• Vie et puissance des matières lithiques entre rites et savoirs par Thomas Galoppin et Cécile Guillaume-Pey (dirs)

    Taillées, sculptées, gravées ou brutes, les pierres jouent un rôle notoire dans de nombreuses religions où elles participent à la monumentalisation des lieux de culte, pérennisent l’inscription de textes ou matérialisent divers agents non-humains, qu’il s’agisse de divinités, d’ancêtres ou de héros. Mais au sein d’un large éventail de matières lithiques, qui vont du monolithe à la gemme, il existe des pierres d’exception auxquelles sont attribuées des formes de vitalité, d’intentionnalité ou de pouvoir. Ces roches, qui se distinguent par leurs propriétés sensibles, leur saillance topographique ou par les attentions dont elles font l’objet, se voient accorder des qualités semblables à celles de plantes, d’animaux ou de divinités. Pierres qui respirent, mangent, poussent, parlent ou pleurent, roches qui se déplacent, fécondent, soignent et parfois même se révoltent et scellent des serments, sont autant de protagonistes qui défient nos catégories. Que peuvent les pierres ? D’où vient leur puissance et comment se manifeste-t-elle ? Peut-on dire que des roches sont « vivantes » ? Est-ce le rituel qui permet de les animer et de leur conférer une capacité d’action hors du commun ou y-a-t-il des contextes dans lesquels des pierres présentent une vitalité et une force intrinsèques ? Et dans ce cas, comment les qualités de ces roches singulières sont-elles exploitées par les rites ? De quelles images, signes graphiques ou substances les recouvre-t-on afin de renforcer leur efficacité ? Enfin, quels corpus de savoirs construisent leurs pouvoirs et participent à leur transmission ? Une mine de questions ouvre un dialogue entre anthropologues et historiens autour des liens que les humains tissent avec des roches singulières. C’est en mettant en relation les qualités matérielles des pierres et leur ancrage spatial, les gestes, les pratiques et les discours dans lesquels elles sont prises, que les contributions de cet ouvrage explorent les modes d’action et d’animation de roches d’exception dans des aires culturelles, des périodes historiques et des contextes religieux variés.

    Cécile GUILLAUME-PEY est anthropologue, chargée de recherche au CNRS et affiliée au Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS, UMR 8564). Ses recherches portent sur les pratiques rituelles et esthétiques ainsi que sur les modes d’appropriation de l’écrit dans des groupes tribaux de l’Inde.

    Thomas GALOPPIN est historien, postdoctorant à l’université Toulouse – Jean Jaurès au sein du projet ERC MAP (Mapping Ancient Polytheisms), affilié au laboratoire PLH (Patrimoine, Littérature, Histoire). Ses travaux portent sur les rituels et les relations que les humains tissent avec et entre dieux, animaux et pierres dans le cadre des religions de l’Antiquité.

  • entre excellence scientifique et pertinence sociétale par Nathan CHARLIER

    Au cours des quarante dernières années, les politiques scientifiques ont fortement évolué partout dans le monde, notamment pour faire contribuer plus directement la recherche à l’innovation et à la croissance économique. En conséquence, la recherche est devenue un objet qu’il faut évaluer, comparer, orienter, bref, gouverner de manière stratégique. Dans cette nouvelle configuration, entre excellence scientifique et pertinence sociétale, les outils de financement orientent les agendas de recherche, les universités s’ouvrent à de nouvelles interactions avec l’industrie et les chercheurs disposent de moins en moins d’autonomie. Ils doivent rendre des comptes et leurs performances font l’objet d’indicateurs et d’évaluations régulières. Or, dans une temporalité similaire, Flandre et Wallonie ont pris des trajectoires politiques et institutionnelles distinctes suite au processus de réforme de l’État belge, donnant lieu à des transformations différentes de leurs politiques de recherche. Cet ouvrage est le premier à explorer cette double dynamique de transformation de manière comparée en Flandre et en Wallonie. Au travers d’études de cas approfondies, il s’attache à décrire les pratiques, analyser les discours et interpréter les choix de ceux qui organisent, subsidient, évaluent, orientent et donnent un cadre d’action aux universités et aux chercheurs. Les différents chapitres explorent tour à tour deux espaces de concertation (le Conseil wallon de la politique scientifique et le Vlaamse Raad voor Wetenschap en Innovatie), deux universités (l’ULiège et l’UGent) et deux centres de recherche universitaires dans le domaine des biotechnologies (le GIGA et le VIB). L’ouvrage donne des outils pour comprendre comment la recherche se transforme, à la croisée d’évolutionsglobales et de choix politiques régionaux. La Flandre, marquée par une ambition de compétition internationale, met d’abord en avant la performance et la productivité des scientifiques, tandis que la Wallonie demande surtout à ses chercheurs de contribuer au redéploiement industriel de la région. Cet ouvrage met en lumière les effets et les tensions résultant de ces orientations.

