• Retour sur l’origine du musée moderne par André GOB

    On situe communément l’origine du musée à la Renaissance, lorsqu’on ne la rattache pas à l’antique museon d’Alexandrie. Et pourtant, on considère à juste titre que le musée moderne, tel que nous le connaissons, s’inscrit dans la pensée du siècle des Lumières et apparaît dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le livre d’André Gob éclaire ce paradoxe d’un jour nouveau par son analyse détaillée de la création du Museo Pio-Clementino, le premier musée d’antiquités au Vatican et de la Galerie des Antiques du Musée du Louvre. Ces deux musées, qui figurent aujourd’hui parmi les plus fréquentés au monde, naissent à vingt ans d’intervalle et l’auteur suit leurs premiers pas, entre 1770 et 1818. Nombre d’éléments les relient. On connaît l’épisode des Saisies révolutionnaires qui amènent à Paris les chefs-d’oeuvre de Rome, puis leur restitution après la défaite de Waterloo. On connaît moins le rôle central joué par une famille d’érudits, les Visconti, que cet ouvrage met en exergue. À l’inverse du Collectionnisme, tourné vers son propriétaire, le musée moderne est destiné au public et se voit assigné un rôle dans la société : contribuer au progrès de celle-ci et à l’éducation des citoyens. A cela s’y ajoute une action patrimoniale et scientifique, ainsi que son insertion dans la vie culturelle et économique de la Cité, en particulier par l’accueil des touristes. Ces caractéristiques, bien connues pour les musées aujourd’hui, sont présentes dès la création des deux musées à Rome et à Paris, à la fin du XVIIIe siècle. La « muséomanie » qui s’empare de l’Europe après 1815 va diffuser le modèle de cette nouvelle institution à travers tout le continent.

    L’ouvrage d’André Gob, fondé sur le dépouillement de nombreux fonds d’archives à Rome et à Paris, apporte une démonstration convaincante de la rupture que provoque le musée moderne dans l’histoire des collections.

    André GOB, professeur honoraire, a enseigné la muséologie à l’Université de Liège pendant plus detrente ans. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles scientifiques, dont La Muséologie. Histoire, développements, enjeux actuels, cosigné avec Noémie Drouguet (Armand Colin). Il a présidé le Conseil des musées de la FWB de 2007 à 2019.

  • Jean-Louis Dumortier (éd.)

    Il n’est d’imposture que découverte. Qui ne s’avise pas d’avoir été trompé ou de s’être abusé lui-même — sur ce qu’il vaut, sur ce qu’il peut — n’éprouve pas de sentiment d’imposture. Vogue sa galère sur une mer dont il ignore les dangers ! Mais que survienne la tempête d’une prise de conscience…

    Ces soudaines levées de la houle, ces vagues de désillusion qui déferlent, qui font perdre le cap et craindre le naufrage, Simenon les a tant racontées que l’on peut se demander — quand on sait la vertu thérapeutique de ses « transes » romanesques — s’il n’est pas obsédé par l’imposture, par le risque de la perte d’identité dans une mascarade quasi universelle, dans un tourbillon d’apparences à l’agitation duquel, plus ou moins délibérément, il contribue lui-même en se mettant en scène. Sa quête inlassable de « l’homme nu », la fascination qu’exerce sur lui la figure du clochard, radical du dépouillement, exhibitionniste du rejet des apparences dignes, ne sont-elles pas des symptômes d’une angoisse de s’égarer dans un monde de faux-semblants paré du nom de société, dans un jeu de dupes dont il ne parvient pas à tirer son épingle ?

    Telle est en tout cas la piste de recherche qu’ont suivie celles et ceux qui ont contribué à ce volume de Traces. En s’attachant pour la plupart à interpréter un seul roman comme une variation sur le thème de la découverte de l’imposture, en interprétant l’œuvre choisie selon des perspectives assez différentes les unes des autres, mais en veillant à illustrer l’art subtil d’un romancier qui donne plus à comprendre qu’il n’en dit, les autrices et les auteurs ont abondamment documenté un sujet qui ne renouvelle peut-être pas les études simenoniennes, mais qui, assurément, n’a pas encore été approfondi.

    Jean-Louis DUMORTIER, professeur ordinaire honoraire de l’Université de Liège, a dirigé de 1999 à 2014 le service de Didactique du français. Actuel directeur de la revue Traces, il a consacré à Simenon, entre 1985 et aujourd’hui, une vingtaine d’articles et trois livres.

  • Un récit transverse partant de Mallarmé : Buren, Grisey, Danielewski, Rahm, Noé par Guy LELONG Les conceptions dominantes de l’esthétique occidentale contemporaine se montrent tantôt accrochées à l’idée d’un « grand récit », cher aux modernes, tels que vus par les post-modernes, tantôt chevillées à celle d’un émiettement. Elles tendent, de diverses façons, à soumettre les œuvres et leurs propriétés — langage, médium, lieu d’accueil — à des idées ou des systèmes a priori. Parlant de Mallarmé, entre autres, il a été question d’une « révolution du langage poétique » (Kristeva) ou d’une « dissémination » des marques (Derrida). Le présent ouvrage propose, lui, le récit d’un renversement partant de Mallarmé : celui qui, ayant consisté à déduire les œuvres de leur support et de leurs propriétés, continue de se manifester dans les domaines artistiques les plus divers : poésie, roman, arts plastiques, musique, architecture, cinéma. Guy Lelong y montre ainsi, au plus près des œuvres et de leur perception, qu’il est possible d’établir, entre ces différents domaines, une sorte de continuum.
  • Actes du colloque international organisé à l’Université de Liège les 5 et 6 février 2009 à l’occasion des 65 ans de Jean Kellens par Philippe SWENNEN (éd.)

    Les démons iraniens appartiennent à la catégorie générique de daēuua- (dēv en pehlevi). Or, il est paradoxal de constater que ce mot est hérité du même mot sanskrit (devá-) qui voulait originellement dire « dieu ». Le latin deus l’atteste. Comment en est-on arrivé là ? Assistons-nous à la naissance de cet univers démoniaque ? Le célèbre prophète Zarathushtra, fondateur supposé de la doctrine mazdéenne, a-t-il joué un rôle dans la redéfinition du contenu sémantique du mot daēuua- ? Cette évolution est-elle le trait distinctif de la religion du monde iranien archaïque ? Comporte-t-elle une définition morale ou politique du mal ? La généalogie et le portrait donnés des démons connaissent-ils des mutations au cours de la longue histoire de la religion iranienne ancienne ? Quel rôle leur attribue-t-on dans les cérémonies religieuses mazdéennes ? C’est à répondre à toutes ces questions que se sont attachés les spécialistes dont ce volume rassemble les contributions.

    Philippe SWENNEN enseigne à l’Université de Liège, où il est titulaire de la chaire « Langues et religions du monde indo-iranien ancien ». C’est dans cette institution qu’il avait fait ses études, avant d’être doctorant de l’Istituto Universitario Orientale di Napoli. Remaniée, sa thèse de doctorat a été publiée en 2004 à Paris sous le titre « D’Indra à Tištrya ».

  • par Pascal BRISSETTE & Marie-Pier LUNEAU (dirs)

    Présentation du volume

    Transvaluant les signes de l’échec et de la réussite, la malédiction de l’écrivain est l’un des grands mythes de la littérature moderne. « Il faut des malheurs, et des plus grands, pour faire ce qu’il y a de plus beau dans le plus beau des arts », écrivait un Louis de Bonald. « Le ressentiment est nécessaire à toute création artistique véritable », écrit plus près de nous un Michel Houellebecq. Ce mythe de la malédiction n’en est pas moins une croyance vécue, ayant orienté des vies entières d’artistes et d’écrivains. Un vaste continent de maudits se dessine ainsi, du XIXe au XXIe siècle, où le poète crotté voisine avec le styliste martyr de son art, où le nègre de génie le dispute au grand artiste sombrant dans la folie, où l’écrivain populaire ne se prive pas quelquefois de cette forme singulière de légitimité que procure le malheur. Le propos du présent volume n’est pas de dresser un nouveau palmarès des poètes maudits ou des acteurs obscurs de la scène littéraire, mais d’examiner les conditions de perpétuation d’une croyance — le malheur de l’auteur comme fondement de la valeur d’une oeuvre — à travers un ensemble de textes et d’images débordant les limites géographiques et culturelles de la France.

    Notice des éditeurs

    Pascal BRISSETTE est professeur à l’Université McGill. Il a publié des ouvrages sur les mythes littéraires en France (La malédiction littéraire, 2005; Bohème sans frontière, 2010, codir. A. Glinoer) et au Québec (Nelligan dans tous ses états, 1998).

    Marie-Pier LUNEAU est professeure au Département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke et codirectrice du Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec (GRÉLQ). Elle s’intéresse à la figure de l’auteur et à l’édition populaire au Québec.

