• Continuités et ruptures des pratiques scribales en Égypte pharaonique, gréco-romaine et byzantine par Nathan CARLIG, Guillaume LESCUYER, Aurore MOTTE et Nathalie SOJIC (éds)

    S’inscrivant dans la suite du volume Signes dans les textes, textes sur les signes, paru en 2017 (Papyrologica Leodiensia, 6), le présent ouvrage rassemble 17 contributions présentées lors du colloque international organisé à l’Université de Liège du 2 au 4 juin 2016. Dans une perspective interdisciplinaire et diachronique, elles examinent les formes et fonctions des signes dans les textes produits en Égypte, en tenant compte de la variété de langues, de systèmes d’écriture et de supports utilisés. Couvrant un arc chronologique de plus de trois millénaires, les contributions s’efforcent de mettre en évidence les continuités et les ruptures dans les pratiques scribales depuis l’époque pharaonique jusqu’à l’époque byzantine.

    Nathan CARLIG a été formé à la philologie classique, à la papyrologie et à la coptologie à Liège, Paris et Rome. Membre du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL), il est actuellement chargé de recherches du F.R.S.-FNRS à l’Université de Liège. Ses recherches portent sur les relations entre paideia et christianisme et sur l’histoire du livre et des pratiques scribales antiques.

    Guillaume LESCUYER est titulaire d’un master en égyptologie et copte de l’Université de Genève (2011). Il a ensuite été doctorant à l’Université de Liège, où son travail a porté sur le démotique et le copte.

    Aurore MOTTE est diplômée de l’Université de Liège, où elle a mené ses recherches doctorales financées par le F.R.S.-FNRS. Elle est actuellement chercheuse post-doctorale à l’Université Johannes Gutenberg de Mayence grâce à une bourse de recherche de la fondation Alexander von Humboldt. Ses recherches portent notamment sur la philologie égyptienne, les variations sociolinguistiques, la matérialité de l’écrit et le concept de paratextualité en Égypte ancienne.

    Nathalie SOJIC est docteure en Langues et Lettres (égyptologie), collaboratrice scientifique à l’Université de Liège et membre du programme d’étude des ostraca hiératiques littéraires de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire. Elle poursuit des recherches dans les domaines de la papyrologie et de la paléographie hiératique du Nouvel Empire égyptien.

  • par Graziella DELEUZE La recherche en didactique du français a montré, depuis quelques décennies, l’intérêt de pratiquer, dès l’entrée dans l’écrit, une lecture littéraire entendue comme un va-et-vient entre une lecture distanciative (centrée sur la matière du récit) et une lecture participative (centrée sur la relation psychoaffective avec celui-ci). Cette conclusion peine cependant à être traduite en pratiques de classe. Ainsi, les résultats de l’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) publiés en décembre 2017 indiquent que les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles peinent à réaliser des inférences complexes et que leurs enseignants se déclarent peu formés en matière d’étayage de la compréhension en lecture. Cet ouvrage tente de répondre, en partie, à ce besoin de formation : il analyse différents dispositifs et outils destinés à apprendre aux futurs enseignants à étayer le développement de l’interprétation, de l’appréciation de l’album envisagé comme un support au service de l’apprentissage des stratégies de lecture. L’auteure de l’ouvrage présente les caractéristiques qui distinguent l’album postmoderne de ses prédécesseurs. Ensuite, elle décrit un dispositif didactique testé, d’abord, dans un contexte institutionnel contraignant et amendé, ensuite, en fonction des résultats de ses recherches. Elle en présente les objectifs, les supports d’apprentissage, les outils d’évaluation et analyse les écrits préparatoires de cinq futurs enseignants.
  • A comparative perspective in diverse paleoenvironments par Masayoshi YAMADA & Akira ONO

