• De Gengis Khan à Œdipe sur la route Coralie CABU

    Au fil des années, la figure du sage a pris une importance essentielle au sein de l’imaginaire entourant l’écrivain belge Henry Bauchau (1913-2012), à tel point que cette construction posturale, mobilisée par l’auteur et reconduite tant par ses critiques que par la presse, a fini par faire l’objet d’une projection sur l’ensemble de son parcours et de son œuvre.

    Interrogeant d’abord les nombreuses tentatives d’engagement (politique, social ou encore militaire) de Bauchau, ce livre propose un retour critique sur la trajectoire de l’écrivain, mettant en évidence une série d’obsessions qui dénotent avec l’image du sage et donnent à voir des contradictions que celle-ci ne laissait pas soupçonner. Ainsi, dépassant la posture de sage et l’effet de lissage des aspérités que celle-ci a eu sur la lecture de son parcours et de son œuvre, l’examen d’une partie ciblée des publications en prose de l’auteur d’Œdipe sur la route à la lumière de ce constat vise à leur restituer leur complexité originelle ainsi qu’à interroger les enjeux de l’adoption par ce dernier d’une posture de sage et ce sur quoi celle-ci repose. Guidé par la volonté de s’éloigner de l’approche très univoque de l’œuvre généralement proposée et de tenir compte des tâtonnements et retours en arrière dont relève tout cheminement personnel, le présent ouvrage s’enrichit des théories de l’agentivité et de la sociologie afin de mieux rendre compte de la façon dont s’est (re)construit Henry Bauchau.

    Coralie Cabu est doctorante à l’université de Namur où elle travaille sous la direction de David Vrydaghs. Elle est membre du Namur Institute of Language, Text and Transmediality (NaLTT) et de la revue COnTEXTES.  
  • Conceptualiser la nouvelle Asie par Pierre CHABAL

    Les régions modernes comme « sens » donné à un espace ; comme rupture historique et usage stratégique de la contiguïté, transformant les voisins en partenaires durables. Par ce postulat et un usage raisonné de la théorisation des relations internationales, ce livre explore les sentiers du réalisme classique, de sa remise en cause, du transnationalisme, du néo-réalisme structurel, du désordre international et du nouvel ordre international, posant qu’ils n’expliquent pas tout le phénomène de la nouvelle Asie, laquelle est en train de glisser depuis un xxe siècle global (décolonisations, guerres mondiales) vers un xxie siècle pan-régional (multi-structuré par des régions). Il se tourne vers les analyses de l’après-guerre froide comme paradigme (non comme seul contexte) pour comprendre la concomitance entre le « fait régional » et la coopération sino-postsoviétique comme « juxta-souverainisation » de néo-partenaires. Il explore la concomitance entre le contexte comme moment et la région comme rupture : le contexte ne crée pas la région, il la rend possible en révélant la nécessité pour les voisins d’inventer un mode d’interaction jusque-là inexistant dans l’histoire. Le régionalisme néo-européen et le « coopérationnisme » néo-asiatique sont les effets d’un même contexte, l’après-guerre (mondiale, froide), qu’ils utilisent pour forger une rupture nécessaire. Cet après-guerre est l’absence d’un autre choix que la rupture historique. La démarche comparatiste est synchronique (Europe à partir des années 1950 ; Asie à partir des années 1990). La nouvelle Asie, celle de la coopération de Shanghai, est une région moderne, une région comme les autres, constituée, assumée, durable et concurrente.

    Ancien élève de l’IEP de Grenoble (Doctorat en Science politique) et de l’IUE à Florence, titulaire de l’Habilitation à Diriger des Recherches en Science politique (IEP de Paris), Pierre CHABAL enseigne à l’université du Havre (laboratoire LexFEIM) et sur le campus Europe-Asie de l’IEP. Professeur invité d’universités au Kazakhstan (al-Farabi KazNU et S. Amanzholov EKSU), en Mongolie (NUM), en Ouzbékistan (UMED et TSUE), au Kirghizstan (AUCA), en Chine (Xi’an et Xiamen), en Corée (Inha), en Turquie (Marmara et Yeditepe), au Japon (Keio), en Roumanie (« Dunarea de Jos »), en Angleterre (Southampton), aux Etats-Unis (Syracuse) et en Malaisie (UUM), il a dirigé Concurrences Interrégionales Europe-Asie au xxie siècle (2015) et L’OCS et la construction de ‘la nouvelle Asie’ (2016) - Peter Lang. Il dirige deux réseaux : i/ dynamiques régionales Europe-Asie ; ii/ approches juridiques des régions (France, Kazakhstan, Corée), dont les dix colloques depuis 2012 ont livré une quinzaine de publications (France, Belgique, Roumanie, Mongolie, Kazakhstan).

  • par Daniel GIOVANNANGELI

    Ce livre rassemble des articles que l’auteur a consacrés à la phénoménologie. Avec plusieurs autres textes publiés dans ses livres précédents, ils dessinent les linéaments d’une archéologie de la phénoménologie française. Si la phénoménologie a pu bouleverser la philosophie au vingtième siècle, c’est qu’elle est avant tout une méthode. Aussi, loin de se figer en un ensemble de thèses, s’est-elle développée dans une pluralité de directions et a-t-elle retourné vers, et parfois contre elle-même, sa réflexion critique. Les pensées analysées en témoignent, la phénoménologie française est en dialogue ouvert avec les grands systèmes philosophiques, mais aussi avec d’autres disciplines, parmi lesquelles prévalent peut-être l’esthétique et l’anthropologie. Aussi l’auteur s’est-il toujours, ici comme ailleurs, interdit de la refermer sur elle-même. La réception de l’héritage phénoménologique a été particulièrement féconde en France, où dans la brèche ouverte par Levinas, se sont déployées des pensées majeures telles que celles de Sartre et de Merleau-Ponty. Les essais réunis dans ce livre se présentent comme autant de lectures qui dégagent quelques-uns des moments qui ont prolongé ces grandes pensées : de Ricoeur et Thao à Derrida, de Dufrenne à Lyotard, de Granel à Janicaud. L’ouvrage laisse apparaître que les entreprises les plus audacieusement critiques à l’égard de la phénoménologie restent elles-mêmes, à des degrés divers, solidaires de l’héritage qu’elles ont reçu en partage.