  • Du dramaturge au personnage Par Laurence DAUBERCIES

    Il n’y a pas un « Voltaire », il y a des « Voltaires »successifs. Le jeune François Marie Arouet se fait d’abord connaître sur la scène de la Comédie française, où il fait représenter vingt-deux tragédies entre 1718 et 1778. Ces succès au théâtre ont contribué aux rôles endossés par l’écrivain. Courtisan dans les années 1720, philosophe controversé à partir des années 1730, patriarche adulé dès 1760. L’auteur devenu un mythe est une construction collective. Cette construction est étudiée, dans le présent ouvrage, en portant au jour les liens complexes existant entre les stratégies de légitimation et les postures adoptées par l’auteur au cours de sa carrière et, d’autre part, sa pratique du genre tragique. Sont ici analysées les médiations liant étroitement, au XVIIIe siècle, fable tragique et identité auctoriale. Par divers mécanismes de « traversée du rideau », le dramaturge a été identifié à certains de ses personnages ainsi qu’aux valeurs qu’ils incarnaient. Ces processus d’identification ont contribué non seulement au « devenir écrivain » de Voltaire, mais à sa sacralisation en «patriarche ».

    Collaboratrice scientifique de l’université de Liège (U.R. Traverses), Laurence DAUBERCIES enseigne à la Haute École Charlemagne (Liège). Ses recherches sur la littérature du XVIIIe siècle s’inscrivent dans la perspective de la sociocritique.

  • Patronages sacrés dans l’Europe des Habsbourg

    par Marie-Élizabeth DUCREUX (dir.)

    Ce livre propose une réflexion comparative et transdisciplinaire sur les adaptations aux réformes de la sainteté et des patronages dans les pays gouvernés par les deux branches de la dynastie des Habsbourg à l’époque moderne : l’Espagne et les pays de l’empereur, en particulier la Hongrie, la Bohême et la Basse-Autriche de la fin du XVIe au début du XVIIIe siècle, puis la Sicile entre 1720 et 1730. Ils sont confrontés aux cas des villes et principautés de l’Italie du Nord et à la situation en Pologne-Lituanie. La création en 1588 de la Congrégation des Rites et la publication des nouveaux livres liturgiques romains — le Bréviaire, le Missel et le Martyrologe — entraînèrent dans tout le monde catholique un double mouvement de demande d’approbation des rituels et des calendriers propres. Il s’agissait à la fois de se mettre en conformité avec la normativité universaliste de la Curie et de réaffirmer l’irréductibilité des particularismes. Or, dans les pays concernés ici de l’Europe centrale et orientale, le pluralisme religieux juxtaposait à un catholicisme souvent minoritaire au début du XVIIe siècle, une adhésion importante, parfois majoritaire, aux différents courants de la Réforme en Hongrie, en Autriche et en Pologne-Lituanie, à l’utraquisme et à l’Unité des Frères issus du hussitisme en Bohême. Dans le Grand-Duché de Lituanie et en Ukraine polonaise avait lieu aussi, non sans conflits et résistances, le passage de l’orthodoxie à l’uniatisme. La mise en perspective de situations impliquant donc une recatholicisation, sous des modalités différentes selon les contextes, avec celles de l’Italie et de l’Espagne apporte de nouveaux éléments de réflexion sur un point central de ces remises en ordre : la notion de patronage sacré. Le patronage, en effet, est susceptible d’usages multiples. Il est support d’autant plus fort à la dévotion locale qu’il insiste sur l’attachement à un lieu, à une histoire, à un groupe ou un territoire. Il est aussi un élément d’identification recréant l’idée de la tradition et de la continuité précisément dans une période de grands bouleversements. Enfin, il est un maillon essentiel des politiques symboliques et légitimatrices, dynastiques ou non. En reconstruisant les contributions d’acteurs particuliers dans les demandes de reconnaissances de cultes anciens, en montrant l’existence des réseaux dans la diffusion de nouveaux cultes, ce livre élargit notre compréhension des rôles conférés au culte des saints à l’époque moderne. Il éclaire la place de l’hagiographie et du bréviaire comme matrices d’une littérature vernaculaire en Europe centrale et suggère la plasticité des modèles iconographiques et rhétoriques s’adaptant à une vaste gamme des conceptions de la sainteté moderne, jusqu’à la veille des Lumières.

    Marie-Élizabeth DUCREUX est historienne de la Monarchie des Habsbourg à l’époque moderne et plus spécialement de la recatholicisation de la Bohême. Elle cherche à articuler dans ses travaux les aspects religieux, politiques, culturels et sociaux des transformations en cours dans les différents pays que les Habsbourg gouvernaient en Europe centrale aux XVIIe et XVIIIe siècles.

  • Approches pluridisciplinaires des discours sur les perceptions autres que la vue par Bertrand VERINE (éd.)

    Présentation du volume

    Les recherches actuelles en sciences cognitives attestent que les perceptions de l’être humain font presque toujours coopérer deux ou plusieurs systèmes sensoriels, tandis que les recueils récents consacrés à l’expression des sensations constatent la rareté des travaux existants en dehors du champ visuel. C’est cette face ignorée de la perception et de sa mise en discours que scrutent ici une psychologue, deux historiens de la culture et six linguistes, qui croisent leurs approches sur les textes adressés par des personnes voyantes, malvoyantes et aveugles au concours d’écriture Dire le non-visuel pour le bicentenaire de Louis Braille. La mise en perspective historique de ces textes révèle la persistance globale en Occident, depuis l’Antiquité, d’une série de lieux communs que leurs auteurs s’emploient (souvent inconsciemment) à réécrire, tels que le caractère à la fois hégémonique et illusoire de la vue, la cécité comme malédiction ou comme voyance, l’indicibilité des sensations tenues pour inférieures...L’étude de ces réécritures cherche à identifier les ressources accessibles aux locuteurs non experts pour désigner les propriétés auditives, olfactives, tactiles et gustatives. Par-delà, l’observation des discours de personnes aveugles précoces permet de s’interroger sur la catégorie, apparemment paradoxale, des images tactiles à distance. Les neuf chapitres de l’ouvrage apportent ainsi de nouvelles réponses aux questions, classiques en philosophie et en psychologie, de la hiérarchie des sens, de l’existence, ou non, et de la spécificité éventuelle d’un « monde des aveugles » ou d’un « discours d’aveugle ». En citant des exemples nombreux et substantiels, tous s’attachent à la représentation langagière des sensations, non seulement en termes d’adéquation des mots aux choses, mais de fonctionnement cognitif et d’interaction des sujets avec leur environnement.

    Table des matières

    Bertrand Verine Mettre en discours les perceptions auditives, olfactives, gustatives et tactiles : le corpus du concours du bicentenaire de Louis Braille

    Carl Havelange D'une rive à l'autre : la mise en récit des stéréotypes de la cécité

    Alain Rabatel Du rôle du perceptuel en image dans la référenciation des perceptions autres que visuelles   

    Michèle Monte Des bruits et des odeurs. Étude lexicométrique et contextuelle de l’expression des perceptions dans le corpus FAF Dire le non-visuel 

    Catherine Détrie Les mots sont faits pour être vécus et non pas regardés : rôle esthétique ou nécessité esthésique de la métaphore dans la représentation des sensations?

    Lucile Gaudin-Bordes & Geneviève Salvan L’hypallage : un opérateur synesthésique ?    

    Bertrand Verine Représentations perceptives et modalisation : l’insécurité discursive des perceptions autres que la vue

    Viktoria von Hoffmann Les mots du goût : lieux communs et réécritures        

    Bertrand Verine Pour une approche des perceptions tactiles en discours

    Virgínia Kastrup Images mentales de personnes aveugles congénitales et précoces : le cas des images tactiles distales   

    Notice de l'éditeur

    Bertrand Verine enseigne la linguistique textuelle à l’université Montpellier 3. Ses recherches au laboratoire Praxiling portent sur l’organisation du discours et le marquage de la subjectivité dans l’oral spontané ou médiatique, et l’écrit – des SMS à la littérature.

  • par Jiří SVOBODA (éd.) Résumé indisponible.
  • Dragon Ball

    25,50
    une histoire française par Bounthavy SUVILAY

    Dragon Ball n’est pas qu’un manga créé par Akira ­Toriyama en 1984. L’univers de fiction s’étend sur une multitude de supports et il se déploie aujourd’hui encore à travers diverses continuations et séries dérivées. La diffusion de son adaptation animée à la télé­vision est même à l’origine du développement des mangas traduits en France. Les productions contem­poraines prennent d’ailleurs en compte l’importance graduelle des publics occidentaux à mesure que le marché intérieur japonais décline.