    Table of content

    Preface, Marcel Otte Forward, Masayoshi Yamada Introduction, Akira Ono Part I – General perspectives 1.1 – Rivers as orientation axes for migrations, exchange networks and transmission of cultural traditions in the Upper Palaeolithic of Central Europe, Harald Floss 1.2 – The Contribution of obsidian characterization studies to early prehistoric archaeology, Tristan Carter 1.3 – The mesolithic project Ullafelsen in Tyrol (Austria), Dieter Schäfer 1.4 – Carpathian obsidians: state of art, Katalin T. Biró 1.5 – Paleolithic of Ukraine: The main diachronic and spatial trends of lithic raw materials exploitation, Vadim Stepanchuk Part II – Regional perspectives 2.1 – The raw material variability in the mesolithic site of Ullafelsen (Sellrain,  Tyrol, Austria), Stefano Bertola 2.2 – Petroarchaeological research in the Carpathian Basin: methods, results, challenges, Katalin T. Biró 2.3 – Obsidian outcrops in Ukrainian transcarpathians and their use during the  Paleolithic time, Sergey Ryzov 2.4 – Small opportunities and big needs: Mira Early Upper Paleolithic case of raw materials exploitation (Dnieper basin, Ukraine), Vadim Stepanchuk 2.5 – Obsidian exploitation and circulation in Late Pleistocene Hokkaido in the northern part of the Japanese Archipelago, Hiroyuki Sato & Miyuki Yakushige 2.6 – Upper Palaeolithic obsidian use in Central Japan: the origin of obsidian source exploitation, Kazutaka Shimada 2.7 – Acquisition and consumption of obsidian in the Upper Palaeolithic on Kyushu, Japan, Kojiro Shiba

  • Approches sémiotiques et philosophiques des images par Anne BEYAERT-GESLIN & Maria Giulia DONDERO (éds)

    Présentation du volume

    Les images artistiques et scientifiques se ressemblent en de nombreux points parce qu’elles questionnent les formes et les instruments de la créativité, prennent position devant la tradition et visent la découverte. Cet ouvrage s’appuie sur la sémiotique et la philosophie pour dépasser les distinctions sommaires et affiner la comparaison. Il s’attache à quelques cas exemplaires d’images qui mettent en crise les distinctions commodes. Il leur offre un espace de transformation permettant de passer d’un monde à l’autre, ce qui permet d’apercevoir les modifications superficielles qu’implique le déplacement du sens mais aussi les obstacles qui les empêchent. Une première partie envisage l’importation des modèles et pratiques scientifiques par l’art. Déplaçant le point de vue, la seconde aborde l’esthétisation et le devenir artistique de l’image scientifique. L’observation de ces passages permet d’interroger les conditions de l’interprétation des images, c’est-à-dire les instruments théoriques et épistémologiques qui autorisent l’interrogation mutuelle. On découvre ainsi comment arts et sciences ne cessent de dialoguer au travers de leurs images, de s’interpeller mutuellement, d’interroger réciproquement leur rapport à la connaissance en réexaminant continument leurs différences. L’emprunt mutuel des modèles et procédures artistiques et scientifiques procède d’une démarche épistémique et introduit une possibilité de distanciation, une plasticité vis-à-vis du croire. Il permet d’interroger les paramètres d’évaluation de la découverte et de réexaminer le rapport à la connaissance de chacun des domaines.

    Table des matières

    Anne Beyaert-Geslin, L’art comme texte et comme pratique de laboratoire Odile Le Guern, La perspective, entre géométrie et esthétique Marion Colas-Blaise, L’art au risque de la science : les vitraux radiographiques de Wim Delvoye Bernard Darras, Étude sémiotique de la « vue d’artiste » dans l’illustration scientifique Jean-François Bordron, Image esthétique, image mathématique Catherine Allamel-Raffin, Un exemple d’étude comparée des procédures interprétatives à l’œuvre dans les sciences de la nature et dans l’analyse des œuvres d’art Maria Giulia Dondero, La totalité en science et en art François Wesemael (†) et Doris Daou, Entre art et science : objectifs, fonctions et nature de quelques images de la Lune depuis Galilée

    Notice des éditeurs

    Anne Beyaert-Geslin est professeure à Bordeaux Montaigne, directrice adjointe du laboratoire MICA et coordinatrice de l’ANR Images et dispositifs de visualisation scientifiques (2008-2010). Ses recherches se concentrent sur la sémiotique visuelle et la sémiotique du design et plus précisément sur les questions relatives au statut des images et à la créativité.

    Maria Giulia Dondero est chercheure qualifiée du F.R.S.-FNRS et enseigne la sémiotique visuelle à l’Université de Liège. Elle a écrit sur l’intertextualité visuelle et les genres et publié trois ouvrages sur la sémiotique des images (artistique, scientifique, religieuse) dont le dernier en collaboration avec J. Fontanille, Des images à problèmes. Le sens du visuel à l’épreuve de l’image scientifique (Pulim, 2012).

