• Dumas, Gautier, Barbey d'Aurevilly Par Julie ANSELMINI Bien des écrivains du XIXe siècle ont mené de front activité littéraire et activité critique. Alexandre Dumas père, Théophile Gautier, Jules Barbey d'Aurevilly ont été de ce nombre. Le présent ouvrage examine les stratégies d’énonciation, les scénographies, les postures et discours déployés par ces trois auteurs, ainsi que les interférences esthétiques entre leur œuvre littéraire et leur production critique. Sont interrogées la transformation de la critique littéraire au cours du XIXe siècle et la façon dont ces grands écrivains-critiques ont fait, chacun selon sa voie, évoluer la représentation de cette activité. Pratique d’abord seconde, mais participant de plus en plus d’une écriture moderne. L’ouvrage entend contribuer, du même coup, à repenser les frontières toujours plus poreuses entre critique et littérature.

    Julie ANSELMINI, ancienne élève de l’École normale supérieure (Paris), est professeure de littérature française du XIXe siècle à l’université de Caen Normandie et membre du LASLAR (EA 4256). Spécialiste de Dumas père, à qui elle a consacré plusieurs ouvrages, elle s’intéresse aux liens entre presse et littérature, aux relations entre littérature et critique ainsi qu’aux frontières et aux hiérarchies qui structurent l’univers littéraire.

  • par Lucien FRANÇOIS

    L’Introduction au droit social, publié pour la première fois en 1974, constitue l’ouvrage de référence de Lucien François en matière de droit social. Dans une première partie, l’auteur décrit l’histoire du droit social en Belgique, expliquant comment la question ouvrière née au XIXe siècle a engendré la question sociale, qui a elle-même donné naissance au droit du travail. Dans la seconde partie de l’ouvrage, l’auteur cherche à définir le droit du travail dans son essence. À cette fin, il tente d’abord de circonscrire la notion de « droit », puis celle de « travail », pour enfin s’intéresser aux interactions entre les réalités ainsi désignées. À la différence de nombreux traités de droit social qui se concentrent essentiellement sur le dernier état du droit positif, l’Introduction au droit social se distingue par la volonté d’expliquer cette branche du droit par une approche historique et d’en saisir la substance de manière théorique. Grâce à cette méthode, l’auteur offre une étude intemporelle, détachée des considérations simplement techniques, qui mérite d’être diffusée aujourd’hui auprès de nouvelles générations de juristes et, plus largement, de toute personne s’intéressant à la question du travail et de sa place dans les rapports sociaux.

    Lucien FRANÇOIS est professeur émérite à l’université de Liège où il a enseigné le droit du travail et la philosophie du droit. Il a en outre été chef de cabinet du ministre de la justice Jean Gol (de 1981 à 1985), conseiller d’État (de 1985 à 1989) et juge à la Cour constitutionnelle de Belgique (de 1989 à 2004).

  • 150 ans après Cumont Textes réunis et édités par Yann Berthelet et Bruno Rochette

    Issu du colloque réuni à l’Université de Liège les 20-21 juin 2018, 150 ans après que Franz Cumont eut reçu de quelque divinité orientale son heureux thème de géniture, cet ouvrage se donne deux objectifs : souligner l’importance de l’historien belge dans le développement d’une approche historique de l’astrologie ; apporter des éclairages sur quelques paradoxes et ambiguïtés dans les relations entre astrologie, astrologues et pouvoir impérial. La première partie contribue à expliquer pourquoi une science aussi suspecte que l’astrologie intéressa autant l’historien des religions qu’était Franz Cumont, en situant ses recherches astrologiques dans l’économie générale de son œuvre et dans l’évolution de sa pensée, puis en mettant en lumière, à travers sa correspondance, son importante entreprise du Catalogus Codicum Astrologorum Graecorum. La deuxième partie évalue le poids paradoxal des signes astrologiques et des astrologues à la cour des empereurs romains : pour quelles raisons les historiens romains exploitèrent-ils si peu les potentialités esthétiques, dramatiques et symboliques des prédictions astrales ? pourquoi le recours aux horoscopes et aux autres signes astrologiques était-il toujours à double tranchant, aussi bien pour les empereurs et les ‘destinés au pouvoir’ que pour les opposants ? était-ce réellement à sa qualité d’expert que Thrasylle, « l’astrologue de Tibère » selon Franz Cumont, devait son influence à la cour impériale ? La troisième partie interroge les contextes dans lesquels des astrologues furent expulsés et les pratiques astrologiques condamnées par le pouvoir impérial : dans quelles circonstances les auteurs anciens évoquent-ils ces condamnations ? les bannissements collectifs des astrologues s’articulent-ils à un schéma répressif récurrent à partir de la mise en place du régime impérial ? Autant de raisons de s’attarder, après Franz Cumont, sur quelques « sottises astrologiques » des empereurs romains, dont l’attachement à l’astrologie est une réalité historique fascinante.

