• poésie visuelle, bande dessinée, graffitis par Sémir BADIR, Maria Giulia DONDERO, François PROVENZANO (dirs)

    La sémiotique appelle syncrétisme une articulation entre deux systèmes de signes différents (par exemple, le verbal et le visuel) comme elle finit souvent par recevoir une dénomination socioculturelle homogène, notamment : la poésie visuelle, la bande dessinée, l’art urbain (ou street art). Le présent ouvrage entend proposer des outils d’analyse précis pour ce type de phénomènes, en convoquant tout particulièrement deux des développements les plus actuels de la théorie sémiotique : l’analyse énonciative et l’attention portée à la matérialité des discours. La première section ouvre la voie d’une sémiotique générale des syncrétismes, en rénovant les socles conceptuels de la sémiotique classique au profit d’une meilleure intégration des discours syncrétiques — loin de constituer des exceptions marginales, ceux-ci représentent en effet plutôt la norme de la fabrique culturelle du sens. La seconde section se décline en études de cas, groupées selon les trois grandes familles de syncrétismes envisagées. Chacun des cas soulève des questions interprétatives et méthodologiques qui se révèlent exemplaires des enjeux contemporains de l’analyse sémiotique : la prise en compte de l’expérience subjective de réception, y compris dans sa corporéité, l’articulation entre structure et histoire des formes, la place réservée aux dimensions institutionnelles et politiques des formes signifiantes dans l’espace public. L’ensemble offre un tableau riche et varié des apports de la sémiotique à ses disciplines voisines (histoire littéraire, études culturelles, études urbaines, analyse de la bande dessinée).

  • Perspectives culturelles Sous la direction de Ella MINGAZOVA, Bruno DUPONT et Carole GUESSE

    Le terme « obsolescence programmée » se réfère, dans le domaine économique, à un ensemble de procédés qui visent à réduire la durée de vie d’un produit afin d’encourager son remplacement. Cette pratique a des effets bien concrets tels que des téléphones de plus en plus rapidement inopérants, des imprimantes qui bloquent après un certain nombre de copies, des collants qui filent en un rien de temps.

    La limitation artificielle imposée au cycle de vie des biens affecte donc notre quotidien de manière très directe. Il est dès lors grand temps que les sciences humaines se saisissent de ce phénomène. C’est à cette tâche que s’attellent les auteurs et autrices des dix chapitres qui composent le présent ouvrage.

    Depuis le début des années 2000, l’obsolescence programmée, initialement circonscrite au domaine de la conception et de la vente des biens, a suscité l’attention des pouvoirs publics et d’associations qui ont cherché à protéger les consommateurs des surcoûts induits par cette pratique commerciale. Elle a aussi suscité l’intérêt de la recherche, qui jusque-là s’est surtout penchée sur ses causes, ses modalités et ses effets économiques et écologiques.

    Cet ouvrage examine l’obsolescence programmée en tant qu’idée et à partir du discours qui l’entoure, dont il retrace les origines et les présupposés. Les auteurs et autrices analysent par ailleurs les conséquences de cette pratique pour l’étude des médias et des objets techniques. Enfin, ils et elles pensent l’obsolescence en tant qu’outil théorique, particulièrement dans le domaine des études littéraires.

    Pour développer ces axes d’analyse, plusieurs disciplines sont mises à contribution : architecture, histoire des médias et des technologies, histoire de l’art et histoire de la littérature. Ce recueil contribue à élargir les perspectives critiques sur l’obsolescence programmée à ses implications culturelles.

    Ella MINGAZOVA est doctorante à l’université de Liège et à la KU Leuven. Ses recherches visent à cerner la lenteur en tant qu’effet à la lecture. Elle s’intéresse plus largement au durable et à l’éphémère dans le contexte culturel contemporain.

    Bruno DUPONT, docteur en Langues et Lettres, est actuellement chercheur à la KU Leuven et à la Haute École de la Ville de Liège. Il étudie les écritures numériques hybrides, ainsi que les rapports entre jeu vidéo et jeu d’argent chez les jeunes.

    Carole GUESSE, docteure en Langues et Lettres, est actuellement chercheuse à la KU Leuven et enseignante à la Haute École Charlemagne. Ses recherches portent principalement sur les explorations narratives et théoriques du posthumain.

  • La matière du temps

    par Anne BEYAERT-GESLIN

    Présentation du volume

    Ce volume est une réflexion sur le temps représenté par les objets quotidiens. En sollicitant la phénoménologie, les sciences de l’information et de la communication et la sociologie, cette étude sémiotique montre comment une tasse ou une chaise saisissent le temps au passage, lui offrent un plan de manifestation, permettent de le penser et de le mesurer. L’ouvrage se décline en trois volets qui explicitent la relation que cette temporalité incarnée construit avec les usagers. Les objets nous ancrent dans le présent de l’expérience mais, lorsque nous les quittons, s’inscrivent aussi dans le passé de la mémoire où ils constituent des points de repère. Ils donnent alors accès au temps diachronique. Protagonistes de leur temps, ils viennent à nous sous la forme de la collection, du « vintage », du kitsch ou du marqueur générationnel mais se dissolvent aussi dans ces ambiances du passé que nous aimons reconstituer. Ils élaborent ainsi un temps historique. Ils mesurent enfin le temps de l’expérience et, sollicitant le geste, dessinent des formes de vie. Ce temps du faire permet de distinguer, à partir de l’action, le statut des objets domestiques et artistiques. Cet ouvrage consacré à la temporalité incarnée poursuit une interrogation initiée avec Sémiotique du design, publié en 2012 aux Presses universitaires de France. Il accorde cependant aux objets domestiques une attention très spécifique qui, par la théorisation et les analyses, discute quelques concepts clés de la sémiotique actuelle, en premier lieu les valeurs. S’inscrivant lui-même à un moment précis de l’histoire des objets, le lendemain de la société de consommation, il accorde résolument son privilège aux valeurs de la passion.

    Notice auteur Anne BEYAERT-GESLIN est professeur de sémiotique et de sciences de l’information et de la communication à l’université Bordeaux-Montaigne. Elle a dirigé quinze ouvrages et dossiers collectifs, publié une centaine d’articles de sémiotique de l’image et du design ainsi que L’image préoccupée, Hermès-Lavoisier, 2009 et Sémiotique du design, PUF, 2012.

  • par Céline Redard, Juanjo Ferrer-Losilla, Hamid Moein & Philippe Swennen (éds)

    Les temps sont mûrs pour définir un nouveau type de comparatisme indo-iranien, qui serait fondé sur une approche globale de littératures pareillement constituées à des fins liturgiques : la védique et la mazdéenne. Telle était la conviction commune aux organisateurs du colloque intitulé Aux sources des liturgies indo-iraniennes, qui s’est tenu à l’Université de Liège, les 9 et 10 juin 2016, avec l’appui du Fonds National pour la Recherche Scientifique. Le présent volume, fondé sur les contributions présentées à ce colloque, est destiné à permettre à des indianistes et à des iranistes spécialisés dans ces questions de faire le point sur l’état des connaissances en présence les uns des autres.

    Céline Redard (chercheuse postdoctorale, SOAS, Londres) travaille sur les rituels zoroastriens tels qu’ils ont été transmis dans les manuscrits et leurs liens avec la pratique contemporaine. Son prochain livre, coécrit avec Jean Kellens, Introduction à l’Avesta décrit l’état de la recherche sur ce corpus.

    Juanjo Ferrer-Losilla (chargé de recherches du FNRS, Université de Liège) a consacré sa thèse, soutenue en 2013, à la morphologie du moyen-perse et du parthe, puis s’est intéressé à la paléographie des manuscrits zoroastriens et à l’étude du Dēnkard. Outre ses nombreuses contributions à l’Avestan Digital Archive, on peut signaler l’ouvrage The Avestan Liturgical Widēwdād Manuscript 4010 publié en 2019 à Girona.

    Hamid Moein (chercheur postdoctoral du FWO, Université de Gand) a soutenu à l’Université de Liège sa thèse de doctorat consacrée aux instructions rituelles zoroastriennes basées sur les manuscrits des rivāyates persanes. Actuellement il poursuit à l’Université de Gand des recherches sur les manuscrits persans de la période du Sultanat du Gujarat et de l’empire moghol.

    Philippe Swennen (titulaire de la chaire « Langues et religions du monde indo-iranien ancien » à l’Université de Liège) mène ses recherches principalement sur l’étude de la signification des cérémonies sacrificielles védiques décrites dans les traités brahmaniques en prose, notamment avec une intention comparatiste indo-iranienne. Il a notamment publié D’Indra à Tištrya en 2004.

  • Approches pluridisciplinaires des discours sur les perceptions autres que la vue par Bertrand VERINE (éd.)

    Présentation du volume

    Les recherches actuelles en sciences cognitives attestent que les perceptions de l’être humain font presque toujours coopérer deux ou plusieurs systèmes sensoriels, tandis que les recueils récents consacrés à l’expression des sensations constatent la rareté des travaux existants en dehors du champ visuel. C’est cette face ignorée de la perception et de sa mise en discours que scrutent ici une psychologue, deux historiens de la culture et six linguistes, qui croisent leurs approches sur les textes adressés par des personnes voyantes, malvoyantes et aveugles au concours d’écriture Dire le non-visuel pour le bicentenaire de Louis Braille. La mise en perspective historique de ces textes révèle la persistance globale en Occident, depuis l’Antiquité, d’une série de lieux communs que leurs auteurs s’emploient (souvent inconsciemment) à réécrire, tels que le caractère à la fois hégémonique et illusoire de la vue, la cécité comme malédiction ou comme voyance, l’indicibilité des sensations tenues pour inférieures...L’étude de ces réécritures cherche à identifier les ressources accessibles aux locuteurs non experts pour désigner les propriétés auditives, olfactives, tactiles et gustatives. Par-delà, l’observation des discours de personnes aveugles précoces permet de s’interroger sur la catégorie, apparemment paradoxale, des images tactiles à distance. Les neuf chapitres de l’ouvrage apportent ainsi de nouvelles réponses aux questions, classiques en philosophie et en psychologie, de la hiérarchie des sens, de l’existence, ou non, et de la spécificité éventuelle d’un « monde des aveugles » ou d’un « discours d’aveugle ». En citant des exemples nombreux et substantiels, tous s’attachent à la représentation langagière des sensations, non seulement en termes d’adéquation des mots aux choses, mais de fonctionnement cognitif et d’interaction des sujets avec leur environnement.

    Table des matières

    Bertrand Verine Mettre en discours les perceptions auditives, olfactives, gustatives et tactiles : le corpus du concours du bicentenaire de Louis Braille

    Carl Havelange D'une rive à l'autre : la mise en récit des stéréotypes de la cécité

    Alain Rabatel Du rôle du perceptuel en image dans la référenciation des perceptions autres que visuelles   

    Michèle Monte Des bruits et des odeurs. Étude lexicométrique et contextuelle de l’expression des perceptions dans le corpus FAF Dire le non-visuel 

    Catherine Détrie Les mots sont faits pour être vécus et non pas regardés : rôle esthétique ou nécessité esthésique de la métaphore dans la représentation des sensations?

    Lucile Gaudin-Bordes & Geneviève Salvan L’hypallage : un opérateur synesthésique ?    

    Bertrand Verine Représentations perceptives et modalisation : l’insécurité discursive des perceptions autres que la vue

    Viktoria von Hoffmann Les mots du goût : lieux communs et réécritures        

    Bertrand Verine Pour une approche des perceptions tactiles en discours

    Virgínia Kastrup Images mentales de personnes aveugles congénitales et précoces : le cas des images tactiles distales   

    Notice de l'éditeur

    Bertrand Verine enseigne la linguistique textuelle à l’université Montpellier 3. Ses recherches au laboratoire Praxiling portent sur l’organisation du discours et le marquage de la subjectivité dans l’oral spontané ou médiatique, et l’écrit – des SMS à la littérature.

  • par Antoine DECHÊNE et Michel DELVILLE (dirs)

    Ce livre s’attache à décrire un avatar singulier du roman policier d’Edgar Allan Poe à nos jours. Il en illustre la capacité d’intégrer des enjeux et considérations qui dépassent les méthodes et ambitions traditionnelles de la littérature policière eu égard, d’une part, à sa diversité et sa complexité formelle et culturelle, et, d’autre part, à l’extrême richesse de son réseau intertextuel. En envisageant un large corpus de textes littéraires, filmiques, théoriques ou encore philosophiques, cet ouvrage considère le développement du genre dans sa continuité et dans ses ruptures selon une perspective transmédiale et transdisciplinaire. Cette dernière semble particulièrement adaptée à l’étude d’un objet qui prend sa source dans la circulation et l’interpénétration des discours littéraire, esthétique et scientifique qui caractérisent les écrits de Poe, de ses premiers contes et nouvelles à Eurêka, œuvre ultime située aux confins de l’essai philosophique, du poème en prose et du traité cosmologique. Cette promiscuité générique et discursive fait du « thriller métaphysique » un champ de recherche transdisciplinaire par excellence. Comme son nom le laisse entendre, ce paragenre de la fiction policière apparaît comme un objet duel tiraillé entre le réel et l’idéel, le monde sensible et les espaces transcendantaux. Les textes réunis ici démontrent par ailleurs que le thriller métaphysique est ancré autant dans la représentation que dans la critique de la représentation : il pratique le plus souvent une approche autoréflexive tout en s’inscrivant dans un champ référentiel très vaste. À cet égard, ce livre n’a d’autre ambition que d’éclairer la généalogie complexe du thriller métaphysique et d’en élucider quelques cas exemplaires de la diversité des pratiques de création et de réception d’un genre aspirant au mystère de l’irrésolu et de l’inexplicable.