    Lors des circulations de produits culturels, les acteurs des sociétés locales occupent une position de récep­teurs premiers. Ils interprètent l’œuvre selon le para­digme de lecture de leur pays et ils n’ont pas toujours accès à l’histoire des genres dans laquelle s’inscrit l’objet source. Leurs préconceptions déterminent la manière dont celui-ci est traduit et remodelé. Plu­sieurs stratégies se sont succédées afin d’adapter les objets culturels étrangers aux conventions hexa­gonales. Elles correspondent à des réceptions diver­gentes, chacune produisant des écarts esthétiques qui font émerger un nouveau cadre de compréhen­sion. Ces modifications manifestent les successions d’horizons d’attente de ce premier public (nouvelle traduction, réédition). En retour, ces objets culturels transformés ont modifié à la fois cet environnement cible et l’écosystème source. Les adaptations occiden­tales circulent vers l’Asie et changent à leur tour les conventions de production et de réception.

    Prenant appui sur les productions liées à Dragon Ball, cette étude montre comment les adaptations et les circulations internationales modifient les objets culturels. En ce sens, l’objet matériel témoigne de la concrétisation d’un cadre de compréhension. Il est un dispositif rendant visible l’articulation entre production, diffusion et réception. Il concrétise un dialogue où les différents publics renégocient le réfé­rent et les manières de l’appréhender. L’histoire des réceptions permet ainsi de saisir les processus his­toriques ayant conduit à ces transformations culturelles.

    Agrégée de Lettres modernes, Bounthavy Suvilay est docteur en Littérature. Ses recherches portent sur les transformations liées aux adaptations des récits de fiction dans différents médias et leurs impacts sur les réceptions divergentes des œuvres selon les pays. Spécialiste du jeu vidéo, elle a également publié Indie Games – Histoire, artwork, sound design des jeux vidéo indépendants (Paris, Bragelonne, 2018).

  • Quelles influences pour quels résultats ? Quentin Detienne

    Le droit économique européen tend-t-il à faire converger les systèmes de pension de retraite vers un même modèle, et si oui, lequel ? C’est à cette question que cet ouvrage se propose de répondre. Il explore les contraintes que font peser le droit européen de la concurrence et la libre prestation des services, d’une part, et la gouvernance économique et budgétaire, d’autre part, sur l’organisation de la première branche, en termes financiers, des systèmes de sécurité sociale nationaux que constituent les pensions accordées aux travailleurs lorsqu’ils accèdent à la retraite. Ce parcours dans les ressorts des constitutions micro-économique et macro-économique de l’Union et leurs effets sur les pensions de retraite passe par une discussion serrée de mécanismes juridiques pointus. Mais il amène aussi à aborder certaines questions fondamentales, comme celle de savoir ce qui distingue radicalement une assurance dite sociale du produit d’assurance proposé sur un marché, ou celle des liens entre la façon dont le travail est valorisé et la conception du droit à la pension de retraite. Ou encore celle, plus englobante, des valeurs que charrie le droit du marché intérieur tel qu’il est interprété par la Cour de justice de l’Union européenne. Dans la partie consacrée à la gouvernance économique et budgétaire, l’étude revient également sur l’impressionnante refonte du système de pension de retraite opérée en Grèce à l’occasion des interventions européennes dans la gestion de la crise de la dette publique du pays, un épisode parmi les plus épineux de l’histoire de l’intégration économique européenne.

    Quentin Detienne est docteur en droit et titulaire d’un master en philosophie. Depuis 2019, il est professeur de droit de la sécurité sociale belge et de droit social européen et international à l’Université de Liège. Cet ouvrage est une version légèrement remaniée de sa thèse de doctorat.

  • Raymond M. Lemaire, expériences pionnières entre principes et pratiques Claudine HOUBART

    Les années 1960 constituent une période clé dans l'histoire de la conservation du patrimoine bâti. Au-delà de la notion de monument historique, héritée du XIXe siècle, des expériences et réflexions dessinent les contours de la réhabilitation des quartiers anciens, à l’initiative, notamment, du Conseil de l'Europe. La portée de ces initiatives, qui conduiront à un changement d'attitude radical à l'égard de ces quartiers passant du statut de taudis à celui de modèle, s'étend rapidement au-delà du Vieux Continent, notamment par le biais du Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS), fondé en 1965. Le Belge Raymond M. Lemaire (1921-1997) est un acteur important de cet épisode. Après des débuts consacrés à la récupération des œuvres d'art pillées lors de la seconde guerre mondiale puis à la restauration monumentale, sa carrière prend un tournant international lorsqu'il participe au congrès de Venise (1964) et devient, l’année suivante, le premier Secrétaire général de l'ICOMOS. À ce titre, il participe aux débats initiés par le Conseil de l'Europe tout en menant plusieurs opérations de réhabilitation en Belgique, notamment à Louvain, Bruxelles et Bruges. Basé sur une importante recherche en archives, en particulier au sein du fonds légué par Raymond Lemaire à la KU Leuven, ce livre aborde cet épisode de l'intérieur. Loin d'une posture hagiographique, il met en lumière la complexité des processus et les multiples acteurs impliqués dans la formulation de principes internationaux comme dans la concrétisation de projets de terrain. L’ouvrage est composé de deux parties complémentaires. La première retrace, en parallèle, le parcours de Raymond Lemaire de l’archéologie à l’urbanisme, et l’émergence de la conservation intégrée; la seconde s’attache à trois études de cas bruxelloises dans une perspective micro-historique. Tout en éclairant un moment peu étudié de l’histoire de la conservation urbaine et en offrant une première biographie de Raymond M. Lemaire, cet ouvrage veut également susciter la réflexion sur la construction et l’usage des principes et doctrines dans le champ du patrimoine.

    Claudine Houbart est architecte, historienne de l’art et titulaire d’un master spécialisé en conservation-restauration. Elle a consacré son doctorat (KU Leuven, 2015) à l’œuvre de R.M. Lemaire dans le domaine de la réhabilitation urbaine. Au sein du groupe de recherche DIVA (ULiège), elle consacre ses recherches à l’histoire et aux théories contemporaines du patrimoine.  
  • par Mina WEINSTEIN-EVRON Résumé indisponible.
  • Actes du colloque international (Liège, 13-15 octobre 2011)

    par Magali DE HARO SANCHEZ (éd.)

    De nombreux types d’écrits antiques conservent la mention ou le détail de pratiques magiques. Qu’il s’agisse de charmes isolés, tels que les amulettes et les tablettes de défixion, de manuels de magie, de sympathie, de palmomancie, ou de compilations d’écrits oraculaires, la mise par écrit de ce type de textes a permis la conservation d’un savoir peu accessible au travers des sources littéraires. S’inscrivant dans une approche résolument interdisciplinaire, cet ouvrage collectif contenant les actes d’un colloque international organisé à Liège du 13 au 15 octobre 2011, s’efforce de mieux cerner les conditions de la mise par écrit, de l’utilisation et de la transmission des sources de la magie antique, et de les replacer dans le cadre plus général du monde méditerranéen. Il croise les résultats des dernières recherches en philologie, papyrologie, épigraphie, égyptologie, assyriologie, histoire de la médecine et histoire des religions. L’ensemble s’articule autour de trois thématiques : la mise par écrit des textes magiques, la transmission des savoirs et la mise en contexte des pratiques.

    Magali DE HARO SANCHEZ est Docteur en Langues et lettres (Papyrologie) de l’Université de Liège et membre du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL). À la fois papyrologue et égyptologue, elle est spécialisée dans l’étude des papyrus magiques. Elle est notamment l’auteur de nombreux articles sur les pratiques iatromagiques attestées dans les papyrus grecs et dans la littérature médicale gréco-romaine.

  • Eigensinn 1

    19,00
    Eigensinn (Études rusées sur les lieux communs), 1 (2022) : Mariages Caroline GLORIE, Justine HUPPE (dir.) Éditorial Anne Verjus, Quand le mariage tue. Le divorce face aux mariticides au XIXe siècle Maud Hagelstein, Divorcer avec le roi. Mariage et crise de l’attachement dans la poétique de Michelet Hélène Périvier, « Il faut trouver une nouvelle articulation entre le marché, la famille et l’État social », entretien autour de L’Économie féministe (2020) Mimy Keomanichanh & Asuncion Fresnoza-Flot, Négocier avec l’État. Mariages mixtes en Asie du Sud-Est Sherilyn Deen, Au nom de l’amour. Images de la « mixité conjugale » dans la campagne d’affichage Zelfgekozen Gianfranco Rebucini, Du « mariage pour tous » à la « famille pour tout le monde » ? Pour une politique queer populaire de parentés dépareillées Romain Huret, Fêter les « vieilles filles » aux États-Unis (1950–1955) Michael Stambolis-Ruhstorfer, Gold standard family. Expertises pour et contre le mariage entre personnes de même sexe en France et aux États-Unis Clizia Calderoni, Nuances de mariage. Pour une révolution modeste de l’amour hétérosexuel chez Simone de Beauvoir Grégory Cormann, La fin du bal. À propos de la liberté et d’un prétendu contrat social structuraliste Zoé Wittock, Jeanne, la norme et les machines, entretien autour du film Jumbo (2020)
  • Eigensinn 2

    19,00
    Eigensinn (Études rusées sur les lieux communs), 2 (2023) : Saintes Caroline GLORIE, Justine HUPPE (dir.) Éditorial Clovis Maillet, Transpaternité sainte : Saintx Marin et Theodorx Katia Boissevain, « Sayyda Mannûbiya : Sainte controversée de Tunis », entretien mené par Marta Luceño Moreno Laetitia Ogorzelec, La fabrique d’une « sainte » à l’ère de sa reproductibilité technique Marina Rougeon, Au cœur de la gira. Photographier les filles de saint, matérialiser l’invisible Florence Andoka, Extrait de Perpétuelle félicité Anne Monjaret, Catherine, progressiste ou conservatrice ? Inmaculada Rodríguez-Cunill, De l’immonde au divin. Transits à travers le fumier moral Laurent Busine, La femme appelée « Marie Madeleine » Louise Van Brabant, Regarder comme une fille. Jeanne d’Arc au cinéma, une histoire de révolte & de regards Anne Boyer, Extrait de Celles qui ne meurent pas Bibliographie sélective  
  • Ensayos críticos sobre la obra de Héctor Abad Faciolince par Catalina QUESADA & Kristine VANDEN BERGHE (eds.)

