• Une illustration des interactions entre le droit fiscal et le droit des personnes morales Sabine GARROY Préface de Marc Bourgeois Postface de Nicolas Thirion Comment les revenus des entreprises sociales sont-ils traités par le droit fiscal belge ? Tel est l’objet principal du présent ouvrage. Les entreprises sociales ont ceci de particulier qu’elles se livrent à une activité économique tout en poursuivant une finalité sociale et en mettant en œuvre une gouvernance inclusive. À suivre certaines instances internationales (Union européenne et Organisation de coopération et de développement économiques), favorables au développement et à la pérennité de ces entreprises, ces dernières ne devraient pas être taxées comme les autres entreprises, dans la mesure où une telle charge fiscale pourrait, à long terme, menacer leur viabilité. Suivant ce postulat, pour favoriser l’expansion de l’entrepreneuriat social, le régime de fiscalisation des revenus devrait assurer à l’ensemble des entreprises sociales une charge fiscale moindre par comparaison avec celle pesant sur les autres entreprises. Il convient de vérifier si le système juridique belge est en adéquation avec ce postulat. Pour procéder à cette vérification, une démarche de type historique est privilégiée. Dans un premier temps, tourné vers le passé et le présent, une analyse généalogique tend à répondre à la question suivante : un cadre fiscal cohérent, valable pour toutes les entreprises sociales, et approprié, en tant qu’il aboutit systématiquement à une pression fiscale moindre sur les revenus de ces dernières, a-t-il été ou est-il, à l’heure actuelle, garanti en droit belge ? La réponse à cette question se révélant en fin de compte négative, il s’agit, dans un second temps, ouvert sur l’avenir, de répondre à une seconde question : puisqu’un cadre fiscal approprié et cohérent n’existe pas, pourrait-il être mis en place et, dans l’affirmative, selon quelles modalités ? Chemin faisant, ces questions, de prime abord circonscrites, en croisent d’autres, plus larges, en particulier celle des rapports qu’entretient le droit fiscal avec les autres branches du droit, notamment celle dédiée aux personnes morales. L’étude permet même d’affronter et de déconstruire l’un des mythes les plus enracinés de la culture juridique continentale : celui de la rationalité du législateur. Le sujet, apparemment technique, révèle ainsi le fonctionnement de quelques-uns des rouages les plus éprouvés de la machine juridique. Sabine GARROY est docteur en droit. Depuis 2021, elle est professeur de droit fiscal à l’université de Liège. Cet ouvrage est une version légèrement remaniée et mise à jour de sa thèse de doctorat.
  • Enquête sur les Initiatives Populaires de Solidarité Internationale par Gautier PIROTTE et Julie GODIN

    A propos du livre :

    Les Initiatives Populaires de Solidarité Internationale (IPSI) sont des projets d’aide internationale établis par de « simples citoyens », des collectifs non reconnus par les pouvoirs publics comme partenaires de la coopération au développement. Plus nombreuses que les ONG agréées par l’Etat belge, elles occupent rarement l’espace médiatique et leur rôle dans la coopération semble nettement moins valorisé. Dans le contexte actuel de l’aide internationale, marqué par une incitation permanente à l’efficacité et à la professionnalisation des opérateurs, que peuvent apporter ces initiatives créées et gérées par des « gens ordinaires » dont l’absence de reconnaissance institutionnelle a tôt fait de les cataloguer d’« amateurs » ?

    L’ouvrage propose ainsi une réflexion sur la pertinence de l’action solidaire du citoyen dans un champ qui se veut, sous le poids d’une course permanente à l’efficacité,  de plus en plus réservé à l’intervention d’acteurs dits « professionnels ».

    A propos des auteurs :

    Gautier PIROTTE est Professeur de Socio-anthropologie du développement à l’I.S.H.S.-ULg. Ses travaux portent sur les acteurs de la coopération internationale ainsi que sur les théories et organisations de la société civile.

    Julie GODIN est Aspirante F.R.S.-FNRS (Socio-Anthropologie du Développement, I.S.H.S.-ULg & Paris I Panthéon-Sorbonne. Ses travaux analysent les discours et pratiques des Initiatives Populaires de Solidarité Internationale dans l'espace Wallonie-Bruxelles et en région Nord-Pas de Calais.

