• Incipit des romans de Georges Simenon par Jean-Louis Dumortier (éd.)
    « Il avait appris à écrire » : retourner ainsi le titre d’un célèbre essai consacré aux incipit, serait-ce donner à entendre que Simenon, au contraire d’Aragon, bien faraud de prétendre n’avoir jamais appris à écrire, applique des procédés qui lui ont été enseignés ? Bien sûr que non ! On sait que sa scolarité a été écourtée et qu’il n’a pu bénéficier, de la part de ses maîtres, de conseils d’écriture susceptibles de faire de lui le romancier qu’il est devenu, un « pêcheur au lancé » capable, en quelques phrases, d’appâter et de ferrer le lecteur. Cette capacité, c’est le fruit d’un apprentissage « sur le tas », en tant que fournisseur de la presse quotidienne, d’abord, puis, très vite, d’une littérature vouée à la consommation rapide. Peut-on dire que Simenon, au cours des années de maturation sous pseudonymes, a fabriqué des hameçons tout à fait personnels et qu’il a découvert une manière de jeter la ligne à nulle autre pareille ? Sans doute pas : ce serait un jeu d’enfant de trouver, chez ses contemporains, à l’entame des romans, des situations et des personnages aussi indéterminés que les siens, qui piquent la curiosité et suscitent le désir de savoir qui ils sont et ce qui les a menés là où ils sont. Mais il y a chez lui un degré d’intrication des points de vue bien supérieur à celui qui se rencontre chez ses confrères, une alternance de perspectives – sans scrupules pourrait-on dire – qui, à la fois, peut décontenancer le lecteur engoncé dans les habitudes de réception de la narration réaliste, et lui ouvrir de vastes espaces d’interprétation. Quelque chose arrive à quelqu’un quelque part ; quelqu’un parle, mais ce qui a lieu ou ce qui est dit est donné à connaître à travers un énoncé dont la source est indécise ou dont l’énonciateur n’est pas sûr. Si la formule n’était rebattue, on pourrait dire « Ça parle » et il revient au lecteur de chercher ce que ça signifie pour lui, ce qui est à comprendre, ou, plutôt, ce qui peut être compris à partir de, grâce à, malgré aussi parfois ce qui est dit – ou tu. De tous les écrivains « réalistes », Simenon est peut-être celui qui laisse le plus de marge à l’interprète, celui qui, en régime de clôture du sens, débarrasse le récit de la plupart des figures dévolues à son avènement, ou ne les convoque que pour contester leurs prétentions. Il invite ainsi implicitement le lecteur à débrouiller l’écheveau et, sans le mettre en garde noir sur blanc, il lui laisse entrevoir le risque de ne tirer que sur quelques fils. Ici, très modestement, il a été proposé à des lecteurs issus de diverses communautés interprétatives et pas tous, loin de là, également familiers de Simenon, de mordre dans l’esche d’un incipit, ou de dire de quoi elle est faite, ou d’être à la fois le poisson et celui qui l’appâte. Il s’agissait de ne pas relancer le carrousel des généralités sur l’univers fictionnel du romancier, mais de mettre le doigt sur les mots, sur les phrases qui incitent à y entrer. Jean-Louis DUMORTIER, professeur ordinaire honoraire de l’Université de Liège, y a dirigé, de 1999 à 2014, le Service de didactique du français. Il a publié trois livres et une vingtaine d’articles sur Simenon. Membre du Centre d’Études Georges Simenon, il est actuellement directeur de publication de la revue Traces, créée par Danielle Bajomée.
  • par Maaheen Ahmed (ed.)
    Snoopy and Charlie Brown, Calvin and Hobbes, Tintin and Snowy… comics are home to many memorable child and animal figures. Many cultural productions, especially children’s literature and cartoons, stress the similarities between children and animals, similarities that have their limits and often place the child, as human, above the animal. Still, these fictional situations offer opportunities for thinking of child-animal relationships in diverse ways through, for instance, considering the possibilities of privileged contact between children and animals or of animals that are more knowledgeable and powerful than children and even adults. Despite the prevalence and success of child-animal tandems in comics and culture, we know very little about these relationships. What makes them so popular? How do they work? How much do they vary across time and cultures? What do they tell us about the place of animals and children in comics and in the real world? Strong Bonds: Child-animal Relationships in Comics takes a first, important step in this direction. Bringing together scholars with a diverse range of comics expertise, the volume’s chapters combine contextualized readings of comics with relevant theories for interrogating childhood and animalhood, their overlaps and divergences. The strong bonds between children and animals mapped out here point towards alternative modes of conceptualizing family and identity and, ultimately, alternative means of reading, interpreting and imagining. With chapters on early comics (the Italian children’s magazine Corriere dei Piccoli during WWI, Harold Gray’s Little Orphan Annie) international and regional classics (Tintin, the Flemish Jommeke) and contemporary graphic novels (Bryan Talbot’s A Tale of One Bad Rat, Brecht Even’s Panther), this critical anthology sheds light on a vast array of child-animal relationships in comics from Europe and North America. Maaheen Ahmed is an associate professor of comparative literature at Ghent University. She is author of Openness of Comics (2016) and Monstrous Imaginaries: The Legacy of Romanticism in Comics (2020). She is currently principal investigator of the ERC-funded project COMICS which seeks to piece together an intercultural history of children and comics.
  • Guide technique à destination des gestionnaires des forêts de production d'Afrique centrale. Par HAUREZ, Barbara ; FONTEYN, Davy ; TOINT, Sarah ; BRACKE, Charles ; DOUCET, Jean-Louis ; DAÏNOU, Kasso ; KÉHOU,Stéphane ; VERMEULEN, Cédric