    Daniel GIOVANNANGELI a été, jusqu’en 2009, professeur ordinaire à l’Université de Liège, où il a enseigné l’histoire de la philosophie, la métaphysique et la philosophie des sciences sociales. Il est l’auteur de plusieurs livres dont, en 2010, Figures de la facticité. Réflexions phénoménologiques.

  • La singularité de Pierre Klosswoski Laurence SYLVAIN

    En se penchant sur l'œuvre de Pierre Klossowski, ce livre articule une réflexion autour du phénomène littéraire et de la figuration. L'œuvre de Pierre Klossowski exemplifie de façon à la fois concrète et abstraite une économie du littéraire comme rencontre. Rencontre entre l’esprit et la matérialité, entre les traces matérielles et la pensée.

    S’intéressant non pas à ce que les productions de Klossowski représentent ou figurent, mais plutôt à la façon dont celles-ci représentent, produisent, déploient et mettent en scène des figures, cette étude examine la façon dont le littéraire échappe aux catégorisations disciplinaires et langagières, de par un caractère fortuit propre aux rencontres qu’il génère. Rencontres aléatoires entre l’esprit et le monde, entre l’esprit et la matière, tels les atomes d’Épicure et la pluie d’Althusser dont les particules se heurtent accidentellement, hasardeusement.

    Ce hasard des rencontres est alors considéré comme le premier mouvement de la pensée, comme ce qui enclenche la représentation et la figuration, développant une chaîne non-nécessaire qui alimente pourtant sans cesse l’acte de l’esprit lisant le monde et cherchant à s’y inscrire. Si l’œuvre de Klossowski est exemplaire de cette économie littéraire, c’est aussi parce qu’elle met en scène ce rejet radical de toutes catégorisations, non seulement dans ses abstractions, mais dans sa matérialité même, traversant les genres et les médias, de l’écriture au dessin, en passant par le cinéma et la traduction.

    Laurence SYLVAIN est titulaire d’un doctorat en Théorie et épistémologie de la littérature de l’université de Montréal. Elle est l’auteur de Pierre Klossowski. Expériences sensibles et suprasensibles à travers Le Bain de Diane (L’Harmattan). Elle s’intéresse principalement à la pensée française contemporaine de façon transdisciplinaire.

  • Entre logique et ontologie par Arnaud DEWALQUE, Bruno LECLERCQ, Denis SERON (éds)

    Renouant, par-delà Kant, avec le projet aristotélicien d’une théorie des catégories, la philosophie contemporaine a largement contribué à renouveler le problème de l’articulation entre ’analyse du monde et celle du langage, entre les catégories ontologiques (substance, propriété, état de choses, etc.) et les catégories logiques (sujet, prédicat, proposition, etc.). Les catégories héritées de la tradition sont-elles d’abord des catégories ontologiques ou des catégories logiques ? Quel lien unit les unes aux autres ? Et dans quelle mesure sont-elles contaminées, les unes comme les autres, par les catégories grammaticales qui dénotent les parties du discours (substantif, adjectif, verbe, etc.) ? Enfin, comment et à quelles conditions l’analyse syntaxique, qui rend compte de la construction d’expressions bien formées, peut-elle être complétée par une analyse sémantique, qui rend compte de leur caractère sensé ?

    Les études rassemblées dans ce volume portent sur toutes ces questions. Repartant de l’ambivalence des catégories d’Aristote et de la lecture qu’en propose Franz Brentano, elles jettent une lumière nouvelle sur certains aspects essentiels de la réappropriation du problème des catégories de Bolzano à Lesniewski, en passant, centralement, par la phénoménologie husserlienne.

    Arnaud DEWALQUE, ancien chargé de recherches du FNRS, enseigne l’histoire de la philosophie contemporaine à l’Université de Liège.

    Bruno LECLERCQ est titulaire d’une maîtrise en Philosophie de l’esprit de l’Université de Hull et docteur en Philosophie de l’Université de Liège, où il enseigne la logique et la philosophie analytique.

    Denis SERON est chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège. Il est l’auteur de nombreux travaux consacrés à la philosophie contemporaine.

    Table des matières :

    A. Stevens, L’articulation du logique et de l’ontologique dans les catégories d’Aristote I. Tănăsescu, L’être copule dans la dissertation de Brentano : Aspects catégoriaux et aspects véritatifs G. Fréchette, De la proposition à l’état de choses : Husserl lecteur de Bolzano D. Seron, La corrélation logico-ontologique dans la phénoménologie transcendantale de Husserl W. Miskiewicz, L'inflexion ontologique des analyses husserliennes des contenus dépendants L. Rizzoli, Forme et matériau de la pensée dans la conception husserlienne du catégorial A. Dewalque, L’autonomie des catégories syntaxiques (Husserl, Heidegger, Pfänder) B. Leclercq, Catégories sémantiques et catégories syntaxiques : Relecture critique de la quatrième Recherche logique husserlienne du point de vue de la philosophie analytique T. Rapaille, Ni husserlienne, ni russellienne : La théorie des catégories sémantiques de Leśniewski