    Spécialiste des institutions politiques et religieuses de la République romaine et du début de l’Empire, Yann Berthelet occupe la Chaire d’Histoire de l’Antiquité gréco-romaine à l’Université de Liège. Il est notamment l’auteur de Gouverner avec les dieux. Autorité, auspices et pouvoir, sous la République romaine et sous Auguste, Paris, Les Belles Lettres, 2015.

    Bruno Rochette est professeur ordinaire de langues et littératures classiques au Département des Sciences de l’Antiquité de l’Université de Liège. Sa spécialité est l’étude du bilinguisme gréco-latin. Sensible aux questions religieuses, il s’intéresse depuis longtemps à l’œuvre de Franz Cumont. Avec le regretté André Motte, il a réédité le livre posthume du savant belge, Lux Perpetua, où l’érudit étudie l’évolution des conceptions des Anciens sur la vie après la mort.

  • Jean-Marc JOUBERT (éd.) Une enquête sur un enquêteur parangon d’intégrité : quel juge diligenterait cela ? Et pour quel délit avéré ? Tout au plus pourrait soupçonner le commissaire Maigret d’avoir parfois, préférant la justice à la loi, soustrait aux tribunaux de braves gens qui en seraient fort probablement sortis coupables. Aussi bien ne s’agit-il pas ici d’enquête, mais de quête, de recherche sur une des plus célèbres figures de la littérature policière. Celles et ceux qui sont partis en quête de Maigret, lors du colloque organisé par l’Institut catholique de Vendée qui s’est tenu à La Roche-sur-Yon du 28 au 29 octobre 2021, ont emprunté des pistes fort diverses : celle des études de réception, celle de l’érudition biographique, celle de l’approche sociologique, celle de l’étude interne visant à élucider la « raison des effets », selon la formule de Pascal, laquelle tient à la personnalité de l’individu et à l’art de l’écrivain. La plupart des articles rassemblés dans ce volume sont signés par des auteurs qui ne sont nullement des spécialistes de Simenon, mais ils étaient ou sont devenus des lecteurs fervents de celui qui, au cours du siècle dernier, a profondément transformé le roman criminel en inscrivant la recherche du coupable dans l’institution policière et en mettant en lumière, derrières les motifs de ceux qui enfreignent la loi, les mobiles psychologiques de leurs infractions. Jean-Marc JOUBERT, agrégé et docteur en philosophie, est maître de conférences à l’ICES et doyen de la faculté des Lettres et des Langues de cet institut. On lui doit Foi juive et croyance chrétienne (2001), Leibowitz. Une pensée de la religion (2008), et, en collaboration avec Gilbert Pons, Portraits de Maîtres. Les professeurs de philosophie vus par leur élèves (2008). Il a organisé et édité une dizaine de colloques portant essentiellement sur la littérature.
  • Presse, littérature et médias, culture médiatique et communication par Pascal DURAND

    Anecdotique ou survoltée, l’analyse des rapports entre littérature et journalisme et, plus largement, entre culture et médias a longtemps été réservée aux historiens de la presse ou aux théoriciens de la communication. Ces rapports alimentent un nombre croissant de travaux dans le domaine des études littéraires. Objets de langage, les œuvres étaient enfermées dans leurs propres contours. Voici qu’elles sont de plus en plus envisagées comme les produits de vastes configurations discursives, sociales et techniques, dont les variations à travers l’histoire font aussi varier leur perception et leur interprétation. Le mot-valise médiamorphoses résume assez bien les choses et la conversion de notre regard sur ces choses. Adhésion des objets culturels à leurs supports. Relation circulaire des uns avec les autres. Mais aussi changements de perspective quant à ces objets, par effet de l’univers médiatique contemporain sur nos schémas de compréhension. Ces processus sont abordés ici d’un triple point de vue. Point de vue historique, des années 1830 à nos jours : Lamartine, Mallarmé ou Dumas, Le Bon ou Tarde, Gramsci, Benjamin ou McLuhan sont tour à tour convoqués, acteurs autant que témoins des mutations de la sensibilité en régime journalistique puis médiatique. Point de vue analytique, sur des objets divers : de la poésie au roman-feuilleton, de la littérature à la publicité, des débats sur le reportage naissant aux formes journalistiques actuelles, des langages du pouvoir à la rhétorique réactionnaire. Point de vue théorique enfin, articulant esthétique et critique des médias : moyen d’entrevoir, derrière la rationalité des dispositifs et des théories de la communication, les fantasmagories que celle-ci recouvre, entre contrôle des esprits et évasion imaginaire.

    Pascal DURAND est professeur ordinaire à la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège. Parmi ses publications figurent La Censure invisible (Actes Sud, 2006), Mallarmé. Du sens des formes au sens des formalités (Seuil, 2008) et Histoire de l’édition en Belgique (avec T. Habrand, Les Impressions Nouvelles, 2018).

  • L’intervention du traducteur par Valérie BADA, Céline LETAWE, Christine PAGNOULLE, Patricia WILLSON (dirs) Présentation du volume

    Entre l’hypothèse selon laquelle tout peut se traduire et celle qui veut que la traduction soit impossible, la démarche du traducteur emprunte bien des voies diverses. Comme l’a fait remarquer Gideon Toury dans « The Nature and Role of Norms in Translation », les décisions du traducteur sont contraintes par un ensemble de normes en vigueur dans la culture cible et par toute une série de facteurs qui l’obligent à « manœuvrer » pour mieux remplir la fonction que la société lui a confiée : celle d’opérer l’acte de médiation qui rendra lisible un texte auparavant inaccessible dans son étrangeté.