    L'intensification des activités humaines, la demande croissante en protéines animales suite à l'explosion démographique et le braconnage organisé (ivoire, écailles de pangolins, ...) entrainent une pression croissante sur la faune sauvage des forêts d'Afrique centrale. Pour répondre à ces menaces, des stratégies sont mises en place aux échelles nationales et régionales. Une gestion efficace de la faune sauvage au sein des concessions certifiées concourt à l'objectif global d'une gestion raisonnée et durable du patrimoine forestier d'Afrique centrale.

    Le présent guide constitue un outil opérationnel à destination des exploitants forestiers d'Afrique centrale. Il présente de manière pragmatique et illustrée la démarche d'élaboration et de mise en oeuvre d'un plan de gestion de la faune, en partant des cadres législatifs et règlementaires à respecter jusqu'à l'évaluation de sa performance. Les principales mesures de gestion et de conservation de la faune à mettre en place sont décrites dans des fiches thématiques. Un canevas modèle de plan de gestion de la faune proposant une hiérarchisation dans la mise en oeuvre de ces différentes mesures est présenté.

    Cet ouvrage vise à améliorer les pratiques des exploitants forestiers en termes de gestion de la faune et à les accompagner dans une démarche de certification de légalité ou de durabilité.

  • Philosopher à l’École d’Alexandrie Textes d’Étienne ÉVRARD Réunis et édités par Marc-Antoine GAVRAY

    De Jean Philopon, nous savons peu de choses, mais ses œuvres volumineuses soulèvent de nombreuses questions. De quelle nature furent sa vie, ses convictions et sa place dans l’École d’Alexandrie ? Comment composa-t-il ses commentaires et ses traités polémiques ? Dans quel ordre ? Autant de problèmes dans lesquels Étienne Évrard s’est aventuré durant les cinquante années qui séparent les six études rassemblées dans ce volume.

    Son enquête autour de Philopon montre combien cette figure, en apparence mineure, a joué un rôle central dans la transmission des philosophies antiques, tout comme dans le passage de l’hellénisme au christianisme. Partant de la création du monde et de la nature du ciel, Évrard examine la chronologie et la méthode de Philopon, en passant par une analyse minutieuse de son usage de la double exégétèse (L’École d’Olympiodore et la composition du Commentaire à la Physique de Jean Philopon, 1957, inédit). Il propose ensuite ce qui aurait dû être la toute première reconstitution du traité perdu Sur l’éternité du monde, contre Aristote, et qui demeure la première traduction française des deux premiers livres (1961, inédite). Il interroge les procédés de composition de Philopon, ses modes d’argumentation et de réfutation. Mais il ouvre également des pistes sérieuses pour comprendre l’emploi de la citation chez Simplicius, l’adversaire de Philopon et son principal témoin. Il fournit ainsi les clefs pour entrer dans un débat qui met aux prises deux monuments du néoplatonisme tardif, l’un chrétien l’autre païen.