    Lire l'article sur le site Reflexions :

    http://reflexions.ulg.ac.be/IPSI (version française) http://reflexions.ulg.ac.be/en/IPSI (version anglaise)

  • Over 400 plants, 1,000 photographs and 500 drawings

    par MALAISSE, François ; SCHAIJES, Michel et D'OUTRELIGNE, Claire

    The copper-cobalt outcrops of Upper Katanga and north-western Zambia host a particular flora which comprises an estimated 750 species of which more than 400 are treated in this copper-cobalt field guide.

    The aim of this book, resulting from several years of intensive field work and study, is to bring together the basic knowledges permitting an easy approach to the identification of a great number of the species to be encountered. More than 400 species are illustrated with color photographs and/or drawings together with comments concerning synonyms, habit, description, ecology and distribution.

    Plant species are listed and colour-coded according to classification: Cyanoprocaryota, lichenized Fungi, Anthocerophyta, Marchantiophyta and Bryophyta (red edge), Lycophyta and Monilophyta (green edge), Magnoliopsida (blue edge) and Liliopsida (yellow edge). An index allows easy location either according to genus and species.

    An account of the research on copper-cobalt ecosystems carried out during the last ten years in southeastern D.R. Congo is also presented.

    The editors have spent more than twenty years in the area concerned and have collected more than 8,500 voucher specimens, including eleven species new to science (holotypes).

  • par BIQUET-MATHIEU, Christine Master en Droit (à finalité spécialisée en Droit privé)
  • Dossier de documentation par BIQUET-MATHIEU, Christine et JOISTEN, Pierre Master en droit (Crédit hypothécaire) Master de spécialisation en Notariat (Crédit hypothécaire, aspects notariaux)
  • L’acte notarié de crédit hypothécaire par JOISTEN, Pierre BLOC 1 du grade de Master de spécialisation en Notariat 
  • Dirigé par Antoine Dechêne et Bruno Dupont Antoine Dechêne & Bruno Dupont, Crises singulières, crise plurielle. Un concept, son évolution et son potentiel pour les sciences humaines François Dubuisson, Valéry, Husserl, Arendt : consciences d’une crise intellectuelle Laurence Daubercies, Les French Studies américaines au tournant du XXIe siècle Enjeux et discours d’une crise identitaire Jéromine François, La Célestine au Mexique : de la crise identitaire à la crise historique Corentin Lahouste, Répondre à la crise par la crise. Scandale et débordement dans "Neung conscience fiction" de Marcel Moreau Sophie Collonval, L’emploi des langues à l’épreuve du contexte politico-économique belge. Étude linguistique au sein d’entreprises publiques nationales et régionales Boris Krywicki, Critique des critiques. La crise de la légitimité des journalistes spécialisés en cinéma face aux dispositifs proposés sur le web Janina Henkes, La maladie comme crise – La crise comme maladie. Réciprocités entre sujet et société Helena Cassol, Charlotte Martial & Steven Laureys, Les expériences de mort imminente
  • par DAGNELIE, Pierre ; PALM, Rudy et RONDEUX, Jacques

    Cet ouvrage est destiné aux propriétaires forestiers tant publics que privés, aux gestionnaires et aux exploitants forestiers de la Moyenne et de la Haute Belgique et des régions limitrophes (Allemagne, France et Grand-Duché de Luxembourg), ainsi qu'aux enseignants, aux experts, aux collaborateurs des institutions de recherche et aux étudiants. Il peut être utilisé à plusieurs fins : l'estimation du volume d'arbres abattus, ainsi que de leur valeur commerciale, l'étude de la croissance des arbres et des peuplements forestiers, et l'aide à la réalisation d'aménagements forestiers et d'expertises. Il comporte deux ensembles de tables et d'équations de cubage, l'un destiné à la détermination de volumes d'arbres ou d'ensembles d'arbres et l'autre au cubage rapide de peuplements. Le premier ensemble concerne 13 essences ou groupes d'essences : l'aulne glutineux, les bouleaux, les chênes, le chêne rouge d'Amérique, le douglas, l'épicéa, l'érable sycomore, le frêne, le hêtre, les mélèzes, le merisier, les ormes et le pin sylvestre. Le second ensemble concerne les essences suivantes : les chênes, le douglas, l'épicéa, le hêtre et les mélèzes. Plusieurs types de volume, correspondant notamment à diverses découpes, sont proposés dans chaque cas. Les équations de cubage sont présentées sous une forme mathématique conventionnelle. Moyennant quelques adaptations, elles peuvent être utilisées sur des machines à calculer programmables ou à l'aide de tableurs. Elles peuvent aussi être converties en langages de programmation couramment employés sur microordinateurs.