    Le présent volume explore les notions d’implicitation et d’explicitation et la place qu’elles occupent dans cet acte de médiation. Les treize chapitres qui le composent constituent autant d’analyses de ces deux stratégies telles qu’elles sont mises en œuvre par les traducteurs afin de dépasser l’écart entre culture source et culture cible. Depuis toujours, ces stratégies intéressent les théoriciens de la traduction : bien des traductologues (dont Shoshana Blum-Kulka) considèrent même l’explicitation comme un invariant de la traduction ; Antoine Berman, en revanche, la condamne comme étant une « tendance déformante ». À travers des réflexions théoriques et plusieurs études de cas, les auteurs du présent ouvrage s’interrogent sur la prévalence réelle de l’explicitation et sur les enjeux artistiques, sociétaux, mais aussi didactiques qui sous-tendent tant l’explicitation que l’implicitation.

    Table des matières

    Introduction

    Approches théoriques Lance Hewson, Explicitation and Implicitation: Testing the Limits of Translation Theory Christiane Nord, Translating the Referential Function: About the Appropriate Balance between Presupposed and New Information

    Productions artistiques Christophe Tournu, Quand la théologie s’en mêle : première traduction française de Paradise Lost de John Milton Karen Bruneaud, Traduire l’écriture des confins chez Sapphire : entre trop-dit et non dit Sabrina Baldo de Brébisson, Le traducteur : danseur, jongleur ou funambule ? Étude d’un culturème intraduisible et de sa traduction plus ou moins équilibrée Sarah Cummins et Adriana Şerban, Implicitation and Explicitation in Film Translation: Inseparable Twins

    Enjeux économiques et politiques Alessandra Rollo, Les enjeux de la traduction économique français-italien-français : choix traductologiques et stratégies mises en œuvre Fabrice Antoine, Les noms de marques en traduction : entre implicitation obligée et explicitation obligatoire Héba Medhat-Lecocq, Traduire la révolution égyptienne. Vers une démarche interculturelle de la traduction Christina Schäffner, Bridging the Ideological Abyss? Politically Sensitive Texts in Translation Réflexions didactiques Margrethe Lykke Eriksen, Développer les compétences inférentielles des étudiants en traduction Céline Letawe et Vera Viehöver, Les enjeux de l’implicite politique en traduction. Réflexions à partir d’une séquence didactique Jean-René Ladmiral, Explicitation-cible. Dans l’atelier du traducteur Conclusion Notices éditrices Valérie Bada est docteure en philosophie et lettres de l'Université de Liège, où elle enseigne la traduction anglaise. Elle est spécialiste de la littérature africaine américaine et a collaboré avec les universités de Harvard et de Columbia. Céline Letawe est docteure en philosophie et lettres et titulaire d’un diplôme d’études spécialisées en traduction. Elle enseigne la traduction à l’Université de Liège depuis 2011 et concentre ses recherches sur la visibilité des traducteurs et la traduction collective. Christine Pagnoulle a enseigné les littératures de langue anglaise et la traduction à l’Université de Liège ; elle est elle-même traductrice, avec une prédilection pour les poèmes. Elle a également publié un grand nombre d’articles et quatre recueils de textes. Patricia Willson enseigne la traduction à l’Université de Liège. Elle a été professeure à l’Université de Buenos Aires et au Colegio de México. Ses traductions de Flaubert, Barthes, Ricœur, Shelley, Twain et Kipling ont été publiées en Argentine et en Espagne.
  • Poésie contemporaine et forme poétique par David CAPLAN

    Ce livre s’intéresse moins aux mouvements poétiques qu’au mouvement des formes poétiques. Plutôt que de s’acharner à promouvoir ou à rejeter certaines écoles, il étudie les formes que les poètes adoptent ou négligent. Ces choix sont révélateurs de leurs ambitions et de leurs limites, des possibilités neuves qu’ils découvrent et des traditions qu’ils trouvent impossibles à assumer. Cette étude se concentre sur cinq formes, cinq points sur une carte pour dessiner les contours particuliers de la poésie métrique et de la culture poétique contemporaines : la sextine, le ghazal, le sonnet amoureux, le distique héroïque et la ballade. En soulignant ce que des pratiques soi-disant antagonistes — prosodie et « théorie », poèmes « traditionnels » et « expérimentaux » — ont à se dire, Questions de possibilité éloigne le débat des oppositions binaires qui obèrent trop souvent les débats sur la poésie américaine contemporaine. Les poèmes envisagés ici s’ouvrent à des influences imprévues. Pour cette raison, cette étude accorde une attention renouvelée à ce que les auteurs disent et à ce que leurs formes poétiques révèlent, soucieux de ne pas perdre de vue que les formes qu’ils utilisent contreviennent parfois à leurs assertions partisanes, leurs usages politiques et esthétiques variant en fonction des contextes et des exigences. La prosodie après « les guerres de poésie » réclame un modèle moins agonique, plus nuancé de la création littéraire, un modèle capable de montrer comment les écrivains utilisent même les idées auxquelles ils s’opposent. Les bons poètes sont opportunistes. Ils boivent à diverses sources. Leur goût du déplacement frustre ceux qui cherchent à dessiner des généalogies simplistes. Questions de possibilité propose un vocabulaire critique flexible susceptible d’éclairer la poésie la plus intéressante de notre époque au lieu de l’ignorer. Il s’agit avant tout de parler des « contemporains » qui se « partagent la langue » et non des partisans qui déclarent des « guerres ».