    Étienne Évrard (1921-2009) a été professeur de latin à l’université de Liège. Spécialiste de Philopon, il s’est pris de passion dès les années 1960 pour les humanités numériques naissantes. Son intérêt pour le néoplatonisme ne l’a pourtant jamais quitté, mais l’a accompagné durant toute sa carrière.

    Marc-Antoine Gavray est chercheur au FRS-FNRS et enseigne l’histoire de la philosophie antique à l’université de Liège. Spécialiste de Simplicius, il s’est pris de passion pour les écrits d’Étienne Évrard à la faveur d’une inondation. Son intérêt pour les sophistes ne l’a pourtant jamais quitté.

  • par David BOUVIER & Véronique DASEN (éds)

    Dans le cadre du projet Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity, financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC), une réflexion collective s’imposait sur le célèbre fragment d’Héraclite : « Le temps est un enfant qui joue en déplaçant des pions : la royauté de l’enfant ». Les quatorze contributions de ce volume proposent chacune différentes approches et lectures de cette phrase énigmatique. Tout un livre sur une phrase, tant elle pose de questions et autorise de réponses. Chaque mot mérite son enquête avec le débat sur ses significations. Comment comprendre l’aiôn ? « Temps », « vie », « temps de la vie », « force vitale », « existence », « éternité » ? Qui est l’enfant, quel âge a-t-il ? À quel jeu surtout joue-t-il ? L’ouvrage offre un bilan des différentes interprétations, philosophiques, politiques, oraculaires, des conditions de la transmission du fragment, de sa place dans l’oeuvre d’Héraclite, du contexte de production, des rapports avec d’autres poètes et philosophes, à l’histoire des jeux de pions et de dés, tout en s’interrogeant sur la dimension philosophique du jeu. Des pistes novatrices sont ouvertes. Dire qu’un enfant joue revient à énoncer l’évidence, sauf si l’enfant est autre chose qu’un simple enfant. Les enfants ne seraient-ils pas, dans et par le jeu, une image d’Héraclite lui-même ? Un Héraclite poète et joueur, poète parce que joueur. Le regard posé sur l’enfance doit aussi être remis en question. Loin d’instrumentaliser l’enfant pour dénoncer l’incompétence des adultes, Héraclite met en scène un enfant incarnant l’Aiôn en tant que force vitale source d’éternel renouvellement. Le déplacement de ses pions symbolise son apprentissage de l’ordre et désordre du monde. Le jeu instaure un équilibre temporaire dans le cosmos, et la royauté de l’enfant devient synonyme de sa capacité à gérer un monde menacé par le chaos. Et le jeu, avec les mots et les dés, ne finit ici jamais.

    David BOUVIER est professeur de langue et littérature grecques à l’Université de Lausanne et chargé de cours de mythologie à l’EPFL. Il a été professeur invité à l’Université de Chicago, à l’EHESS et à l’Université de Pise. Ses travaux portent principalement sur la poésie homérique et sa réception.

    Véronique DASEN est professeure d’archéologie classique à l’Université de Fribourg, et spécialiste d’anthropologie culturelle antique. Ses nombreuses publications portent sur l’histoire du corps, de l’enfant, du genre et du jeu. Elle dirige le projet Locus ludi financé par l’European Research Council (no 741520).

  • par Céline Redard, Juanjo Ferrer-Losilla, Hamid Moein & Philippe Swennen (éds)

    Les temps sont mûrs pour définir un nouveau type de comparatisme indo-iranien, qui serait fondé sur une approche globale de littératures pareillement constituées à des fins liturgiques : la védique et la mazdéenne. Telle était la conviction commune aux organisateurs du colloque intitulé Aux sources des liturgies indo-iraniennes, qui s’est tenu à l’Université de Liège, les 9 et 10 juin 2016, avec l’appui du Fonds National pour la Recherche Scientifique. Le présent volume, fondé sur les contributions présentées à ce colloque, est destiné à permettre à des indianistes et à des iranistes spécialisés dans ces questions de faire le point sur l’état des connaissances en présence les uns des autres.

    Céline Redard (chercheuse postdoctorale, SOAS, Londres) travaille sur les rituels zoroastriens tels qu’ils ont été transmis dans les manuscrits et leurs liens avec la pratique contemporaine. Son prochain livre, coécrit avec Jean Kellens, Introduction à l’Avesta décrit l’état de la recherche sur ce corpus.