    Nathan CHARLIER est docteur en Sciences politiques et sociales et chercheur au Département des Sciences de la Santé publique (ULiège). Ses recherches en sociologie de l’action publique portent sur des objets divers où se jouent des interactions entre savoirs et pouvoirs.

  • On Mechanically-Enhanced Reading par Anne-Sophie BORIES Gérald PURNELLE Hugues MARCHAL (eds)

    Scholars today are experimenting with a vast array of reading devices in order to explore texts anew, often blending, both on the technical and on the hermeneutical axes, traditional approaches and innovative computing tools, that collect textual features and detect trends not visible to a human eye as they exceed the span of our focus. Our understanding of poetry is not left untouched by the revolution that computational analysis is bringing to the humanities. Because of its intrinsic link to verse, poetry has been a very early object of statistical studies. Any careful examination of metres, rhymes, or caesuras is bound to generate large datasets, calling for the borrowing of methods from the exact sciences. Indeed, attempts at a mathematical evaluation of poetic styles largely predate the use of computers, and the methodological turn towards the use of new technologies has been generally well-received within the academic community. Still, is the mechanically enhanced, “nonhuman” reading of poems fruitful, or even legitimate? Must the literary scholar, whose object is a fundamentally “human” material, meet the burden of proof and possibly cast away intuitions? Conversely, can calculations account for the subtlety of our poetic experience? Is poeticity, in other words, to be found in the measurable sum of artfully assembled processes, or does it escape all normalisation efforts? Stemming from the group Plotting Poetry, a community of scholars of different language areas, working on different time periods and poetical genres, who have come together to share their findings and methods, this volume presents a rich sample of research endeavours in the field. It illustrates how a mechanically-enhanced reading can be put to the test, serve to pursue traditional hermeneutical questions, challenge certain assumptions about forms, reveal unsuspected thematic patterns, feed the approach of the literary historian, or open up new, unthought-of paths for our questionings. It is aimed both at specialists of either poetry or digital humanities, and at a broader readership curious to learn about computational approaches to poetry studies.

    Anne-Sophie BORIES is a group leader in French literature at the University of Basel and founder of the group Plotting Poetry.

    Gérald PURNELLE is professor at the University of Liège, where he teaches French-language poetry, applied statistics, metrics and the history of poetic forms.

    Hugues MARCHAL is professor of modern French and general literature at the University of Basel and honorary member of the Institut universitaire de France.

  • Dragon Ball

    25,50
    une histoire française par Bounthavy SUVILAY

    Dragon Ball n’est pas qu’un manga créé par Akira ­Toriyama en 1984. L’univers de fiction s’étend sur une multitude de supports et il se déploie aujourd’hui encore à travers diverses continuations et séries dérivées. La diffusion de son adaptation animée à la télé­vision est même à l’origine du développement des mangas traduits en France. Les productions contem­poraines prennent d’ailleurs en compte l’importance graduelle des publics occidentaux à mesure que le marché intérieur japonais décline.

    Lors des circulations de produits culturels, les acteurs des sociétés locales occupent une position de récep­teurs premiers. Ils interprètent l’œuvre selon le para­digme de lecture de leur pays et ils n’ont pas toujours accès à l’histoire des genres dans laquelle s’inscrit l’objet source. Leurs préconceptions déterminent la manière dont celui-ci est traduit et remodelé. Plu­sieurs stratégies se sont succédées afin d’adapter les objets culturels étrangers aux conventions hexa­gonales. Elles correspondent à des réceptions diver­gentes, chacune produisant des écarts esthétiques qui font émerger un nouveau cadre de compréhen­sion. Ces modifications manifestent les successions d’horizons d’attente de ce premier public (nouvelle traduction, réédition). En retour, ces objets culturels transformés ont modifié à la fois cet environnement cible et l’écosystème source. Les adaptations occiden­tales circulent vers l’Asie et changent à leur tour les conventions de production et de réception.

    Prenant appui sur les productions liées à Dragon Ball, cette étude montre comment les adaptations et les circulations internationales modifient les objets culturels. En ce sens, l’objet matériel témoigne de la concrétisation d’un cadre de compréhension. Il est un dispositif rendant visible l’articulation entre production, diffusion et réception. Il concrétise un dialogue où les différents publics renégocient le réfé­rent et les manières de l’appréhender. L’histoire des réceptions permet ainsi de saisir les processus his­toriques ayant conduit à ces transformations culturelles.