  • par Marie VOURC’H Table des matières

    Introduction Présentation générale : Art rupestre, environnement et archéologie La recherche en art rupestre scandinave Contexte environnemental : géographie, géologie et conditions climatiques Contextes archéologiques Synthèse Description des sites et inventaire général Finnmark Troms et Nordland Trøndelag Norrland Étude des gravures et peintures : iconographie et diffusions Caractères généraux Les figures anthropomorphes Les figures de bateaux Les figures animales Éléments de la culture matérielle représentés dans les gravures Empreintes (gravées) de pas et de mains Les motifs non figuratifs : géométriques et non identifiables Les cupules Organisation spatiale et intégration du support Interprétations : iconographie, symboles, mythes et réalité Contribution de l’analyse technologique à l’étude des gravures rupestres du site de Hjemmeluft/Jiebmaluokta, Alta (Finnmark) Moyens d’analyse Paramètres connus ou supposés Expérimentation et résultats Comparaison des piquetages expérimentaux avec les piquetages de Hjemmeluft, Alta Conclusions Conclusion Lexique thématique trilingue Bibliographie

  • par Michel TOUSSAINT, Kévin DI MODICA & Stéphane PIRSON (dirs) Table des matières Avant-propos | Michel Toussaint Première partie : Marguerite Ulrix-Closset, biographie et hommages Marguerite Ulrix-Closset, vie et oeuvre d’une préhistorienne liégeoise | Michel Toussaint et Kévin Di Modica Marguerite, la mèche au vent | Marcel Otte Lettre de reconnaissance d’un fouilleur à Madame Marguerite Ulrix-Closset | Onhan Tunca Mooie en dankbare herinneringen aan Marguerite Ulrix-Closset | Pierre M. Vermeersch Mine de rien ! Un exemple de filiation académique en archéologie | André Gob Marguerite Ulrix-Closset et les « Chercheurs de laWallonie », un demi-siècle de symbiose | Jules Haeck et Michel Toussaint Marguerite au « Musee de la Prehistoire en Wallonie » | Fernand Collin Marguerite Ulrix-Closset et le Rubané en Belgique | Anne Hauzeur L’enseignement de la Technique des fouilles a l’Université de Liège | Pierre Noiret Deux représentations de la grotte de Spy par le peintre Paul Delvaux | Gaetane Warzée Aspects lithiques des Moustériens en Belgique. Hommage à Madame Marguerite Ulrix- Closset | Marcel Otte Deuxième partie : Le Paléolithique moyen en Belgique, quatre décennies après la thèse de Marguerite Ulrix-Closset La documentation du Paléolithique moyen en Belgique aujourd’hui, état de la question | Kévin Di Modica Position chronostratigraphique des productions lithiques du Paléolithique ancien en Belgique : un état de la question | Stéphane Pirson et Kévin Di Modica Les Néandertaliens du Bassin mosan belge : bilan 2006-2011 | Michel Toussaint, Patrick Semal et Stéphane Pirson The Early Middle Palaeolithic of Belgium | Ann Van Baelen et Caroline Ryssaert Variabilité des systèmes d’acquisition et de production lithique en réponse à une mosaïque d’environnements contrastes dans le Paléolithique moyen de Belgique | Kévin Di Modica Regards sur le Paléolithique moyen de France septentrionale et de Belgique | Jean-Luc Locht et Pascal Depaepe Les productions bifaciales du Paléolithique moyen sur le territoire belge. Présentation d’industries entre deux mondes | Karen Ruebens et Kévin Di Modica Les pointes foliacées et les changements techniques autour de la transition du Paléolithique moyen au supérieur dans le Nord-Ouest de l’Europe | Damien Flas Tool Use and Hafting in theWestern European Middle Palaeolithic | Veerle Rots Troisième partie : Présentation des principaux sites paléolithiques fouillés depuis 1975 Le Paléolithique ancien de La Belle-Roche (Sprimont, province de Liège) | Jean-Marie Cordy Le Trou de l’Abîme à Couvin | Pierre Cattelain, Damien Flas, Rebecca Miller, Marcel Otte, Stéphane Pirson et Michel Toussaint La grotte de Spy (Jemeppe-sur-Sambre ; prov. Namur) | Patrick Semal, Cécile Jungels, Kévin Di Modica, Damien Flas, Anne Hauzeur, Michel Toussaint, Stéphane Pirson, Gennady Khlopachev, Damien Pesesse, Elise Tartar, Isabelle Crèvecoeur, Hélène Rougier et Bruno Maureille La grotte Scladina : bilan 1971-2011 | Dominique Bonjean, Kévin Di Modica, Grégory Abrams, Stéphane Pirson et Marcel Otte Le Trou Al’Wesse : du Moustérien au Néolithique dans la vallee du Hoyoux | Rebecca Miller, Fernand Collin, Marcel Otte et John Stewart Les occupations moustériennes de la grotte Walou (Trooz) | Christelle Draily A Middle Palaeolithic site with small bifaces at Oosthoven−Heieinde (Northern Belgium) | Karen Ruebens et Philip Van Peer Le gisement paléolithique de la Sablière Gritten à Rocourt (province de Liège) | Paul Haesaerts, Kevin Di Modica et Stéphane Pirson Le gisement paléolithique de Remicourt−En Bia Flo I | Dominique Bosquet, Paul Haesaerts, Freddy Damblon, Paula Jardon Giner et Caroline Ryssaert Les sites du Mont Saint-Martin (Liège) | Pierre van der Sloot, Paul Haesaerts et Stéphane Pirson A diachronic perspective on the Palaeolithic occupations at Kesselt−Op de Schans | Ann Van Baelen, Jeanne-Marie Vroomans et Philip Van Peer The Middle Palaeolithic Open-air Sites at Veldwezelt−Hezerwater | Patrick M.M.A. Bringmans Le Paléolithique moyen en Belgique, essai de synthèse | Kévin Di Modica, Stéphane Pirson et Michel Toussaint
  • Contribution à l’étude du Rubané du Nord-Ouest européen