    Antoine DECHÊNE est doctorant à l’Université de Liège au sein du département de langues et littératures modernes et du CIPA. Ses recherches portent sur la généalogie du récit policier dit « métaphysique ».

    Michel DELVILLE est l’auteur de Crossroads Poetics (2013), Undoing Art (avec Mary Ann Caws, 2016), The Politics and Aesthetics of Hunger and Disgust (avec Andrew Norris, 2016) et de nombreux autres ouvrages consacrés aux études interdisciplinaires dans le domaine des sciences humaines.

  • Rémi Cayatte, Audrey Tuaillon Demésy et Laurent Di Filippo (dirs)

    Cet ouvrage pluridisciplinaire réunit les contributions de douze chercheurs et chercheuses s’inscrivant dans le champ des études universitaires sur les jeux. Il est centré sur les manières dont différents imaginaires contribuent à la construction de mondes du jeu (vidéo, de rôle, sportif, etc.) et aborde comment les mécanismes temporels participent à la structuration et à l’appropriation d’expériences ludiques. Les douze chapitres de cet ouvrage sont organisés autour de deux axes principaux. Dans une optique principalement narrative, le premier s’intéresse aux contenus des jeux, aux temporalités intradiégétiques ainsi qu’aux spécificités relatives à leurs mises en scène. Quant au second, il se situe dans une perspective davantage ancrée en sciences sociales et s’intéresse aux pratiques ludiques et aux dimensions temporelles qu’elles permettent d’expérimenter. Entièrement dédié aux questions temporelles et à la manière dont elles sont véhiculées par et dans des imaginaires ludiques, ce volume place au coeur de son propos des réflexions qui demeurent encore à la marge des recherches en sciences du jeu.

    Rémi CAYATTE est docteur en Sciences de l’information et de la communication, maître de conférences en SIC à l’université Toulouse III. Ses recherches portent sur les notions de communication, d’agentivité et d’expressivité dans les systèmes de jeu et plus largement dans les dispositifs d’interaction.

    Laurent DI FILIPPO est docteur en Sciences de l’information et de la communication et en études scandinaves et maître de conférences en SIC à l’université de Lorraine. Ses recherches portent sur la réutilisation des mythes nordiques et de l’imaginaire viking dans les médias contemporains, ainsi que sur les rapports entre jeux et faits religieux.

    Audrey TUAILLON DEMÉSY est docteure en sociologie, professeure en STAPS à l’université de Franche-Comté (laboratoire C3S). Ses travaux portent sur les cultures alternatives (sports subculturels, reconstitutions historiques, culture punk) et les imaginaires, notamment du temps, qui les entourent.

  • La réception internationale de la pensée de Pierre Bourdieu par Jacques DUBOIS, Pascal DURAND, Yves WINKIN (dirs)

    La catégorie du symbolique joue un rôle central dans la pensée de Pierre Bourdieu. Elle a pourtant a été assez peu théorisée en tant que telle, alors que d’autres notions clés, comme celles d’habitus ou de champ, ont fait l’objet de reprises méthodiques et de commentaires minutieux. C’est à combler cette lacune que l’on s’emploie dans le présent ouvrage, en faisant valoir que le symbolique concentre la démarche du sociologue dans ce qu’elle a de plus singulier. Sociologues, philosophes, théoriciens du langage, spécialistes de la littérature ou des médias, les auteurs réunis ici procèdent à cette réévaluation sous trois aspects, qui correspondent à autant de champs de réflexion : anthropologie, culture et politique. Au-delà, c’est du rayonnement international de l’œuvre de Pierre Bourdieu qu’il s’agit de témoigner, et aussi de la diversité des objets qu’une même discipline de pensée continue de prendre en compte : de la gastronomie à la photographie, des littératures périphériques à l’art d’avant-garde, des politiques de contrôle social aux pratiques journalistiques. Le présent volume constitue une nouvelle édition des Actes du colloque qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 12 au 19 juillet 2001 avec la participation du sociologue, dont l’intervention est recueillie au sommaire. L’introduction générale en a été mise à jour afin de faire place aux développements apportés par celui-ci au concept de symbolique dans ses cours au Collège de France sur la genèse de l’État, publiés entre-temps. L’épilogue de l’ouvrage est assuré par l’écrivain Annie Ernaux.

  • par Leah SOUFFRANT

    “Leah Souffrant, with laudably quiet gestures, reaches lyrically into literature’s silent places to delineate the thermodynamics of the lacuna. Working the pauses, she does a Duras: nimble, stunned, alert. Hats off to Souffrant for the elliptical beauty she unearths and—with interpretive deftness—performs!” — Wayne Koestenbaum

    How might the unsayable become known to us? In the arts, silence and blank space often attempt to convey what cannot be said, making one revelation even as another is withheld. In this meditative study, Leah Souffrant explores how creative forms of reticence can communicate knowledge and create experience. Attending to word and image and what hovers between, Souffrant describes an aesthetics of attention to absence and presents a poetics of the unsayable. Through the work of Anne Carson, Marguerite Duras, Sylvia Plath, Jean Rhys, Rainer Maria Rilke, Lorna Simpson, Rachel Zucker, and others, Souffrant investigates creative gestures and critical assertions at the intersection of phenomenology, feminism, and form. She invites readers to dwell in the spaces created by works that withhold explication, remain silent or blank, and discover the understanding made available to us in such spaces when we give them our attention. While acknowledging that language inevitably is inadequate, Souffrant examines the ways in which creative works nevertheless translate experience into form, and can — echoing Maurice Merleau-Ponty —“make us advance toward” richer understanding of what is often most difficult to grasp.

    Leah SOUFFRANT, PhD, MFA, is a poet and critic. She holds degrees in English; Creative Writing-Poetry; and Russian. Souffrant teaches at New York University.

  • Patronages sacrés dans l’Europe des Habsbourg

    par Marie-Élizabeth DUCREUX (dir.)

    Ce livre propose une réflexion comparative et transdisciplinaire sur les adaptations aux réformes de la sainteté et des patronages dans les pays gouvernés par les deux branches de la dynastie des Habsbourg à l’époque moderne : l’Espagne et les pays de l’empereur, en particulier la Hongrie, la Bohême et la Basse-Autriche de la fin du XVIe au début du XVIIIe siècle, puis la Sicile entre 1720 et 1730. Ils sont confrontés aux cas des villes et principautés de l’Italie du Nord et à la situation en Pologne-Lituanie. La création en 1588 de la Congrégation des Rites et la publication des nouveaux livres liturgiques romains — le Bréviaire, le Missel et le Martyrologe — entraînèrent dans tout le monde catholique un double mouvement de demande d’approbation des rituels et des calendriers propres. Il s’agissait à la fois de se mettre en conformité avec la normativité universaliste de la Curie et de réaffirmer l’irréductibilité des particularismes. Or, dans les pays concernés ici de l’Europe centrale et orientale, le pluralisme religieux juxtaposait à un catholicisme souvent minoritaire au début du XVIIe siècle, une adhésion importante, parfois majoritaire, aux différents courants de la Réforme en Hongrie, en Autriche et en Pologne-Lituanie, à l’utraquisme et à l’Unité des Frères issus du hussitisme en Bohême. Dans le Grand-Duché de Lituanie et en Ukraine polonaise avait lieu aussi, non sans conflits et résistances, le passage de l’orthodoxie à l’uniatisme. La mise en perspective de situations impliquant donc une recatholicisation, sous des modalités différentes selon les contextes, avec celles de l’Italie et de l’Espagne apporte de nouveaux éléments de réflexion sur un point central de ces remises en ordre : la notion de patronage sacré. Le patronage, en effet, est susceptible d’usages multiples. Il est support d’autant plus fort à la dévotion locale qu’il insiste sur l’attachement à un lieu, à une histoire, à un groupe ou un territoire. Il est aussi un élément d’identification recréant l’idée de la tradition et de la continuité précisément dans une période de grands bouleversements. Enfin, il est un maillon essentiel des politiques symboliques et légitimatrices, dynastiques ou non. En reconstruisant les contributions d’acteurs particuliers dans les demandes de reconnaissances de cultes anciens, en montrant l’existence des réseaux dans la diffusion de nouveaux cultes, ce livre élargit notre compréhension des rôles conférés au culte des saints à l’époque moderne. Il éclaire la place de l’hagiographie et du bréviaire comme matrices d’une littérature vernaculaire en Europe centrale et suggère la plasticité des modèles iconographiques et rhétoriques s’adaptant à une vaste gamme des conceptions de la sainteté moderne, jusqu’à la veille des Lumières.

    Marie-Élizabeth DUCREUX est historienne de la Monarchie des Habsbourg à l’époque moderne et plus spécialement de la recatholicisation de la Bohême. Elle cherche à articuler dans ses travaux les aspects religieux, politiques, culturels et sociaux des transformations en cours dans les différents pays que les Habsbourg gouvernaient en Europe centrale aux XVIIe et XVIIIe siècles.

  • Le Dégoût

    24,00

    Histoire, langage, esthétique et politique d’une émotion plurielle

    par Michel DELVILLE– Andrew NORRIS– Viktoria von HOFFMANN (dirs)

    Pourritures, cadavres, corruptions, insectes et vermines, puanteurs, horreurs visuelles, matières et saveurs repoussantes, ordures, secrétions et déchets corporels… Nombreux sont les objets qui, du plus lointain de nos histoires et de nos cultures, suscitent le dégoût et agressent notre système perceptif ; les sens sont touchés avec une immédiateté qui les entraîne irrésistiblement à l’écart de cet objet qui nous fait détourner le regard, nous boucher les narines, nous éloigner physiquement afin d’éviter contact et proximité avec ce qui répugne. Pourtant, le dégoût fascine. Les artistes s’en emparent qui, dans la littérature, la peinture, l’art performatif ou le cinéma, prennent pied et appui sur le dégoût, exaltant les motifs et la monstration de ce qui au départ révulse.

    Comment définir le dégoût, malgré la multiplicité de ses objets ? Qu’en est-il de son histoire, tant du mot « dégoût » que du sentiment lui-même ? Quelles sont les relations qui unissent goût et dégoût ? Qu’en est-il du dégoût de soi ? Que dire, enfin, de la dimension éthique, politique et sociale d’une émotion qui pèse inévitablement dans les interactions humaines ?

    L’étude du dégoût est difficile. En effet, cette « émotion plurielle » est dotée d’une connotation très négative et a souvent été laissée aux marges du savoir. Depuis quelques décennies, cependant, les disgust studies se multiplient. Douze chercheurs en sciences humaines, provenant des disciplines les plus variées, proposent ici une réflexion théorique commune, explorant l’histoire, le langage, la philosophie, la psychologie, l’éthique et l’esthétique du dégoût, convaincus que les réflexions les plus riches sur le sensible, les émotions, les affects ou les sentiments se fondent sur le dialogue entre disciplines, en confrontant les méthodes, les approches et les objets. Les figures multiples du dégoût explorées dans cet ouvrage révèlent une émotion-limite, qui échappe aux partages clairement institués, tant elle se caractérise par la profusion et l’indétermination, expliquant le trouble, l’ambivalence, et la fascination du dégoûtant.

    Michel DELVILLE est l’auteur de Eating the Avant-Garde (2008), Crossroads Poetics (2013), Undoing Art (avec Mary Ann Caws, 2016) et de nombreux autres ouvrages consacrés aux études interdisciplinaires dans le domaine des sciences humaines.

    Andrew NORRIS est l’auteur de Frank Zappa, Captain Beefheart and the Secret History of Maximalism (avec Michel Delville, 2005). Ses recherches actuelles portent sur les représentations culturelles de la faim.

    Viktoria VON HOFFMANN a publié un ouvrage portant sur l’étude du goût intitulé Goûter le monde. Une histoire culturelle du goût à l’époque moderne (2013). Ses recherches les plus récentes se déploient vers l’histoire du toucher et de l’esthésie.

  • Musique, littérature, arts visuels par L. BELLOI, M. DELVILLE, Chr. LEVAUX, Chr. PIRENNE (éds)

    Présentation du volume

    Elles réunissent Joyce et Casares, Jonke et Emmanuel, réconcilient Schaefer et Ligeti, les Beatles et Eno, rapprochent Léger et Warhol, Atkins et Quino. Elles évoquent l’inertie et la mort chez les uns, la renaissance et la vie chez d’autres ; l’unique chez certains, le multiple chez beaucoup ; le même et le différent ou encore la perte et le repère. Elles se déploient dans les salles de concert, de cinéma ou de musée. Elles investissent les poèmes, les proses ou les cases de bande dessinée. Boucles et répétitions semblent bel et bien dominer la sphère artistique à l’aube du 21e siècle.