  • Par FURNELLE, Vincent

    Les lieux parlent. Ils disent une manière de vivre et traduisent une mentalité. Comme en entrant chez quelqu’un, nous entrons dans son monde, de même en visitant une ville, nous nous imprégnons d’un certain art de vivre et en découvrant un paysage, nous pressentons toute une culture. Chaque lieu exhale son propre imaginaire. Toujours et partout, la vie épouse les lieux. Aujourd’hui, nos lieux de vie en disent long de notre époque, de nous-mêmes. Nos paysages portent la marque de la mondialisation. À côté de chez nous, elle se traduit dans des lieux très contrastés, porteurs d’états d’esprit très divergents. Ces différents paysages ont la particularité de se retrouver parfois côte à côte, parfois aussi de s’emmêler. Cet essai propose trente-six lectures de paysages contemporains mis en miroir. En contrepoint, ces variations cherchent à dévoiler l’imaginaire de chacun de ces lieux et à éclaircir les possibilités d’avenir qui s’y esquissent. En s’efforçant de lire les lieux que notre société engendre, ce livre interroge son devenir, ses devenirs multiples et contradictoires.

    A propos de l'auteur

    Depuis 1998, Vincent FURNELLE enseigne la philosophie du paysage à Gembloux. Sa pensée, attentive aux multiples enjeux éthiques sous-jacents à l’évolution de nos paysages, reste proche de l’expérience sensible. Il aspire à la clarté sans renoncer à la complexité.

     
  • Métaphysique et pensée musicale à l’âge baroque par Arthur DONY

    La musique occupe une place singulière au sein de la philosophie de G.W. Leibniz (1646-1716). Si les développements que ce dernier y consacre sont peu nombreux et dispersés à travers son œuvre, ils n’en dessinent pas moins les contours d’une philosophie de la musique aussi pénétrante que méconnue. Celle-ci apparait tout à la fois comme l’expression et le modèle privilégié de sa métaphysique générale, dont la portée esthétique reste largement à explorer.

    Une œuvre en particulier, cependant, semble avoir déjà donné corps à cette esthétique musicale. Cette œuvre est celle de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), dont l’écriture contrapuntique manifeste plus que toute autre une parenté structurelle avec la philosophie de Leibniz. À scruter l’architecture complexe de ses compositions, on peut y déceler comme un miroir de l'univers leibnizien, une expression sensible des principes mêmes de l’harmonie universelle. Au vu du contexte intellectuel dans lequel évoluait J.-S. Bach, cette parenté n’est du reste pas sans fondement historique. Il n’est ici que de mentionner l’implication du Cantor dans la société philosophique dirigée par Lorenz Mizler (1711-1778), élève de Wolff et héritier de Leibniz, à laquelle il dédia plusieurs de ses œuvres les plus hautement formelles, dont la dernière, inachevée, devait être L’Art de la fugue.

    À travers l’étude de la conception leibnizienne de la musique, envisagée dans son rapport à la pensée musicale de J.-S. Bach, cet ouvrage explore les relations entre métaphysique et musique à la lumière du concept d’harmonie comme « unité dans la diversité ». Par le biais d’une enquête comparative, de nature à la fois structurelle et historique, il a pour ambition de montrer comment les concepts de Leibniz peuvent éclairer de façon inédite la musique de J.-S. Bach, et comment celle-ci permet, en retour, de mettre sous un jour nouveau la doctrine leibnizienne de l’harmonie — laquelle trouve en Bach une postérité insoupçonnée.

    Arthur DONY est doctorant en philosophie à l’Université de Liège. Il a publié plusieurs articles sur la métaphysique de Leibniz ainsi que sur la philosophie contemporaine. Dans le cadre de ses recherches sur la métaphysique des relations, il a été Recognised Student à la Faculté de Philosophie de l’Université d’Oxford. Il est également organiste.

  • Gestion des flux migratoires en régime néolibéral

    par Denis PIERET

    Depuis la fin de la guerre froide, le nombre de murs, barrières ou clôtures a été multiplié par cinq ; mis bout à bout, ils permettraient de parcourir les trois quarts du périmètre équatorial de la Terre. De nouveaux murs ne cessent d’être construits, y compris en Europe. Pourtant, bien des études s’accordent à répéter l’inutilité de ces renforcements au regard des objectifs annoncés de « sécurisation » de la frontière. La résurgence du schème traditionnel de la frontière n’est-elle qu’un effet de surface, une réaction spectaculaire autant que vaine, le dernier sursaut d’une souveraineté à l’agonie ? Comment penser l’apparent paradoxe entre, d’une part, une incitation permanente et généralisée à la mobilité, une tendance à l’ouverture des frontières et, d’autre part, la militarisation des frontières et les mesures de lutte contre l’immigration clandestine ?

    En se démarquant de la dichotomie fondatrice du problème tel qu’il est généralement abordé (la souveraineté des États opposée aux droits des migrants, le sécuritaire contre l’humanitaire), ce livre tente de dessiner la cohérence propre d’une « rationalité » frontalière qui s’élabore dans le cadre d’institutions de gestion des migrations mondialisées. Se tenant au plus près de pratiques et de discours hétérogènes et souvent conflictuels, il met en résonance les derniers travaux de Foucault portant sur le néolibéralisme avec un riche matériel juridique, sociologique et politique. Ces ressources permettent de saisir la complexité et les transformations de l’institution frontalière, soumise à la pression institutionnelle et intellectuelle d’une gouvernementalité managériale, sur un fond de mondialisation essentiellement inégalitaire.

    La mondialisation du marché du travail et le développement du néolibéralisme forment le cadre à l’intérieur duquel la frontière se dessine comme mode de régulation des flux et instrument de mise en mouvement différenciant. Au regard de cette matrice génératrice de mobilités inégalitaires, quelle est la généalogie, quelles sont les continuités et les discontinuités du « phénomène migratoire » ?