    Juanjo Ferrer-Losilla (chargé de recherches du FNRS, Université de Liège) a consacré sa thèse, soutenue en 2013, à la morphologie du moyen-perse et du parthe, puis s’est intéressé à la paléographie des manuscrits zoroastriens et à l’étude du Dēnkard. Outre ses nombreuses contributions à l’Avestan Digital Archive, on peut signaler l’ouvrage The Avestan Liturgical Widēwdād Manuscript 4010 publié en 2019 à Girona.

    Hamid Moein (chercheur postdoctoral du FWO, Université de Gand) a soutenu à l’Université de Liège sa thèse de doctorat consacrée aux instructions rituelles zoroastriennes basées sur les manuscrits des rivāyates persanes. Actuellement il poursuit à l’Université de Gand des recherches sur les manuscrits persans de la période du Sultanat du Gujarat et de l’empire moghol.

    Philippe Swennen (titulaire de la chaire « Langues et religions du monde indo-iranien ancien » à l’Université de Liège) mène ses recherches principalement sur l’étude de la signification des cérémonies sacrificielles védiques décrites dans les traités brahmaniques en prose, notamment avec une intention comparatiste indo-iranienne. Il a notamment publié D’Indra à Tištrya en 2004.

  • Continuités et ruptures des pratiques scribales en Égypte pharaonique, gréco-romaine et byzantine par Nathan CARLIG, Guillaume LESCUYER, Aurore MOTTE et Nathalie SOJIC (éds)

    S’inscrivant dans la suite du volume Signes dans les textes, textes sur les signes, paru en 2017 (Papyrologica Leodiensia, 6), le présent ouvrage rassemble 17 contributions présentées lors du colloque international organisé à l’Université de Liège du 2 au 4 juin 2016. Dans une perspective interdisciplinaire et diachronique, elles examinent les formes et fonctions des signes dans les textes produits en Égypte, en tenant compte de la variété de langues, de systèmes d’écriture et de supports utilisés. Couvrant un arc chronologique de plus de trois millénaires, les contributions s’efforcent de mettre en évidence les continuités et les ruptures dans les pratiques scribales depuis l’époque pharaonique jusqu’à l’époque byzantine.

    Nathan CARLIG a été formé à la philologie classique, à la papyrologie et à la coptologie à Liège, Paris et Rome. Membre du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL), il est actuellement chargé de recherches du F.R.S.-FNRS à l’Université de Liège. Ses recherches portent sur les relations entre paideia et christianisme et sur l’histoire du livre et des pratiques scribales antiques.

    Guillaume LESCUYER est titulaire d’un master en égyptologie et copte de l’Université de Genève (2011). Il a ensuite été doctorant à l’Université de Liège, où son travail a porté sur le démotique et le copte.

    Aurore MOTTE est diplômée de l’Université de Liège, où elle a mené ses recherches doctorales financées par le F.R.S.-FNRS. Elle est actuellement chercheuse post-doctorale à l’Université Johannes Gutenberg de Mayence grâce à une bourse de recherche de la fondation Alexander von Humboldt. Ses recherches portent notamment sur la philologie égyptienne, les variations sociolinguistiques, la matérialité de l’écrit et le concept de paratextualité en Égypte ancienne.

    Nathalie SOJIC est docteure en Langues et Lettres (égyptologie), collaboratrice scientifique à l’Université de Liège et membre du programme d’étude des ostraca hiératiques littéraires de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire. Elle poursuit des recherches dans les domaines de la papyrologie et de la paléographie hiératique du Nouvel Empire égyptien.

  • SOMMAIRE NUMÉRO 121 - 122 3- Intentions et objectifs THÈMES 7- L’humour en contexte éducatif : la portée heuristique de quelques expressions classiques Daniel Faulx 25- Mettre en oeuvre des actions de formation et de changement : une relecture contemporaine de Kurt Lewin dans le contexte de l’agroécologie Daniel Faulx, Cybill Nion, Pierre Collière et Eric Capoen OPINIONS et POINTS DE VUE 47- Marie Langer : de la Vienne des années 20 à l’Amérique Latine des années 70. Pour une histoire populaire de la psychanalyse Florent Gabarron-Garcia 63- L’ignorance et l’opinion, un couple heureux Serge Larivée et Carole Sénéchal SCIENCE-ACTION GROUPALE ET TECHNIQUES D’ANIMATION 83- L’analyse institutionnelle Yves Bodart 105- Consignes aux auteurs 107- Bulletin d’abonnement 2019
  • Revue n°123 - 124 par COLLECTIF
    SOMMAIRE NUMÉRO 123 - 124