    Le présent ouvrage se propose d’interroger les multiples usages et sens de la boucle et de distinguer cette structure des autres formes de répétition dans leur rapport au temps et à l’espace. Né sous les auspices du CIPA (Centre interdisciplinaire de Poétique Appliquée), ce volume prend également en considération, dans une perspective historique, les techniques propres aux différentes formes d’art où boucles et répétitions jouent un rôle prépondérant.

    L’ouvrage vise par ailleurs à rendre compte des manières distinctes dont boucles et répétitions se modulent, en ayant soin de dépasser l’argument, trop souvent avancé, de la logique « non linéaire » dont elles procéderaient les unes et les autres.

    Notices des éditeurs

    Livio BELLOI est chercheur qualifié du Fonds national de la recherche scientifique et maître de conférences à l’Université de Liège. Son dernier ouvrage en date est : Film ist. La pensée visuelle selon Gustav Deusch (Lausanne, L’Âge d’Homme, 2013).

    Michel DELVILLE enseigne la littérature anglaise et la littérature comparée à l’Université de Liège, où il dirige le Centre Interdisciplinaire de Poétique Appliquée. Ses ouvrages les plus récents sont consacrés aux relations entre les arts à l'époque contemporaine.

    Christophe LEVAUX est chercheur doctorant à l’Université de Liège. Il travaille sur la construction des genres et des esthétiques de l’époque postmoderne.

    Christophe PIRENNE enseigne l’histoire de la musique et les politiques culturelles dans les universités de Liège et de Louvain-la-Neuve. Il a publié divers ouvrages consacrés à l’histoire du rock.

  • par Jacques DUBOIS (éd.)

    Présentation du volume

    Amour et pouvoir. Sexe et révolte. Éros et Polis. Autant de duos thématiques qui passent pour difficiles à intégrer de façon couplée à une fiction romanesque. Stendhal en proscrivait l’alliance, tenant que les affaires publiques, toujours plus ou moins vulgaires, n’avaient pas à être mêlées aux affaires privées, plus raffinées. Et pourtant, tout au long du XXe siècle et selon des formules variables, le roman de langue française n’a guère cessé de mettre en scène ces deux registres éminents de l’activité humaine, tantôt pour les unir et tantôt pour les mettre en conflit. À chaque fois l’entreprise avait quelque chose de risqué : bien souvent on y touchait à des tabous et quelques-unes des oeuvres qui sont ici commentées ont choqué ou fait scandale. Le volume commence avec Proust, Desnos et Aragon, pour arriver à Ernaux, Houellebecq, Chessex et Carrère. Avec des textes de Danielle Bajomée, Jean-Pierre Bertrand, Benoît Denis, Laurent Demoulin, Laure Depretto, Paul Dirkx, Jacques Dubois, Pascal Durand, Karen Haddad, Maya Lavault, Jeannine Paque, Pierre Popovic, Dominique Rabaté, Matthieu Vernet.

    Notice éditeur

    Jacques DUBOIS est professeur émérite de l’Université de Liège. Spécialiste du roman français moderne et de la sociologie de la culture, il a donné dans l’esprit déjà du présent ouvrage Pour Albertine. Proust et le sens du social (Seuil, 1997) et Figures du désir. Pour une critique amoureuse (Les Impressions Nouvelles, 2011).

  • par Ariane WEINBERGER

    Ariane Weinberger est ethnologue et anthropologue culturel. Elle offre ici un travail très novateur et pionnier quant à l’interprétation des oeuvres d’art paléolithiques. Son essai propose un nouveau regard sur la production artistique du Paléolithique supérieur européen, en particulier les Vénus en ronde-bosse et l’art pariétal des grottes profondes. Elle tente d’apporter de nouvelles réponses à d’anciennes questions :

    Quelle est la plus ancienne manifestation du contact avec le «Dessein majeur» ? Comment et dans quel contexte s’est-il produit ? Quelles en furent les répercussions ? Existe-t-il un lien entre l’apparition de l’art novateur de Sapiens et la disparition de Neandertal ? Quelle est la plus ancienne trace d’expérience transcendantale au-delà des simples croyances post-mortem ? Quel niveau de profondeur fut atteint et par quels moyens ? Sous quelle forme cette expérience se matérialisa-t-elle dans le monde ? Quelles significations eurent le Féminin, le Bestiaire et la Grotte elle-même ? Que nous apprend ce type d’art sur la forme mentale, le niveau de conscience, le système de valeurs, la spiritualité et le style de vie de nos ancêtres ? Comment peut-on expliquer la simultanéité de l’apparition d’un art si homogène sur un continent si vaste ? In fine, quelles seraient les conditions requises pour un nouveau saut de conscience de notre espèce ?

    Ariane Weinberger is an ethnologist and cultural anthropologist. She offers here highly innovative and pioneering research concerning the interpretation of Palaeolithic works of art. Her essay propose a new look at artistic production in the European Upper Palaeolithic, in particular the Venus figurines in the round and parietal art in deep caves. She attempts to contribute new responses to old questions:

    What is the earliest manifestation of contact with the «Major Purpose»? How and in what context was it produced? What were the repercussions? Is there a link between the appearance of the groundbreaking art of modern humans and the disappearance of Neanderthals? What is the earliest evidence for transcendental experience beyond simple post-mortem beliefs? What level of depth was reached and by what means? Under what form was this experience materialized in the world? What meanings were given to the Feminine, the Bestiary and the Cave itself? What do we learn from this kind of art on mental form, the level of consciousness, the value system, spirituality and style in the lives of our distant ancestors? How can we explain the simultaneity of the appearance of an art so uniform across a continent so vast? Ultimately, what are the conditions required for a new leap in consciousness in our species?

  • Le Paléolithique Supérieur d'Eurasie | Bilan 2014 par Pierre NOIRET & Denise LEESCH (éds) Table des matières

    Ce bilan reprend des textes dont l’origine est variée. Trois contributions (V. Chirica, M. Anghelinu & C.-V. Chirica ; J.K. Kozlowski ; D. Leesch) font suite à la séance de la 8e Commission de l’UISPP qui s’est tenue à Neuchâtel (Suisse), les 11 et 12 février 2013, et lors de laquelle plusieurs collègues ont présenté un état de leurs recherches actuelles. Nous tenons à remercier très chaleureusement Marc-Antoine Kaeser, directeur du Laténium et professeur associé à l’université de Neuchâtel, d’avoir bien voulu accueillir cette manifestation. Les autres textes sont, soit des rapports qui n’avaient pas été intégrés au précédent Bilan quinquennal 2006-2011, édité en 2013 (ERAUL 130), soit des mises à jour de contributions parues dans ce même bilan.

    1. Les nouvelles découvertes archéologiques sur les sites du Paléolithique supérieur d’Ukraine |2007/2013 | Lioudmila Iakovleva 2. Roumanie |2011-2013 |Vasile Chirica, Mircea Anghelinu & Valentin-Codrin Chirica 3. Poland |Jarosław Wilczyński 4. Grèce : Nouvelles données et nouvelles controverses |Janusz K. Kozlowski 5. Greece |2011-2013 |Eugénia Adam 6. Hongrie |Tendances et problèmes |Zsolt Mester 7. Ligurie |Margherita Mussi 8. Italie nord orientale |2007/2012 |Marco Peresani 9. Suisse |1983/2013 |Chronologie, habitat et territoire |Denise Leesch 10. Luxembourg |2009/2013 |Foni Le Brun-Ricalens 11. France du Centre-Est |2011/2014 |(Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine & Rhône-Alpes) |Gérald Bereiziat 12. The Spanish Meseta |Carmen Cacho 13. Catalogne |2011/2013 |Josep Mª Fullola Pericot 14. Cantabrian Spain |2012/2014 |Lawrence Guy Straus 15. Vallée de l’Ebre |nouveautés et bilan |Pilar Utrilla et Rafael Domingo 16. Sud ibérique |2006/2013 |Miguel Cortés Sánchez

  • Brassempouy

    24,00
    par Aurélien SIMONET Table des matières Remerciements. Introduction. I. Présentation du site de Brassempouy (Landes, France) : une caverne modeste pour la Joconde de la Préhistoire. Avant-propos. Localisation. Aperçu géologique et topographique. Aperçu historiographique. Orientation de l’étude. II. Les fouilles du XIXe siècle (1880-1881 ; 1891-1897) et la découverte des statuettes féminines. Descriptions stratigraphiques : une séquence quasi-complète du Paléolithique supérieur dans l’Avenue, la grotte du Pape et la Grande Galerie. Les fouilles Dubalen (1880-1881). Les fouilles De Laporterie et Dufour (1890-1892). Les fouilles de l’AFAS (19 septembre 1892). Les fouilles Piette et De Laporterie (1894-1895). Les fouilles Piette et De Laporterie (1896-1897). Synthèse. III. Le chantier I : une zone de rejet en avant de la grotte du Pape. Descriptions stratigraphiques. Présentation de l’assemblage lithique de la couche D du chantier I. Une variété d’armatures lithiques. Des modalités opératoires rapides et unifiées. Une utilisation de matières premières locales. Le chantier I : une zone de rejet d’atelier de taille du silex ? IV. Le secteur GG2 au fond de la grotte du Pape : un dépôt intentionnel d’armes gravettiennes sacrifiées ? Un témoin de la stratigraphie originelle au fond de la grotte du Pape. Présentation du corpus d’étude. L’industrie lithique. L’industrie osseuse. Les données spatiales et taphonomiques. Vers une attribution gravettienne. Réflexion sur la mise en place des dépôts dans le secteur GG2. Un dépôt intentionnel d’armes sacrifiées ? Une conjonction d’éléments particuliers. Un sanctuaire à Brassempouy ? V. Armes et Vénus : vers une paléo-sociologie des gravettiens de Brassempouy. Une seule tradition gravettienne ? Un espace compartimenté : l’exemple-type du campement gravettien à Vénus d’Europe occidentale. Une cohérence régionale à l’échelle pyrénéenne. Une cohérence nationale à l’échelle française. Une trame eurasiatique. VI. De la technologie à l’idéologie. Introduction : l’idéologie comme objectif anthropologique. Un socle conceptuel restreint : l’idéologie trifonctionnelle indo-européenne de G. Dumézil et la bipolarité sexuelle paléolithique de A. Leroi-Gourhan. À la recherche de l’idéologie gravettienne. Sanctuaires armés : de Brassempouy à Lascaux. Conclusion. Epilogue : la métamorphose de Vénus. Bibliographie.
  • par Marcel OTTE & Janusz K. KOZLOWSKI
    Table des matières Remerciements Préface Shanidar Warwasi Yafteh Pa Sangar Eshkaft-e Gavi Shekaft-i Ghad-i Barm-i Shur Sefid Ab Kara Kamar Comparaisons Conclusions Bibliographie
  • Exemples de l’Europe et des premières nations en Amérique du Nord avant le contact européen Actes de sessions présentées au Xe congrès annuel de l’Association Européenne des Archéologues (Lyon, 8-11 septembre 2004) par Céline BRESSY, Ariane BURKE, Pierre CHALARD & Hélène Martin (dirs) Table of content

    Avant-Propos (Version française – English version) | Céline Bressy, Ariane Burke, Pierre Chalard et Hélène Martin Occupation du territoire et exploitation des matières premières lithiques: présentation et discussion sur la mobilité des groupes humains au Paléolithique Moyen dans le Nord-Est de l’Italie | Guillaume Porraz & Marco Peresani Saisonnalité et prédation au Pech de l’Azé I. Apport de la cémento-chronologie | William Rendu Acquisition et exploitation des silex allochtones au Gravettien : l’exemple de la couche E du gisement des Fieux (Lot, France) | Pierre Chalard, Patricia Guillermin et Marc Jarry The Côa Valley (Portugal). Lithic raw material characterisation and the reconstruction of Upper Palaeolithic settlement patterns | Thierry Aubry & Javier Mangado Les apports de la squelettochronologie en archéologie préhistorique. Quelques exemples | Olivier Le Gall Territoires de chasse paléolithiques : des méthodes d’études à l’application archéologique | Sandrine Costamagno Notes sur les matières premières siliceuses exploitées par les Magdaléniens de la Grotte Gazel (Aude, France) | Mathieu Langlais & Dominique Sacchi Paleoindian ranges in Northeastern North America based on lithic raw materials sourcing | Adrian Burke Raw material resource management during the Epipalaeolithic in North-Eastern Iberia. The site of Gai Rockshelter (Moià, Barcelona) : a case study | Javier Mangado, Manuel Calvo, Jordi Nadal, Alicia Estrada et Pilar Garcia-Argüelles Imported perceptions vs. new realities in the voyaging corridor. Some thoughts on changes in mobility, landscape learning and raw material acquisition in the Eastern Adriatic Early Neolithic | Niels H. Andreasen Early Neolithic pioneer mobility : raw material procurement in layer 58 of the Gardon cave (Ambérieu-en-Bugey, Ain, France) | Jehanne Féblot-Augustins Le matériel de mouture et de broyage au Néolithique final à Chalain et Clairvaux (Jura, France) : matériaux locaux, matériaux exogènes | Annabelle Milleville Head-Smashed-In Buffalo Jump, seasonality and hunting strategies on the Canadian Plains | Brian Kooyman Multiparametric characterization of Southwestern German cherts : application to the study of raw material circulation during Upper Paleolithic period | Céline Bressy & Harald Floss Mobility and Territoriality on the Northwestern Plains of Alberta, Canada: A Phenomenological approach | Gerry Oetelaar Of lithic territories, ancient and modern | Rengert Elburg & Paul Van der Kroft Common concerns in the analysis of lithic raw material exploitation in the Old and New Worlds | Brooke Blades Postface | Marcel Otte