    Préface de Thomas Berns et postface d’Étienne Balibar.

    Denis PIERET, docteur en philosophie, a mené des recherches au sein de l’U.R. en Philosophie politique et philosophie critique des normes (Université de Liège). Il travaille actuellement à PhiloCité, association oeuvrant à la diffusion de la philosophie dans l’espace public.

  • Contribution à l’histoire politique de la Principauté de Liège (1744–1755) par Daniel JOZIC Présentation du volume

    Avec l’élection de Jean-Théodore, duc de Bavière, frère de l’empereur Charles VII, au siège épiscopal de Liège, la principauté va malgré elle se trouver entraînée dans le tourbillon désastreux de la guerre de Succession d’Autriche. Au cours de cette période, elle verra à diverses reprises sa neutralité bafouée, son territoire occupé, sa population molestée ; elle sera par deux fois le théâtre d’affrontements sanglants, à Rocourt et à Laeffelt. Elle connaîtra également les affres de nombreux quartiers d’hiver avec leur lot de misère, de violence et de souffrance, au point que les contemporains n’hésiteront pas à comparer cette époque à celle du sac de Liège par Charles le Téméraire. La paix retrouvée, les Liégeois vont s’efforcer de reconstruire leur patrie. Une de leur première préoccupation sera le recouvrement de dettes de guerre d’un montant pharaonique : 12 millions de livres. Leur second souci sera de rétablir avec leurs principaux voisins des relations harmonieuses. Mais sans succès. Dans le même temps, la capitale s’enflamme. Une poignée de « patriotes » va s’efforcer de délivrer le pays de l’oppression étrangère et de lui rendre son lustre d’antan. Mais en vain, tant est grande l’apathie du souverain et incommensurable l’égoïsme des privilégiés. En fin de compte Jean-Théodore de Bavière laissera de son règne l’image d’une principauté dominée par l’égocentrisme des nantis, étouffée par les Pays-Bas et vassalisée par la France.

    Notice de l'auteur

    Daniel JOZIC, docteur en Philosophie et Lettres (orientation Histoire) de l’Université de Liège, est actuellement collaborateur scientifique au Département des Sciences historiques de cette institution, Histoire du livre et des bibliothèques.

  • La lutte continue - Hommages à Marc JACQUEMAIN par BRUNO FRÈRE, SÉBASTIEN FONTAINE et PATRICK ITALIANO (dir.)

    Ce livre rassemble des contributions inédites sur la révolution « Mai 68 ». On y retrouve des historiens, philosophes, sociologues ou politologues spécialistes de longue date de l’événement qui écrivent cette fois avec un demi-siècle de recul. Le monde dans lequel nous vivons, constatent-ils, a depuis radicalement changé. Certains thèmes, chers aux soixante-huitards, font aujourd’hui partie du lexique classique du cadre moderne, à l’aise dans la mondialisation (la créativité, l’innovation, la réalisation de soi, l’anticonformisme etc.). Mais d’autres thèmes s’avèrent difficilement digérables par le capitalisme et réémergent dans les expériences très contemporaines qu’évoquent nos auteurs : Zones d’autonomie à défendre, Gilets Jaunes, nouvelles luttes féministes (phénomène me-too, etc.). Ainsi en est-il par exemple de la critique de l’exploitation des ressources (qu’elles soient « humaines » ou naturelles) et de la course à la croissance. Les crises récentes (comme celle de 2008) ont aussi stimulé la plume de certains contributeurs, là où d’autres encore se sont penchés sur les inflexions progressistes que les mouvements sociaux inspirés de « l’esprit 68 » ont permis dans le droit (des femmes, des minorités sexuelles ou raciales, etc.). En un mot comme en cent, cet ouvrage scrute les traces encore vives de Mai 68. Mais il le fait sans pour autant ignorer que bien des dimensions de la contestation soixante huitarde servent aujourd’hui la libéralisation sauvage de tous les marchés, l’affaiblissement de l’état « social » et la soumission de toutes choses au marketing (l’art, les loisirs, la culture...). Son principal intérêt, outre qu’il ne verse ni dans l’angélisme ni dans la critique réactionnaire de « Mai 68 », est probablement de faire en permanence le lien entre l’événement et des phénomènes sociaux, politiques ou économiques récents tout à fait majeurs. Ce qu’aucun ouvrage sur ce thème n’a plus fait depuis longtemps. Or, indéniablement, Mai 68 est à inscrire dans l’histoire des grands événements démocratiques, aux côtés de la révolution de 1789, de la Commune de Paris ou encore des Printemps arabes, dont notre époque reste l’écho.

     

    Docteur en sociologie de l’EHESS, Bruno FRÈRE est Maître de recherches du FNRS en Belgique. Il enseigne la théorie sociale, la sociologie politique et les théories critiques à l’Université de Liège. Il a notamment publié Le Nouvel esprit Solidaire (Desclée de Brouwer, 2009), Le tournant de La théorie Critique (Desclée de Brouwer, 2015), Everyday Resistance: French Activism at the beginning of the 21st century (avec M. Jacquemain, Palgrave, 2019) et Repenser l’émancipation. Vers une théorie sociale de l’impureté (avec Jean-Louis Laville, à paraître). Sébastien FONTAINE est docteur en Sciences Politiques et Sociales. Il est chercheur à l’Université de Liège et il y enseigne les méthodologies quantitatives, l’informatique appliquée à l’analyse statistique et l’analyse statistique en Sciences Sociales. Il focalise ses recherches sur les méthodes de recueil de l’opinion des personnes difficiles à joindre. Patrick ITALIANO est chercheur senior en sociologie à l’Université de Liège. Ses domaines de recherche privilégiés sont le sans-abrisme, les identités sociales et la méthodologie d’enquête.