    Des corrections relatives au cubage à deux entrées du douglas (cubage en fonction de la circonférence et de la hauteur totale) figurent dans le document cubagedouglas.pdf.

  • par LIÉGE GAME LAB

    Le jeu vidéo est une pratique culturelle qui s’inscrit désormais dans notre quotidien. Déjà étudié depuis plusieurs décennies dans le monde anglo-saxon, il a plus récemment fait son entrée comme objet de recherche dans les universités francophones. Dans ce volume, le Liège Game Lab propose, à travers huit courts textes, de multiples éclairages tant sur le jeu lui-même que sur les pratiques qui lui sont associées.

    Créé en janvier 2016, le LIÉGE GAME LAB rassemble les chercheurs et chercheuses de l’Université de Liège travaillant sur le jeu vidéo comme objet culturel.

  • Essai de reconstruction évolutive par Jean Adolphe RONDAL A propos de l'ouvrage

    Les antécédents du langage humain sont appréhendables à travers la phylogenèse. Si le langage des Homo sapiens sapiens que nous sommes est incommensurablement plus élaboré que les dispositifs communicatifs présents dans la nature, on peut démontrer que plusieurs de ses ingrédients majeurs existent sous une forme élémentaire chez diverses espèces animales. On est autorisé à concevoir l’évolution langagière davantage en continuité qu’en rupture et le langage humain moderne comme résultant de l’optimisation d’habiletés préfigurées parmi les espèces animales et chez nos précurseurs au sein du genre Homo. Le processus de construction aboutissant à un système langagier élaboré au sein de notre espèce est également reflété dans la façon dont les enfants humains acquièrent leur langage, sans qu’il faille nécessairement concevoir l’ontogenèse comme une récapitulation de la phylogenèse.

    A propos de l'auteur

    Jean Adolphe RONDAL est philosophy doctor (Ph.d., psychologie développementale) de l’Université du Minnesota, post-doctorant de la Harvard University (psycholinguistique développementale), et docteur en sciences du langage de l’Université Paris-V René-Descartes-Sorbonne. Il est professeur ordinaire émérite de l’Université de Liège où il a occupé la chaire de psycholinguistique pendant 28 ans. Le professeur Rondal est l’auteur de nombreux livres et articles scientifiques sur les problématiques du fonctionnement et du développement langagier et sur les troubles du langage.

    Revue de presse Philippe Lambert, «Le langage humain, fruit de l'évolution? » , Reflexions (SOCIETE/Histoire), site de vulgarisation scientifique de l’Université de Liège, 14 novembre 2016.
  • Synthèse d'un travail entre des professeurs de la Faculté des Sciences agronomiques et l'Atelier Sorcier, Centre d'Expression et de Créativité, cette brochure reprend les réalisations des enfants sur base des explications scientifiques reçues.

    Avant-propos

    De tous les éléments que la Nature nous offre pour vivre quotidiennement, l'air est le seul que nous utilisons sans y réfléchir. Nous pensons à boire et à manger, jamais à respirer. L'air n'est ni palpable, ni visible ; on en oublierait l'existence. Et pourtant... L'aventure décrite dans ce troisième fascicule de "La science infuse... l'art" commence il y a des milliards d'années par le Big Bang à l'origine, bien plus tard, des Planètes, dont la nôtre, pour se terminer dans l'infiniment petit à l'échelle des molécules. A nouveau, nos petits bio-explorateurs ont interrogé, regardé, expérimenté pour mieux comprendre ce gaz mystérieux qui nous enveloppe. Par un discours précis et compréhensible de la part des scientifiques, par quelques expériences simples mais très démonstratives, par des examens au microscope, les petits bio-explorateurs comprennent ce qu'est l'air, ce qu'il véhicule, comprennent les menaces qui pèsent sur lui. Ensuite avec leur animatrice, les bio-explorateurs se transforment en bio-créateurs, représentant par diverses techniques ce qu'ils ont vu, perçu, imaginé. Par des traits, des formes et des couleurs, ils se plongent au cœur même de l'actualité brûlante en imaginant ces drôles de machines volantes qui, à l'image des plantes, consomment du dioxyde de carbone et rejettent de l'oxygène et donc ne polluent pas. Quelle belle symbiose que l'Art et la Science ! On ne s'en lasse jamais.

    André Théwis, Recteur de la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux.