  • Bilan quinquennal 2001-2006, U.I.S.P.P. Commission VIII (Réunion de Lisbonne, sept. 2006) par Pierre NOIRET (éd.) Table des matières

    Le Paléolithique supérieur de Géorgie (2001-2005) | Medea Nioradzé L’état des recherches archéologiques sur le Paléolithique supérieur d’Ukraine (2002-2005) | Lioudmila Iakovleva & Igor Sapozhnikov Les recherches sur le Paléolithique supérieur en République Moldave pendant les années 2001-2005 | Ilie A. Borziac Recherches sur le Paléolithique supérieur de Roumanie. Bilan des années 2000-2005 | Vasile Chirica Research on the Upper Palaeolithic in Greece: 2001-2005 | Eugenia Adam Report on the state of art of Upper Palaeolithic in Hungary 2001-2005 | Viola T. Dobosi Research on the Upper Palaeolithic in Slovakia in 2001-2006 | L’ubomira Kaminská Le Paléolithique  supérieur dans les Pays Tchèques: fouilles, opinions et publications dans les années 2001-2005 | Martin Oliva Les recherches sur le Paléolithique supérieur en Pologne entre 2002 et 2005 | Janusz K. Kozłowski Le Paléolithique supérieur en Allemagne méridionale (2001-2005) | Harald Floss Le Paléolithique supérieur de Belgique. Recherches 2001-2005 | Marcel Otte & Pierre Noiret Un dernier hiver à Pincevent. Les Magdaléniens du niveau IV0 | Aline Averbouh, Céline Bemilli, Sylvie Beyries, Olivier Bignon, Pierre Bodu, Grégory Debout, Gaëlle Dumarçay, Jim G. Enloe, Delphine Joly, Michèle Julien, Alexandre Lucquin, Ramiro J. March, Michel Orliac, Boris Valentin, Marian Vanhaeren Le gisement badegoulien de Oisy dans la Nièvre au sein du projet collectif de recherche: « Le Paléolithique supérieur ancien au centre et au sud du Bassin parisien » (Pierre Bodu, dir.) | Pierre Bodu Le Paléolithique supérieur de l’Aquitaine nord-occidentale. Bilan quinquennal  (2000-2004) | Michel Lenoir Le Paléolithique supérieur des Pyrénées atlantiques au Languedoc méditerranéen (2002-2006) | François Bon & Dominique Sacchi Le Paléolithique supérieur dans la région alpino-padane et dans les Marches (1996-2005) | Alberto Broglio Recherches sur le Paléolithique supérieur en Italie centrale (1996-2005): Ligurie – Toscane – Latium – Abruzzes | Carlo Tozzi The Upper Paleolithic Record in the Asón River Basin, Eastern Cantabria (Spain): Research & Publications, 2000-2005 | Lawrence G. Straus, Manuel González Morales & Miguel A. Fano Martínez M.A. La recherche sur le Paléolithique supérieur dans le NE ibérique: la Catalogne (2001-2005) | Josep Ma  Fullola I Pericot Le Paléolithique supérieur du Portugal (2001-2006) | Thierry Aubry & Nuno Ferreira Bicho

  • Une église et son contexte. Actes du colloque international de Liège, 16-18 avril 2002, Liège par Benoît VAN DEN BOOSCHE (dir.) Table des matières Préface | Marcel Otte Une cathédrale franco-germanique: Saint-Lambert de Liège à l’époque gothique. Le colloque | Benoît Van den Bossche Aux origines de la cathédrale gothique Saint-Lambert de Liège | Jean-Marc Léotard La cathédrale gothique Saint-Lambert à Liège: apport des sources écrites | Alain Marchandise Les pratiques liturgiques au XIVe et au XVe siècle dans la cathédrale Saint-Lambert de Liège | Catherine Saucier L’architecture de Saint-Lambert à Liège au XIIIe et au XIVe siècle: essai de reconstitution et d’interprétation | Mathieu Piavaux Le message des pierres de la cathédrale Saint-Lambert à Liège: état de la question | Albert Lemeunier et Anne Warnotte La démolition de la cathédrale Saint-Lambert à Liège | Philippe Raxhon Essai sur la réception du gothique en Belgique (vers 1150-1250) | Luc F. Genicot Entre tradition et renouveau: les églises des ordres réguliers dans le diocèse de Liège au XIIIe et au XIVe siècle | Thomas Coomans Églises liégeoises en chantier au XIIIe et au XIVe siècle | Patrick Hoffsummer, Francis Tourneur, Frans Doperé et Mathieu Piavaux Anmerkungen zur Kölner Architektur um 1200 | Norbert Nussbaum Liège et la France. Les liens de Saint-Lambert avec l’architecture de l’ancienne province ecclésiastique de Reims de la fin du XIIe au milieu du XIIIe siècle | Dany Sandron Cathédrales aux confins du Royaume et de l’Empire. Les églises-mères de Tournai, Cambrai et Liège | Jeroen Westerman Une reconstitution virtuelle en trois dimensions de la cathédrale de Strasbourg. Méthodologie informatique appliquée aux restitutions architecturales | Stéphane Potier La peinture murale gothique au XIIIe et au XIVe siècle dans le diocèse de Liège | Anna Bergmans Conclusions | Jean-Louis Kupper
  • par Rebecca MILLER, Paul HAESAERTS, Marcel OTTE (dir.) Table des matières

    Contexte naturel Localisation et description du site de Maisières-Canal | R. Miller Stratigraphie | P. Haesaerts & R. Miller Maisières-Canal : Les dates radiocarbone | P. Haesaerts & F. Damblon L’Occupation Aurignacienne La structure de l’ensemble lithique aurignacien | R. Miller, D. Flas & A. Guillaume Intégrité et répartition spatiale de l’ensemble aurignacien | R. Miller Analyse technologique et spatiale des remontages | R. Miller Technologie du débitage laminaire | D. Flas Technologie du débitage lamellaire | D. Flas et B. Jacobs Le rôle de Maisières-Canal dans l’économie lithique régionale | R. Miller L’atelier de débitage de Maisières dans le contexte de l’Aurignacien du Nord-Ouest de l’Europe | D. Flas L’Occupation Gravettienne L’occupation gravettienne de l’Atelier de Taille de la Berge Nord-Est | R. Miller & D. Flas

  • par V.P. LIOUBINE Résumé indisponible.
  • Étude d’une sépulture collective du Mésolithique ancien par Nicolas CAUWE Résumé indisponible.
  • Growth and Development of Children in Human Isolates par E. KOBYLIANSKI & I. HERSHKOVITZ Résumé indisponible.
  • Les industries lithiques dans le contexte culturel du Gravettien français par Bruno BOSSELIN Résumé indisponible.
  • Bilan quinquennal 1991-1996, U.I.S.P.P.–Commission VIII (Réunion de Forlì, sept. 1996) par Marcel OTTE (dir.) Résumé indisponible.
  • par Jiří SVOBODA (éd.) Résumé indisponible.
  • par Jiří SVOBODA (éd.) Résumé indisponible.
  • Actes du colloque international de Liège (4-7 décembre 1986) par Erik TRINKAUS (coord.) Résumé indisponible.
  • Vol. 2 : Le Vieux Marché par Marcel OTTE (dir.) Résumé indisponible.
  • Actes du colloque international de Liège (4-7 décembre 1986) par Henry P. SCHWARCZ (coord.) Résumé indisponible.
  • La vie quotidienne en Égypte au IIIe siècle par Antonio Ricciardetto & Danielle Gourevitch Les papyrus retrouvés en masse dans les sables d’Égypte offrent la possibilité de connaître la vie quotidienne des habitants du Pays du Nil sous la domination des Romains, non seulement des hommes et des femmes, mais aussi des enfants. Ils ne peuvent dès lors que susciter la curiosité des jeunes lecteurs. C’est sur cette documentation abondante que se fonde Théon, l’enfant grec d’Oxyrhynque. Un tantinet bavard mais surtout très curieux, Théon raconte son histoire en Égypte, au début du IIIe siècle. Du haut de ses onze ans, il décrit le monde qui l’entoure. Au fur et à mesure du récit, le garçon grandit ; il apprend le métier de tisserand, qui est celui de son père et de ses aïeux. Le récit s’achève par la fin de son enfance et son désir de se marier, et par trois brèves histoires, trois « héros » qui le font rêver : Alexandre le Grand, Cléopâtre et Antinoos. À l’exception de l’intrigue, qui est imaginée, tout, dans le récit, est véridique et documenté. Le livre est aussi illustré de nombreuses photographies de portraits, d’objets et de lieux, afin de sensibiliser les enfants et les adolescents à l’histoire de l’art et à la variété de l’iconographie. Il s’adresse donc aux jeunes lecteurs, amateurs d’histoire, mais on peut aussi lire la vie de Théon en famille. Danielle Gourevitch, professeur des universités, directeur d’études honoraire à l’EPHE à Paris, président honoraire de la Société française d’histoire de la médecine, éditeur de Soranos d’Éphèse et spécialiste de Galien, de la femme et de l’enfant dans le monde romain, ainsi que de l’érudition médicale au XIXe siècle en Europe. Elle est l’auteur ou co-auteur d’une quinzaine de livres et de quelque 330 articles. Site : dgourevitch.fr. Docteur en Langues et Lettres (2015) de l’Université de Liège, Antonio Ricciardetto est l’auteur d’une cinquantaine d’articles dans les domaines de la papyrologie et de l’histoire de la médecine et l’éditeur de « L’Anonyme de Londres », un papyrus médical grec du Ier siècle de notre ère, dans la Collection des Universités de France (Paris).
  • Traduction et illustrations de René Bour présentées par Justine Houyaux Depuis leur première parution en 1865, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles ont été analysées au prisme de tous les champs de recherches, de la narratologie à la psychanalyse, en passant par la philologie ; elles ont également donné leur nom à une condition neurologique et ont servi d’allégorie à la physique quantique. Elles ont été adaptées, déconstruites, reconstruites, passées à la moulinette du postmodernisme, de la science-fiction, et de la parodie — et surtout, elles ont été traduites, retraduites, illustrées, et réillustrées. La « traductillustration » qui nous occupe est unique : son traducteur, René Bour (1908–1934), en a également livré les illustrations, dans une poussée créative simultanée et symbiotique. Disparu à l’âge de vingt-cinq ans, René Bour était jusqu’à il y a peu une énigme. Son Alice, publiée à titre posthume en 1937, était malheureusement devenue une curiosité que l’on ne pouvait plus se procurer que chez les vendeurs de livres anciens ; la voici aujourd’hui présentée dans une nouvelle édition accompagnée d’un appareil critique inédit en trois parties. Le premier volet s’intéresse aux premières traductions d’Alice de 1869 à l’entre-deux-guerres et à son adoption par les surréalistes. L’essai dédié à René Bour s’attache à lever une partie du mystère sur son histoire et à remettre son remarquable héritage artistique à la place qui lui revient dans l’histoire non seulement de la réception française de Lewis Carroll, mais aussi dans celles de la traduction et de l’illustration. Enfin, la troisième partie propose des pistes de réflexions sur le texte lui-même, lesquelles se prolongent dans les annotations qui apparaissent au fil des pages. Le texte de Bour est fantaisiste, jubilatoire ; parfois, aussi, un peu précieux, mais on le lui pardonnera au regard de sa créativité, et du bonheur procuré par les inventions graphiques qui l’accompagnent. L’innovation dont fait preuve René Bour dans son entreprise carrollienne est d’autant plus saillante qu’elle nous propose en filigrane un aperçu de l’espace liminal entre le rôle du traducteur et celui de l’illustrateur, qui se penchent sur un texte où mots et images se répondent, et où les deux rôles sont en l’occurrence endossés par un seul et même artiste.
  • Le dynamisme d'une série de bande dessinée par Gert MEESTERS, Frédéric PAQUES, David VRYDAGHS (éds) Présentation volume

    Né en 1938 sous le crayon de Rob-Vel, le personnage de Spirou, créé pour être l’emblème du journal éponyme, a marqué des générations de lecteurs et vécu quantité d’aventures grâce au concours de nombreux auteurs de bandes dessinées (Jijé, Franquin, Fournier, Tome & Janry, Yoann & Vehlmann et d’autres encore).