    111 - Intentions et objectifs

    113 - Éditorial

    115 - Hommage à Claude Flament

    THÈMES

    119 - What does it Mean to Share? From Actual to Perceived Sharedness in the Structural Approach to Social Representations Éric Bonetto, Anthony Piermattéo, Pascal Moliner et Grégory Lo Monaco

    141 - Les réseaux de soutien des mères victimes de violences conjugales et leur impact sur le stress Nathalie Savard

    157 - Effets de la gestion organisationnelle des carrières perçue sur le succès de carrière des conseillers : médiations par le soutien organisationnel perçu Eric Dose, Pascale Desrumaux et Jean-Luc Bernaud

    175 - Ancrages et objectivations de la représentation sociale du luxe. Une comparaison France – Russie Pascal Moliner, Inna Bovina & Jérémy Juventin

    OPINIONS ET POINTS DE VUE

    195 - Les structures verticales de l’économie du don : stratégie et interdisciplinarité à l’échelle sociale, cognitive et clinique Sébastien Miravete et Agnès Ladois-Do Pilar Rei

    209 - Consignes aux auteurs

    211 - Bulletin d’abonnement 2020

  • Approches multidisciplinaires par François DEBRAS et Jérôme NOSSENT (dir.)

    Sur une pièce d’identité, nous retrouvons notre nom, prénom, date de naissance, sexe, photographie, signature ainsi que différents éléments reconnus par une administration permettant de nous définir et de nous distinguer. « Mon identité » me rend unique, elle signifie que personne ne m’est identique. D’un point de vue plus théorique, l’identité est une notion complexe à définir, fondamentalement virtuelle et plurielle, dont seuls les effets sont tangibles : guerres, révolutions, naissance d’une nation, luttes en faveur de l’élargissement des droits, politiques migratoires,... Les identités n’en demeurent pas moins réelles. Elles se créent, évoluent et conditionnent les comportements, les opinions et les valeurs aux niveaux individuel et collectif. Si l’identité est un élément central de socialisation et de construction de l’individu ou de la collectivité, elle est également vectrice de division. Tout processus de définition entraine le rejet de ce qu’il ne recouvre pas. À l’extrême, une « identité négative » se définit « contre » les autres identités en insistant sur la différence, la frontière et le rejet. L’identité est alors un moteur de conflits et d’édification de clivages, de ségrégations et de discriminations. L’ambition du présent ouvrage est d’expliquer certains de ces phénomènes au travers de l’analyse de cas d’études spécifiques. L’approche multidisciplinaire (la science politique, le droit, la sociologie, la psychologie et l’histoire) offre une meilleure compréhension de l’«identité».

    François DEBRAS est maître de conférences et assistant-doctorant au Centre d’études Démocratie de la Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie de l’Université de Liège. Il est détenteur d’un Bachelier en Communication et information de la Haute école de la Province de Liège ainsi que d’un Master en Sciences politiques orientation générale, à finalité spécialisée en Relations Internationales à l’Université de Liège. Ses recherches portent principalement sur l’analyse du discours des partis populistes et d’extrême droite européens. Jérôme NOSSENT est assistant-doctorant en science politique au sein du Département de science politique de la Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie de l’Université de Liège. Il est détenteur d’un Master en Science politique à finalité spécialisée en administrations publiques de l’Université de Liège (2014). Il est rattaché au pôle « Mémoire » du Centre d’études Démocratie et à l’Institut de la décision publique de l’Université de Liège. Ses recherches explorent les usages politiques du passé dans les sociétés contemporaines, particulièrement en ce qui concerne les légiférations de reconnaissance de faits génocidaires et de répression de la négation.