  • par HANSETS, Edouard

    L'incubation des œufs d'autruche est une étape importante dans l'élevage des autruches. Le présent ouvrage constitue donc un complément indispensable au livre de Bruno Cornette et Philippe Lebailly, édité en 1998 par les Presses agronomiques de Gembloux et intitulé "L'autruche. Élevage et rentabilité". Les causes qui conduisent à des échecs lors de l'éclosion sont variées et nombreuses. Elles sont passées en revue avec les moyens d'y remédier. L'expérience de praticien de l'auteur, ses conseils et recommandations sont mis à la disposition des éleveurs qui apprécieront cet ouvrage d'autant qu'il n'existe aucun équivalent en langue française.

    Table des matières Rappels d'oologie et d'embryologie. L'incubation. L'éclosion. Les autruchons. Les causes de non-réussite. Fiches et documents. Bibliographie.
  • Essai sur une paléoanthropologie solutréenne par Marc TIFFAGOM

    Délaissée durant plusieurs décennies par les préhistoriens, la civilisation solutréenne a recouvré son intérêt vers la fin des années 80 grâce à l’essor des approches technologiques, donnant lieu à la publication de quelques travaux précurseurs dans ce domaine en France et au Portugal. L’étude qui est proposée dans ce livre s’inscrit dans la lignée de ces travaux. Elle a d’ailleurs pour cadre l’Espagne, et plus précisément le territoire compris entre Valencia et Cadix, qui correspond à la zone d’extension du “Solutréen de faciès ibérique”. Une entité typologique qui constitue un champ de recherche idéal pour comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la construction des identités culturelles solutréennes. D’une part, parce qu’elle est largement éprouvée sur un plan géographique et chrono-stratigraphique, interprétée comme un processus de “régionalisation” et de “désolutréanisation” des industries: le premier afin d’expliquer l’absence de la pointe à ailerons et à pédoncule en Catalogne et en Cantabrie; le second, l’amenuisement progressif, durant près de trois mille ans tout de même (19500-16500 BP), des caractères solutréens. D’autre part, parce que ses célèbres “pointes de flèche” de facture néolithique et ses pointes à cran méditerranéennes évoquent de possibles contacts avec le nord-ouest de l’Afrique et le sud-est de la France, respectivement, d’après les très fortes affinités typologiques que ces deux armatures entretiennent avec les pointes marocaines/pseudo-sahariennes de l’Atérien récent et les pointes à cran du Salpêtrien ancien. Des contacts paléolithiques entre l’Europe et l’Afrique, via le détroit de Gibraltar, ont-ils été établis ? Une “province méditerranéenne”, au sens géographique et/ou culturel du terme, constituée de petits “no man’s land” et qui reliait en permanence le sud de l’Espagne au sud de la France a-t-elle existée ?

    Les questions ici s’enchaînent, cruciales pour saisir le sens de l’évolution de ces sociétés paléolithiques. Or seule une définition paléohistorique et paléoanthropologique de ce concept unificateur permettra d’y répondre: qu’en est-il exactement de l’unité culturelle de ce faciès, dans le temps et dans l’espace ? Et ses origines, quelles sont-elles: européennes et africaines ? Menée dans le cadre d’une recherche doctorale, une enquête technologique sur les industries lithiques du site fondateur de cette entité, la Cova del Parpalló, dans la région de Valencia, est venue apporter des premiers éléments de réponse à ces questions. En révélant la présence d’un mode de débitage identique à celui de l’Atérien, le débitage Levallois en l’occurrence, associé de surcroît à la fabrication des pointes à ailerons et à pédoncule, et, surtout, car c’est là son apport principal, de structures a priori hybrides dont les Solutréens seuls peuvent être les auteurs, cette enquête a permis de renforcer respectivement l’idée d’une origine africaine de ce faciès et son unité culturelle dans le temps. Bien plus, le modèle proposé, une évolution interne du Solutréen supérieur de faciès ibérique en trois phases théoriques, trouverait son explication dans l’existence d’une “chaîne de sociétés” (la “province méditerranéenne”) reliant le nord de l’Italie au sud de l’Espagne, rendue possible par la régression marine du Dernier Maximum Glaciaire et qui assurait la diffusion somme toute rapide à cette époque des nouvelles idées techniques: une sorte d’emprunt “à distance”.