    D’un dessinateur à l’autre, les personnages principaux des Aventures de Spirou et Fantasio restent immédiatement reconnaissables, mais leurs traits connaissent une labilité bien plus grande que la plupart des héros de la bande dessinée franco-belge. L’univers dans lequel ils évoluent se modifie également selon les époques, les dessinateurs et les scénaristes, comme changent aussi les techniques narratives.

    C’est cette plasticité relative de la série que le groupe Acme a souhaité examiner dans ce volume. Sans exclure d’autres perspectives, la notion d’héritage a été placée au coeur de ses réflexions : à partir du moment où les éditions Dupuis ont racheté les droits du personnage à Rob-Vel, les auteurs ou groupes d’auteurs successifs ont pu développer plus librement un ton et un regard propres, tout en héritant de personnages, d’un univers ou encore d’un genre déjà présents. Certes, la contribution d’André Franquin a été décisive, mais les intervenants ultérieurs réinterprétèrent tout de même ce legs, avec plus ou moins de réussite et d’originalité. Ce sont ces réinterprétations différentes, toujours contraintes par les conventions d’une ligne éditoriale et d’une histoire, mais ouvertes aux innovations et aux apports des uns et des autres, qui confèrent à la série son dynamisme et son originalité dans la bande dessinée franco-belge.

    Table des matières Dick Tomasovic, Spirou, une aventure du mouvement David Turgeon, Spirou et ses lecteurs David Vrydaghs, L'aventure en héritage Gert Meesters, L’auteur ou le temps : les évolutions stylistiques dans la série Spirou depuis sa création Olivier Odaert, La préhistoire de Spirou Frédéric Paques, Quand Jijé dessinait Spirou Benoît Glaude, Franquin dialoguiste de Spirou et Fantasio : entre la tradition de Jijé et l’innovation avec Greg Erwin Dejasse, Ce Spirou qui m’emmerde Mélanie Tasset, Entre Spirou et Lagaffe, à la croisée des chemins Clément Lemoine, D’un Z à l’autre Maud Hagelstein, Yves Chaland nous tend un piège. Tentatives Spirou Benoît Crucifix et Pedro Moura, L’Archive Spirou revisitée par Émile Bravo, Yann et Olivier Schwartz Laurent Demoulin, N comme cornichon: pas même un pastiche Notice des éditeurs Gert Meesters est maître de conférences de néerlandais à l’Université de Lille et publie sur la bande dessinée néerlandophone et francophone. Frédéric Paques est professeur d’histoire de la bande dessinée aux ESA Saint-Luc de Bruxelles et Liège. Il est également maître de conférence à l’Université de Liège. David Vrydaghs est professeur de théorie de la littérature et de littérature française contemporaine à l’Université de Namur.
  • Déclinaisons locales et pratiques d'acteurs (Amérique latine et Europe) par Véronique PACHE HUBER, Charles-Édouard de SUREMAIN & Élise GUILLERMET (dirs)

    Quel rôle jouent les institutions dans la vie quotidienne des enfants ? À partir de huit études de cas d’Amérique du Sud et d’Europe, les auteurs examinent la manière dont les parcours des enfants façonnent et sont façonnés par les diverses institutions qui en ont la charge (services de prévention de la jeunesse, services de protection, hôpitaux, parlements, parenté…). Les auteurs analysent la manière dont les valeurs et dispositifs promus par ces institutions sont appropriés, contestés ou encore redéfinis par les enfants et les autres acteurs individuels et collectifs impliqués. Conjuguant plusieurs approches en sciences sociales, le volume montre le caractère dynamique de la production institutionnelle de l’enfance et explicite ses dimensions sociales, politiques et culturelles. Résolument engagé dans le dialogue avec la société civile, l’ouvrage s’adresse tant aux spécialistes de l’enfance (académiques et professionnels) qu’aux étudiant-e-s (en sciences humaines, sociales, politiques ou de l’éducation) et aux décideurs des politiques publiques.

    Véronique PACHE HUBER, professeure associée en anthropologie (Université de Fribourg, Suisse), a travaillé sur la caste, les commerçants et le mariage (Inde); elle s’intéresse aux relations interethniques, à la délégation de la garde des enfants (Suisse) et aux enfants, en tant qu’enjeux et acteurs.

    Charles-Édouard DE SUREMAIN, anthropologue (UMR 208 PaLoc IRD-MNHN, France/CIESAS, Mexique), a travaillé sur la malnutrition et les soins de l’enfant (Afrique/Amérique latine). Il étudie désormais les liens entre patrimoine et santé et dirige le projet ANR FoodHerit sur les patrimoines alimentaires.

    Élise GUILLERMET, Docteure en anthropologie, a travaillé sur la construction de l’« Orphelin et Enfant Vulnérable » (OEV) et sur sa prise en charge (Afrique). Elle est aujourd’hui responsable des études anthropologiques portant sur la vaccination à l’Agence de Médecine Préventive (France).

  • Alternative, indépendance, auto-édition

    par Christophe DONY, Tanguy HABRAND et Gert MEESTERS (éds)

    En confrontant logiques de champs et de marchés, stratégies de légitimation et discours sociaux, culturels, politiques ou encore esthétiques, ce volume interroge l’apparition et les usages complexes de la notion de dissidence dans la bande dessinée contemporaine. Quelles formes prennent des pratiques éditoriales ou artistiques en rupture avec une certaine idée de l’ordre établi ? Comment déterminer les lignes de force et contradictions d’une (contre-)culture le plus souvent consciente d’elle-même ? À quels niveaux s’opèrent les échanges symboliques entre discours artistiques et discours critiques ? Prenant appui sur les démarches d’artistes et de structures éditoriales qui se réclament le plus souvent de l’alternatif ou de l’indépendance, cet ensemble de réflexions critiques explore des phénomènes du monde – dans son acception la plus large – de la bande dessinée.

    Erwin Dejasse, Le regard cosmopolite et rétrospectif de la bande dessinée alternative Tanguy Habrand, Les Indépendants de la bande dessinée : Entre édition établie et édition sauvage Charles Hatfield, Do Independent Comics Still Exist in the US and Canada? Jean-Matthieu Méon, Tisser d’autres liens ? Pratiques éditoriales et discours critique de l’éditeur PictureBox : Indépendance et champ de la bande dessinée Christophe Dony, Reassessing the Mainstream vs. Alternative/Independent Dichotomy, or, the Double Awareness of the Vertigo Imprint Rudi de Vries, Balancing on the “Clear Line:” Between Selecting and Being Selected Independent Comics Publishing in the Netherlands: The Case of Joost Swarte and Oog & Blik Gert Meesters, The Reincarnation of Independent Comics Publishing in Flanders in the 21st Century: Bries and Oogachtend as Deceivingly Similar Cases Sylvain Lesage, L’édition sans éditeurs ? La bande dessinée franco-belge au prisme de l’auto-édition, années 1970–1980 Benoît Berthou, Pour une autre commercialisation de la bande dessinée : Étude sur La Gazette du Comptoir des Indépendants Thierry Groensteen, De l’An 2 à Actes Sud, une alternative à l’alternative Témoignage d’un éditeur Christophe Dony works as an assistant in the Department of Modern Languages and Literatures at the University of Liège, Belgium. His research focuses on the functions of inter- and hypertextuality in American comics. Tanguy Habrand est assistant à l’Université de Liège au sein du Département des Arts et Sciences de la Communication. Associé au CELIC (Centre d’Étude du Livre Contemporain), il mène une thèse consacrée à l’édition indépendante. Gert Meesters is assistant professor of Dutch at the University of Lille 3, Charles-de-Gaulle in France. He co-edited L’Association, une utopie éditoriale et esthétique (2011). His current research focuses on the stylistics of Belgian and French comics.
  • Les ambivalences du réel

    par Anthony GLINOER & Michel LACROIX

    Présentation du volume

    Volontiers snobé par les écrivains, qui pourtant l’ont souvent pratiqué, le roman à clés est suspect. Il ne l’est pas moins aux yeux des universitaires adeptes de l’herméneutique textuelle, qui le réduisent ordinairement à une opération de cryptage par l’écriture et de décryptage par la lecture. Trouver les bonnes clés (noms, lieux, événements) et les ajuster aux bonnes serrures seraient les seuls gestes appelés par ces romans lus en détournant la tête. À rebours de cette double doxa, qui simplifie les mécanismes du genre et l’identifie à un seul de ses nombreux avatars, les contributeurs au présent volume ont relevé le défi d’examiner vraiment, en les prenant au sérieux, un corpus diversifié de romans à clés — de Balzac à Jean-Benoît Puech et Olivier Rolin en passant par Rachilde, Proust et Simone de Beauvoir —, à côté d’autres formes de travail sur la référentialité telles que l’autofiction, les notices biographiques des dictionnaires parodiques, les biographies imaginaires ou encore la métafiction dans le cinéma de Woody Allen. L’attention se trouve ici portée non seulement sur le fonctionnement des œuvres retenues, mais aussi sur les dérèglements, les pratiques ludiques et les enjeux de pouvoir qui s’y cachent. Loin d’être une simple transposition de potins littéraires, le roman à clés ouvre ainsi sur une réflexion touchant aux frontières entre fiction et référence au réel.

    Notice des éditeurs

    Anthony GLINOER est professeur agrégé à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’histoire de l’édition et la sociologie du littéraire.

    Michel LACROIX est professeur à l’Université du Québec à Montréal.

    Ils sont tous deux membres du Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions (legremlin.org), à l’origine de travaux sur les sociabilités imaginées (Tangence, 80, 2006), la bohème (Bohème sans frontière, 2010) et les Imaginaires de la vie littéraire (avec B.-O. Dozo, 2012).

  • Introduction aux approches fonctionnalistes par Christiane NORD Traduction par Beverly ADAB et Clémence BELLEFLAMME

    Si les idées de Christiane Nord séduisent tant d’étudiantes et étudiants, qui s’en servent volontiers pour commenter leur pratique et justifier leurs choix, c’est loin d’être un hasard. En effet, sa théorie, contrairement à beaucoup d’autres, peut être appliquée à tout type de textes, issus des domaines les plus variés. De plus, l’attention portée aux conditions de travail du traducteur professionnel et l’importance accordée aux consignes de traduction authentiques rencontrent les préoccupations des traducteurs et traductrices en herbe. Le succès de cette approche est par ailleurs lié au grand souci didactique de la théoricienne, qui s’intéresse aussi aux questions de formation et aux programmes universitaires. Le présent volume, avec ses multiples exemples et son glossaire, ne fait pas exception à la règle et constitue un véritable ouvrage de référence sur les approches fonctionnalistes de la traduction. Publié pour la première fois en 2008 chez Artois Presses Université, La traduction : une activité ciblée est le seul ouvrage de Christiane Nord traduit en français. Le volume étant épuisé, la réédition dans la jeune collection Truchements s’est imposée comme une évidence. L’édition présentée ici est une version revue de celle de 2008, augmentée par l’ajout d’un chapitre initialement rédigé en 2018 et inédit en français. Celui-ci poursuit l’histoire du fonctionnalisme que l’auteure s’emploie à retracer tout au long du livre. En outre, la bibliographie a été actualisée pour qu’y figurent les traductions aujourd’hui disponibles en français. La présente réédition entend rendre aux lectrices et lecteurs francophones l’accès à ce texte fondamental pour la recherche, l’enseignement et la pratique de la traduction, et ce, dans leur langue maternelle. À l’heure où la traductologie oeuvre encore et toujours pour occuper la place qui est la sienne au sein des sciences humaines, c’est un honneur de rééditer Christiane Nord.

    Christiane NORD est l’une des figures majeures des approches fonctionnalistes de la traduction, dans la lignée de K. Reiss et H. Vermeer. Dans ses nombreux travaux, dont la portée internationale est indéniable, la traductologue allemande articule théorie, pratique et didactique de la traduction.

  • Couverture(s) de la presse spécialisée française Sélim AMMOUCHE, Alexis BLANCHET, Björn-Olav DOZO, Mathieu TRICLOT (éd.)

    Les travaux de recherche francophones sur les jeux vidéo ont régulièrement utilisé comme source la presse spécialisée française sans que celle-ci n’ait jamais été étudiée et interrogée pour elle-même. Cette presse, qui se développe des années 1980 aux années 2000, connaît pourtant des tirages importants, fédère un lectorat nombreux, plutôt jeune et masculin, introduit un vocabulaire technique et critique nouveau dans la langue française, développe ses propres modalités de discours sur un divertissement émergent et participe in fine à la construction d’une nouvelle culture ludique.

    Lire les magazines de jeux vidéo offre ainsi deux nouveautés pour l’étude de la presse vidéoludique. La première tient à l’étude d’un corpus francophone, qui vient éclairer d’une lumière nouvelle les travaux existants sur la presse anglo-saxonne et sur la formation des cultures ludiques. La seconde tient à la démultiplication des approches vis-à-vis d’une presse qui a surtout été mobilisée pour l’étude des jeux vidéo : cet ouvrage propose ainsi une exploration inédite de ses contenus, dans la perspective des sciences du jeu, mais aussi des études de la presse, des études culturelles et japonaises, des humanités numériques, de l’écriture critique ou encore de la philosophie des techniques…

    En s’inspirant avec espièglerie des rubriques des magazines de la grande époque — de l’édito à la preview, en passant par les tests, les couvertures de salon et le courrier des lecteurs, sans oublier la place des publicités et l’ours —, le sommaire de ce volume vise précisément à refléter cette diversité d’approches et d’objets : légitimité de la presse spécialisée, analyse des trajectoires professionnelles de journalistes, traitement du jeu vidéo par les presses professionnelle et ludique, survalorisation du progrès technique, traitement de la culture populaire japonaise, évaluation des jeux à travers le test, les grilles de critères et la note, analyse des publicités accueillies dans les pages des magazines, courrier des lecteurs, petites annonces et piratage, traitement du crunch par la presse généraliste.