  • SOMMAIRE NUMÉRO 125 - 128 COLLECTIF 1 - Intentions et objectifs 3 - Éditorial THÈMES 7 - Quand la minorité devient majoritaire : décodage psychosocial de l’influence différée du mouvement écologiste Colomba Codaccioni 19 -  Interrogation de la fonction de génération de signification du noyau central des représentations sociales à partir de l’étude longitudinale d’un système représentationnel de trois objets Coralie Fregonese et Pierre Ratinaud 39 - La figure du « jeune de banlieue » dans la construction sociale du harcèlement de rue : racialisation d’une violence sexiste David Fonte et Solveig Lelaurain 63 - Une méthodologie inductive à partir de données empiriques médiatiques : mieux comprendre les modes d’utilisations de l’objet-groupe dans un phénomène Bénédicte Boch et Raphaële Noël 83 - Les représentations sociales des risques psychosociaux chez les infirmiers et les infirmières : l’exemple du noyau central et du système périphérique Amandine Cimier et Stéphanie Hemairia Clerc 109 - Effet modérateur des TIC sur les risques psychosociaux en Hôpital psychiatrique M.C. Piperini, A. Simeone, S. Simonian, R. Chaker, S. Topouzkhanian et J.P. Garcia 133 - Soutien des milieux de vie au bien-être d’enfants et d’adultes traités pour une tumeur cérébrale pédiatrique Coralie Lanoue et Sylvie Jutras 157 - Validation d’un outil d’identification des stratégies identitaires en situation interculturelle en langue française, anglaise, espagnole et portugaise Orane Hmana, Rachid Oulahal, Filipe Soto Galindo et Patrick Denoux 179 - Croyance en la santé et motivation à la protection contre la Covid-19 à Yaoundé Claude Désiré Noumbissie SCIENCE-ACTION GROUPALE ET TECHNIQUES D’ANIMATION 203 - La gestion d’incidents critiques par des animateurs de groupe (1) Héloïse De Visscher 239 - Consignes aux auteurs 241 - Bulletin d’abonnement 2021
  • Sartre et Giacometti en miroir THOMAS FRANCK

    1941. France occupée. Deux hommes se rencontrent à la terrasse de chez Lipp, un café de Saint-Germain-des-Prés. L’un est un artiste en plein doute, héritier du surréalisme, l’autre un philosophe en devenir, sur le point de s’imposer comme une figure dominante de la pensée française. Près d’un quart de siècle plus tard, une brouille les oppose. Chacun a derrière lui une oeuvre monumentale et jouit, dans son domaine, d’une notoriété incontestable. Entre ces deux moments, une amitié profonde s’est nouée, faite de convergences, de distances et d’échanges tant personnels qu’intellectuels. La pensée et l’oeuvre qu’ils ont mûries au cours de ces années se sont réalisées en se confrontant à une même conjoncture historique et sociale et en puisant leurs armes dans une sociabilité à de nombreux égards commune. Jean-Paul Sartre et Alberto Giacometti se rejoignent sans jamais se confondre. Bien qu’ils soient deux penseurs de la liberté, de la recherche artistique et philosophique ininterrompue, de l’homme en situation, ils ne cessent de se mettre mutuellement à l’épreuve. Tous deux s’enrichissent et se singularisent dans la confrontation à l’autre. En réunissant en constellation différents concepts philosophiques qui sont propres au milieu dans lequel gravitent Sartre et Giacometti – de la contingence à l’engagement –, cet essai propose de relire en miroir deux oeuvres essentielles de la pensée du XXe siècle. Le dialogue critique qui s’en dégage offre plusieurs clefs d’analyse pour l’exercice d’une pensée philosophique, artistique et politique.

     

    Thomas FRANCK est chargé de recherche à La Cité Miroir et collaborateur scientifique à l’Université de Liège où il a réalisé sa thèse de doctorat. Il est l’auteur de Lecture phénoménologique du discours romanesque (Lambert-Lucas, 2017) et prépare la publication d’Adorno en France. La constellation « Arguments » comme dialogue critique aux Presses Universitaires de Rennes.

  • Par MIGNON, Jacques / HAUBRUGE, Eric / FRANCIS, Frédéric

    Quelques insectes particuliers sont identifiables du premier coup d’œil ou par comparaison avec des illustrations de qualité. Malheureusement, il s'agit là d'exceptions et l'étude des insectes est souvent rendue complexe par la nécessité d'utiliser une loupe binoculaire et de maîtriser un vocabulaire spécifique difficilement accessible aux néophytes.

    Principalement destinée à l'enseignement de l'entomologie, la présente clé d'identification permet de donner un nom à quelque 180 familles ou super-familles d'insectes parmi les plus couramment rencontrées en Europe. Le vocabulaire utilisé est accessible à toute personne ayant des notions de base de la morphologie des insectes. Un glossaire et des figures permettent de combler certaines lacunes et de donner sens aux critères d'identification rencontrés.

    Reconnaître un insecte au niveau de la famille permet d'obtenir rapidement des précisions sur sa biologie et constitue une étape indispensable vers une connaissance approfondie des différentes espèces.