    Agrégée de Lettres modernes, Bounthavy Suvilay est docteur en Littérature. Ses recherches portent sur les transformations liées aux adaptations des récits de fiction dans différents médias et leurs impacts sur les réceptions divergentes des œuvres selon les pays. Spécialiste du jeu vidéo, elle a également publié Indie Games – Histoire, artwork, sound design des jeux vidéo indépendants (Paris, Bragelonne, 2018).

  • par Elena GIANNOZZI

    En dépit des nombreuses occurrences de l’expression vir bonus dans les sources juridiques romaines, l’homme de bien n’avait pas fait l’objet jusqu’à présent d’une monographie ayant comme objectif d’étudier cette notion dans son intégralité. Le présent ouvrage a l’ambition de combler cette lacune. À cette fin, un travail de recensement et d’exégèse sur l’ensemble des sources juridiques a été effectué, ainsi qu’une analyse des sources littéraires, notamment de l’époque républicaine. À partir de ces textes, il apparaît que le vir bonus est un homme qui respecte le droit et jouit d’une bonne réputation. Souvent une nuance sociale, quoiqu’implicite, est perceptible. Le vir bonus doit également être replacé dans le phénomène plus vaste de l’arbitrage romain. Il est possible d’avoir recours au jugement de l’homme de bien pour déterminer un aspect lacunaire d’un acte juridique. Le rôle du vir bonus n’est donc pas contentieux. Les parties ont recours à l’homme de bien pour qu’il apprécie un élément nécessaire à la formation du contrat, comme le prix dans une vente. Dans certains cas, la référence à l’homme de bien ne renvoie pas à une personne concrète, mais il s’agit d’un critère herméneutique. Son inclusion dans les actes juridiques ne se résout pourtant pas à une simple clause de style. Par la référence à l’homme de bien, le préteur et la jurisprudence parviennent à augmenter les pouvoirs du juge. La référence à l’homme de bien devient dès lors un pur critère herméneutique qui est employé par le préteur ou les jurisconsultes pour interpréter ou parachever un acte juridique.

    Docteur de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, Elena GIANNOZZI est professeur d’histoire du droit à l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Ses recherches portent sur le droit privé romain et byzantin.

  • Par RICHARD, Didier (coord.) / ALARY, Véronique (coord.) / CORNIAUX, Christian (coord.) / DUTEURTRE, Guillaume (coord.) / LHOSTE, Philippe (coord.)

    De 1974 à 2014, l'Afrique intertropicale a connu une croissance inédite des effectifs des herbivores domestiques. Les effectifs bovins ont été multipliés par plus de 2, ceux des petits ruminants par plus de 3. Aujourd'hui, la région regroupe environ 20 % des bovins et des ovins, 33 % des caprins et 81 % des dromadaires élevés sur la planète. Soit un cheptel de près de 900 millions de têtes. L'ouvrage est axé sur la dynamique des élevages des ruminants et des équidés en Afrique intertropicale. Il décrit les différents systèmes d'élevage rencontrés en zones aride et subhumide et les ressources alimentaires disponibles ; il aborde les impacts locaux et globaux des élevages des herbivores sur l'environnement. Le rôle socio-économique majeur des activités autour des animaux et de leurs produits, et la demande croissante en viande et lait des consommateurs sont soulignés. Une organisation efficace des filières bétail-viande est rapportée, alors que des contraintes à la mise en place d'une industrie laitière persistent. Pour de nombreuses familles vivant proches du seuil de pauvreté, l'élevage est un facteur de réduction de la vulnérabilité. Divers services qui permettraient un développement durable des élevages sont décrits. Cependant, les modes de financements et les suivis des impacts socio-économiques et environnementaux devront évoluer. L'ouvrage apporte informations, points-clés de compréhension et de méthodes pour les étudiants, les agents de développement et les décideurs confrontés aux questions de développement de ces élevages d'herbivores dans les zones tropicales, notamment en Afrique, en Asie et au Brésil.

    A propos des auteurs Didier RICHARD, vétérinaire, est spécialisé en alimentation animale (aliments, besoins en énergie, parcours agropastoraux) dans les pays du Sud. Véronique ALARY, agronome et économiste, est spécialiste de l'élevage dans différents contextes du Sud, notamment dans les milieux arides et semi-arides. Christian CORNIAUX, agronome et zootechnicien, s'intéresse à la gestion technique et sociale du lait en Afrique de l'Ouest. Il est animateur du pôle Pastoralisme et Zones sèches. Guillaume DUTEURTRE, agronome et agro-économiste, travaille sur la commercialisation des produits animaux et le développement durable de l'élevage dans les pays du Sud. Philippe LHOSTE, agronome zootechnicien, est spécialiste de l'amélioration des systèmes d'élevage et de l'intégration agriculture-élevage.
  • Par CRUZ, Jean-François / HOUNHOUIGAN, Djidjoho Joseph / HAVARD, Michel / FERRÉ, Thierry