    par Anne HAUZEUR

    L’occupation rubanée au Grand-Duché de Luxembourg se situe dans le bassin de la moyenne vallée de la Moselle et fait partie de la province stylistique du Rubané du Nord-Ouest. Les sites sont surtout installés sur la basse terrasse mosellane et sur le plateau du Gutland. Quatre d’entre eux ont été fouillés et ont révélé des occupations étalées sur l’ensemble du Rubané récent (IIa-IId), principalement au IIc-IId. Division interne bipartite et présence d’une tranchée de fondation caractérisent les maisons, essentiellement de plan rectangulaire. L’organisation interne des tierces apparaît souvent déstructurée. L’outillage lithique est en majorité importé de la région mosane et atteste de nombreux cycles de remploi. Il est dominé par les pièces esquillées et les armatures. Celles-ci sont souvent asymétriques ou latéralisée à gauche. Le style décoratif de la céramique s’apparente à celui du Rhin moyen, avec un développement de la technique pivotante au peigne à dent multiple et l’utilisation de la bande « vide » en angle associée à un motif annexe. Il témoigne aussi d’affinités avec le style de Leihgestern, la vallée du Neckar et très peu avec le nord du Rubané du Nord-Ouest et le Rubané du Sud-Ouest. De rares motifs décoratifs s’inspirant d’une thématique utilisée dans la culture de Blicquy – Villeneuve-Saint-Germain ou dans le Hinkelstein, ainsi que quelques vases de la Céramique du Limbourg et de la céramique d’accompagnement, illustrent les relations avec les autres groupes et les cultures contemporaines.

    The Linear Pottery Culture peopled the Great-Duchy of Luxembourg. It is situated in the Middle Mosel valley and forms a part of the North-West Linear Pottery Culture. The great majority of the settlements occurs on the lower terraces of the Mosel river and on the plateau of the Gutland. Four sites have been excavated and revealed assemblages belonging to the Late LPC (IIa-IId), mainly to IIc-IId. The internal bipartite division and the presence of a foundation trench feature the house plans, which are mostly rectangular. The inside organisation of the postholes’rows often appears deconstructed. The greater part of the imported lithic assemblages to the Mosel settlements evidence numerous cycles of reuse. Splinters and arrowheads points dominate. The latter are often either asymmetrical or retouched on their left lateral edge. The pottery decoration pertains to the Middle Rhine stylistic province. It is characterised by the increasing of the pivoting multiple teeth comb technique and the use of angular « empty » band in association with a secondary motif. It gives also evidence of affinities with the Leihgestern group, the Neckar valley, and very few parallels with the North of the North-West LPC and the South-West LPC. Some rare decoration motifs are inspired by characteristic patterns from the Blicquy – Villeneuve-Saint-Germain culture or Hinkelstein. Yet, there are few pots that belong to the Limbourg Pottery and the « Begleitkeramik » illustrating relations with other contemporaneous groups and cultures.