    Si ces rubriques témoignent souvent de l’invention d’un lexique — preview, test, tips —, elles indiquent également la naissance de communautés et de publics spécifiques que la focalisation sur une presse francophone rend d’autant plus singuliers. L’objet magazine, sa forme comme ses contenus, soumis ici à l’analyse, révèle à terme une performativité discursive fascinante : donner à lire le jeu vidéo.

    Sélim AMMOUCHE est docteur en sciences de l’information et de la communication de la Sorbonne Nouvelle. Son travail porte sur l’herméneutique ludique et les recherches d’informations et de sens dans les jeux vidéo.

    Alexis BLANCHET est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Sorbonne Nouvelle. Il écrit sur l’histoire économique et culturelle des jeux vidéo.

    Björn-Olav DOZO est chargé de cours en humanités numériques et cultures vidéoludiques à l’université de Liège. Il travaille sur les cultures populaires, notamment les jeux vidéo.

    Mathieu TRICLOT est maître de conférences en philosophie des techniques à l’UTBM. Ses recherches portent sur l’histoire de l’informatique, la cybernétique et les jeux vidéo.

  • Sous la direction de Sébastien GENVO et Thibault PHILIPPETTE Cet ouvrage répond à un manque dans la littérature francophone : l’existence d’un guide de référence pour toute personne souhaitant s’initier aux différents aspects de la recherche sur les jeux vidéo. Pensés pour permettre au lecteur d’avoir des clés de compréhension concernant les principaux aspects du domaine, les multiples chapitres sont autant de synthèses qui visent également à ouvrir des perspectives pour poursuivre la réflexion. L’ensemble des contributions ont été rédigées par des spécialistes reconnus des thématiques abordées, tout en étant animées d’une volonté d’accessibilité. Ce livre s’adresse donc à toute personne désirant mieux comprendre les enjeux d’une industrie qui est à présent au centre du numérique, des loisirs contemporains et qui s’ouvre également à de multiples secteurs (journalisme, santé, formation, sport, etc.) : étudiants, professionnels (journalistes, concepteurs, etc.), enseignants, parents, institutions mais aussi les joueuses et les joueurs. En somme, cet ouvrage est un compagnon de route idéal pour quiconque souhaite s’aventurer dans l’exploration des vastes étendues des théories des jeux vidéo.
  • En hommage à Patricia Willson Céline LETAWE et Christine PAGNOULLE (dir.) Vouloir-Traduire, « translaturire », ce néologisme cher à Patricia Willson exprime l’élan qui anime son activité d’écriture et d’enseignement. Rédigés par des collègues, des ami·es et des disciples, les dix-neuf chapitres de ce volume illustrent cet engagement, directement ou par ricochet. Au centre du recueil, des traductions de trois textes tirés de Página impar nous font entendre (en anglais et en français) comment Patricia Willson conçoit la traduction. Toujours, en tout cas, engagée (l’espagnol dit « compromise ») dans le siècle. Les trois premiers chapitres du volume témoignent de ce qu’elle a réalisé à Buenos Aires. Les deux suivants proposent des réflexions traductologiques sur des situations impliquant des tensions politiques. Dans la seconde moitié du livre, chaque chapitre est relié à la traduction d’une œuvre. Tantôt il s’agit de commentaires sur une ou plusieurs traductions existantes, tantôt de traductions inédites. Certains combinent les deux, comme ce fascinant chapitre qui propose des extraits du journal d’un traducteur. Le dernier chapitre, traduction française d’un entretien avec un traducteur militant allemand, est à la fois un point d’orgue et une synthèse de ce qu’apporte le passage par la traduction. Céline LETAWE est docteure en Philosophie et Lettres et titulaire d’un DES en Traduction. Elle est enseignante-chercheuse à l’université de Liège, où elle enseigne la traduction allemand-français. Christine PAGNOULLE enseignait les littératures anglaises et la traduction à l’université de Liège. Elle reste active en tant que militante, critique littéraire, éditrice et traductrice. Elles sont membres du CIRTI, le Centre Interdisciplinaire de Recherche en Traduction et en Interprétation.
  • Trajectoires professionnelles d'auteurs à Angoulême Sylvain AQUATIAS avec la participation d’Alain François Les albums de bandes dessinées ont envahi les rayons des librairies et les médias annoncent tous les ans des ventes records. Mais qu'en est-il de ceux qui réalisent ces albums ? Comment sont-ils devenus auteurs de bande dessinée ? Où se sont-ils formés ? Vivent-ils de leur art ? Si le titre de l’ouvrage laisse peu d’illusions sur la réponse finale à cette dernière question, c’est en suivant quarante-quatre artistes habitant Angoulême ou ses environs, depuis leurs premiers dessins jusqu’à leur carrière actuelle, que l’on pourra comprendre comment se construisent les carrières professionnelles des auteurs de bande dessinée. Arpentant les pavés angoumoisins pendant trois ans, le sociologue et son complice ont essayé de décrypter les logiques de création, de publication et de rétribution des auteurs de bande dessinée, contribuant à la fois à une meilleure compréhension de leurs conditions de vie, mais aussi, plus largement à des questions tenant à la socialisation, aux modes de travail, au fonctionnement des réseaux et à la transformation des statuts des artistes de bande dessinée.

    Sylvain AQUATIAS est sociologue, chercheur au Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines (GRESCO) à l’université de Limoges. Il fait partie du comité de rédaction de la revue Comicalités et a déjà publié de nombreux articles sur la bande dessinée.

    Alain FRANÇOIS est chercheur en histoire visuelle contemporaine et photographe. Il anime le blog Bonobo.net et préside l’association Le Portillon, réseau d’artistes plasticiens.

  • Dragon Ball

    25,50
    une histoire française par Bounthavy SUVILAY

    Dragon Ball n’est pas qu’un manga créé par Akira ­Toriyama en 1984. L’univers de fiction s’étend sur une multitude de supports et il se déploie aujourd’hui encore à travers diverses continuations et séries dérivées. La diffusion de son adaptation animée à la télé­vision est même à l’origine du développement des mangas traduits en France. Les productions contem­poraines prennent d’ailleurs en compte l’importance graduelle des publics occidentaux à mesure que le marché intérieur japonais décline.

    Lors des circulations de produits culturels, les acteurs des sociétés locales occupent une position de récep­teurs premiers. Ils interprètent l’œuvre selon le para­digme de lecture de leur pays et ils n’ont pas toujours accès à l’histoire des genres dans laquelle s’inscrit l’objet source. Leurs préconceptions déterminent la manière dont celui-ci est traduit et remodelé. Plu­sieurs stratégies se sont succédées afin d’adapter les objets culturels étrangers aux conventions hexa­gonales. Elles correspondent à des réceptions diver­gentes, chacune produisant des écarts esthétiques qui font émerger un nouveau cadre de compréhen­sion. Ces modifications manifestent les successions d’horizons d’attente de ce premier public (nouvelle traduction, réédition). En retour, ces objets culturels transformés ont modifié à la fois cet environnement cible et l’écosystème source. Les adaptations occiden­tales circulent vers l’Asie et changent à leur tour les conventions de production et de réception.

    Prenant appui sur les productions liées à Dragon Ball, cette étude montre comment les adaptations et les circulations internationales modifient les objets culturels. En ce sens, l’objet matériel témoigne de la concrétisation d’un cadre de compréhension. Il est un dispositif rendant visible l’articulation entre production, diffusion et réception. Il concrétise un dialogue où les différents publics renégocient le réfé­rent et les manières de l’appréhender. L’histoire des réceptions permet ainsi de saisir les processus his­toriques ayant conduit à ces transformations culturelles.

    Agrégée de Lettres modernes, Bounthavy Suvilay est docteur en Littérature. Ses recherches portent sur les transformations liées aux adaptations des récits de fiction dans différents médias et leurs impacts sur les réceptions divergentes des œuvres selon les pays. Spécialiste du jeu vidéo, elle a également publié Indie Games – Histoire, artwork, sound design des jeux vidéo indépendants (Paris, Bragelonne, 2018).

  • Sacré, Temps, Héros, Magie par Jean-François BERT (dir.)

    Henri Hubert (1872-1927) est une figure importante de la période qui a vu le développement de l’anthropologie et de la sociologie des religions. Proche d’Émile Durkheim, il fut aussi l’ami de Marcel Mauss avec lequel il signa deux études majeures sur le sacrifice (1899) et sur la magie (1904). Les analyses de cet auteur prolifique se situent à la croisée de l’histoire et de l’anthropologie, de la linguistique et de l’archéologie, de l’histoire des religions et de l’orientalisme. Mais ses travaux n’ont pas connu la postérité de l’oeuvre de Mauss, en dépit de la richesse des perspectives comparatives qu’Hubert y développe, et surtout de leur indéniable actualité. Qu’il aborde la question de la magie dans l’antiquité, celles du sacré, du temps ou encore des héros, Hubert étonne par sa largeur de vue, par les perspectives novatrices qu’il déploie, et par sa solide érudition. La réédition de quelques textes majeurs signés par Henri Hubert offre l’occasion de mieux comprendre l’importance de ce chercheur injustement négligé dans les débats qui agitent, en ce début du XXIe siècle, la réflexion sur les questions religieuses.

  • Évolutions, passages, ouvertures par Marion COLAS-BLAISE

    Si, dans l'espace francophone, la notion d'énonciation est approchée sous des angles différents, notamment par les linguistiques de l’énonciation et par la sémiotique, en quoi mérite-t-elle d’être réexaminée ? Cet ouvrage propose une vue d’ensemble des inflexions théoriques majeures qu’elle a connues au cours des soixante dernières années, des travaux marquants, en montrant, surtout, comment la sémiotique « postgreimassienne » à la fois prend appui sur la sémiotique développée par Algirdas Julien Greimas et par les chercheurs regroupés autour de lui et explore de nouvelles voies. Fidèle à la vocation interdisciplinaire de la sémiotique, le livre cherche à faire dialoguer la sémiotique avec la linguistique, mais aussi avec la philosophie et l’anthropologie. Le texte comme tout de sens et ses réécritures, mais aussi la textualisation, c’est-à-dire la dynamique à la base du « devenir un texte », avec ses passages et ses transversalités, sont au cœur de la réflexion. Le texte est abordé également du point de vue de sa matérialité et de son support, ainsi que de son statut, par exemple celui de l’œuvre d’art. Tout au long de l’ouvrage, les hypothèses sont mises à l’épreuve de nombreuses études de cas : des textes littéraires (Yann Andréa, Michel Butor), des énoncés syncrétiques (Annie Ernaux et Marc Marie), des tableaux et des collages (Paul Klee, Andy Warhol, Elaine Sturtevant, Cy Twombly), des photographies et compositions (Edward Steichen, Jeff Wall), des hyperphotos (Jean-François Rauzier), des œuvres nanoartistiques (Susumu Nishinaga), un vidéoclip (Rino Stefano Tagliafierro), ou encore des écrits littéraires sur papier imitant les stratégies de l’hypertextualité numérique (Éric Sadin).

    Professeur émérite de linguistique et de sémiotique à l'Université du Luxembourg, Marion Colas-Blaise est l'auteur de nombreuses publications, dans les domaines de la sémiotique théorique, littéraire et visuelle, des linguistiques de l’énonciation, de la stylistique et de l’analyse des discours. Entre autres, elle a codirigé L’énonciation aujourd’hui, un concept clé des sciences du langages (Lambert-Lucas, 2016) et « Re- ». Répétition et reproduction dans les arts et les médias (Mimésis, 2021).

  • Actes du colloque du 2-3-4 juin 2016 à l’université de Paris Nanterre

    par Vincent LAISNEY (dir.)

    Les Souvenirs littéraires se différencient des Mémoires historiques par la matière traitée (les écrivains et leur microcosme) et la période couverte (1850-1950). Un auteur relate en témoin ce qu’il a vu et entendu au sein du milieu littéraire qu’il fréquentait jadis : tels sont les paramètres les plus apparents de ce qui constitue un genre à part entière, dont la valeur n’est pas que documentaire. Au-delà des anecdotes qu’il procure, le corpus très abondant de ces Souvenirs intéresse en effet aussi bien l’histoire et la sociologie de la littérature que l’analyse des figurations de la vie littéraire. Le présent ouvrage s’emploie à cerner la poétique particulière de ce genre à partir d’un large éventail de témoignages sur le romantisme, le Parnasse, le naturalisme, le symbolisme et le surréalisme. Il rassemble à cet effet — débats compris — les actes d’un colloque qui s’est tenu en 2016 à l’Université de Paris Nanterre. Contributions et interventions de Jean-Pierre Bertrand, Patrick Besnier, Laurence Campa, Antoine Compagnon, Pierre-Jean Dufief, Pascal Durand, Luc Fraisse, Adrien Frenay, Emmanuel Giraud, Anthony Glinoer, Jean-Marc Hovasse, Martine Lavaud, Dominique Maingueneau, Michel Murat, Alain Pagès, Antoine Piantoni, Jean-Michel Pottier, Thierry Poyet, Corinne Saminadayar-Perrin, Tiphaine Samoyault, Julien Schuh, Yoan Vérilhac, David Vrydaghs, Damien Zanone.