    David CAPLAN est l’auteur de quatre ouvrages de critique littéraire consacrés principalement à la poésie contemporaine. Il est titulaire de la Charles M. Weis Chair in English à l’Université Wesleyenne de l’Ohio. Parmi d’autres distinctions, il a reçu le prix Emily Clark Balch pour son oeuvre poétique.
  • Profil socio-littéraire et capital relationnel dans l’entre-deux-guerres en Belgique francophone par Björn-Olav DOZO

    Qui sont les écrivains belges francophones de l’entre-deux-guerres ? De quoi vivent-ils ? Que publient-ils ? Chez quels éditeurs ? Dans quelles revues ? Sont-ils isolés, entièrement dédiés à leurs œuvres ? Prennent-ils part à une vie littéraire fondée sur des logiques d’opposition de groupes, comme en France ? Peut-on dégager des profils-types ? Existe-t-il des écrivains sans œuvre ? Quel est leur rôle spécifique ?

    Ce livre aborde ces questions à partir d’une approche socio-statistique et relationnelle. Celle-ci met en évidence l’importance, pour les auteurs belges, de s’inscrire dans un réseau de relations afin d’exister comme écrivain. L’approche permet également de souligner la rupture socio-professionnelle qui a lieu après la Première Guerre, entre la génération symboliste et les entrants en littérature, qui renouvellent esthétiques et thématiques. Le livre dresse enfin un panorama de la vie littéraire de l’époque, en situant les grands parmi les minores et en interrogeant ce que retient l’histoire littéraire. Mais au-delà du cas belge, l’ouvrage propose une réflexion sur la construction d’une étude quantitative socio-historique de la littérature, sur ses enjeux et sur ses modes opératoires. Comment définir un corpus ? Comment choisir et construire des variables descriptives ? Comment interpréter des résultats graphiques ? Cette étude en acte offre des solutions pragmatiques sans ignorer les questionnements épistémologiques qui sous-tendent ce type d’approche.

    Björn-Olav DOZO est chargé de recherches du F.R.S.-F.N.R.S. à l’Université de Liège. Après un séjour postdoctoral au Québec, à l’Université de Montréal et à l’Université de Sherbrooke, il étudie à présent les prix et les animateurs de la vie littéraire. Co-fondateur et co-directeur (2006-2011) de COnTEXTES. Revue de sociologie de la littérature, il s’est spécialisé dans les digital humanities. En 2010, il a publié La vie littéraire à la toise aux éditions Le Cri (Bruxelles).

  • Essai de grammaire systémique du jeu vidéo Par Mathieu GOUX

    Cet ouvrage propose une analyse du jeu vidéo s’inspirant de la grammaire des langues naturelles humaines. En considérant l’interaction comme au cœur du langage vidéoludique, cette étude introduit et explore une nouvelle unité fondamentale de signification, l’interactème, définie comme la plus petite unité d’interaction accessible dans un jeu donné. Il se distingue du ludème ou de la brique de gameplay par une série de propriétés formelles, qui fondent sa spécificité et son originalité au regard du domaine général du jeu, et permet une approche nouvelle du média prenant en compte sa riche histoire et ses nombreuses variations, génériques, intellectuelles et ludiques. L’ouvrage définit et illustre les dimensions de cette unité, et explore ses relations avec les éléments propres au jeu vidéo (la difficulté, le rythme et les récompenses) et avec ceux liés plus largement à sa dimension médiatique (musique, narration, level-design et philosophie) dans une perspective à la croisée de la linguistique structurale et de la sémiotique.

    Cet essai de grammaire systémique du jeu vidéo entend créer une passerelle entre différentes disciplines scientifiques et faire dialoguer entre elles les sciences du langage et les game ou play studies. Il s’agit notamment de s’inspirer des acquis de la linguistique moderne afin de proposer un nouveau cadre d’analyse du jeu vidéo, susceptible de s’appliquer à l’ensemble de ses manifestations indépendamment de leur origine, de leur âge, de leur genre, de leur propos ou de leurs dispositifs de contrôle.

    Mathieu GOUX est docteur en langue et littérature françaises et chercheur post-doctoral à l’Université de Caen. Ses travaux portent principalement sur l’histoire de la langue française et notamment sur ses évolutions syntaxiques et textuelles à l’époque classique. En parallèle de ces travaux, il a élaboré une théorie grammaticale appliquée au jeu vidéo, qu’il développe dans des articles scientifiques, des interventions en colloque et des émissions de radio en ligne (podcasts).