  • Évolution article par article des traités institutionnels de l’Union européenne par Quentin MICHEL

    A propos de l'ouvrage:

    Depuis la création en 1957 de la Communauté Économique Européenne par le traité de Rome, celle-ci a subi de nombreux changements et modifications parmi lesquels l’abandon de l’adjectif « économique », l’acquisition progressive de compétences de plus en plus larges ou encore la création d’une Union politique européenne. La présente compilation, qui se destine avant tout aux étudiants et aux chercheurs, a pour ambition de mettre en évidence les évolutions subies des dispositions des traités institutionnels européens au fil du temps. En partant des articles des traités sur l’Union européenne et sur le fonctionnement de l’Union européenne tels que modifiés par le Traité de Lisbonne, cette contribution s’attache à mettre en exergue, article par article, l’ampleur des changements intervenus ou, au contraire, à souligner la stabilité de l’une ou l’autre disposition ayant résisté à l’épreuve du temps. Un tableau, facile à lire et reprenant l’intégralité des articles qui font ou ont fait un jour partie des traités européens,  constitue en outre un des outils précieux du présent recueil permettant de faciliter la recherche du contenu d’un article à un moment donné de l’histoire de l’évolution du droit institutionnel européen.

    A propos de l'auteur:

    Quentin MICHEL est professeur ordinaire en études européennes au département de science politique de l’Université de Liège. Son unité de recherches regroupe des doctorants et chercheurs qui axent leurs travaux sur l’analyse des politiques menées par les différentes composantes de l’Union européenne en particulier, en ce qui concerne leur processus décisionnel.

  • Retour sur l’origine du musée moderne par André GOB

    On situe communément l’origine du musée à la Renaissance, lorsqu’on ne la rattache pas à l’antique museon d’Alexandrie. Et pourtant, on considère à juste titre que le musée moderne, tel que nous le connaissons, s’inscrit dans la pensée du siècle des Lumières et apparaît dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le livre d’André Gob éclaire ce paradoxe d’un jour nouveau par son analyse détaillée de la création du Museo Pio-Clementino, le premier musée d’antiquités au Vatican et de la Galerie des Antiques du Musée du Louvre. Ces deux musées, qui figurent aujourd’hui parmi les plus fréquentés au monde, naissent à vingt ans d’intervalle et l’auteur suit leurs premiers pas, entre 1770 et 1818. Nombre d’éléments les relient. On connaît l’épisode des Saisies révolutionnaires qui amènent à Paris les chefs-d’oeuvre de Rome, puis leur restitution après la défaite de Waterloo. On connaît moins le rôle central joué par une famille d’érudits, les Visconti, que cet ouvrage met en exergue. À l’inverse du Collectionnisme, tourné vers son propriétaire, le musée moderne est destiné au public et se voit assigné un rôle dans la société : contribuer au progrès de celle-ci et à l’éducation des citoyens. A cela s’y ajoute une action patrimoniale et scientifique, ainsi que son insertion dans la vie culturelle et économique de la Cité, en particulier par l’accueil des touristes. Ces caractéristiques, bien connues pour les musées aujourd’hui, sont présentes dès la création des deux musées à Rome et à Paris, à la fin du XVIIIe siècle. La « muséomanie » qui s’empare de l’Europe après 1815 va diffuser le modèle de cette nouvelle institution à travers tout le continent.

    L’ouvrage d’André Gob, fondé sur le dépouillement de nombreux fonds d’archives à Rome et à Paris, apporte une démonstration convaincante de la rupture que provoque le musée moderne dans l’histoire des collections.

    André GOB, professeur honoraire, a enseigné la muséologie à l’Université de Liège pendant plus detrente ans. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles scientifiques, dont La Muséologie. Histoire, développements, enjeux actuels, cosigné avec Noémie Drouguet (Armand Colin). Il a présidé le Conseil des musées de la FWB de 2007 à 2019.

  • Jean-Louis Dumortier (éd.)

    Il n’est d’imposture que découverte. Qui ne s’avise pas d’avoir été trompé ou de s’être abusé lui-même — sur ce qu’il vaut, sur ce qu’il peut — n’éprouve pas de sentiment d’imposture. Vogue sa galère sur une mer dont il ignore les dangers ! Mais que survienne la tempête d’une prise de conscience…

    Ces soudaines levées de la houle, ces vagues de désillusion qui déferlent, qui font perdre le cap et craindre le naufrage, Simenon les a tant racontées que l’on peut se demander — quand on sait la vertu thérapeutique de ses « transes » romanesques — s’il n’est pas obsédé par l’imposture, par le risque de la perte d’identité dans une mascarade quasi universelle, dans un tourbillon d’apparences à l’agitation duquel, plus ou moins délibérément, il contribue lui-même en se mettant en scène. Sa quête inlassable de « l’homme nu », la fascination qu’exerce sur lui la figure du clochard, radical du dépouillement, exhibitionniste du rejet des apparences dignes, ne sont-elles pas des symptômes d’une angoisse de s’égarer dans un monde de faux-semblants paré du nom de société, dans un jeu de dupes dont il ne parvient pas à tirer son épingle ?

