelles qu’elles permettent de développer, de s’interroger sur les savoirs — partageables au-delà du groupe qui les a produits et pouvant donner lieu à des analyses critiques secondaires — que peuvent produire ces recherches.

Ce numéro thématique est le fruit d’une réflexion collective issue d’un symposium qui s’est tenu dans le cadre des Rencontres du Réseau international francophone de Recherche en Éducation et Formation (REF) à l’ Université Toulouse Jean-Jaurès, du 8 au 11 juillet 2019. Ce symposium, qui avait pour but d’identifier les conditions pour qu’une recherche collaborative dépasse les seuls enjeux de la formation et de la production du savoir scientifique, s’inscrivait dans la continuité de symposiums antérieurs, depuis 2011, sur les relations entre recherches, pratiques et développement professionnel des enseignant·es de sciences et de mathématiques.