  • On Mechanically-Enhanced Reading par Anne-Sophie BORIES Gérald PURNELLE Hugues MARCHAL (eds)

    Scholars today are experimenting with a vast array of reading devices in order to explore texts anew, often blending, both on the technical and on the hermeneutical axes, traditional approaches and innovative computing tools, that collect textual features and detect trends not visible to a human eye as they exceed the span of our focus. Our understanding of poetry is not left untouched by the revolution that computational analysis is bringing to the humanities. Because of its intrinsic link to verse, poetry has been a very early object of statistical studies. Any careful examination of metres, rhymes, or caesuras is bound to generate large datasets, calling for the borrowing of methods from the exact sciences. Indeed, attempts at a mathematical evaluation of poetic styles largely predate the use of computers, and the methodological turn towards the use of new technologies has been generally well-received within the academic community. Still, is the mechanically enhanced, “nonhuman” reading of poems fruitful, or even legitimate? Must the literary scholar, whose object is a fundamentally “human” material, meet the burden of proof and possibly cast away intuitions? Conversely, can calculations account for the subtlety of our poetic experience? Is poeticity, in other words, to be found in the measurable sum of artfully assembled processes, or does it escape all normalisation efforts? Stemming from the group Plotting Poetry, a community of scholars of different language areas, working on different time periods and poetical genres, who have come together to share their findings and methods, this volume presents a rich sample of research endeavours in the field. It illustrates how a mechanically-enhanced reading can be put to the test, serve to pursue traditional hermeneutical questions, challenge certain assumptions about forms, reveal unsuspected thematic patterns, feed the approach of the literary historian, or open up new, unthought-of paths for our questionings. It is aimed both at specialists of either poetry or digital humanities, and at a broader readership curious to learn about computational approaches to poetry studies.

    Anne-Sophie BORIES is a group leader in French literature at the University of Basel and founder of the group Plotting Poetry.

    Gérald PURNELLE is professor at the University of Liège, where he teaches French-language poetry, applied statistics, metrics and the history of poetic forms.

    Hugues MARCHAL is professor of modern French and general literature at the University of Basel and honorary member of the Institut universitaire de France.

  • Histoire naturelle du martin-pêcheur d'Europe     par Roland LIBOIS

    Le martin-pêcheur, un des oiseaux européens les plus "exotiques" par ses couleurs, a toujours suscité l'émerveillement de ceux qui parviennent à l'observer. Prédateur de menu fretin, il a besoin, pour boucler son cycle de vie, de milieux aquatiques riches en poissons et surtout de berges meubles au profil vertical ou légèrement concave où il peut creuser le terrier dans lequel les œufs sont pondus. Jadis détruit par l'homme en raison des dégâts aux piscicultures dont il était accusé, il est maintenant protégé par la loi, mais ses sites de nidification ne sont pas suffisamment respectés. Nombre de rivières sont gravement polluées, leurs berges reprofilées, rectifiées, enrochées, voire bétonnées : autant d'atteintes à la capacité d'accueil des milieux pour le roi-pêcheur. Le livre conte, en quelques chapitres, les éléments scientifiques pour comprendre la vie du martin-pêcheur. Après les présentations de rigueur (étymologie, histoire ancienne, classification zoologique, morphologie), on plonge dans la vie intime de l'oiseau : cycle de reproduction, perspective écologique, mais aussi éthologie. La démographie (naissance et décès) joue un rôle crucial pour comprendre les fluctuations des effectifs, qui dépendent étroitement de la mortalité hivernale et de la production de jeunes. La plasticité comportementale est révélée par des cas particuliers, notamment au moyen de la génétique moléculaire. Finalement, déplacements et migration, régime alimentaire, système social ou encore prédateurs sont autant de thèmes abordés dans cet ouvrage.

    Roland LIBOIS, naturaliste dans l'âme, est avant tout un spécialiste des mammifères auxquels il a consacré presque toute sa carrière de chercheur puis d'enseignant à l'Université de Liège (Belgique) où il dirige maintenant une équipe de recherches en écologie et zoogéographie. Il est l'auteur d'une monographie sur la fouine et d'un ouvrage sur les mammifères menacés en Belgique, ainsi que d'une centaine de publications scientifiques spécialisées. Elles concernent surtout les rongeurs et les insectivores, mais aussi la loutre et, bien entendu, le martin-pêcheur, dont il a suivi les populations en Belgique de très nombreuses années.

  • Bâtir (enfin) un monde commun par JACQUES TÉNIER

    Une planète de bientôt dix milliards d’habitants unifiée par les sciences et les techniques, par l’argent et le commerce, exposée aux mêmes périls, est dépourvue d’organisation politique et sociale. Les êtres humains sont renvoyés à une relation, démocratique ou non, avec leur pays de rattachement. L’enfermement des nations et le déchaînement du capitalisme font bon ménage. En paient le prix fort les déshérités et les partisans du pluralisme et de la justice. L’effondrement de la biodiversité, l’ampleur des déséquilibres, le creusement des inégalités, tout plaide pour inventer des organisations aptes à dégager le commun du particulier et à en répondre de façon concertée : la paix, les droits, l’eau, le climat, les forêts, les conditions d’une vie digne, un accès à des infrastructures de base, des acteurs financiers et numériques placés sous un contrôle démocratique. Faisons-nous bâtisseurs d’un monde conscient de la solidarité de ses membres et de la communauté de leur avenir : encourageons les coopérations entre les peuples, faisons contribuer les grands groupes au financement des besoins collectifs, réévaluons les marchés locaux et régionaux, revalorisons l’usage commun des choses par rapport à leur propriété, garantissons aux citoyens, journalistes, syndicats, associations, les moyens d’une expression continue, ouvrons cultures et langues sur celles du voisin. Nous déjouerons les catastrophes annoncées, nous bâtirons sur une Terre à l’évidence unique et fragile, un monde commun, le nôtre et celui des autres.