  • Essai sur une paléoanthropologie solutréenne par Marc TIFFAGOM

    Délaissée durant plusieurs décennies par les préhistoriens, la civilisation solutréenne a recouvré son intérêt vers la fin des années 80 grâce à l’essor des approches technologiques, donnant lieu à la publication de quelques travaux précurseurs dans ce domaine en France et au Portugal. L’étude qui est proposée dans ce livre s’inscrit dans la lignée de ces travaux. Elle a d’ailleurs pour cadre l’Espagne, et plus précisément le territoire compris entre Valencia et Cadix, qui correspond à la zone d’extension du “Solutréen de faciès ibérique”. Une entité typologique qui constitue un champ de recherche idéal pour comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la construction des identités culturelles solutréennes. D’une part, parce qu’elle est largement éprouvée sur un plan géographique et chrono-stratigraphique, interprétée comme un processus de “régionalisation” et de “désolutréanisation” des industries: le premier afin d’expliquer l’absence de la pointe à ailerons et à pédoncule en Catalogne et en Cantabrie; le second, l’amenuisement progressif, durant près de trois mille ans tout de même (19500-16500 BP), des caractères solutréens. D’autre part, parce que ses célèbres “pointes de flèche” de facture néolithique et ses pointes à cran méditerranéennes évoquent de possibles contacts avec le nord-ouest de l’Afrique et le sud-est de la France, respectivement, d’après les très fortes affinités typologiques que ces deux armatures entretiennent avec les pointes marocaines/pseudo-sahariennes de l’Atérien récent et les pointes à cran du Salpêtrien ancien. Des contacts paléolithiques entre l’Europe et l’Afrique, via le détroit de Gibraltar, ont-ils été établis ? Une “province méditerranéenne”, au sens géographique et/ou culturel du terme, constituée de petits “no man’s land” et qui reliait en permanence le sud de l’Espagne au sud de la France a-t-elle existée ?

    Les questions ici s’enchaînent, cruciales pour saisir le sens de l’évolution de ces sociétés paléolithiques. Or seule une définition paléohistorique et paléoanthropologique de ce concept unificateur permettra d’y répondre: qu’en est-il exactement de l’unité culturelle de ce faciès, dans le temps et dans l’espace ? Et ses origines, quelles sont-elles: européennes et africaines ? Menée dans le cadre d’une recherche doctorale, une enquête technologique sur les industries lithiques du site fondateur de cette entité, la Cova del Parpalló, dans la région de Valencia, est venue apporter des premiers éléments de réponse à ces questions. En révélant la présence d’un mode de débitage identique à celui de l’Atérien, le débitage Levallois en l’occurrence, associé de surcroît à la fabrication des pointes à ailerons et à pédoncule, et, surtout, car c’est là son apport principal, de structures a priori hybrides dont les Solutréens seuls peuvent être les auteurs, cette enquête a permis de renforcer respectivement l’idée d’une origine africaine de ce faciès et son unité culturelle dans le temps. Bien plus, le modèle proposé, une évolution interne du Solutréen supérieur de faciès ibérique en trois phases théoriques, trouverait son explication dans l’existence d’une “chaîne de sociétés” (la “province méditerranéenne”) reliant le nord de l’Italie au sud de l’Espagne, rendue possible par la régression marine du Dernier Maximum Glaciaire et qui assurait la diffusion somme toute rapide à cette époque des nouvelles idées techniques: une sorte d’emprunt “à distance”.