    Heredero confeso de la tradición liberal proveniente de la Ilustración y representante destacado de una corriente literaria que, sin olvidarse de lo local, hace frente a los problemas del mundo global, el escritor colombiano Héctor Abad Faciolince (Medellín, 1958) lleva casi treinta años representando y construyendo en sus textos, entre otros motivos, a la sociedad colombiana contemporánea. Sus lectores saben que hay un hecho atroz en la vida del escritor que pugnará por salir a la luz y que lo hará de la única forma posible: mediante la creación literaria, una vez este haya encontrado la voz idónea. Pero la lectura que hace el autor de Rulfo, y que lo lleva a definir su obra como “un puente por donde se puede ir y venir entre los vivos y los muertos”, nos permite también imaginar la lectura de los textos del antioqueño como un pasadizo que facilita el tránsito entre la literatura y la vida. Un pasadizo que, sobra decirlo, está profundamente arraigado en la figura del padre, lector voraz que mientras vivió transmitió al hijo su pasión lectora y que, directa o indirectamente, estaría en el origen tanto de su vocación como escritor como de su compromiso con su entorno.

    Su producción literaria ha traspasado las fronteras de los países de habla hispana. Comprende desde la narrativa —novela, cuento, relato autobiográfico— a la poesía, pasando por el ensayo y el libro de viajes. Además de ser escritor de ficción y hacedor de opiniones a través del periodismo, Héctor Abad Faciolince se ha empeñado y se desempeña en otros oficios propios del mundo cultural, como el de editor. Por otro lado, su labor como traductor, que se originó en parte en su estancia en Italia, lo ha convertido en un participante destacado de la república mundial de las letras y en un puente entre la tradición literaria europea y la colombiana. Este volumen pretende cubrir desde distintos ángulos la obra de este escritor multifacético cuya relevancia en la escena colombiana y en el panorama internacional está ya fuera de dudas.

    Catalina QUESADA es profesora en la University of Miami. Doctora por la Universidad de Sevilla (con premio extraordinario de doctorado), ha trabajado en universidades de Francia y Suiza y ha sido profesora o investigadora invitada en distintas universidades europeas y americanas.

    Kristine VANDEN BERGHE es catedrática en la Universidad de Lieja donde enseña letras hispanoamericanas. Se interesa especialmente por las relaciones entre literatura, historia y política en la prosa mexicana y colombiana de los siglos XX y XXI.

  • par Jéromine FRANÇOIS & Álvaro CEBALLOS VIRO (eds)

    Un autor crea sus personajes, pero sólo puede ejercer su poder sobre ellos dentro de los límites de su obra. Más allá, en la imaginación de otros escritores, algunos personajes continúan viviendo aventuras. ¿Cómo los reconocemos? ¿Qué equipaje semiótico llevan consigo? ¿Hay unos especialmente proclives a emigrar de una ficción a otra? ¿Dónde radica, en definitiva, su identidad?

    Los estudios reunidos en este volumen plantean estas y otras preguntas a golems y vampiros; a Lázaro de Tormes y a Celestina; al diablo cojuelo, a Gregor Samsa y al comisario Maigret. Unos proceden del patrimonio literario hispánico; otros se aclimatan en él. El conjunto se cierra con una coda sobre la construcción del personaje en el cine biográfico.

    Il existe des personnages littéraires sans frontières, capables de transcender l’espace, le temps et les médias pour devenir des figures classiques, voire mythiques. Cet ouvrage s’intéresse aux pratiques de relocalisation de ces créatures littéraires dans des contextes totalement étrangers à leur trame de départ. S’adressant tant aux spécialistes qu’au grand public intéressé par les jeux de réappropiation culturelle, ce volume examine pour la première fois les formes et fonctions de cette transfictionnalisation de personnages au sein des lettres hispaniques. En suivant les traces de Lazarillo, de Dracula, du commissaire Maigret, de Célestine, du golem, de Gregor Samsa ou encore du diable boiteux, El personaje transficcional en el mundo hispánico questionne la sémiotique du personnage transfictionnel, mais aussi sa réception, ses implications historiographiques et intermédiales ainsi que son éventuel processus de mythification.

    Álvaro CEBALLOS VIRO es profesor titular de literatura española en la Universidad de Lieja. Entre sus publicaciones destacan Ediciones alemanas en español (1850-1900) (Iberoamericana / Vervuert, 2009), la antología crítica de Luis de Tapia titulada Poemas periodísticos (Renacimiento, 2013) y la coordinación del volumen La retaguardia literaria en España (Visor, 2014).

    Jéromine FRANÇOIS es doctora en literatura hispánica por la Universidad de Lieja, con una tesis titulada La Celestina, un mito literario hispánico (1822-2014), y ha publicado artículos en revistas como Celestinesca, Medievalia, Revista de Literatura o Anales de Literatura Hispanoamericana.

  • Contrats et serments dans le monde gréco-romain Actes de la Journée d’étude internationale (Liège, 29 octobre 2014) par Marie-Hélène MARGANNE & Antonio RICCIARDETTO (éds)

    En dépit des nombreux travaux récents consacrés au Serment hippocratique, l’origine documentaire de ce célèbre écrit n’avait encore jamais fait l’objet d’une étude approfondie. Elle est pourtant mentionnée dès la première phrase du texte : « Je jure par Apollon médecin, par Asclépios, Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin, de remplir, selon ma capacité et mon jugement, ce serment et ce contrat ». S’inscrivant dans une approche interdisciplinaire, le présent ouvrage réunit six contributions présentées lors de la Journée d’étude internationale En marge du Serment hippocratique : contrats et serments dans le monde gréco-romain, organisée à l’Université de Liège, le 29 octobre 2014, où, en confrontant les sources littéraires et documentaires, qu’elles soient de nature médicale, religieuse ou juridique, on s’est efforcé de replacer le fameux écrit attribué à Hippocrate dans son contexte originel : celui des contrats et serments antiques.

    Marie-Hélène MARGANNE est directrice du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL) de l’Université de Liège, où elle enseigne la papyrologie littéraire, la paléographie grecque et la langue grecque. À la fois philologue classique, papyrologue et historienne de la médecine, elle est l’auteur de nombreuses publications sur les papyrus médicaux, l’histoire de la médecine, le livre et les bibliothèques antiques.

    Antonio RICCIARDETTO est Docteur en Langues et Lettres (2015) de l’Université de Liège et actuellement A.T.E.R. au Collège de France (Paris). Sa thèse de doctorat a porté sur des papyrus documentaires grecs de médecine. Poursuivant des recherches dans les domaines de la papyrologie et de l’histoire de la médecine, il est membre du CEDOPAL de l’Université de Liège et secrétaire de la Société Belge d’Études Byzantines. Il est l’auteur d’une édition de l’Anonyme de Londres, un papyrus médical grec du Ier siècle (Papyrologica Leodiensia, 4 ; 2e éd. Paris, 2016).