     
  • Eigensinn 1

    19,00
    Eigensinn (Études rusées sur les lieux communs), 1 (2022) : Mariages Caroline GLORIE, Justine HUPPE (dir.) Éditorial Anne Verjus, Quand le mariage tue. Le divorce face aux mariticides au XIXe siècle Maud Hagelstein, Divorcer avec le roi. Mariage et crise de l’attachement dans la poétique de Michelet Hélène Périvier, « Il faut trouver une nouvelle articulation entre le marché, la famille et l’État social », entretien autour de L’Économie féministe (2020) Mimy Keomanichanh & Asuncion Fresnoza-Flot, Négocier avec l’État. Mariages mixtes en Asie du Sud-Est Sherilyn Deen, Au nom de l’amour. Images de la « mixité conjugale » dans la campagne d’affichage Zelfgekozen Gianfranco Rebucini, Du « mariage pour tous » à la « famille pour tout le monde » ? Pour une politique queer populaire de parentés dépareillées Romain Huret, Fêter les « vieilles filles » aux États-Unis (1950–1955) Michael Stambolis-Ruhstorfer, Gold standard family. Expertises pour et contre le mariage entre personnes de même sexe en France et aux États-Unis Clizia Calderoni, Nuances de mariage. Pour une révolution modeste de l’amour hétérosexuel chez Simone de Beauvoir Grégory Cormann, La fin du bal. À propos de la liberté et d’un prétendu contrat social structuraliste Zoé Wittock, Jeanne, la norme et les machines, entretien autour du film Jumbo (2020)
  • Eigensinn 2

    19,00
    Eigensinn (Études rusées sur les lieux communs), 2 (2023) : Saintes Caroline GLORIE, Justine HUPPE (dir.) Éditorial Clovis Maillet, Transpaternité sainte : Saintx Marin et Theodorx Katia Boissevain, « Sayyda Mannûbiya : Sainte controversée de Tunis », entretien mené par Marta Luceño Moreno Laetitia Ogorzelec, La fabrique d’une « sainte » à l’ère de sa reproductibilité technique Marina Rougeon, Au cœur de la gira. Photographier les filles de saint, matérialiser l’invisible Florence Andoka, Extrait de Perpétuelle félicité Anne Monjaret, Catherine, progressiste ou conservatrice ? Inmaculada Rodríguez-Cunill, De l’immonde au divin. Transits à travers le fumier moral Laurent Busine, La femme appelée « Marie Madeleine » Louise Van Brabant, Regarder comme une fille. Jeanne d’Arc au cinéma, une histoire de révolte & de regards Anne Boyer, Extrait de Celles qui ne meurent pas Bibliographie sélective  
  • Controverses et propositions

    par Claude CALAME et Bruce LINCOLN

    Présentation du volume

    Comparer les comparables ? Comparer les comparatismes ? Pourquoi et comment comparer ? La première interrogation a été formulée par Emmanuel Lévinas dans le questionnement sur les relations avec autrui; elle a été transférée récemment dans le domaine de l’anthropologie culturelle, et plus particulièrement dans celui de l’histoire des religions. Les doutes entretenus par les grandes entreprises comparatistes, de J.G. Frazer à Cl. Lévi-Strauss en passant par M. Eliade ou G. Dumézil, ont suscité la seconde, plus récemment encore. Quant à la troisième elle est l’objet, pour les religions antiques, des contributions réunies dans le présent volume, dans des tentatives devenues désormais plus modestes et plus expérimentales. En effet, pour l’Antiquité, les principes de l’analyse structurale dans l’anthropologie culturelle et sociale des années 1960 ont conduit soit au paradigme indo-européen des trois fonctions, soit à un renouveau du paradigme sémitique : approche moins diachronique que synchronique dans le premier cas ; fréquente perspective historique de dérivation dans le second. Déconstructionisme et relativisme postmoderniste ont contribué à déstabiliser la belle assurance des oppositions et schémas structuraux. Ils ont montré les risques d’un universalisme et d’un essentialisme naturalisant. Désormais, la démarche comparative est revenue à des pratiques moins ambitieuses, soit sur le mode du questionnement et de l’expérimentation autour d’un problème, soit sur le mode de la comparaison différentielle à la recherche de spécificités définies par contraste, soit encore sur le mode dialogique et réflexif qui est aussi devenu celui de l’anthropologie culturelle et sociale. À l’exemple des phénomènes que nous plaçons sous l’étiquette de la religion, comment réhabiliter une démarche comparative à la fois rigoureuse et critique ? Questionnements donc, à partir d’exemples précis, sur les modèles d’intelligibilité dont nous nous inspirons, dans la dialectique parfois conflictuelle entre catégories « émiques » et catégories « étiques », pour refonder une analyse comparative productive, en histoire des religions en particulier et en sciences humaines en général.