    Jacques Ténier est magistrat, chargé de cours à l’université Rennes II et à l’Institut d’études politiques de Rennes. Il a donné des conférences sur le rapprochement des peuples et les coopérations entre pays voisins en Amérique du Sud, en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud. Professeur invité par les universités du Guangxi, Nanning, Chine, 2016 et de Liège, Belgique, 2017. Il participe à des actions de solidarité au Burkina Faso et en Haïti. Il est l’auteur de Intégrations régionales et mondialisation, La Documentation française 2003 et de Faire la paix dans les régions du monde, L’Harmattan, 2008, édition espagnole, Lluvia editores, Lima, 2021.

  • Approches multidisciplinaires par François DEBRAS et Jérôme NOSSENT (dir.)

    Sur une pièce d’identité, nous retrouvons notre nom, prénom, date de naissance, sexe, photographie, signature ainsi que différents éléments reconnus par une administration permettant de nous définir et de nous distinguer. « Mon identité » me rend unique, elle signifie que personne ne m’est identique. D’un point de vue plus théorique, l’identité est une notion complexe à définir, fondamentalement virtuelle et plurielle, dont seuls les effets sont tangibles : guerres, révolutions, naissance d’une nation, luttes en faveur de l’élargissement des droits, politiques migratoires,... Les identités n’en demeurent pas moins réelles. Elles se créent, évoluent et conditionnent les comportements, les opinions et les valeurs aux niveaux individuel et collectif. Si l’identité est un élément central de socialisation et de construction de l’individu ou de la collectivité, elle est également vectrice de division. Tout processus de définition entraine le rejet de ce qu’il ne recouvre pas. À l’extrême, une « identité négative » se définit « contre » les autres identités en insistant sur la différence, la frontière et le rejet. L’identité est alors un moteur de conflits et d’édification de clivages, de ségrégations et de discriminations. L’ambition du présent ouvrage est d’expliquer certains de ces phénomènes au travers de l’analyse de cas d’études spécifiques. L’approche multidisciplinaire (la science politique, le droit, la sociologie, la psychologie et l’histoire) offre une meilleure compréhension de l’«identité».

    François DEBRAS est maître de conférences et assistant-doctorant au Centre d’études Démocratie de la Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie de l’Université de Liège. Il est détenteur d’un Bachelier en Communication et information de la Haute école de la Province de Liège ainsi que d’un Master en Sciences politiques orientation générale, à finalité spécialisée en Relations Internationales à l’Université de Liège. Ses recherches portent principalement sur l’analyse du discours des partis populistes et d’extrême droite européens. Jérôme NOSSENT est assistant-doctorant en science politique au sein du Département de science politique de la Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie de l’Université de Liège. Il est détenteur d’un Master en Science politique à finalité spécialisée en administrations publiques de l’Université de Liège (2014). Il est rattaché au pôle « Mémoire » du Centre d’études Démocratie et à l’Institut de la décision publique de l’Université de Liège. Ses recherches explorent les usages politiques du passé dans les sociétés contemporaines, particulièrement en ce qui concerne les légiférations de reconnaissance de faits génocidaires et de répression de la négation.

  • Poésie contemporaine et forme poétique par David CAPLAN

    Ce livre s’intéresse moins aux mouvements poétiques qu’au mouvement des formes poétiques. Plutôt que de s’acharner à promouvoir ou à rejeter certaines écoles, il étudie les formes que les poètes adoptent ou négligent. Ces choix sont révélateurs de leurs ambitions et de leurs limites, des possibilités neuves qu’ils découvrent et des traditions qu’ils trouvent impossibles à assumer. Cette étude se concentre sur cinq formes, cinq points sur une carte pour dessiner les contours particuliers de la poésie métrique et de la culture poétique contemporaines : la sextine, le ghazal, le sonnet amoureux, le distique héroïque et la ballade. En soulignant ce que des pratiques soi-disant antagonistes — prosodie et « théorie », poèmes « traditionnels » et « expérimentaux » — ont à se dire, Questions de possibilité éloigne le débat des oppositions binaires qui obèrent trop souvent les débats sur la poésie américaine contemporaine. Les poèmes envisagés ici s’ouvrent à des influences imprévues. Pour cette raison, cette étude accorde une attention renouvelée à ce que les auteurs disent et à ce que leurs formes poétiques révèlent, soucieux de ne pas perdre de vue que les formes qu’ils utilisent contreviennent parfois à leurs assertions partisanes, leurs usages politiques et esthétiques variant en fonction des contextes et des exigences. La prosodie après « les guerres de poésie » réclame un modèle moins agonique, plus nuancé de la création littéraire, un modèle capable de montrer comment les écrivains utilisent même les idées auxquelles ils s’opposent. Les bons poètes sont opportunistes. Ils boivent à diverses sources. Leur goût du déplacement frustre ceux qui cherchent à dessiner des généalogies simplistes. Questions de possibilité propose un vocabulaire critique flexible susceptible d’éclairer la poésie la plus intéressante de notre époque au lieu de l’ignorer. Il s’agit avant tout de parler des « contemporains » qui se « partagent la langue » et non des partisans qui déclarent des « guerres ».