  • Jean-Marc JOUBERT (éd.) Une enquête sur un enquêteur parangon d’intégrité : quel juge diligenterait cela ? Et pour quel délit avéré ? Tout au plus pourrait soupçonner le commissaire Maigret d’avoir parfois, préférant la justice à la loi, soustrait aux tribunaux de braves gens qui en seraient fort probablement sortis coupables. Aussi bien ne s’agit-il pas ici d’enquête, mais de quête, de recherche sur une des plus célèbres figures de la littérature policière. Celles et ceux qui sont partis en quête de Maigret, lors du colloque organisé par l’Institut catholique de Vendée qui s’est tenu à La Roche-sur-Yon du 28 au 29 octobre 2021, ont emprunté des pistes fort diverses : celle des études de réception, celle de l’érudition biographique, celle de l’approche sociologique, celle de l’étude interne visant à élucider la « raison des effets », selon la formule de Pascal, laquelle tient à la personnalité de l’individu et à l’art de l’écrivain. La plupart des articles rassemblés dans ce volume sont signés par des auteurs qui ne sont nullement des spécialistes de Simenon, mais ils étaient ou sont devenus des lecteurs fervents de celui qui, au cours du siècle dernier, a profondément transformé le roman criminel en inscrivant la recherche du coupable dans l’institution policière et en mettant en lumière, derrières les motifs de ceux qui enfreignent la loi, les mobiles psychologiques de leurs infractions. Jean-Marc JOUBERT, agrégé et docteur en philosophie, est maître de conférences à l’ICES et doyen de la faculté des Lettres et des Langues de cet institut. On lui doit Foi juive et croyance chrétienne (2001), Leibowitz. Une pensée de la religion (2008), et, en collaboration avec Gilbert Pons, Portraits de Maîtres. Les professeurs de philosophie vus par leur élèves (2008). Il a organisé et édité une dizaine de colloques portant essentiellement sur la littérature.
  • Réflexions diverses sur le mot-valise par Richard MARTIN

    Des dictionnaires de mots-valises, il en existe déjà. Le procédé, peu connu par son nom, est exploité dans les domaines les plus divers, pour son humour ou son efficacité. Le présent ouvrage offre en ouverture une série de réflexions sur le concept avant d’en explorer un maximum de possibilités.

    Richard MARTIN est né en 1953 à Liège. Il y a fait de bonnes études secondaires, mais son talon d’Achille était le cours de français, en particulier la rédaction de texte. Obstinément désireux d’affronter ses faiblesses plutôt que d’exploiter ses forces, il a opté, après un bref passage par la philosophie, pour des études de philologie romane, réussies sans embarras. Il a néanmoins passé l’essentiel de sa carrière comme fonctionnaire à la Fédération Wallonie-Bruxelles. À présent retraité, il a à cœur de donner forme et volume à ce qui l’a toujours fasciné : l’écriture. Son humour se complaît parfois dans la noirceur, parfois dans l’absurde et il se réjouit quand il peut marier les deux.

  • Enjeux et figures de la centralité ouvrière dans l'Italie des années 1960 par Andrea CAVAZZINI

    Suite à la dissolution de la perspective marxiste et aux transformations néo-libérales du capitalisme à la fin des années 1970, la Classe ouvrière s’est éclipsée : après des décennies de déclin social et d’invisibilité politique, les ouvriers n’apparaissent plus aujourd’hui que comme les victimes de la crise, du chômage de masse et de conditions de vie souvent meurtrières. Mais la centralité politique et sociale de la Classe ouvrière a constitué un facteur décisif de l’histoire du xxe siècle. La Classe représentait à la fois un élément essentiel dans le fonctionnement de l’économie capitaliste et un principe d’antagonisme subjectif qui annonçait dans ses formes de vie la possibilité d’une organisation sociale différente.

    Cet ouvrage reconstruit un épisode significatif de l’histoire de la centralité ouvrière : la séquence politique des années 1960 en Italie. La Nouvelle Gauche italienne — en particulier la revue-collectif Quaderni Rossi — a produit une fusion originale entre l’enquête menée dans les usines comme pratique militante directe et la théorie critique du capitalisme moderne inspirée par Lukács et l’École de Francfort. Malgré sa brièveté, cette expérience fut décisive pour la longue saison italienne des luttes sociales : elle a réussi à articuler l’exigence d’ancrer la politique à la vie ordinaire des classes laborieuses, la tentative de surmonter la crise du mouvement ouvrier après la glaciation stalinienne et la confrontation avec les diagnostics philosophiques de la modernité élaborés par Hegel et Max Weber.

    À la fois intervention militante et production de connaissances, l’enquête est le fil conducteur qui permet de reconstruire cette conjoncture et ses enjeux historiques et philosophiques : elle rend visible l’émergence d’une subjectivité politique ouvrière en tant que point critique irréductible de la société capitaliste moderne. Reconstruire cette constellation signifie se remémorer la négation dialectique d’un ordre social devenu nature et destin.

    Andrea CAVAZZINI est chercheur post-doctoral à l'Université de Liège. Il est membre du Groupe de Recherches Matérialistes et de l’Association « Louis Althusser ». Il a publié Le sujet et l’étude. Idéologie et savoir dans le discours maoïste (Le Clou dans le fer, 2010) et Signes formes gestes. Études sur les régimes symboliques des sciences (Hermann, 2012).

  • par Jacques FONTANILLE

    Cet ouvrage est le résultat et la synthèse d’une recherche portant sur ce que la sémiotique structurale appelle « l’actant collectif ». L’anthropologie contemporaine nous rappelle que la signification des mondes que nous habitons passe par des filtres collectifs, des schèmes et des référentiels qui sont constitués et portés par des actants collectifs. Dans cette perspective, l’actant collectif n’est pas un cas particulier, voire marginal, de l’actant en général, mais, au contraire, la source des référentiels sémiotiques et l’instigateur des mondes de sens.

    Dès lors, quel que soit le nom que l’on donne à ce collectif (communauté d’identification, acteur-réseau, peuple, etc.), il ne suffit plus de poser par principe qu’il peut comprendre à la fois des humains, des objets, des institutions, des machines, des non-humains, etc. : il faut examiner comment et pourquoi ces divers constituants s’agencent, et leur réseau se consolide, s’affaiblit, se restaure, persiste à exister ou s’effondre. C’est l’objet de cet ouvrage, qui s’attache aux variations de la composition et des forces de liaisons des collectifs, à leurs mutations et à leur existence risquée et vulnérable. Dans cette perspective, l’actant collectif, engagé tout ensemble dans ses propres métamorphoses, est le siège même, pour la sémiotique, du politique.

    La sémiotique décrit depuis longtemps les discours et les pratiques politiques, mais cela ne constitue pas pour autant une dimension politique de l’organon théorique de la sémiotique structurale. L’objectif de cet ouvrage est précisément d’intégrer la dimension politique dans l’architecture théorique et méthodologique de la sémiotique, et le point d’ancrage de cette dimension est l’organisation et le devenir des collectifs, notamment celui dit « de référence », qui par les filtres sémantiques et culturels dont il est porteur, suscite des formes spécifiques de la vérité, de la subjectivité, de la narrativité, de l’affectivité et du symbolisme, en somme de l’ensemble des composants sémiotiques d’un monde habitable.

    Jacques Fontanille, professeur émérite de sémiotique à l’Université de Limoges, est membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Il a été président de l’AISV, de l’AFS, et de la FéDRoS, ainsi que de l’Université de Limoges. Ses travaux portent sur la sémiotique théorique, la sémiotique littéraire et de la sémiotique visuelle, la rhétorique et la linguistique générale, et plus récemment sur les aspects sémiotiques de l’ethnologie et de l’anthropologie contemporaines.

  • Écarts et médiations LIÈGE GAME LAB

    Si le jeu vidéo est aujourd’hui largement reconnu comme une pratique culturelle (voir les ouvrages Culture vidéoludique! du Liège Game Lab ou Penser (avec) la culture vidéoludique, dans la même collection) et comme un objet de recherche, structurant le champ sciences du jeu ou game studies, ce médium reste souvent prisonnier d’approches l’étudiant sous l’angle de l’immersion, de l’engagement, de l’immédiateté. Les discours qui entourent le jeu vidéo présentent ainsi souvent sa prise en main comme « intuitive », sans intermédiaires, « projetant » la personne qui joue au cœur de l’aventure au moyen de contrôles « immersifs ». De telles considérations feraient presque oublier les nombreuses médiations qui existent à plusieurs niveaux entre le jeu et les joueurs·euses et qui alimentent l’expérience ludique tout autant que le jeu lui-même : genres, presse, emballage, avatar, périphériques, publicité, institutions, communautés, etc. Pour démystifier la relation entre jeu et joueur·euse et repenser le jeu comme un acte de communication, les auteurs·rices de cet ouvrage collectif proposent donc d’étudier ces multiples intermédiaires et les rôles qu’ils exercent dans la construction des cultures ludiques. En recourant à des approches pluridisciplinaires (études de la réception, analyse du discours, sémiotique, rhétorique, musicologie, iconologie, esthétique, etc.), les contributions s’intéressent à divers objets permettant d’éclairer quelques-uns des innombrables interstices du jeu vidéo : le paratexte des jeux horrifiques, la pratique du non-jeu, l’accessibilité d’un dispositif muséal ludique, les biais induits par l’usage d’appareils de mesure biométrique, les motifs ludiques de la fiche de personnage, les emplois du terme « caméra » ou encore les modalités de la traduction du média, par exemple. À travers ces analyses, des enjeux parfois méconnus des œuvres vidéoludiques se trouvent mis en lumière et permettront au lecteur ou à la lectrice de mieux cerner les écarts et les obstacles qui nourrissent son ressenti et sa pratique du jeu.