    Les grains et particulièrement les céréales et les légumineuses restent la base de l'alimentation, voire l'essentiel de la ration, dans la plupart des pays du Sud. Si l'accroissement de la production répond, en partie, à la hausse de la demande, il reste indispensable d'améliorer la conservation et la transformation des produits pour réduire les pertes post-récolte. Aujourd'hui, l'urbanisation induit d'autres habitudes alimentaires, les ménages urbains n'ayant plus assez de temps pour préparer les mets traditionnels. Le marché de l'alimentation évolue et les consommateurs ne sont plus seulement acheteurs de denrées de base, mais recherchent des produits déjà transformés, prêts à cuire ou prêts à consommer, et fabriqués selon des procédés satisfaisant leur perception de la qualité organoleptique, respectant les règles d'hygiène et respectueux de l'environnement. Cet ouvrage aborde plusieurs aspects de la transformation des grains et complète le livre sur la conservation des grains dans la même collection. Il présente différents procédés de transformation en ciblant principalement les petites et moyennes entreprises comme principaux acteurs des systèmes de transformation des produits alimentaires dans les pays du Sud. Cet ouvrage constitue une référence pratique pour tous les professionnels de la transformation des grains et pour tous les acteurs du développement dans les pays du Sud.

    A propos des auteurs Jean- François CRUZ, chercheur au Cirad, est spécialiste des technologies post-récolte des céréales. Djidjoho Joseph HOUNHOUIGAN est professeur titulaire en sciences et technologies alimentaires et doyen de la Faculté des Sciences agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi au Bénin. Michel HAVARD, chercheur au Cirad, est un agronome spécialiste en mécanisation et conseil agricole. Thierry FERRÉ, chercheur au Cirad, est spécialiste des processus d'innovation dans l'agroalimentaire.
  • Problématique, acquis scientifiques et technologiques, perspectives. par Conseil du Coton et de l'Anacarde Actes du colloque international d'échanges scientifiques sur l'anacarde. Bassam (Côte d'Ivoire), 26-28 octobre 2017.
  • Par GANCILLE, Alix / TOUCHAGUES, Vianney Notre recueil s'est construit en même temps que la découverte des paysages de Mikembo. Nous avons couché sur le papier nos impressions : nos cris d’admirations, nos murmures secrets, nos réflexions, nos passions. Le paysage et les mots s'allient, se nouent, s'emmêlent pour vous partager au mieux la richesse de nos découvertes. Un recueil qui se veut comme une balade à travers ces trésors de la Nature.
  • Guide méthodologique Par TOSSO, Félicien / DAÏNOU, Kasso / SONKÉ, Bonaventure / LEVICEK, Carolina / BRACKE, Charles / FORNI, Eric / JOBBÉ-DUVAL, Benoît / LIGOT, Gauthier / TCHUANTÉ TITE, Valerie / GOURLET-FLEURY, Sylvie / DOUCET, Jean-Louis

    La durabilité de l'aménagement des forêts naturelles d'Afrique centrale est tributaire d'une connaissance approfondie de la dynamique démographique des populations d'arbres commerciaux. Cette dynamique est étudiée dans des dispositifs destinés à être suivis sur le long terme, dénommés parcelles et sentiers. Si la démarche méthodologique d'installation et de suivi des parcelles est assez bien documentée, celle des sentiers l'est moins. Le présent ouvrage vient combler ce vide en capitalisant l'expérience accumulée depuis plus de 20 ans par les membres du collectif DYNAFAC, un collectif créé à l'initiative de l'ATIBT, du CIRAD, de Nature+ et de Gembloux Agro-Bio Tech. Il s'agit d'un guide pratique et illustré explicitant la démarche nécessaire à l'installation et au suivi de ces sentiers. Outre les procédures techniques, le guide évalue également les coûts en tenant compte des spécificités économiques de différents pays de la sous-région. En s'adressant à l'ensemble des parties prenantes de l'aménagement et de la gestion des forêts d'Afrique, l'ouvrage a pour ambition de promouvoir la mise en œuvre de dispositifs robustes et efficients à la portée de tous.