    David CAPLAN est l’auteur de quatre ouvrages de critique littéraire consacrés principalement à la poésie contemporaine. Il est titulaire de la Charles M. Weis Chair in English à l’Université Wesleyenne de l’Ohio. Parmi d’autres distinctions, il a reçu le prix Emily Clark Balch pour son oeuvre poétique.
  • Entre dynamiques internes et projections mondiales

    par Sebastian SANTANDER

    Depuis les années 1950, le monde a fait face à plusieurs vagues de régionalismes. De tous types. Cependant c'est dans le contexte de la fin de la guerre-froide et de l'accélération de la mondialisation que le régionalisme supranational devient un phénomène notable à l'échelle mondiale : aucun continent  n’est épargné. Doté de stratégies collectives, investi par des acteurs publics et privés, le régionalisme, complexe et  multiple, ne se développe pas de manière uniforme. Il peut n’être qu’un simple espace d’action ou s’affirmer comme un véritable acteur de la scène internationale. Dans cet ouvrage Sebastian Santander se réfère aux régions qui constituent une dimension médiane entre l’échelon étatique et le système mondial.

    A propos de l'auteur :

    Sebastian SANTANDER est chargé de cours au département de Science politique de la Faculté de Droit et de Science politique de l’Université de Liège (ULg). Il enseigne les organisations régionales. Il a été professeur invité à l'Université libre de Bruxelles en 2010 et 2011. Il est actuellement visiting scholar à la Faculty of Arts and Social Science de l'Université de Maastricht et collaborateur scientifique à l’Institut d’Études Européennes (IEE) de l’ULB d'où il tire sa thèse de doctorat. Il est également membre associé au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et au Monash European and EU Center (MEEUC) de l’Université de Monash à Melbourne. Ses principaux thèmes de recherche sont le régionalisme, l’interrégionalisme, les puissances émergentes, l’Union européenne comme acteur international et l’évolution politique de l’Amérique latine. Il est auteur de plusieurs articles et ouvrages dont Le régionalisme sud-américain, l’Union européenne et les États-Unis (éditions de l’université de Bruxelles, Bruxelles, 2008), L’essor de nouvelles puissances : vers un système multipolaire ? (coord., Ellipses, Paris, 2009), Les puissances émergentes: un défi pour l'Europe? (coord., Ellipses, Paris, 2012).

  • Perspectives historiques et sociales par William ALDER

    Le commissaire Maigret de Georges Simenon est souvent associé dans l’imagination populaire avec la ville de Paris. Cependant, des 75 romans et 28 contes et nouvelles de la série Maigret presque le tiers des enquêtes se déroulent en-dehors de la capitale et la Normandie occupe une position privilégiée parmi ces toiles de fond non-parisiennes. Bien qu’il n’ait jamais vécu en Normandie, la région a joué un rôle important dans le développement personnel et littéraire de Simenon et le commissaire Maigret fait ses débuts professionnels dans un des récits normands de l’auteur. Dans ce livre, Bill Alder considère les écrits normands de Simenon par rapport à leur réalité contemporaine pour faire sortir leur sens au niveau du contexte historique et social dans lequel, par lequel et pour lequel ils ont été produits. Les récits normands, Maigret et non-Maigret tous confondus, sont présentés, discutés et mis en relation avec le reste de l’oeuvre simenonienne afin d’arriver à des conclusions d’ordre général sur leur importance dans la littérature du vingtième siècle.

    William ALDER est né à Huddersfield, Angleterre, en 1958. Professeur associé à l’Open University (Royaume-Uni), Bill Alder a publié Maigret, Simenon and France (2013) qui a été nommé pour un Prix Edgar des Mystery Writers of America, ainsi que de nombreux articles en français sur Simenon et son commissaire Maigret.

  • Ensayos críticos sobre la obra de Guadalupe Nettel Nicolas Licata, Yanna Hadatty Mora, Kristine Vanden Berghe (eds.)

    Cuerpos y comportamientos al margen de las normas, relaciones humanas insólitas, animales extrañamente parecidos a nosotros, cosmopolitismo, apertura hacia el otro, son algunas de las marcas diferenciales de la obra de Guadalupe Nettel (Ciudad de México 1973), cuyo centro lo constituyen las excentricidades. ¿Pero puede transgredirse una y otra vez la tradición sin generar una nueva, dentro de la lógica de la “tradición de la ruptura” de Octavio Paz, uno de sus escritores predilectos? Esta pregunta no es sino uno de los hilos conductores de este libro colectivo.

    Nettel es una de las escritoras mexicanas e incluso hispanoamericanas más afamadas del momento. Traducida a dieciocho idiomas, no deja de acumular premios y distinciones (inter)nacionales. Con ocasión del trigésimo aniversario de Juegos de artificio (1993), su ópera prima, ocho investigadores e investigadoras provenientes de ambos lados del Atlántico proponen en diálogo un análisis crítico del conjunto de su obra, e inclusive, de su papel como gestora cultural. Los ensayos aquí reunidos abordan, entre otros temas, la evolución en su práctica del cuento, su particular estilo de combinar lo freak y lo abyecto, la rica dimensión intertextual de su narrativa, el móvil de los afectos en sus personajes, los lazos entre su discurso y el de Paz, su gestión en la dirección de la Revista de la Universidad, su representación de Francia y de los franceses, las traducciones de sus libros. Todo ello se complementa con una bibliografía de lo que ha escrito y se ha escrito sobre ella, así como con una larga entrevista concedida por la propia autora para este volumen. Tradición y transgresión se asume como una aproximación innovadora a una de las personalidades más notables de las letras mexicanas actuales, pero también como una invitación a proseguir los debates que su obra suscita.

    Nicolas LICATA es investigador posdoctoral en la Universidad Nacional Autónoma de México y colaborador científico en la Universidad de Lieja. Es especialista en literatura hispanoamericana, en particular argentina y mexicana, de los siglos XX y XXI.

    Yanna HADATTY MORA trabaja en el Instituto de Investigaciones Filológicas de la Universidad Nacional Autónoma de México. Sus intereses van de las vanguardias literarias a la literatura latinoamericana del siglo XXI.