    Créé en 2016, le Liège Game Lab est un collectif destiné à la recherche, à l'enseignement et à la médiation sur le jeu vidéo à l’Université de Liège. Ses membres se spécialisent dans une approche culturelle du médium vidéoludique, nourrie des méthodes des sciences humaines et sociales.

     
  • par C. LETAWE, E. MOURATIDOU, V. STIENON (éds) Présentation de la revue

    Methis est la revue du groupe Intersection. Elle se donne un double objectif : la discussion, dans un cadre interdisciplinaire, des recherches en cours des doctorants et jeunes docteurs en Philosophie et lettres et en Sciences humaines et sociales de l’Université de Liège et la constitution d'un lieu de publication ouvert pour des dossiers portant sur des thématiques interdisciplinaires. Un tel cadre interdisciplinaire exige, afin d’assurer un échange scientifique rigoureux, que les questions de méthode soient clairement posées et soumises à la perspicacité des regards croisés entre les différentes disciplines.

    Table des matières MethIS 3 S. Badir & E. Mouratidou, Introduction Y. Jeanneret, Le statut des savoirs ordinaires dans l’analyse des pratiques de communication L. Demoulin, Vers une typologie de la réflexivité A. Taormina, Autofiction et métafiction dans la littérature hispanique contemporaine. À la vitesse de la lumière de Javier Cercas A.-L. Hick, Poèmes d’intérieur : quelle(s) réflexivité(s) ? E. Mouratidou, Making of, coulisses, backstage et réflexivité latente. Entre mythe et transparence V. Miraglia, Peut-on parler de réflexivité du dispositif cinématographique ? L. Robert, Autoréférence et (non-)réflexivité, ou comment Georges Fourest n’a pas écrit l’un de ses livres D. Saint-Amand & V. Stiénon, Parodie de la science et réflexivité. La physiologie et le dictionnaire dans le champ littéraire du xixe siècle P.-L. Colon, Être à l’écoute de son écoute: nuisances sonores et réflexivité (note de recherche) J. Van Beveren, Pourquoi et pour quoi l’enseignant devrait-il pouvoir faire montre de réflexivité ? T. Bolmain, Postérités politiques du jugement réfléchissant esthétique. Kant, d’Arendt à Rancière
  • La morphologie verbale par Jean WINAND 1. Jean WINAND, Le voyage d'Ounamon. Index verborum, concordance, relevés grammaticaux, 1987. 2. Jean WINAND, Études de néo-égyptien, 1. La morphologie verbale, 1992. 3. Pierre KOEMOTH, Osiris et les arbres. Contribution à l'étude des arbres sacrés de l'Égypte ancienne, 1994. 4. Juan Carlos MORENA GARCIA, Études sur l'administration, le pouvoir et l'idéologie en Égypte, de l'Ancien au Moyen Empire, 1997. 5. Dimitri LABOURY, La statuaire de Thoutmosis III. Essai d'interprétation d'un portrait royal dans son contexte historique, 1998. 6. Michel MALAISE & Jean WINAND, Grammaire raisonnée de l'égyptien classique, 1999. 7. Laurent BRICAULT, Isis, Dame des flots, 2006.
  • Philosopher à l’École d’Alexandrie Textes d’Étienne ÉVRARD Réunis et édités par Marc-Antoine GAVRAY

    De Jean Philopon, nous savons peu de choses, mais ses œuvres volumineuses soulèvent de nombreuses questions. De quelle nature furent sa vie, ses convictions et sa place dans l’École d’Alexandrie ? Comment composa-t-il ses commentaires et ses traités polémiques ? Dans quel ordre ? Autant de problèmes dans lesquels Étienne Évrard s’est aventuré durant les cinquante années qui séparent les six études rassemblées dans ce volume.

    Son enquête autour de Philopon montre combien cette figure, en apparence mineure, a joué un rôle central dans la transmission des philosophies antiques, tout comme dans le passage de l’hellénisme au christianisme. Partant de la création du monde et de la nature du ciel, Évrard examine la chronologie et la méthode de Philopon, en passant par une analyse minutieuse de son usage de la double exégétèse (L’École d’Olympiodore et la composition du Commentaire à la Physique de Jean Philopon, 1957, inédit). Il propose ensuite ce qui aurait dû être la toute première reconstitution du traité perdu Sur l’éternité du monde, contre Aristote, et qui demeure la première traduction française des deux premiers livres (1961, inédite). Il interroge les procédés de composition de Philopon, ses modes d’argumentation et de réfutation. Mais il ouvre également des pistes sérieuses pour comprendre l’emploi de la citation chez Simplicius, l’adversaire de Philopon et son principal témoin. Il fournit ainsi les clefs pour entrer dans un débat qui met aux prises deux monuments du néoplatonisme tardif, l’un chrétien l’autre païen.

    Étienne Évrard (1921-2009) a été professeur de latin à l’université de Liège. Spécialiste de Philopon, il s’est pris de passion dès les années 1960 pour les humanités numériques naissantes. Son intérêt pour le néoplatonisme ne l’a pourtant jamais quitté, mais l’a accompagné durant toute sa carrière.

    Marc-Antoine Gavray est chercheur au FRS-FNRS et enseigne l’histoire de la philosophie antique à l’université de Liège. Spécialiste de Simplicius, il s’est pris de passion pour les écrits d’Étienne Évrard à la faveur d’une inondation. Son intérêt pour les sophistes ne l’a pourtant jamais quitté.

  • par Juan Carlos MORENO GARCIA 1. Jean WINAND, Le voyage d'Ounamon. Index verborum, concordance, relevés grammaticaux, 1987. 2. Jean WINAND, Études de néo-égyptien, 1. La morphologie verbale, 1992. 3. Pierre KOEMOTH, Osiris et les arbres. Contribution à l'étude des arbres sacrés de l'Égypte ancienne, 1994. 4. Juan Carlos MORENA GARCIA, Études sur l'administration, le pouvoir et l'idéologie en Égypte, de l'Ancien au Moyen Empire, 1997. 5. Dimitri LABOURY, La statuaire de Thoutmosis III. Essai d'interprétation d'un portrait royal dans son contexte historique, 1998. 6. Michel MALAISE & Jean WINAND, Grammaire raisonnée de l'égyptien classique, 1999. 7. Laurent BRICAULT, Isis, Dame des flots, 2006.
  • Notger et la Basse-Lotharingie aux alentours de l’an mil par Alexis WILKIN et Jean-Louis KUPPER (éds) Présentation du volume 

    Qui était vraiment l’évêque Notger ? Le présent ouvrage refonde notre connaissance du premier « prince-évêque » de Liège, qui avait pourtant déjà fait couler beaucoup d’encre depuis la parution en 1905 de la magistrale synthèse de Godefroid Kurth. Notger y apparaît sous ses multiples dimensions : titulaire de prérogatives comtales, dès 985, il est un homme politique velléitaire, un constructeur visionnaire, un fin lettré capable d’utiliser habilement la puissance de l’écrit hagiographique et de la pierre pour les mettre au service de sa politique. Ami des plus grands, intime des papes et des empereurs, « aimé de Dieu et des historiens », le prélat liégeois apparaît ainsi dans sa pleine stature, celle d’un personnage de tout premier plan dans la société européenne des alentours de l’an mil.

    Cet ouvrage est le résultat d’un colloque international qui s’était tenu à l’Université de Liège en 2008, et pendant lequel les contributeurs ont toujours eu le soin de replacer la figure de Notger dans le contexte politique, social, religieux, économique et culturel qui lui a permis de déployer ses talents.

    Notice des éditeurs 

    Alexis WILKIN est Chercheur Qualifié FNRS/FRS à l’Université Libre de Bruxelles, et Directeur de l’Unité de Recherches Sociamm (Sociétés anciennes, médiévales et modernes).

    Jean-Louis KUPPER est Professeur ordinaire de l’Université de Liège, Membre de l’Académie Royale de Belgique, de la Commission Royale d’Histoire et de l’Institut de France.