  • par Ignacio DE LA TORRE & Rafael MORA Abstract

    This book envisages an analysis of the lithic collections from several sites Mary Leakey excavated between 1960 and 1963 in Bed I and II at Olduvai (Tanzania), currently stored at the National Museum of Nairobi (Kenya) and previously published in a classic monograph (Leakey 1971). Nonetheless, we have conceived this study from a standpoint that relates more to aspects concerning technical production than to the typological issues that governed Leakey’s approximation. Furthermore, the Olduvai collections will be contemplated from a contextual prism, bearing in mind a constant concern in reconstructing the processes that formed the archaeological record, aiming to understand the differences or similarities that appear between the different assemblages. This monograph focuses on the analysis of lithic materials. We assume blood cannot be squeezed from stones, paraphrasing the title of one of the articles by Isaac (1977b). Yet, we can reconstruct part of the puzzle concerning human evolution by understanding the technological guidelines and technical patterns in use during the transformation processes, which are, in short, telling of the hominids´ behaviour. A meticulous analysis of the lithic objects can provide valuable information to comprehend their technical abilities, cognitive skills and economic concerns. Therefore, each lithic object will be studied analytically, attempting to integrate them in the corresponding stage of the chaîne opératoire. It is essential to keep a distance from the last works that examined the Olduvai sequence (Ludwig 1999; Kimura 1997, 1999, 2002). Therein, artefact categories stand their own ground (in a classically typological conception), and are compared in isolation throughout a chronological sequence. In contrast, we consider that it is essential to analyse each lithic element in connection with others, and each site as a whole, since each assemblage is subjected to specific, exceptional circumstances. Only upon understanding each collection after comparing the different categories it comprises, it is possible to elaborate conclusions that can subsequently be extrapolated and compared to the facts documented in other sites. This work contains constant references to the terms Oldowan and Acheulean. The Oldowan was defined precisely in Olduvai, therefore this location is the perfect setting for the justification of the term. In fact, the term Oldowan has well-defined chronological and cultural connotations, whilst Mode 1 defined by Grahame Clark (1969) has, over recent years, been used without enough precision. The same occurs with the Acheulean, which will predominate herein over the term Mode 2, and which also presents specific technological, chronological and cultural features. One of the key goals this work establishes is precisely to define the attributes that characterise the Oldowan and the Acheulean, and to attempt to understand the technological and cultural connotations this differentiation entails. Therefore it is essential that this dichotomy exists explicitly in our discourse. In the first chapter we will expound some general notions on the historiography of the Olduvai expeditions, the stratigraphy, the radiometric and paleo-ecological framework, the archaeological sequence Leakey defined, and the methodology employed in our re-examination. By doing so, we aim to create a suitable contextual framework in which to develop the technological study. As regards all other matters, the index of this work respects a diachronic structure, starting with the oldest sites in Bed I and moving through the archaeological sequence to the top of Bed II, the chronological limit for our research. After presenting a systematic description of each site in its corresponding chapter, general conclusions that summarise and present a global interpretation of the Olduvai sequence appear at the end of the monograph. Our goal is to combine a systematic study of the lithic reduction methods and chaînes opératoires, with a vaster vision that integrates these technical systems in the general framework of the land-use by hominids. We assume that the manufacturing of any stone tool is the result of a series of technical, economic, social and symbolic options that can be encompassed under the term strategies (Perlès 1992:225). From this general perspective, in this work we will attempt to understand the technological strategies used by the humans that lived in Olduvai during the Lower Pleistocene. (The authors).

  • par Victor P. CHABAI, Katherine MONIGAL & Anthony E. MARKS (eds) Résumé indisponible.
  • par Mina WEINSTEIN-EVRON Résumé indisponible.
  • par Marcel OTTE & Antonio CARLOS DA SILVA (dir.) Résumé indisponible.
  • Environnement, habitat et systèmes d’échange, Actes du colloque de Mayence (1991) par Anta MONTET-WHITE (dir.) Résumé indisponible.
  • par Aarnoud ROMMENS, Benoît CRUCIFIX, Björn-Olav DOZO, Erwin DEJASSE et Pablo TURNES

    Ceci n’est pas un livre sur la bande dessinée abstraite. Il s’agit plutôt de combiner images et textes multiples qui explorent ce que l’abstraction peut offrir à la bande dessinée, et ce que la bande dessinée peut faire pour l’abstraction. Bande dessinée et abstraction propose une confrontation critique des questions de statut culturel, entre histoire de l’art et recherche en bande dessinée ; littérature, poésie, dessin et écriture ; highbrow, lowbrow ou nobrow. Bande dessinée et abstraction génère un espace de contradiction où texte et image sont mis en tension. Certains textes proposent des approches historiques, d’autres plutôt sémiotiques, d’autres encore explorent des caractéristiques formelles. Cette multiplicité trouve écho dans les contrastes esthétiques entre les différentes bandes dessinées, qui n’illustrent pas nécessairement les cadres théoriques des essais. Il reviendra au lecteur à tracer des chemins pertinents reliant abstraction et bande dessinée.

  • Raymond M. Lemaire, expériences pionnières entre principes et pratiques Claudine HOUBART

    Les années 1960 constituent une période clé dans l'histoire de la conservation du patrimoine bâti. Au-delà de la notion de monument historique, héritée du XIXe siècle, des expériences et réflexions dessinent les contours de la réhabilitation des quartiers anciens, à l’initiative, notamment, du Conseil de l'Europe. La portée de ces initiatives, qui conduiront à un changement d'attitude radical à l'égard de ces quartiers passant du statut de taudis à celui de modèle, s'étend rapidement au-delà du Vieux Continent, notamment par le biais du Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS), fondé en 1965. Le Belge Raymond M. Lemaire (1921-1997) est un acteur important de cet épisode. Après des débuts consacrés à la récupération des œuvres d'art pillées lors de la seconde guerre mondiale puis à la restauration monumentale, sa carrière prend un tournant international lorsqu'il participe au congrès de Venise (1964) et devient, l’année suivante, le premier Secrétaire général de l'ICOMOS. À ce titre, il participe aux débats initiés par le Conseil de l'Europe tout en menant plusieurs opérations de réhabilitation en Belgique, notamment à Louvain, Bruxelles et Bruges. Basé sur une importante recherche en archives, en particulier au sein du fonds légué par Raymond Lemaire à la KU Leuven, ce livre aborde cet épisode de l'intérieur. Loin d'une posture hagiographique, il met en lumière la complexité des processus et les multiples acteurs impliqués dans la formulation de principes internationaux comme dans la concrétisation de projets de terrain. L’ouvrage est composé de deux parties complémentaires. La première retrace, en parallèle, le parcours de Raymond Lemaire de l’archéologie à l’urbanisme, et l’émergence de la conservation intégrée; la seconde s’attache à trois études de cas bruxelloises dans une perspective micro-historique. Tout en éclairant un moment peu étudié de l’histoire de la conservation urbaine et en offrant une première biographie de Raymond M. Lemaire, cet ouvrage veut également susciter la réflexion sur la construction et l’usage des principes et doctrines dans le champ du patrimoine.