     
  • Par FURNELLE, Vincent

    Les lieux parlent. Ils disent une manière de vivre et traduisent une mentalité. Comme en entrant chez quelqu’un, nous entrons dans son monde, de même en visitant une ville, nous nous imprégnons d’un certain art de vivre et en découvrant un paysage, nous pressentons toute une culture. Chaque lieu exhale son propre imaginaire. Toujours et partout, la vie épouse les lieux. Aujourd’hui, nos lieux de vie en disent long de notre époque, de nous-mêmes. Nos paysages portent la marque de la mondialisation. À côté de chez nous, elle se traduit dans des lieux très contrastés, porteurs d’états d’esprit très divergents. Ces différents paysages ont la particularité de se retrouver parfois côte à côte, parfois aussi de s’emmêler. Cet essai propose trente-six lectures de paysages contemporains mis en miroir. En contrepoint, ces variations cherchent à dévoiler l’imaginaire de chacun de ces lieux et à éclaircir les possibilités d’avenir qui s’y esquissent. En s’efforçant de lire les lieux que notre société engendre, ce livre interroge son devenir, ses devenirs multiples et contradictoires.

    A propos de l'auteur

    Depuis 1998, Vincent FURNELLE enseigne la philosophie du paysage à Gembloux. Sa pensée, attentive aux multiples enjeux éthiques sous-jacents à l’évolution de nos paysages, reste proche de l’expérience sensible. Il aspire à la clarté sans renoncer à la complexité.

     
  • Guide technique à destination des gestionnaires des forêts de production d'Afrique centrale. Par HAUREZ, Barbara ; FONTEYN, Davy ; TOINT, Sarah ; BRACKE, Charles ; DOUCET, Jean-Louis ; DAÏNOU, Kasso ; KÉHOU,Stéphane ; VERMEULEN, Cédric

    L'intensification des activités humaines, la demande croissante en protéines animales suite à l'explosion démographique et le braconnage organisé (ivoire, écailles de pangolins, ...) entrainent une pression croissante sur la faune sauvage des forêts d'Afrique centrale. Pour répondre à ces menaces, des stratégies sont mises en place aux échelles nationales et régionales. Une gestion efficace de la faune sauvage au sein des concessions certifiées concourt à l'objectif global d'une gestion raisonnée et durable du patrimoine forestier d'Afrique centrale.

    Le présent guide constitue un outil opérationnel à destination des exploitants forestiers d'Afrique centrale. Il présente de manière pragmatique et illustrée la démarche d'élaboration et de mise en oeuvre d'un plan de gestion de la faune, en partant des cadres législatifs et règlementaires à respecter jusqu'à l'évaluation de sa performance. Les principales mesures de gestion et de conservation de la faune à mettre en place sont décrites dans des fiches thématiques. Un canevas modèle de plan de gestion de la faune proposant une hiérarchisation dans la mise en oeuvre de ces différentes mesures est présenté.

    Cet ouvrage vise à améliorer les pratiques des exploitants forestiers en termes de gestion de la faune et à les accompagner dans une démarche de certification de légalité ou de durabilité.

  • Par DAÏNOU, Kasso; TOSSO, Félicien; BRACKE, Charles; BOURLAND, Nils; FORNI, Éric; HUBERT, Didier; KANKOLONGO, Amand Mbuya; LOUMETO, Jean Joël; LOUPPE, Dominique; NGOMANDA, Alfred; NGOMIN, Anicet; TITE, Valérie Tchuante; DOUCET, Jean-Louis

    En Afrique, les plantations d'arbres sont amenées à se développer pour plusieurs raisons : restauration des capacités de production et des services rendus par les forêts naturelles, valorisation des terres agroforestières, récolte plus aisée du bois et des produits forestiers non ligneux, etc. Les espèces exotiques n'offrant que des services spécifiques, il importe de redynamiser la plantation d'espèces locales. C'est l'objet de ce guide, qui s'est focalisé sur les essences des forêts denses humides, en capitalisant des résultats d'essais passés ou récents de six pays africains, et en mobilisant des compétences et connaissances individuelles.

    L'ouvrage aborde de façon pratique les différentes étapes d'un programme sylvicole : récolte et gestion des semences, construction et gestion des pépinières, modalités d'installation et de conduite des plantations. Une estimation des coûts et de la rentabilité de telles plantations est également fournie. Enfin, le livre décrit en détail l'itinéraire sylvicole de 50 espèces d'arbres des forêts denses humides africaines.

    Ce guide est destiné à un large public : gestionnaires, aménagistes, techniciens et ingénieurs forestiers, étudiants et scientifiques intéressés par la sylviculture tropicale.

  • par Jacques FONTANILLE

    Cet ouvrage est le résultat et la synthèse d’une recherche portant sur ce que la sémiotique structurale appelle « l’actant collectif ». L’anthropologie contemporaine nous rappelle que la signification des mondes que nous habitons passe par des filtres collectifs, des schèmes et des référentiels qui sont constitués et portés par des actants collectifs. Dans cette perspective, l’actant collectif n’est pas un cas particulier, voire marginal, de l’actant en général, mais, au contraire, la source des référentiels sémiotiques et l’instigateur des mondes de sens.