    Vincent LAISNEY est maître de conférences à l’Université de Paris Nanterre. Spécialiste des sociabilités littéraires au xixe siècle, il est l’auteur, entre autres ouvrages, de L’Âge des cénacles (avec A. Glinoer, Paris, Fayard, 2013) et d’un essai sur la lecture à voix haute en petit comité : En lisant en écoutant (Bruxelles, Impressions Nouvelles, 2017).

  • par Sémir BADIR & Maria Giulia DONDERO (dirs)

    L’image peut-elle nier ? La question est en apparence toute simple et attendrait une réponse catégorique, oui ou non. Si pourtant, dans le présent ouvrage, des linguistes, des sémioticiens, des philosophes, des spécialistes des arts visuels et audiovisuels se sont penchés sur cette question, c’est qu’en réalité tout fait problème en elle. Car répondre à une telle question, cela consisterait d’abord à déterminer les conditions dans lesquelles elle se pose. Qu’appelle-t-on « nier » et qu’appelle-t-on « image » ? Et selon quel corpus d’images ? Peut-on donner une réponse unique à la diversité de ses domaines d’usage : les arts, les religions et les sciences, ainsi que de ses genres (portrait, nature morte, etc.) ? Les contributeurs du présent volume explorent différentes sortes de supports médiatiques et d’objets visuels : expériences picturales contemporaines, photographie, films, peinture chinoise, mais aussi peinture religieuse médiévale, pictographies esquimaudes de la fin du XIXe siècle ou hiéroglyphes égyptiens. Une première partie, intitulée « L’énonciation en image », explore les relations entre la négation dans l’image et la théorie de l’énonciation comme celle-ci est revisitée par la sémiotique contemporaine. Une seconde, ayant pour titre « Du langage verbal aux images », s’attache à des comparaisons entre les sens de la négation dans différentes langues et grammaires et leurs cultures visuelles respectives. Les comparaisons inévitables avec d’autres lieux d’exercice de la négation — à savoir les langages formels et les langues verbales — et l’examen des transferts conceptuels non moins indispensables que ces comparaisons suscitent mettent ainsi à l’épreuve d’une question le statut ontologique de l’image.

    Sémir BADIR, maître de recherches du FNRS à l’Université de Liège, est un linguiste spécialisé en sémiotique. Son projet intellectuel est celui d’une épistémologie conforme aux pratiques discursives du savoir. Son dernier ouvrage : Épistémologie sémiotique. La théorie du langage de Louis Hjelmslev (2014).

    Maria Giulia DONDERO, chercheure qualifiée du FNRS à l’Université de Liège, est spécialiste de sémiotique et rhétorique visuelle. Son dernier ouvrage : Des images à problèmes. Le sens du visuel à l’épreuve de l’image scientifique (avec J. Fontanille), Limoges, 2012.

  • Histoire, physiologie, géographie, intermédialités par François-Emmanuël BOUCHER, Sylvain DAVID et Maxime PRÉVOST (éds)

    Les superhéros, demi-dieux d’un monde sans Dieu, constituent collectivement une mythologie laïque se diffractant en sous-ensembles de mythes modernes. Ceux-ci ont infiltré de manière durable l’imaginaire collectif. Dans une entrevue de 1985, Stan Lee, co-créateur de Spiderman, de Hulk, de Thor et des Quatre Fantastiques, entre autres superhéros, observait que quiconque s’intéresse au cinéma, à la littérature, à l’opéra, à la peinture ou à tout autre art de la représentation devrait aussi porter attention aux comic books, tout aussi déterminants que les autres arts populaires dans la constitution de l’imaginaire social. À l’heure où l’histoire culturelle n’a plus à prouver sa pertinence, un tel énoncé ne paraît plus paradoxal. Partant de l’affirmation d’Ernst Cassirer selon laquelle le mythe est « l’objectivation de l’expérience sociale de l’humanité », on pourra s’interroger sur la socialité de ces êtres d’irréalisme pur : comment, à quelles conditions et pourquoi est-il permis au lecteur ou au spectateur de s’identifier à un personnage dont les caractéristiques transcendent celles de l’humanité ordinaire ?

    François-Emmanuël Boucher est professeur au Département d’études françaises du Collège militaire royal du Canada. Il a publié Les Révélations humaines. Mort sexualité et salut au tournant des Lumières (Peter Lang). Sylvain David est professeur au Département d’études françaises de l’Université Concordia. Il a notamment publié Cioran. Un héroïsme à rebours (Presses de l’Université de Montréal, « Espace littéraire »). Maxime Prévost est professeur au Département de français de l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Rictus romantiques. Politiques du rire chez Victor Hugo (Presses de l’Université de Montréal, « Socius »).
  • Mythes et histoire à l’origine des interdits alimentaires par Youri VOLOKHINE Présentation du volume

    Pourquoi certaines cultures rejettent-elles la chair du porc ? Les Grecs se posaient déjà la question, qui n’a cessé de revenir au devant de la scène. Étudier le porc en Égypte ancienne est une manière de mettre cette problématique à l’épreuve. En effet, depuis que les Grecs s’y sont intéressés, l’Égypte pharaonique se retrouve dans ce débat anthropologique puisque le porc, dit-on, n’y aurait pas été vraiment en odeur de sainteté. Viande malsaine ? Animal infâme ? Bête « taboue » ? L’objet de ce livre est de comprendre ce discours et de voir sur quoi il se fonde, en offrant une approche historique et anthropologique du cochon en Égypte ancienne. Le portrait de l’animal au sein de la culture pharaonique émerge très contrasté d’une analyse qui permet de réfléchir à la genèse des interdits religieux, aux discours qui s’y rapportent et aux choix culturels et identitaires qu’ils véhiculent. Ce véritable « roman du cochon » entend ainsi contribuer à une anthropologie de l’alimentation, tout comme à une histoire des relations entre les hommes et les animaux.

    Notice de l’auteur

    Youri VOLOKHINE, historien des religions et égyptologue, est Maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Genève (Sciences de l’Antiquité). Docteur ès Lettres (1998), il a été membre scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) au Caire. Il est l’auteur, notamment, de La frontalité dans l’iconographie de l’Égypte ancienne (2000). Ses recherches portent à la fois sur la religion de l’Égypte pharaonique et sur l’approche anthropologique des faits religieux.

  • Problématiques, objets, concepts, méthodes, enjeux, débats par Marc ANGENOT Présentation du volume

    L’histoire des idées bénéficie d’une pleine légitimité universitaire dans les mondes anglo-américain et germanique. Dans le monde de langue française au contraire, c’est une sorte de terrain vague où l’on aperçoit des passants, des squatters, des occupants sans titre. On n’y rencontre guère en tout cas de travaux de confrontation des méthodes et présupposés de cette discipline répudiée par la plupart des historiens « ordinaires ». Le présent ouvrage cherche à combler cette lacune. Ni traité, ni manuel, il aborde un vaste ensemble de questions, confronte les démarches des uns et des autres, expose les termes de controverses récurrentes. L’auteur y aborde la « vieille » question, déclinée de cent façons, du rôle des idées dans l’histoire. Genre hybride, l’histoire des idées combine historicisation et typologies, et opère sur le produit de vastes enquêtes d’archives. Mais elle comporte aussi, explicitement dans bien des cas, une intention polémique jointe à un engagement personnel, la présence d’un sujet qui interpelle ses contemporains par passé interposé.

    Notice de l'auteur

    Marc ANGENOT est professeur émérite de l’Université McGill de Montréal, titulaire de la Chaire James-McGill d’étude du discours social et membre de la Société royale du Canada. Il est l’auteur de quelque trente ouvrages d’histoire des idées, d’analyse du discours et de rhétorique de l’argumentation dont, parmi les titres récents, Dialogues de sourds, traité de rhétorique antilogique (2008), En quoi sommes-nous encore pieux ? (2009), El discurso social (2010), Rhétorique de la confiance et de l’autorité (2013) et Les dehors de la littérature (2013).

  • Essais sur les dimensions iconiques de la connaissance par Jean-François BORDRON

    Présentation de l'ouvrage

    Ce livre propose un ensemble de réflexions sur le rôle de l’image dans le contexte de la connaissance scientifique. Il interroge pour ce faire des images d’astronomie, de mathématiques, de physique, de mycologie, de médecine, etc. L’image y est comprise comme étant simultanément un mode d’appréhension du monde, un lieu d’exercice de l’imagination mais également le lieu d’inscription et l’arrière-plan nécessaires à l’émergence des formes symboliques. Les images sont source d’extase mais elles sont aussi des lieux d’exercices rhétoriques, des actes dialectiques. Elles agissent et organisent le flux de notre expérience, en particulier lorsqu’il s’agit d’expérimentation scientifique. Si une image n’est pas nécessairement une preuve d’existence, elle a cependant de multiples rapports avec le fait d’être et donc avec la vérité. L’auteur cherche finalement à comprendre le lien essentiel de l’image à la vérité, question qui organise ce livre.

    Notice de l’auteur

    Jean-François BORDRON est professeur émérite de sémiotique à l’Université de Limoges. Il est philosophe de formation et a écrit un ouvrage intitulé Descartes. Recherches sur les contraintes sémiotiques de la pensée discursive (PUF, 1987) et qui s’interroge sur la méthode analytique du discours philosophique. Il a publié récemment L’iconicité et ses images. Études sémiotiques (PUF, 2011) ainsi que de nombreux articles sur le pragmatisme, la sémiotique de la perception et du goût, la méréologie des objets, la sémiotique visuelle, les machines, les objets sonores.

  • Définition, Transmission, Réception Play and Games in Classical Antiquity: Definition, Transmission, Reception par Véronique Dasen, Marco Vespa (éds)

    The European Research Council project (Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity (ERC AdG # 741520) investigates how play and games provide a privileged access to past societal norms, values, identities, and collective imaginary. People play all over the world and throughout history, but they do not play the same games, nor do they attribute the same meaning and function to play. This pluridisciplinary volume investigates how such an important part of ancient cultures can be methodologically reconstructed. A first series of chapters based on Greek and Roman texts and vocabulary propose an emic definition of play and games. Beyond the common association of child and play (in Greek, paidia, 'play', pais, ‘child’, and paideia, ‘education’, share the same root, in Latin ludus means ‘play’, ‘school’, and ‘rethorical games’), ancient views are more complex and nuanced. The boundaries between sport, dance, rites and play are fluid and differ from our modern view. Case studies show how playful practices can be defined in material culture and iconographic representations. The second part of the volume focuses on Greek and Roman ludic heritage in ancient literature with particular attention to the cultural and discursive codes according to literary genre (oniromancy, proverbs, children’s rhymes, lexicography...). Close studies assess the transmission of a predominantly oral heritage in collections, lexicons and commentaries ranging from the Roman imperial period to Byzantine times (proverbs, riddles, and children’s lore). New insights are provided on crucial issues about cultural continuities and discontinuities, as well as the definition of so-called "traditional" games.

    Véronique DASEN is professor of Classical archaeology at the University of Fribourg (CH), and specialised in ancient cultural anthropology and archaeology. She published extensively on the history of the body, childhood and gender, as well as on ancient medicine, magic, and play. She is the Principal Investigator of the ERC project Locus ludi.

    Marco VESPA is a classical philologist and member of the ERC project Locus ludi at the University of Fribourg (CH). His research interests include the Second Sophistic, ancient Greek comic theatre, and the anthropological study of ancient Greek scientific texts. He has published extensively on Greek and Roman zoology and cultural representation of animals.

  • Image, identité, religion par Daniel BARBU

    « I dolâtrie » est un terme dépréciatif qui sert à désigner les cultes des faux dieux en face d’un dieu considéré comme unique et véritable. Plongeant ses racines dans les réflexions antiques sur la religion des « autres », cette notion se trouve au coeur des débats qui, des Pères de l’Église aux explorateurs modernes, interrogent la diversité des cultes et des pratiques religieuses. Au fil des siècles, cette catégorie polémique a fabriqué l’altérité tout en reléguant l’« autre », le « païen », le « sauvage », l’« hérétique », l’« ignorant », du côté de l’erreur et de l’aberration. La notion d’idolâtrie condamne comme fausse la religion de l’« autre », voire lui refuse la qualité même de religion. Cette histoire, où les « sauvages » du Nouveau Monde rejoignent les peuples de l’Antiquité, annonce l’émergence d’une véritable science des religions. Ce livre retrace la naissance de « l’idolâtrie » au croisement des réflexions juives et grecques sur l’image, les origines de la culture et la diversité religieuse. Des débats grecs sur l’anthropomorphisme à la critique des « idoles » dans le judaïsme ancien, il explore les fondements antiques d’une histoire comparée des religions.