    Table des matières

    Claude Calame et Bruce Lincoln, Les approches comparatives en histoire des religions antiques : controverses récurrentes et propositions nouvelles

    Maurizio Bettini, Vertumnus ou les aphormaí de l’anthropologue classique : approches comparatives et religion romaine

    Claude Calame, Comparatisme en histoire anthropologique des religions et regard transversal : le triangle comparatif

    Marcel Detienne, Entrer en religion et comparer

    Page duBois, Thirty-six Views of Mytilene: Comparative Approaches to Ancient Lesbos

    David Frankfurter, Comparison and the Study of Religions of Late Antiquity

    Bruce Lincoln, Theses on Comparison

    John Scheid, L’oubli du comparatisme dans certaines approches récentes des religions antiques

    Notice des éditeurs

    Claude CALAME, anthropologue et historien de l’Antiquité, spécialiste des poétiques grecques, est directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris où il est membre du Centre AnHiMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Anciens) et du CRAL (Centre de Recherche sur Arts et la Littérature).

    Bruce LINCOLN, spécialiste en histoire comparée des religions antiques, est Caroline E. Haskell Professor of the History of Religions à la Divinity School de l’Université de Chicago où il est associé aux Départements d’Anthropologie et de Classics, et membre du Center for Middle Eastern Studies and Committee on Medieval Studies.

  • suivi de Note sur la structure des paradigmes et de Sur la dualité de la poétique

    par Claude ZILBERBERG

    Présentation de l'ouvrage

    Cet ouvrage est le point d’aboutissement d’une pensée qui, depuis une vingtaine d’années, interroge et travaille l’épistémologie structurale au nom du graduel, du continu, du dynamique, de l’affectif. Il s’agit d’un « structuralisme tensif », qui donne toute sa place à l’ « événement ».

    Le présent ouvrage vise à construire, de manière systématique, un véritable édifice théorique actualisé, des fondements jusqu’au dialogue avec des auteurs classiques de la poétique et de la réflexion sur les formes symboliques, tels que Cassirer ou Wölfflin, Hjelmslev ou Mauss, Baudelaire ou Valéry. Un glossaire final permettra au lecteur de s’emparer davantage de cette théorie foisonnante et d’une grande cohérence.

    Notice de l’auteur

    Claude Zilberberg, né 1938, est l’un des théoriciens essentiels de la sémiotique structurale d’A. J. Greimas, qu’il a renouvelée en imposant ce qu’on appelle aujourd’hui la « sémiotique tensive ». Parmi ses ouvrages : Essai sur les modalités tensives (Hadès-Benjamins, 1981), Raison et poétique du sens (PUF, 1988), Tension et signification (avec J. Fontanille, Mardaga, 1998), Éléments de grammaire tensive (PULIM, 2006), Des formes de vie aux valeurs (PUF, "Formes sémiotiques", 2011).

  • TRACES 15 par COLLECTIF

    Bernard ALAVOINE, Simenon et le roman Danielle BAJOMEE, La place d’amour (dans la correspondance de Georges et Tigy) Michel LEMOINE, Une prison existentielle Stéphane CHAUDIER, Simenon : poétique de l’imparfait Martial LENGELLE, Une lecture poétique de Maigret et le clochard ? Patrick BERTHIER, Maigret quand même Benoît DENIS, Simenon et la « crise du roman » Paul MERCIER, Photos souvenirs et énigme romanesque dans deux romans de Simenon. Au rendez-vous des Terre-Neuvas et Les Fantômes du chapelier Laurent FOURCAUT, Simenon : le contrepoids de l’ « avarice » au vertige de la perte. Première approche : Pietr-le-Letton Jean-Louis DUMORTIER, En être ou pas Jacques LECARME, Coups de foudre pour Le Coup de lune Jean-Baptiste BARONIAN, Simenon cochon Marc LITS, Simenon ou la tentation de la littérature Pierre DELIGNY, Figures vivaces entre réalité et fiction. Essai d’inventaire pédigréen comparatif

  • Traces 8

    20,00
    par COLLECTIF

    Salvatore CESARIO, L’Homme à la cigarette: J.K. Charles + Boucheron –> Sim + Maigret–> Georges Simenon… Benoît DENIS, La genèse du héros médiocre Abdelouahed MABROUR, Quelques traits stylistiques de la description chez Simenon Michel LEMOINE, Du quai des Orfèvres à la brasserie Dauphine : état des lieux Paul MERCIER, Le Relais-d’Alsace ou le cambriolage littéraire de Georges Commodore Anne MATHONET, Proposition d’analyse… Joseph BYA, En arpentant L’Horloger d’Everton Danielle BAJOMÉE, Le temps retrou(v)é d’un Horloger Bernard ALAVOINE, Simenon voit rouge Michel CARLY, Simenon, une littérature de gares Philippe PROOST, Simenon, l’enfant de chœur au ban de l’Eglise ? Michel LEMOINE et Christine SWINGS, Inventaire des contes et nouvelles de Simenon signés de pseudonymes

  • Quelles dynamiques ?