    Kristine VANDEN BERGHE es catedrática en la Universidad de Lieja donde enseña letras hispanoamericanas. Se interesa especialmente por las relaciones entre literatura, historia y política en la prosa mexicana y colombiana.

  • TYPOI

    42,50

    Greek and Roman Coins Seen Through Their Images Noble Issuers, Humble Users? Proceedings of the International Conference Organized by the Belgian and French Schools at Athens, 26-28 September 2012

    par P.P. IOSSIF, Fr. DE CALLATAŸ, R. VEYMIERS (eds.)

    Since the 16th c. numerous studies have been consecrated to the images depicted on Greek and Roman coins. Most of them are concerned with the identification of numismatic types. In contrast, rare are those asking questions about the possible mechanisms preceding the choice of types by an authority and their reception(s) by different audiences. The present book brings together various approaches on visual culture from different fields (working on different areas, periods, or specializing in media other than coins) proposing an original methodological synthesis of what has been done or has still to be done in numismatic iconography. More precisely, this book explores the relation between “issuer” and “user” by addressing various points. Were numismatic types chosen and adapted for particular audiences? If so, then how is it that the iconography, bearing a religious character in most of the cases, does not correspond to those we imagine being the primary beneficiaries, i.e., soldiers and traders? What is the actual circulation of monetary images? What are the differences and similarities with respect to the images produced in other media of similar or distant sizes and qualities, gems and seals being similar, vases and sculptures being distant? To what extend did the issuers draw on media other than coinage for their iconographic ideas? Could users understand the “message” without the mediation of other media? In which way did numismatic imagery influence (or was it influenced by) the iconographic types and choices on other media? Which concepts and tools coming from different fields of research (anthropology for instance) are likely to help our understanding of the type-choice process? Are numismatic types over-commented by art historians (eager to use the term “propaganda”) and under-commented by economists (more imbued with pragmatism)? To what extent did the indispensable confidence of the users determine the use of images easily recognizable by them? Who decides the monetary iconography: the highest authorities or, as in the case of Republican Rome, junior aediles? Who’s responsible for the numismatic type: the coin engraver or the artist creating the original design? These are some of the questions addressed in this book and answered by leading specialists through new lenses and perspectives focusing on visual culture.

    Panagiotis IOSSIF is Deputy Director of the Belgian School of Archaeology at Athens and Professor of Ancient and Medieval Numismatics at Nijmegen. His research focuses on statistical and quantitative models of Hellenistic economies and the methodology of iconographical analyses on coins and other media.

    Member of several academies and professor in Paris (EPHE) and Brussels (ULB), François DE CALLATAŸ is head of department at the Royal Library of Belgium. A specialist of monetary history of the ancient Greek world, he has published more than 6,500 pages on various matters.

    Former member of the French School at Athens, Richard VEYMIERS currently serves as Marie Skłodowska-Curie Research Fellow at Leiden University. His scholarly interests focus on the functioning of visual cultures and their role within the processes of culture-contact, mobility and transference in the ancient societies.

  • Pratiques transnationales, dynamiques identitaires et diversité culturelle par Hassan BOUSETTA, Sonia GSIR, Marc JACQUEMAIN, Marco MARTINELLO, Marc PONCELET (dir.) A PROPOS DE L'OUVRAGE

    Les migrations font aujourd’hui partie du quotidien de toutes les grandes métropoles. Par les mouvements qu’elles impriment, elles rapprochent des territoires éloignés et finissent par former des espaces sociaux transnationaux connectant pays d’origine et de destination. Les villes post-migratoires sont à bien des égards des lieux de connexion et d’expérimentation. Elles sont le lieu où se tissent des liens complexes entre acteurs et territoires en apparence éloignés. Les pratiques sociales liées à la mobilité humaine s’inscrivent dans la ville, la modifient et façonnent les contours d’une globalisation par le bas. Cet ouvrage rassemble une série de contributions scientifiques originales qui visent à mieux comprendre comment les migrations internationales transforment tant les sociétés d’origine au Sud que les sociétés d’arrivée au Nord. Les différentes recherches présentées ici invitent à se prémunir contre une idée reçue : celle selon laquelle le contact interculturel que produisent la rencontre et la coexistence de populations migrantes et non-migrantes se jouerait uniformément sur le mode de la conflictualité et du rejet. À bien des égards, il se joue aussi sur le mode de la création et du partage, du rapprochement et de l’éloignement. C’est précisément l’une des originalités de cette publication que de considérer les migrants comme des acteurs inventifs et créatifs. En ouvrant une perspective large sur les migrations, le transnationalisme et les identités, l’ouvrage apporte un regard original et ouvre la voie à une meilleure compréhension de ce phénomène contemporain qu’est la construction d’une urbanité transnationale, mobile et diverse.

    A PROPOS DES AUTEURS

    Hassan BOUSETTA, chercheur qualifié FNRS, Centre d’études de l’ethnicité et des migrations, Faculté des Sciences Sociales, Université de Liège. Sonia Gsir, maître de conférences, Centre d’études de l’ethnicité et des migrations, Faculté des Sciences Sociales, Université de Liège.

    Marc JACQUEMAIN, directeur du CLEO, Centre d’étude de l’opinion publique, et directeur adjoint de la Faculté des Sciences Sociales, Université de Liège.

    Marco MARTINELLO, directeur de recherches FNRS, directeur du CEDEM, Centre d’études de l’ethnicité et des migrations, Faculté des Sciences Sociales, Université de Liège.

    Marc PONCELET, directeur de Pôle SuD, Pôle liégeois d’études sur les sociétés urbaines en développement, Faculté des Sciences Sociales, Université de Liège.

    Voir aussi sur le site Reflexions Les villes transnationales (Samuel Grumiau)

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