    Dès lors, quel que soit le nom que l’on donne à ce collectif (communauté d’identification, acteur-réseau, peuple, etc.), il ne suffit plus de poser par principe qu’il peut comprendre à la fois des humains, des objets, des institutions, des machines, des non-humains, etc. : il faut examiner comment et pourquoi ces divers constituants s’agencent, et leur réseau se consolide, s’affaiblit, se restaure, persiste à exister ou s’effondre. C’est l’objet de cet ouvrage, qui s’attache aux variations de la composition et des forces de liaisons des collectifs, à leurs mutations et à leur existence risquée et vulnérable. Dans cette perspective, l’actant collectif, engagé tout ensemble dans ses propres métamorphoses, est le siège même, pour la sémiotique, du politique.

    La sémiotique décrit depuis longtemps les discours et les pratiques politiques, mais cela ne constitue pas pour autant une dimension politique de l’organon théorique de la sémiotique structurale. L’objectif de cet ouvrage est précisément d’intégrer la dimension politique dans l’architecture théorique et méthodologique de la sémiotique, et le point d’ancrage de cette dimension est l’organisation et le devenir des collectifs, notamment celui dit « de référence », qui par les filtres sémantiques et culturels dont il est porteur, suscite des formes spécifiques de la vérité, de la subjectivité, de la narrativité, de l’affectivité et du symbolisme, en somme de l’ensemble des composants sémiotiques d’un monde habitable.

    Jacques Fontanille, professeur émérite de sémiotique à l’Université de Limoges, est membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Il a été président de l’AISV, de l’AFS, et de la FéDRoS, ainsi que de l’Université de Limoges. Ses travaux portent sur la sémiotique théorique, la sémiotique littéraire et de la sémiotique visuelle, la rhétorique et la linguistique générale, et plus récemment sur les aspects sémiotiques de l’ethnologie et de l’anthropologie contemporaines.

  • Un nouveau fantastique ? par Bacary SARR

    On a coutume, lorsqu’il est question de littérature fantastique en Belgique francophone, d’avoir aussitôt à l’esprit les noms de Jean Ray, de Thomas Owen, de Franz Hellens, de Marcel Thiry, de Gaston Compère ou de Michel de Ghelderode. Tous ces écrivains ont, en effet, exploré le domaine, au point de faire considérer le fantastique comme un des traits spécifiques de la littérature belge. Des peintres comme Paul Delvaux et René Magritte, pour ne citer que les plus connus, ont, eux aussi, mais selon d’autres voies, donné à voir une forme de fantastique : leur « réalisme magique » éclaire ainsi le réel de façon éminemment poétique et transfigure le quotidien. Dans les années de crise d’identité des lettres belges d’après-guerre, un certain nombre de fictions romanesques semblent encore avoir développé d’autres modalités du fantastique, entendu, cette fois, comme la modification insoupçonnée de la réalité banale. Dans ces écrits, les protagonistes ne sont pas traversés par un souffle magique, mais leur subjectivité est très particulière, puisque le monde ne prend sens qu’à travers une perception singulière qui défait inlassablement les illusions du réel. Un profond sentiment d’exil intérieur s’écrit alors dans l’expérience de l’étrangeté au monde et à soi. Au coeur de la conscience des personnages se lit la difficulté d’un enracinement, lié sans doute au malaise culturel de ce moment de bascule où les auteurs belges veulent s’assumer comme périphériques par rapport aux instances parisiennes. Périphériques, mais dotés d’une spécificité brandie comme un étendard : la belgitude. Dans les marges et, dans le même temps, dans un espace littéraire qu’ils voudraient autonome. Le présent essai interroge comment Pierre Mertens, Dominique Rolin, Guy Vaes, Jean Muno et Jacqueline Harpman ont, dans des textes plus énigmatiques qu’on ne le pensait, des textes marqués par la blessure identitaire, inventé des mondes d’une inquiétante étrangeté qui semblent se situer à la lisière du fantastique.

    Bacary SARR est enseignant-chercheur en littérature comparée/francophonie. Il est le directeur des études de l’Institut supérieur des Arts et des Cultures de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est spécialiste des littératures francophones et auteur de nombreux articles dans ce domaine.