    Germain SIMONS, Catherine DELARUE-BRETON, Deborah MEUNIER

    Les réformes de la formation initiale et continue des enseignant·es qui ont vu le jour ces quarante dernières années en Europe se sont caractérisées, entre autres, par l’introduction de cours, d’ateliers ou de séminaires qui visaient à amener le·la (futur·e) enseignant·e à réfléchir sur sa pratique, ceci afin de mieux la comprendre pour, in fine, la réguler. Cet ouvrage tente de mieux cerner la notion de réflexivité sur et dans la pratique, et la place qu’occupent les écrits réflexifs, les écrits professionnalisants et les écrits de recherche dans divers dispositifs de formation des enseignant·es. Des auteur·ices provenant de Belgique, du Canada, de France et de Suisse présentent et analysent différents dispositifs et outils mis en pratique dans leur contexte spécifique de formation pour développer la réflexivité. Ces outils vont du mémoire de master au portfolio d’intégration en passant par le dossier professionnel réflexif, le récit de pratique, le journal intime, le journal de bord… Les dispositifs de formation décrits dans l’ouvrage préparent à différents niveaux de formation, principalement l’enseignement secondaire supérieur (15 à 18 ans), mais aussi l’enseignement maternel (3 à 6 ans) et l’enseignement élémentaire/primaire (6 à 12 ans). Les domaines abordés par les auteur·ices sont celui de la langue de scolarisation (ici le français), des langues étrangères, des sciences humaines et sociales, de la biologie et de la physique.

  • Comment la définir, l'enseigner, l'évaluer ? Sous la direction de Jean-Louis JADOULLE

    Nés dans le monde anglo-saxon, les travaux de recherche sur la pensée historique ou historienne exercent une influence majeure dans les curricula au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans le Canada anglophone. Depuis le début des années 2000, ils colorent également, dans des proportions diverses, les programmes en vigueur en francophonie, et tout particulièrement en Belgique et au Québec.

    Mais comment définir cette pensée historique ou historienne ? Quels liens établir avec ces autres concepts majeurs en didactique de l'histoire que sont la méthode, la perspective, la conscience historiques ou encore la pensée critique ? Dans quelle mesure est-il possible de l’enseigner à nos élèves, de l’école maternelle à l’école secondaire ? Quelles sont les conclusions des recherches empiriques réalisées à ce jour ? Quelles retombées en dégager pour l’enseignement de l’histoire du maternel à la fin de l’enseignement secondaire ?

    Ce volume rassemble des contributions de chercheuses et chercheurs venues et venus du Québec et de ­Belgique. Il intéressera particulièrement les formatrices et formateurs d’enseignantes et d’enseignants tant au niveau préscolaire que primaire ou secondaire, qu’ils soient actifs dans les universités ou les hautes écoles, en Belgique, au Québec et dans toute la francophonie. Les enseignantes et les enseignants qui œuvrent dans les classes, de l’école maternelle au secondaire, et les étudiantes et étudiants en formation trouveront également des pistes pour nourrir leurs pratiques d’enseignement dans la perspective du développement de la pensée historienne de leurs élèves.

    Jean-Louis JADOULLE est docteur en Philosophie et Lettres (histoire) et professeur agrégé à l’Université TÉLUQ au Québec. Il a enseigné auparavant à l’Université catholique de Louvain et à l’Université de Liège, où il a été directeur de l’unité de recherche interfacultaire « Didactique et formation des enseignants » (DIDACTIfen). Ses recherches portent principalement sur l’apprentissage et l’évaluation des compétences et des concepts en histoire, les modalités d’usage des manuels scolaires d’histoire, les acquis culturels des élèves et l’enseignement-apprentissage du temps historien. Ses travaux ont été couronnés par de nombreux prix dont le Prix Wernaers 2015 du Fonds National de la Recherche Scientifique et le Prix Tobie-Jonckeere de l’Académie royale de Belgique (2017).

  • Anne Boissière Cet essai entend mettre au jour et dénoncer la tendance dominante à théoriser le jeu à partir des règles, et à organiser les approches autour de dualismes non questionnés, au premier chef du game et du play. Une telle structuration ne s'impose qu’à exclure ou mépriser une phénoménalité pourtant décisive, celle qui engage l’expérience corporelle et spontanée du jeu, et dont l’enfance pourrait être le nom.

    Le geste philosophique consiste ici en une ré-appropriation de cette part vivante du jouer, d’autant plus précieuse qu’elle peut faire défaut. C’est sur fond de cette absence qu’est introduite la conceptualité du pathique : jouer est une activité irréductible, distincte de la connaissance et de la technique. S’y révèle une liberté sensible, liée au mouvement et à la spatialité, qui n’a pas d’équivalent.

    Opter pour le vivant du jeu, c’est mettre l’accent non sur la maîtrise mais sur l’être-saisi, non sur les règles mais sur le rythme, non sur la compétition mais sur les chants et la danse, dans l’horizon de la paix et non de la guerre. C’est dans l’art et non dans la science qu’une telle expérience du jouer est recherchée. La prise en compte de certains aspects du champ contemporain conduit cependant à s’interroger : le jeu, dans sa part vivante et sensible, serait-il en voie de disparition?