    Telle est en tout cas la piste de recherche qu’ont suivie celles et ceux qui ont contribué à ce volume de Traces. En s’attachant pour la plupart à interpréter un seul roman comme une variation sur le thème de la découverte de l’imposture, en interprétant l’œuvre choisie selon des perspectives assez différentes les unes des autres, mais en veillant à illustrer l’art subtil d’un romancier qui donne plus à comprendre qu’il n’en dit, les autrices et les auteurs ont abondamment documenté un sujet qui ne renouvelle peut-être pas les études simenoniennes, mais qui, assurément, n’a pas encore été approfondi.

    Jean-Louis DUMORTIER, professeur ordinaire honoraire de l’Université de Liège, a dirigé de 1999 à 2014 le service de Didactique du français. Actuel directeur de la revue Traces, il a consacré à Simenon, entre 1985 et aujourd’hui, une vingtaine d’articles et trois livres.

  • Un récit transverse partant de Mallarmé : Buren, Grisey, Danielewski, Rahm, Noé par Guy LELONG Les conceptions dominantes de l’esthétique occidentale contemporaine se montrent tantôt accrochées à l’idée d’un « grand récit », cher aux modernes, tels que vus par les post-modernes, tantôt chevillées à celle d’un émiettement. Elles tendent, de diverses façons, à soumettre les œuvres et leurs propriétés — langage, médium, lieu d’accueil — à des idées ou des systèmes a priori. Parlant de Mallarmé, entre autres, il a été question d’une « révolution du langage poétique » (Kristeva) ou d’une « dissémination » des marques (Derrida). Le présent ouvrage propose, lui, le récit d’un renversement partant de Mallarmé : celui qui, ayant consisté à déduire les œuvres de leur support et de leurs propriétés, continue de se manifester dans les domaines artistiques les plus divers : poésie, roman, arts plastiques, musique, architecture, cinéma. Guy Lelong y montre ainsi, au plus près des œuvres et de leur perception, qu’il est possible d’établir, entre ces différents domaines, une sorte de continuum.
  • Dossier de lecture par GLOWACZ, Fabienne BLOC 1 du grade de Master en Sciences psychologiques BLOC 2 du grade de Master en Criminologie 
  • Actes du colloque international organisé à l’Université de Liège les 5 et 6 février 2009 à l’occasion des 65 ans de Jean Kellens par Philippe SWENNEN (éd.)

    Les démons iraniens appartiennent à la catégorie générique de daēuua- (dēv en pehlevi). Or, il est paradoxal de constater que ce mot est hérité du même mot sanskrit (devá-) qui voulait originellement dire « dieu ». Le latin deus l’atteste. Comment en est-on arrivé là ? Assistons-nous à la naissance de cet univers démoniaque ? Le célèbre prophète Zarathushtra, fondateur supposé de la doctrine mazdéenne, a-t-il joué un rôle dans la redéfinition du contenu sémantique du mot daēuua- ? Cette évolution est-elle le trait distinctif de la religion du monde iranien archaïque ? Comporte-t-elle une définition morale ou politique du mal ? La généalogie et le portrait donnés des démons connaissent-ils des mutations au cours de la longue histoire de la religion iranienne ancienne ? Quel rôle leur attribue-t-on dans les cérémonies religieuses mazdéennes ? C’est à répondre à toutes ces questions que se sont attachés les spécialistes dont ce volume rassemble les contributions.

    Philippe SWENNEN enseigne à l’Université de Liège, où il est titulaire de la chaire « Langues et religions du monde indo-iranien ancien ». C’est dans cette institution qu’il avait fait ses études, avant d’être doctorant de l’Istituto Universitario Orientale di Napoli. Remaniée, sa thèse de doctorat a été publiée en 2004 à Paris sous le titre « D’Indra à Tištrya ».

  • Dossier de lecture par BLAVIER, Adélaïde BLOC 2 du grade de Bachelier en Sciences psychologiques et de l’Éducation, orientation Générale et Logopédie
Aller en haut