  • (2e édition) par Lucien FRANÇOIS Préface de Nicolas Thirion

    Le problème de la définition du droit, publié pour la première fois en 1978, constitue le premier ouvrage dans lequel Lucien François présente de manière systématique ses idées en matière de théorie du droit. Il s’attache plus particulièrement au problème central de la définition du droit et à son cortège d’interrogations relevant aussi bien de l’épistémologie que de la philosophie politique et juridique. Qu’est-ce que définir ? En quoi cette activité contribue-t-elle à améliorer la connaissance ? À quelles conditions la théorie du droit peut-elle prétendre à la scientificité ? Quelles spécificités distingueraient le phénomène juridique d’autres phénomènes de contrôle social ? Le droit est-il nécessairement rattaché à certaines valeurs morales ou, à l’inverse, est-il réductible à un simple rapport de pouvoir ? Suivant une méthode analytique rigoureuse, Lucien François propose une définition originale de la norme juridique, qui tranche par sa position juspositiviste radicale. La norme juridique, en tant que particule élémentaire du phénomène juridique, consiste selon lui en un voeu impératif assorti d’une pression, si besoin est, par menace de sanction. Sur cette base, l’auteur rend compte de phénomènes juridiques de plus en plus complexes, jusqu’à la notion d’État, en y englobant des ordres sociaux apparemment étrangers au droit dans l’opinion commune, tels que la famille, l’entreprise, l’organisation criminelle et même la simple relation qui unit un brigand au passant qu’il dévalise. Servi par un style classique teinté d’ironie, Le problème de la définition du droit mérite d’accéder au rang de classique de la théorie du droit.

    Lucien FRANÇOIS est professeur émérite à l’université de Liège où il a enseigné la philosophie du droit et le droit du travail. Il a en outre été chef de cabinet du ministre de la justice Jean Gol (de 1981 à 1985), conseiller d’État (de 1985 à 1989) et juge à la Cour constitutionnelle de Belgique (de 1989 à 2004).

     
  • par Grégory CORMANN (éd.)

    Préambule

    I. Lectures féministes De Beauvoir et de Sartre

    Esther Demoulin, Se réécrire via un tiers. Gide, Beauvoir et Sartre sur la question du sadomasochisme

    Michel Kail, La puissance politique de l’anti-naturalisme de Beauvoir et Sartre

    Clémence Mercier, Par-delà les frontières du corps : la phénoménologie sartrienne, un héritage possible pour le féminisme matérialiste ?

    Grégory Cormann, « Simone de Beauvoir étonnamment » Françoise Collin, Simone de Beauvoir et la transmission diachronique du féminisme

    Clizia Calderoni, « Le bonheur dans lequel je me débattais » : de Sartre, de l’amour et du féminisme dans La Force de l’âge

    Andrea Cavazzini, La jouissance de la pensée. Sur Geneviève Fraisse, Le Privilège de Simone de Beauvoir

    II. Bibliographie

    III. Informations

    Colloque du GES

    Manuscrits et archives

    Activités sartriennes

    Nécrologie

    Théâtre

    Actualité de Sartre, médias et divers

    IV. Comptes rendus et recensions critiques

  • Des marges bédéphiliques au centre économique en passant par une quête du capital symbolique par Chris REYNS-CHIKUMA (éd.)

    Suivant le mythe romantique du créateur isolé, la bande dessinée est le plus souvent présentée et étudiée à travers ses auteur·e·s (dessinateurs ou scénaristes) ou leurs oeuvres. Et pourtant l’éditeur joue aussi un rôle capital dans la création. Il existe quelques études universitaires récentes sur les grandes maisons d’édition. Il en manquait une sur le dernier éditeur indépendant : la maison Glénat. Après quatre ans de fan-édition, Jacques Glénat crée sa S.A.R.L. en 1974 pour laquelle il reçoit un prix au festival d’Angoulême la même année. Bien installé à Grenoble, loin des grandes maisons ancrées à Paris, et avec une équipe éclectique (de Filippini à Groensteen), il crée ensuite une brochette de revues qui ont marqué l’histoire de la bande dessinée (Les Cahiers de la bande dessinée, Circus, Vécu) tout en publiant une cascade de succès commerciaux (Les Passagers du vent, Les 7 vies de l’épervier…) en participant entre autres à l’enthousiasme pour l’histoire des années 1980 et en créant de nombreuses séries qui continuent jusqu’à aujourd’hui (« Les grandes batailles navales »). Entre-temps, il peaufine ce qui est devenu l’une des caractéristiques essentielles de la BD franco-belge, l’album 48cc. Il est aussi l’un des premiers à s’intéresser activement au manga et publie, d’abord non sans erreurs, des bestsellers (Akira, Dragon Ball,Bleach). Finalement, dans un marché qui est devenu très compétitif, il relance sa machine éditoriale avec le phénomène Titeuf. Mais cette histoire d’un self-made man cache des conflits internes et externes forts entre succès commercial et reconnaissance symbolique. C’est ce que ces sept chapitres dévoilent de manière magistrale et dynamique, du jeune Glénat-Guttin, fan ayant créé sa première revue, Schtroumpf, à l’éditeur qui a pignon sur rue dans le quartier du Marais avec une galerie d’art, en passant par la restauration majestueuse du couvent Sainte-Cécile à Grenoble transformé en siège social et en musée où sont mises en scène des expositions prestigieuses (Rembrandt).