    Daniel BARBU est historien des religions, spécialisé dans l’histoire du judaïsme antique et médiéval. Il a enseigné aux Université de Genève, Lausanne, Berne et Zurich. Ses recherches portent sur la formation des identités religieuses dans l’Antiquité, sur les controverses religieuses entre juifs et chrétiens, et sur l’historiographie des sciences religieuses. Il a notamment édité Le Savoir des religions. Fragments d’historiographie religieuse (2014) et il est l’un de membres fondateurs de la revue d’anthropologie et d'histoire des religions Asdiwal.

  • par Jacques FONTANILLE

    Présentation du volume

    Les vivants persistent à vivre, et les humains persévèrent. Les cours de vie prennent forme dans la manière dont leur continuité est assurée, malgré les obstacles et les aléas. Et le sens de la vie est tout aussi bien dans la force des engagements, dans les hésitations, les atermoiements, les renoncements et les changements de cap qui permettent, ou ne permettent pas, de persister.

    Les formes de vie trouvent sens dans la réunion entre des expressions (des formes du cours de vie) et des contenus (des valeurs, des émotions, des enjeux et des croyances). Toutes sont par principe disponibles pour tous les acteurs sociaux, qui peuvent se les approprier, les transformer, les confronter entre elles et en inventer de nouvelles, mais avec des chances inégales d’y parvenir. Par leur résistance aux segmentations sociales a priori, par leur capacité à établir des rapports entre des phénomènes d’une grande diversité, les formes de vie nous mettent en somme à « bonne distance », la distance qui convient à la fois à la compréhension et à l’évaluation critique de la signification de nos pratiques sociales, quotidiennes, politiques et médiatiques, et des discours qui les diffusent.

    Transparence sociale et politique, territoires socio-économiques et symboliques, croyances et régimes médiatiques, compétitivité et compétition, variations stylistiques de la mode : ce sont quelques-unes des innombrables configurations sémiotiques qui donnent du sens à nos vies quotidiennes, collectives ou individuelles. En traversant ces configurations l’une après l’autre, le sémioticien dialogue avec l’anthropologue, l’économiste, le géographe, le philosophe, ou le sociologue.

    Notice auteur

    Jacques FONTANILLE est professeur de sémiotique et sciences du langage à l’Université de Limoges. Il a été Président de cette Université de 2005 à 2012. Il a également été conseiller, puis directeur de cabinet de la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche de 2012 à 2014. Ses travaux sont consacrés à la sémiotique théorique, à la littérature, à l’image, et aux pratiques quotidiennes.

  • par Olivia RIVERO

    La fin des temps glaciaires est marquée en Europe occidentale par la culture magdalénienne qui nous a laissé d’exceptionnels chefs-d’œuvre artistiques sur les parois des grottes, mais aussi des milliers de gravures sur de petits objets gravés ou sculptés en os ou bois de cervidé. L’analyse technique de ces objets, à l’aide d’instruments d’observation rapprochée comme le microscope électronique ou la loupe binoculaire, permet de reconstituer le geste de l’artiste et d’identifier certains stigmates de la chaîne opératoire. Ces infimes détails, invisibles à l’œil nu, révèlent des expertises et des savoir-faire très différents. Certains auteurs possèdent une maîtrise parfaite du maniement de l’outil et sont capables de créer des œuvres innovantes, d’un art consommé, sans défaut apparent ; d’autres, au contraire, montrent des défaillances techniques que révèlent de nombreux accidents de parcours dans la réalisation de chaque trait.

    L’absence d’homogénéité dans la production artistique est révélatrice d’une société complexe, ayant développé des mécanismes de transmission des connaissances techniques, et notamment un processus d’apprentissage de la pratique artistique. A travers l’observation microscopique de centaines d’œuvres d’art mobilier, nous suivons pas à pas les gestes des artistes, experts ou débutants, qui nous apparaissent ainsi plus humains et plus proches de nous.

    On trouvera dans cet ouvrage d’authentiques chefs d’œuvre intemporels, d’une saisissante beauté plastique, vus pour la première fois à travers le fort grossissement de la loupe binoculaire. Ces photomontages permettent d’entrer véritablement dans l’intimité de l’artiste préhistorique. Certes, la culture magdalénienne nous demeure profondément inconnue, mais l’universalité de l’art nous en révèle certains aspects.

     
  •  (P.Monts. Roca inv. 158-161)  Édition, traduction et analyse contextuelle d’un poème latin conservé sur papyrus 

    par Gabriel NOCCHI MACEDO

    Présentation du volume

    D’Euripide à T.S. Eliot, en passant par Gluck et Rilke, la figure d’Alceste, épouse aimante qui accepte de mourir à la place de son mari, a inspiré maint artiste. À la fin de l’Antiquité, un poète latin, dont l’identité nous est inconnue, composa des vers sur le mythe de la reine de Thessalie. Son poème aurait été à jamais perdu, si les sables d’Égypte ne nous en avaient pas livré une copie sur un papyrus du IVe siècle. Connu comme l’« Alceste de Barcelone », il représente un des apports majeurs de la papyrologie à notre connaissance de la littérature latine et, depuis sa première édition, en 1982, il n’a cessé d’attirer l’attention des spécialistes et des amateurs de culture classique. Le présent ouvrage propose une nouvelle édition du poème latin, accompagnée d’une traduction française, ainsi que d’un commentaire critique et linguistique. Exceptionnel à plusieurs égards, le manuscrit qui le contient fait l’objet d’une analyse codicologique et paléographique détaillée. On examine également son contexte de production et d’utilisation et, par extension, celui dans lequel l’« Alceste de Barcelone » a pu, de par sa langue, son style et son sujet, susciter l’intérêt dans l’Antiquité tardive. En filigrane aux discussions autour du texte et de son manuscrit, on aborde les questions de la transmission et la réception de la culture classique à la fin de l’Antiquité, notamment en Égypte, terre de riches entrecroisements culturels.

    Notice de l'auteur

    Gabriel Nocchi Macedo est titulaire d’une Maîtrise en Langues et Littératures Classiques de l’Université de Liège et aspirant du Fonds National de la Recherche Scientifique. Il prépare actuellement une thèse de doctorat sur les plus anciens livres latins de poésie. Poursuivant des recherches dans les domaines de la papyrologie, de la codicologie et de la paléographie, avec un intérêt particulier pour les papyrus et manuscrits latins, il est membre du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL) de l’Université de Liège, où il collabore à plusieurs projets.

  • par Pascal BRISSETTE & Marie-Pier LUNEAU (dirs)

    Présentation du volume

    Transvaluant les signes de l’échec et de la réussite, la malédiction de l’écrivain est l’un des grands mythes de la littérature moderne. « Il faut des malheurs, et des plus grands, pour faire ce qu’il y a de plus beau dans le plus beau des arts », écrivait un Louis de Bonald. « Le ressentiment est nécessaire à toute création artistique véritable », écrit plus près de nous un Michel Houellebecq. Ce mythe de la malédiction n’en est pas moins une croyance vécue, ayant orienté des vies entières d’artistes et d’écrivains. Un vaste continent de maudits se dessine ainsi, du XIXe au XXIe siècle, où le poète crotté voisine avec le styliste martyr de son art, où le nègre de génie le dispute au grand artiste sombrant dans la folie, où l’écrivain populaire ne se prive pas quelquefois de cette forme singulière de légitimité que procure le malheur. Le propos du présent volume n’est pas de dresser un nouveau palmarès des poètes maudits ou des acteurs obscurs de la scène littéraire, mais d’examiner les conditions de perpétuation d’une croyance — le malheur de l’auteur comme fondement de la valeur d’une oeuvre — à travers un ensemble de textes et d’images débordant les limites géographiques et culturelles de la France.

    Notice des éditeurs

    Pascal BRISSETTE est professeur à l’Université McGill. Il a publié des ouvrages sur les mythes littéraires en France (La malédiction littéraire, 2005; Bohème sans frontière, 2010, codir. A. Glinoer) et au Québec (Nelligan dans tous ses états, 1998).

    Marie-Pier LUNEAU est professeure au Département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke et codirectrice du Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec (GRÉLQ). Elle s’intéresse à la figure de l’auteur et à l’édition populaire au Québec.

  • Guillaume Apollinaire, Jean Cocteau, Pierre Drieu la Rochelle, Paul Éluard par Olivier PARENTEAU Présentation du volume

    Quand elle n’est pas pacifique, ce qui lui arrive rarement, la poésie française consacrée à la guerre entre 1914 et 1918 est patriotique, belliqueuse, germanophobe, mensongère, scolaire. C’est là tout ce qui a été retenu d’elle par l’histoire, cela peut se comprendre et, pour l’essentiel, cela n’est pas faux. Le présent essai revient sur ce corpus méconnu et désormais malaimé tant il est dévoré par la guerre. Il propose une vue synthétique des événements et une lecture serrée d’oeuvres poétiques qui, pour être mobilisées et par conséquent « en guerre », n’en sont pas moins absolument modernes. Leurs auteurs ? Guillaume Apollinaire, Jean Cocteau, Pierre Drieu la Rochelle, Paul Éluard, mais aussi André Breton, Blaise Cendrars et Philippe Soupault. Chacun aura cherché une forme capable de dire cette guerre inouïe, jamais vue, qui défie au propre comme au figuré cette bien nommée folle du logis, l’imagination, pour tenter de dire ce que deviennent, au coeur de l’horrible, le temps, l’amour, la pensée, l’espérance. Toute la lyre va au front et fait en sorte que les outrances de la Grande Guerre passent à la littérature avec audace et inventivité, mais aussi avec sensibilité et humanité.

    Notice de l'auteur

    Olivier PARENTEAU, docteur en Lettres françaises de l’université McGill, est professeur de littérature au Cégep de Saint-Laurent (Montréal, Québec). Il est membre du Centre de recherche interuniversitaire en sociocritique des textes (Crist).

  • l’apport des papyrus latins par Marie-Hélène MARGANNE et Bruno ROCHETTE (éds) Présentation du volume

    Bien moins nombreux que les papyrus grecs, les papyrus latins présentent néanmoins un grand intérêt pour l’étude des contacts entre les deux langues officielles du bassin méditerranéen antique, à savoir le grec et le latin. Ces contacts se manifestent non seulement par l’existence de papyrus bilingues, mais sont aussi perceptibles à d’autres niveaux : les emprunts lexicaux dans les papyrus documentaires et l’influence d’une écriture sur l’autre. Ces aspects ont été fortement renouvelés ces dernières années, mais n’ont pas fait l’objet d’une réflexion plus globale sur les phénomènes inter-linguistiques en Egypte gréco-romaine. La Table Ronde organisée à Liège les 12 et 13 mai 2011 a voulu proposer des pistes de réflexion sur cette thématique. Elle souhaitait aussi faire le bilan des avancées récentes de la papyrologie latine en prenant en considération deux phénomènes étroitement liés, le bilinguisme et le digraphisme. Cette synthèse doit permettre de mesurer les progrès de la recherche dans ce domaine et de donner une impulsion à la mise à jour du Corpus des papyrus latins de Robert Cavenaile, lequel date de 1958.

    Table des matières Bruno Rochette Papyrologie latine et bilinguisme gréco-latin : des perspectives nouvelles Marie-Hélène Marganne Le CEDOPAL et les papyrus latins : pour une mise à jour du Corpus Papyrorum Latinarum de Robert Cavenaile Alain Martin Réflexions d’un bibliographe Nathan Carlig Une bibliographie critique relative au bilinguisme grec-latin Johannes Kramer Les glossaires bilingues sur papyrus Paolo Radiciotti (Ϯ) Digrafismo nei papiri latini Marco Fressura Tipologia del glossario virgiliano Maria Chiara Scappaticcio Lectio bilingue, bilinguismo della lectio. Sull’accentuazione grafica nei papiri latini: sondaggi dai PNess. II 1 e 2 Gabriel Nocchi Macedo Bilinguisme, digraphisme, multiculturalisme : une étude du Codex Miscellaneus de Montserrat Hilla Halla-aho Bilingualism in Action: Observations on Document Type, Language Choice and Greek Interference in Latin Documents and Letters on Papyri Notices des éditeurs Marie-Hélène MARGANNE est Directrice du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL) de l’Université de Liège où elle enseigne la papyrologie littéraire et la paléographie grecque. À la fois papyrologue et historienne de la médecine, elle est l’auteur de nombreuses publications sur les papyrus médicaux, le livre et les bibliothèques antiques. Bruno ROCHETTE est Professeur de langues et littératures classiques à l’Université de Liège et Président du Comité de gestion du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL). Ses recherches sont consacrées au bilinguisme gréco-latin.
  • par Elena MAN-ESTIER Table des matières Introduction Présentation générale de l’étude Ours vu et ours perçu : les clés d’identification Réalisme de la représentation Contexte de la représentation Conclusion Bibliographie Annexes Planches hors texte CD-ROM reprenant le catalogue

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