    Claudine Houbart est architecte, historienne de l’art et titulaire d’un master spécialisé en conservation-restauration. Elle a consacré son doctorat (KU Leuven, 2015) à l’œuvre de R.M. Lemaire dans le domaine de la réhabilitation urbaine. Au sein du groupe de recherche DIVA (ULiège), elle consacre ses recherches à l’histoire et aux théories contemporaines du patrimoine.  
  • Érudition, lecture et écriture dans le monde gréco-romain Actes du colloque international (Liège, 6–7 septembre 2013) par Gabriel NOCCHI MACEDO et Maria Chiara SCAPPATICCIO (éds)

    Un grand nombre de textes grecs et latins écrits sur papyrus, parchemin, tablettes de bois et ostraca, ou gravés sur support dur, sont accompagnés de signes graphiques qui fournissent des informations non seulement sur eux-mêmes, mais aussi sur leur contexte de production et d’utilisation. Identifiés comme accents, marques de ponctuation, signes critiques ou dispositifs d’organisation du texte, ils reflètent les pratiques d’écriture, de lecture et d’étude des textes dans l’Antiquité et au Moyen Âge. Premier recueil entièrement consacré aux signes employés dans les textes grecs et latins, le présent ouvrage réunit 17 contributions présentées lors du colloque international organisé à l’Université de Liège les 6 et 7 septembre 2013. Relevant tant de l’épigraphie et de la papyrologie, que de la philologie, de la paléographie et de la codicologie, elles examinent des textes littéraires et documentaires,  sur pierre, papyrus, parchemin et papier, qui sont datés du IVe siècle avant notre ère au XVIe siècle.

    Gabriel NOCCHI MACEDO a reçu sa formation en philologie classique, papyrologie et paléographie à Liège, Rome et Heidelberg. Membre du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL), il est actuellement chercheur post-doctoral à l’University of Michigan. Il est l’auteur d’une édition du poème latin Alcestis Barcinonensis (Papyrologica Leodiensia 3), ainsi que de plusieurs articles dans les domaines de la papyrologie, la paléographie et l’érudition antique.

    Maria Chiara SCAPPATICCIO est professeur associé de langue et littérature latines à l’Università degli Studi « Federico II » de Naples. Elle est l’auteur de plusieurs éditions de textes latins sur papyrus. Ses recherches portent sur la circulation et l’enseignement de la langue et de la littérature latines dans la partie orientale de l’Empire.

  • par S. VASYLYEV, A. SINITSYN, M. OTTE (edit.)

    Actes du colloque international de la 8e commission de l'UISPP, qui s'est tenu à Saint Petersbourg en 2016. Le Sungirien est décrit en tant que tradition culturelle du début du Paléolithique supérieur en Europe orientale, à travers son historiographie, sa chronologie, ses productions lithiques et en matières dures animales, ses traces d'habitat, ses ornements...

  • Actes du colloque international organisé à l’Université de Liège les 5 et 6 février 2009 à l’occasion des 65 ans de Jean Kellens par Philippe SWENNEN (éd.)

    Les démons iraniens appartiennent à la catégorie générique de daēuua- (dēv en pehlevi). Or, il est paradoxal de constater que ce mot est hérité du même mot sanskrit (devá-) qui voulait originellement dire « dieu ». Le latin deus l’atteste. Comment en est-on arrivé là ? Assistons-nous à la naissance de cet univers démoniaque ? Le célèbre prophète Zarathushtra, fondateur supposé de la doctrine mazdéenne, a-t-il joué un rôle dans la redéfinition du contenu sémantique du mot daēuua- ? Cette évolution est-elle le trait distinctif de la religion du monde iranien archaïque ? Comporte-t-elle une définition morale ou politique du mal ? La généalogie et le portrait donnés des démons connaissent-ils des mutations au cours de la longue histoire de la religion iranienne ancienne ? Quel rôle leur attribue-t-on dans les cérémonies religieuses mazdéennes ? C’est à répondre à toutes ces questions que se sont attachés les spécialistes dont ce volume rassemble les contributions.