    Chris REYNS-CHIKUMA est professeur à l’université de l’Alberta (Canada) où il enseigne les cultures francophones en français, et les comics et la littérature comparée en anglais ; il y fait aussi de la recherche sur la BD, et depuis cinq ans de plus en plus concentrée sur le monde canadien des BD/comics.

  • Définition, Transmission, Réception Play and Games in Classical Antiquity: Definition, Transmission, Reception par Véronique Dasen, Marco Vespa (éds)

    The European Research Council project (Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity (ERC AdG # 741520) investigates how play and games provide a privileged access to past societal norms, values, identities, and collective imaginary. People play all over the world and throughout history, but they do not play the same games, nor do they attribute the same meaning and function to play. This pluridisciplinary volume investigates how such an important part of ancient cultures can be methodologically reconstructed. A first series of chapters based on Greek and Roman texts and vocabulary propose an emic definition of play and games. Beyond the common association of child and play (in Greek, paidia, 'play', pais, ‘child’, and paideia, ‘education’, share the same root, in Latin ludus means ‘play’, ‘school’, and ‘rethorical games’), ancient views are more complex and nuanced. The boundaries between sport, dance, rites and play are fluid and differ from our modern view. Case studies show how playful practices can be defined in material culture and iconographic representations. The second part of the volume focuses on Greek and Roman ludic heritage in ancient literature with particular attention to the cultural and discursive codes according to literary genre (oniromancy, proverbs, children’s rhymes, lexicography...). Close studies assess the transmission of a predominantly oral heritage in collections, lexicons and commentaries ranging from the Roman imperial period to Byzantine times (proverbs, riddles, and children’s lore). New insights are provided on crucial issues about cultural continuities and discontinuities, as well as the definition of so-called "traditional" games.

    Véronique DASEN is professor of Classical archaeology at the University of Fribourg (CH), and specialised in ancient cultural anthropology and archaeology. She published extensively on the history of the body, childhood and gender, as well as on ancient medicine, magic, and play. She is the Principal Investigator of the ERC project Locus ludi.

    Marco VESPA is a classical philologist and member of the ERC project Locus ludi at the University of Fribourg (CH). His research interests include the Second Sophistic, ancient Greek comic theatre, and the anthropological study of ancient Greek scientific texts. He has published extensively on Greek and Roman zoology and cultural representation of animals.

  • Bâtir (enfin) un monde commun par JACQUES TÉNIER

    Une planète de bientôt dix milliards d’habitants unifiée par les sciences et les techniques, par l’argent et le commerce, exposée aux mêmes périls, est dépourvue d’organisation politique et sociale. Les êtres humains sont renvoyés à une relation, démocratique ou non, avec leur pays de rattachement. L’enfermement des nations et le déchaînement du capitalisme font bon ménage. En paient le prix fort les déshérités et les partisans du pluralisme et de la justice. L’effondrement de la biodiversité, l’ampleur des déséquilibres, le creusement des inégalités, tout plaide pour inventer des organisations aptes à dégager le commun du particulier et à en répondre de façon concertée : la paix, les droits, l’eau, le climat, les forêts, les conditions d’une vie digne, un accès à des infrastructures de base, des acteurs financiers et numériques placés sous un contrôle démocratique. Faisons-nous bâtisseurs d’un monde conscient de la solidarité de ses membres et de la communauté de leur avenir : encourageons les coopérations entre les peuples, faisons contribuer les grands groupes au financement des besoins collectifs, réévaluons les marchés locaux et régionaux, revalorisons l’usage commun des choses par rapport à leur propriété, garantissons aux citoyens, journalistes, syndicats, associations, les moyens d’une expression continue, ouvrons cultures et langues sur celles du voisin. Nous déjouerons les catastrophes annoncées, nous bâtirons sur une Terre à l’évidence unique et fragile, un monde commun, le nôtre et celui des autres.

    Jacques Ténier est magistrat, chargé de cours à l’université Rennes II et à l’Institut d’études politiques de Rennes. Il a donné des conférences sur le rapprochement des peuples et les coopérations entre pays voisins en Amérique du Sud, en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud. Professeur invité par les universités du Guangxi, Nanning, Chine, 2016 et de Liège, Belgique, 2017. Il participe à des actions de solidarité au Burkina Faso et en Haïti. Il est l’auteur de Intégrations régionales et mondialisation, La Documentation française 2003 et de Faire la paix dans les régions du monde, L’Harmattan, 2008, édition espagnole, Lluvia editores, Lima, 2021.

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