  • par Guy MASSART avec la collaboration de Julie Dénommée
    Cet ouvrage documente et analyse une expérimentation de recherche en sciences sociales menée en Afrique de l’Ouest au sein d’une Organisation Non-Gouvernementale Internationale de développement centrée sur l’enfance – Plan-International. L’histoire de cette aventure explore des questions cruciales : recherche et intervention sont-elles conciliables ? Comment associer des enfants à la recherche ? Quel est leur intérêt à en être ? Avec quelles conséquences ? Cette expérimentation avec les enfants oscille entre la recherche participative et collaborative. Les auteurs défendent le grand intérêt de l’association avec des artistes. Ils indiquent des voies, recommandent des postures, et soulignent les divers effets, les limites ainsi que les défis des techniques d’expression adoptées. L’ouvrage est non seulement une invitation à l’expérimentation permanente et à l’intégration de la recherche dans les institutions d’intervention en faveur de l’enfance comme mode d’action auprès de leurs publics, ainsi qu’une source d’adaptation continue ; il présente aussi des usages de la recherche par les enfants et les jeunes. On y découvre comment ils parviennent à se créer des espaces politiques et des positionnements à travers la curiosité, l’art – notamment le rap – et le débat. Ancrés dans la pratique, les divers exemples et documents issus de cette expérimentation présentés ici témoignent de la sensibilité des chercheurs/ethnographes qui ont réalisé les travaux et de la générosité de leurs interlocuteurs. Ces traces, des photographies et des extraits d’échanges et de performances, proposent une identité générationnelle ouest-africaine forte : des jeunes et des enfants réalistes et dynamiques. Guy Massart, docteur en sciences de la communication de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon (ENS-LSH), poursuit des projets ethnographiques expérimentaux. Ses intérêts de recherche portent sur les masculinités contemporaines, la performativité des expressions artistiques et les relations entre l’anthropologie et l’art (www.masscabas.net). Julie Dénommée est docteure en anthropologie de l’Université de Montréal, elle est spécialisée dans les cultures populaires ouest-africaines. Elle s’intéresse plus spécifiquement aux modifications de la conjugalité et des relations intergénérationnelles dans l’urbanité ouestafricaine.
  • Constructions et ajustements de la représentation des dieux dans l’Antiquité par Nicole BELAYCHE, Vinciane PIRENNE-DELFORGE (éds)

    Le monde des dieux est une construction humaine, certes organisée, mais instable. Sans cesse mis en question et reconfiguré, il offre au regard de l’historien une plasticité qui est d’autant plus manifeste en contexte polythéiste. Car ces systèmes religieux ne s’appuient pas sur une représentation dogmatique issue de textes révélés ou d’une autorité centrale. Des élaborations et des ajustements y sont sans cesse à l’oeuvre, selon des opérations pragmatiques que, avec Lévi-Strauss, on qualifiera de ‘bricolages’. L’enjeu de cette dynamique de la ‘fabrique’ du divin n’est rien moins que notre compréhension de chaque divinité en particulier – comment et pourquoi fait-on un dieu, ce dieu, tous les dieux, ou le dieu ? – et notre capacité à rendre compte des structurations et fonctionnements de ces ensembles complexes qui ont bel et bien une histoire. En quoi, par exemple, le genre littéraire est-il créateur de représentation, et de quel type de représentation, différente de celle que construirait un autre registre d’expression ? En quoi les formes rhétoriques ou iconographiques conditionnent-elles la représentation du divin et en sont-elles des facteurs de fixation ou d’évolution ? Comment le rituel est-il à même de modifier l’image d’un dieu, et pas seulement d’informer sur lui ? Comment les artisans créateurs d’images sont-ils capables, par leurs œuvres, d’ouvrir à de nouvelles interprétations des divinités, tout en étant tenus de respecter une figuration reconnaissable, voire attendue, par les fidèles ? L’érudition à l’œuvre dans des cercles d’intellectuels a-t-elle un impact sur la représentation des dieux en contexte rituel ? Autant de questions qui relèvent des processus par lesquels le divin se ‘fabrique’ et que le présent volume pose dans diverses aires culturelles de l’Antiquité méditerranéenne.

    Nicole BELAYCHE est directrice d’étude à l’École Pratiques des Hautes Études (Paris), section des Sciences religieuses. Elle a piloté le groupe de recherches européen (GDRE/CNRS, 2008-2012) « FIGVRA. La représentation du divin dans les mondes grec et romain ». Ses publications portent sur deux problématiques principales : l’image théologique des figures divines à partir des documents de la pratique religieuse et les cohabitations et contacts religieux dans l’empire romain hellénophone.

    Vinciane PIRENNE-DELFORGE est directrice de recherche du F.R.S.-FNRS à l’Université de Liège. Elle est l’auteur de nombreux travaux relatifs au polythéisme grec, notamment L’Aphrodite grecque (1994) et Retour à la source. Pausanias et la religion grecque (2008). Elle a également co-édité des ouvrages collectifs, dont Nourrir les dieux ? (2011) et Dieux des Grecs, dieux des Romains (2015).

  • Politiques d’inclusion sociale et agriculture familiale en Argentine

    par Frédéric GOULET

    Les technosciences sont parfois accusées d’évoluer dans leur tour d’ivoire, sans suffisamment prendre en compte les grands défis auxquels les sociétés font face. Comment les États et les politiques publiques peuvent-ils dès lors favoriser et organiser ce rapprochement entre sciences et sociétés ? Et quels rôles peuvent jouer les chercheurs et les ingénieurs dans ces évolutions ? Depuis la perspective d’une sociologie politique des sciences et des techniques, cet ouvrage tente d’apporter des réponses à ces questions. Il nous conduit pour cela dans l’Argentine des années 2000, en explorant les dynamiques qui ont accompagné la promotion de recherches en faveur de l’inclusion sociale des publics vulnérables. Il se penche en particulier sur les initiatives qui ont cherché à orienter la recherche agricole en faveur de l’agriculture familiale, notion incarnant les petits producteurs laissés pour compte des politiques publiques et des avancées technologiques. Cette enquête revient sur les ressorts et les effets de cette mobilisation, à l’interface entre les sphères politiques et scientifiques. Elle montre comment l’enjeu de renforcer l’utilité sociale des recherches est venu questionner les frontières entre les métiers et spécialités au sein des organisations scientifiques et techniques. Elle souligne par ailleurs les débats liés à la tentation de traiter « à part » les publics vulnérables, alors même que l’objectif affiché est de favoriser leur inclusion au sein de la société. Ce livre ouvre ainsi des pistes pour penser les formes contemporaines d’articulation entre science et politique, et propose une analyse originale des politiques scientifiques menées par les gouvernements de gauche en Argentine au cours des années 2000.

    Frédéric GOULET est sociologue, chercheur au sein du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Ses recherches portent sur l’innovation technique en agriculture et les transformations contemporaines de la recherche agricole, en France et en Amérique latine.

  • Actes du colloque international de Cracovie (1989) par Janusz K. KOZLOWSKI (éd) Résumé indisponible.
  • Quelles dynamiques ?

    Germain SIMONS, Catherine DELARUE-BRETON, Deborah MEUNIER

    Les réformes de la formation initiale et continue des enseignant·es qui ont vu le jour ces quarante dernières années en Europe se sont caractérisées, entre autres, par l’introduction de cours, d’ateliers ou de séminaires qui visaient à amener le·la (futur·e) enseignant·e à réfléchir sur sa pratique, ceci afin de mieux la comprendre pour, in fine, la réguler. Cet ouvrage tente de mieux cerner la notion de réflexivité sur et dans la pratique, et la place qu’occupent les écrits réflexifs, les écrits professionnalisants et les écrits de recherche dans divers dispositifs de formation des enseignant·es. Des auteur·ices provenant de Belgique, du Canada, de France et de Suisse présentent et analysent différents dispositifs et outils mis en pratique dans leur contexte spécifique de formation pour développer la réflexivité. Ces outils vont du mémoire de master au portfolio d’intégration en passant par le dossier professionnel réflexif, le récit de pratique, le journal intime, le journal de bord… Les dispositifs de formation décrits dans l’ouvrage préparent à différents niveaux de formation, principalement l’enseignement secondaire supérieur (15 à 18 ans), mais aussi l’enseignement maternel (3 à 6 ans) et l’enseignement élémentaire/primaire (6 à 12 ans). Les domaines abordés par les auteur·ices sont celui de la langue de scolarisation (ici le français), des langues étrangères, des sciences humaines et sociales, de la biologie et de la physique.

  • par Graziella DELEUZE La recherche en didactique du français a montré, depuis quelques décennies, l’intérêt de pratiquer, dès l’entrée dans l’écrit, une lecture littéraire entendue comme un va-et-vient entre une lecture distanciative (centrée sur la matière du récit) et une lecture participative (centrée sur la relation psychoaffective avec celui-ci). Cette conclusion peine cependant à être traduite en pratiques de classe. Ainsi, les résultats de l’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) publiés en décembre 2017 indiquent que les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles peinent à réaliser des inférences complexes et que leurs enseignants se déclarent peu formés en matière d’étayage de la compréhension en lecture. Cet ouvrage tente de répondre, en partie, à ce besoin de formation : il analyse différents dispositifs et outils destinés à apprendre aux futurs enseignants à étayer le développement de l’interprétation, de l’appréciation de l’album envisagé comme un support au service de l’apprentissage des stratégies de lecture. L’auteure de l’ouvrage présente les caractéristiques qui distinguent l’album postmoderne de ses prédécesseurs. Ensuite, elle décrit un dispositif didactique testé, d’abord, dans un contexte institutionnel contraignant et amendé, ensuite, en fonction des résultats de ses recherches. Elle en présente les objectifs, les supports d’apprentissage, les outils d’évaluation et analyse les écrits préparatoires de cinq futurs enseignants.
  • par Jacques FONTANILLE

    Présentation du volume

    Les vivants persistent à vivre, et les humains persévèrent. Les cours de vie prennent forme dans la manière dont leur continuité est assurée, malgré les obstacles et les aléas. Et le sens de la vie est tout aussi bien dans la force des engagements, dans les hésitations, les atermoiements, les renoncements et les changements de cap qui permettent, ou ne permettent pas, de persister.