    Anne Boissière est Professeure émérite de l’Université de Lille en France, philosophe et membre du Centre d’Étude des Arts Contemporains (CEAC) qu’elle a dirigé de 2008 à 2012. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages : Le mouvement à l’œuvre, entre jeu et art, Sesto San Giovanni, Mimésis, 2018; Chanter Narrer Danser, Contribution à une philosophie du sentir, Sampzon, Delatour France, 2016 ; Musique Mouvement, Paris, Manucius, 2014 ; La pensée musicale de Theodor W. Adorno, l’épique et le temps, Paris, Beauchesne, 2011. Elle a entre autres co-dirigé : avec Mathieu Duplay, Vie, Symbole, Mouvement ; Susanne Langer et la danse, Éditions De l’Incidence, 2012 ; avec Véronique Fabbri, Anne Volvey, Activité artistique et spatialité, Paris, L’Harmattan, 2010; avec Catherine Kintzler, Approche philosophique du geste dansé, de l’improvisation à la performance, Presses Universitaires du Septentrion, 2006.

  • Savoirs, discours, politiques

    par Émilie GOIN & François PROVENZANO (dirs)

    À quoi réfère le mot peuple ? Vieille question que les sciences sociales semblent avoir aujourd’hui évacuée. Faire usage du peuple n’en demeure pas moins un geste idéologique fréquent, envisagé ici sous trois perspectives. Une perspective historique : la mise en débat de la notion de peuple est resituée dans une généalogie allant de la période révolutionnaire française aux enjeux actuels autour de la « citoyenneté ». Une perspective comparatiste : l’ouvrage aborde les usages du peuple dans différentes aires géographiques et culturelles. Une perspective pluridisciplinaire : les contributions touchent tant à la littérature qu’à la science politique, tant à l’histoire qu’à la philosophie, sans oublier le rapport savant au peuple, lui-même questionné comme pratique engagée au sujet du peuple. Conjuguant rigueur et liberté de ton, l’ouvrage entend contribuer à une approche unifiée des Humanités sous l’angle d’une question centrale dans notre imaginaire social contemporain.

    Émilie GOIN est assistante-doctorante à l’Institut d’études Romanes, Médias et Arts de l’Université du Luxembourg et collaboratrice scientifique au Centre de Sémiotique et Rhétorique de l’Université de Liège. Elle achève une thèse de doctorat sur les sens et enjeux esthétiques et socio-politiques de la notion de peuple dans l’oeuvre romanesque d’Aragon.

    François PROVENZANO est enseignant-chercheur au Centre de Sémiotique et Rhétorique de l’Université de Liège (UR Traverses). Ses recherches actuelles portent sur la rhétorique du discours social, la circulation sociale du discours théorique et l’histoire des idées linguistiques.

  • Dupin, Holmes, Peirce par Umberto ECO & Thomas A. SEBEOK (dirs)

    Présentation du volume

    Qu’y a-t-il de commun à l’investigation policière, l’histoire de l’art et la médecine ? Une méthodologie et plus encore un même modèle scientifique pourraient-ils opérer de façon transversale dans ces trois domaines ? L’ouvrage dirigé par Umberto Eco et Thomas A. Sebeok, paru en 1983 aux Presses Universitaires de l’Indiana et dont est proposée ici pour la première fois une traduction française, effectue un rapprochement fructueux de ces différents champs qui partagent le recours à l’enquête, elle-même fondée sur le prélèvement et l’analyse des indices. Ainsi, la formulation d’hypothèses ancrées dans un raisonnement que Charles Sanders Peirce nommait « abduction » nourrit-elle le spectre très large du paradigme indiciaire fournissant au chercheur des pistes sémiotiques fécondes qu’il aurait tort de ne pas suivre. Sur les traces de Dupin, Holmes et Peirce, les auteurs des différents textes rassemblés par Umberto Eco et Thomas A. Sebeok s’emparent des questions essentielles qui président à toute recherche, quelle qu’en soit la nature : l’historien de l’art, le médecin et le détective sont avant tout sémioticiens et au-delà, tout chercheur qui appréhende son objet d’étude comme une énigme à résoudre en découvrant et interprétant des indices. Cet ouvrage propose de confronter l’ensemble des pratiques investigatrices qui mettent en question les méthodes d’observation et d’analyse de l’enquêteur. Ces dernières se manifestent chez tout professionnel du signe, qu’il soit savant ou praticien, soucieux de s’interroger sur leur logique sous-jacente.

    Notices des éditeurs

    Umberto ECO fut, jusqu’en 2008, professeur de sémiotique à l’université de Bologne. Il est notamment l’auteur de La Production des signes, Lector in fabula, Sémiotique et philosophie du langage, Les Limites de l’interprétation.

    Thomas A. SEBEOK (1920-2001) fut professeur de linguistique, sémiotique et anthropologie à l’université d’Indiana. Ses nombreuses publications comprennent la tétralogie sémiotique : Contribution to the Doctrine of Signs, The Sign & its Masters, The Play of Musement, et I Think I Am a Verb.

    Traduit par Rémi Clot-Goudard, Estelle Diksa-Grand, Viviane Huys, Denis Vernant Préface de Jean-Marie Klinkenberg

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