    Philippe SWENNEN enseigne à l’Université de Liège, où il est titulaire de la chaire « Langues et religions du monde indo-iranien ancien ». C’est dans cette institution qu’il avait fait ses études, avant d’être doctorant de l’Istituto Universitario Orientale di Napoli. Remaniée, sa thèse de doctorat a été publiée en 2004 à Paris sous le titre « D’Indra à Tištrya ».

  • Tutankhamun

    40,00
    Discovering the Forgotten Pharaoh Exhibition Catalogue par S. CONNOR & D. LABOURY (eds)

    Cet ouvrage est conçu comme un guide destiné à accompagner les visiteurs de l’exposition Toutankhamon, à la découverte du pharaon oublié (organisée par Europa Expo au centre d’exposition de la gare TGV internationale de Liège-Guillemins, du 14 décembre 2019 au 30 août 2020) et permet de contextualiser la visite en approfondissant les divers thèmes abordés. Près d’un siècle après la découverte la plus retentissante de l’histoire de l’archéologie, l’exposition vise, à travers une muséologie immersive et un parcours narratif et pédagogique, à raconter et expliquer l’histoire croisée de Howard Carter et du jeune pharaon qu’il a permis d’exhumer de l’oubli. Sont ainsi évoqués le parcours singulier de Howard Carter, son opiniâtre quête de la tombe de Toutankhamon, l’exploitation scientifique de sa découverte, l’Égypte dans laquelle Toutankhamon a grandi, puis régné, la vie quotidienne, les croyances et la production artistique à cette époque mouvementée de l’histoire pharaonique. Les avancées les plus récentes de notre connaissance de l’enfant-roi grâce aux technologies et méthodes d’investigation les plus modernes sont également envisagées, avant de terminer par l’impact que cette incroyable découverte a pu avoir sur l’art, la science archéologique et égyptologique et la vision collective que nous partageons désormais de la civilisation des pharaons. Richement illustré, le catalogue s’articule autour des différents thèmes abordés par l’exposition, mais aussi des choix muséographiques qui ont présidé à la réalisation de celle-ci. Il rassemble plus de 60 essais rédigés par des experts internationaux qui présentent les résultats les plus récents de leurs recherches et offre un regard renouvelé sur une série d’objets bien connus, tout en présentant nombre de pièces encore jamais montrées au public.

  • Images ludiques de Grèce ancienne Véronique DASEN

    Des centaines de scènes de jeu animent les vases attiques et italiotes pendant près de deux siècles, du milieu du VIe siècle à la fin du IVe siècle av. J.-C. Cet univers ludique peuplé de guerriers, d’enfants, de jeunes filles et de garçons, révèle une grande variété d’activités — jeux de pions, de balle, du porteur, cerceau, toupie, balançoires et planches à bascules... — qui apportent un éclairage nouveau sur la dynamique de la société grecque archaïque et classique, ses normes, ses valeurs et son imaginaire. Les peintres utilisent les scènes de jeu de manière métaphorique pour parler de la jeunesse, de l’amour, des passages d’âge, du goût de la compétition et de la performance, avec une relation particulière à la chance et au risque.

    Ce parcours dans les images ludiques débute à l’époque archaïque avec les plus anciennes représentations de jeu qui mettent en scène deux soldats, lourdement armés, qui se délassent à la guerre tout en manifestant leur complicité et leurs compétences stratégiques. Il se termine avec les divertissements d’enfants dans un cadre festif à la fin du Ve et au début du IVe siècle. Entre les deux se déploie la beauté physique des jeunes gens, s’entraînant à devenir les meilleurs au gymnase pour les garçons, tandis que l’adresse des filles vise à rendre propice un mariage sous le signe de l’émotion et de la joie.

    Ce volume richement illustré est issu des recherches menées dans le cadre du projet ERC AdG Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity soutenu par le Conseil européen de la recherche.

    Véronique Dasen est professeure d’archéologie classique à l’Université de Fribourg (CH) et rattachée au Centre AnHiMA, Paris (UMR 8210). Ses recherches portent sur l’anthropologie des images et la culture matérielle dans les mondes grec et romain.

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