    Les formes de vie trouvent sens dans la réunion entre des expressions (des formes du cours de vie) et des contenus (des valeurs, des émotions, des enjeux et des croyances). Toutes sont par principe disponibles pour tous les acteurs sociaux, qui peuvent se les approprier, les transformer, les confronter entre elles et en inventer de nouvelles, mais avec des chances inégales d’y parvenir. Par leur résistance aux segmentations sociales a priori, par leur capacité à établir des rapports entre des phénomènes d’une grande diversité, les formes de vie nous mettent en somme à « bonne distance », la distance qui convient à la fois à la compréhension et à l’évaluation critique de la signification de nos pratiques sociales, quotidiennes, politiques et médiatiques, et des discours qui les diffusent.

    Transparence sociale et politique, territoires socio-économiques et symboliques, croyances et régimes médiatiques, compétitivité et compétition, variations stylistiques de la mode : ce sont quelques-unes des innombrables configurations sémiotiques qui donnent du sens à nos vies quotidiennes, collectives ou individuelles. En traversant ces configurations l’une après l’autre, le sémioticien dialogue avec l’anthropologue, l’économiste, le géographe, le philosophe, ou le sociologue.

    Notice auteur

    Jacques FONTANILLE est professeur de sémiotique et sciences du langage à l’Université de Limoges. Il a été Président de cette Université de 2005 à 2012. Il a également été conseiller, puis directeur de cabinet de la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche de 2012 à 2014. Ses travaux sont consacrés à la sémiotique théorique, à la littérature, à l’image, et aux pratiques quotidiennes.

  • TRACES 9 par COLLECTIF Jean-Marc MOURA, L’exotisme, une notion aux significations voyageuses Michel LEMOINE, Fragments  « exotiques  » dans les fictions non exotiques Michel CARLY, Un locataire à Charleroi ou l’Egypte noire des terrils Jacques LECARME, Les lointains: colonies et banlieues Paul MERCIER, Sonia, Nejla, Nouchi, Lelia et les autres Léon-François HOFFMANN, Georges Simenon et La Prêtresse des Vaudoux Pierre DELIGNY,  « Un exotisme qui vient du froid » Bernard ALAVOINE, Le bateau, lieu exotique privilégié ? Pierre PETIT, Vu des antipodes: versions africaines de l’exotisme Pierre HALEN, Propositions sur l’exotisme, avec une esquisse de Simenon en écrivain colonial Danlèle LATIN, Réflexions sur Simenon et l’exotisme : Le Coup de lune sur fond de discours historique Abdelouahed MABROUR, La récurrence lexicale dans Le Coup de lune : reprises et répétitions Jean-Louis DUMORTIER, Anticolonialisme patent et racisme larvé. L’effet idéologique de L’Heure du nègre Benoît DENIS, L’Heure du nègre : l’Afrique recomposée de Simenon Lucille F. BECKER,  « L’exotisme n’existe pas » Salvatore CESARIO, Etre-en-état-de-roman – devenir-roman Freddy BONMARIAGE, Les photographies de Simenon et l’édition électronique
  • TRACES 16 par COLLECTIF

    Danièle LATIN, Du coup de plume au Coup de lune. Genèse africaine du  « roman de la destinée  » ou  « roman de l’homme  » de Georges Simenon Laurent FOURCAUT, Quartier nègre : le désir est  « nègre  » Emmanuelle RADAR, Le Coup de lune : un  « anticolonialisme  » féminin Jean-Louis DUMORTIER, Fantômes d’Afrique. Du Coup de lune au Blanc à lunettes Sylvère MBONDOBARI, La  « mission civilisatrice  » à travers des lunettes filtrantes. Notes sur le milieu colonial en Afrique centrale dans L’Heure du nègre et Le Coup de lune Abdelouahed MABROUR, Les textes africains de Simenon entre adhésion et disjonction Paul MERCIER, Images de l’aventure africaine et de la quête des origines dans quelques romans populaires de Simenon Danielle BAJOMEE, Contre-propagande colonialiste et clichés raciaux chez Simenon. Quand le discours photographique d’un reporter-écrivain dément ou nuance ce que dit sa plume Falilou NDIAYE, Simenon entre Conrad et Camus Janvier AMELA, La généalogie du « Noir nu ». Des premiers textes exotiques à Simenon et Senghor, 1935 André-Marie NTSOBE, La vision de la femme chez Simenon et Senghor Andrée-Marie DIAGNE, Les relations de genre dans le roman d’inspiration autobiographique : Pedigree et Une si longue lettre Joseph PARE, Variations des représentations identitaires. Regards croisés Daouda MAR, Confluences entre Simenon et l’Afrique dans le genre romanesque Boubacar DAOUDA DIALLO, Identité et différence chez Georges Simenon et les romanciers africains post-coloniaux Bacary SARR, Déviance et marginalité chez Abasse Ndione et Simenon. La Vie en spirale et La Nuit du carrefour François Bruno TRAORE, Georges Simenon, étonnant voyageur,  « voyeur  » et/ou figure atypique de l’errance colonialiste. Engagement testimonial, trahison ou transition littéraire ? Ieme VAN DER POEL, Georges Simenon parmi les critiques du chemin de fer Congo-Océan (1921-1934) Benoît DENIS, Simenon et les obsessions de l’écrivain voyageur. Afrique, URSS, Amérique Jacques DUBOIS, L’homme nu : grandeur et misère

  • TRACES 1 par COLLECTIF

    Jean-Marie KLINKENBERG, À l’origine des études simenoniennes à Liège : Maurice Piron René ANDRIANNE, Pour une biographie de Simenon Claude MENGUY et Pierre DELIGNY, Les vrais débuts du commissaire Maigret Marie-Claire DESMETTE, Tristan Bernard : une source de Georges Simenon ? Michel LEMOINE, Maigret en gestation dans les romans populaires Jean FABRE, Nécessité de Maigret Jean-Baptiste BARONIAN, Simenon, conteur et nouvelliste Pol P. GOSSIAUX, L’Afrique nue de Simenon Jean BESSIERE, Le fictif simenonien Claudine GOTHOT-MERSCH, Genèse des romans de Simenon : le problème des titres Marie-Hélène ANDRE, Le thème de la lumière et son évolution chez Georges Simenon Paul DELBOUILLE, Notes pour une étude du récit de paroles H. VELDMAN, Des « Maigret » aux romans non-cycliques : continuité de structure, discontinuité de forme M. BEDNER, Du genre policier au roman psychologique

  • Art, écriture et modernité au féminin par Mary Ann CAWS & Anne REYNES-DELOBEL

    Cet ouvrage présente neuf artistes et écrivaines modernistes, connues ou moins connues, dans leur attitude de modernité : Judith Gautier, Dorothy Bussy, Suzanne Valadon, Emily Carr, Paula Modersohn-Becker, Dora Carrington, Isadora Duncan, Claude Cahun et Kay Boyle. Ces créatrices sont ici envisagées dans leur mode d'être historique, ce qui revient de fait à les détacher d’une pensée dualiste de l’altérité pour les resituer dans leur rapport de collaboration avec la réalité et l’actualité de leur temps. Or l’un des « lieux » où leur travail de création déploie sa dimension interactive et mobile est, quelque peu paradoxalement peut-être, la relation à l’écriture de soi, à divers degrés de l’intime. Pour toutes, en effet, ce mode d’écriture s’avère un médium décisif dans l’acte d’élaboration de soi-même et du présent à partir des virtualités et des potentialités du présent. Un large choix d’extraits de lettres, journaux ou autres écrits autobiographiques, pour la plupart inédits ou proposés dans de nouvelles traductions, permet d’approcher au plus près ce processus qui participe d’une recherche sans concession et requiert une faculté à se mouvoir de manière labile entre regard de l’autre et perception de soi. Plus proche de l’expérimentation que de l’expérience, l’écriture s’appréhende en premier lieu comme la recherche d’une vérité dont le texte ou le tableau (ou la photographie, ou la danse) ne sont que des incarnations toujours en devenir. Dans la perspective choisie par cet ouvrage, elle est aussi le moteur privilégié d’une exploration à la fois transnationale et plurielle d’un imaginaire du modernisme et de la modernité au féminin.

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