    A propos des auteurs

    Jacques MIGNON, Eric HAUBRUGE et Frédéric FRANCIS sont tous trois docteurs en sciences agronomiques de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège) mais ils sont surtout passionnés d'entomologie depuis leur plus jeune âge et engagés à différents niveaux dans l'enseignement et la vulgarisation de l'entomologie.

  • Tutankhamun

    40,00
    Discovering the Forgotten Pharaoh Exhibition Catalogue par S. CONNOR & D. LABOURY (eds)

    Cet ouvrage est conçu comme un guide destiné à accompagner les visiteurs de l’exposition Toutankhamon, à la découverte du pharaon oublié (organisée par Europa Expo au centre d’exposition de la gare TGV internationale de Liège-Guillemins, du 14 décembre 2019 au 30 août 2020) et permet de contextualiser la visite en approfondissant les divers thèmes abordés. Près d’un siècle après la découverte la plus retentissante de l’histoire de l’archéologie, l’exposition vise, à travers une muséologie immersive et un parcours narratif et pédagogique, à raconter et expliquer l’histoire croisée de Howard Carter et du jeune pharaon qu’il a permis d’exhumer de l’oubli. Sont ainsi évoqués le parcours singulier de Howard Carter, son opiniâtre quête de la tombe de Toutankhamon, l’exploitation scientifique de sa découverte, l’Égypte dans laquelle Toutankhamon a grandi, puis régné, la vie quotidienne, les croyances et la production artistique à cette époque mouvementée de l’histoire pharaonique. Les avancées les plus récentes de notre connaissance de l’enfant-roi grâce aux technologies et méthodes d’investigation les plus modernes sont également envisagées, avant de terminer par l’impact que cette incroyable découverte a pu avoir sur l’art, la science archéologique et égyptologique et la vision collective que nous partageons désormais de la civilisation des pharaons. Richement illustré, le catalogue s’articule autour des différents thèmes abordés par l’exposition, mais aussi des choix muséographiques qui ont présidé à la réalisation de celle-ci. Il rassemble plus de 60 essais rédigés par des experts internationaux qui présentent les résultats les plus récents de leurs recherches et offre un regard renouvelé sur une série d’objets bien connus, tout en présentant nombre de pièces encore jamais montrées au public.

  • par Francesco MASSA et Nicole BELAYCHE (éds)

    Les pratiques et les discours philosophiques sous l’empire romain ont été largement inspirés par le langage des cultes à mystères. Depuis la période grecque classique, la pensée philosophique antique a assimilé et réélaboré la terminologie de ces cultes afin d’exprimer l’accès au savoir philosophique, le parcours de la connaissance et l’acquisition d’une « révélation » réservée aux seuls initiés. Au fil des siècles, le langage platonicien, pétri de références aux cultes à mystères, devient le socle commun de la plupart des lettrés, quelle que soit leur appartenance religieuse, païenne ou chrétienne. Dans une approche d’histoire des religions, la réflexion sur les catégories et leurs usages, tant dans les sources que dans l’historiographie, est inséparable de la construction de la discipline elle-même. Quel est dès lors l’impact de l’historiographie dans l’appréciation des rapports entre cultes à mystères et philosophie ? Ensuite, dans quelle mesure les discours et pratiques philosophiques ont-ils été nourris par le lexique mystérique et par les rituels de ces cultes ? Des textes réputés avoir partie liée avec les mystères, mais passablement négligés jusqu’ici, sont scrutés en détail – les fragments de Numénius, les Oracles Chaldaïques et plus généralement les expressions respectives des écoles philosophiques. Inversement, des pratiques rituelles mystériques sont susceptibles de révéler l’influence des réflexions philosophiques. Au fil des études, ce volume interroge la relation entre cultes à mystères et philosophies selon une double perspective, émique et étique, la seule qui puisse fournir des éclaircissements sur ce problème.

    Francesco MASSA est Professeur assistant à l’Université de Fribourg où il dirige un projet de recherche sur « La compétition religieuse dans l’Antiquité tardive », financé par le Fonds National Suisse de la recherche scientifique. Il est notamment l’auteur de Tra la vigna e la croce. Dioniso nei discorsi letterari e figurativi cristiani (II-IV sec.).

    Nicole BELAYCHE est Directeure d’études (Pr.) émérite à l’École Pratique des Hautes Études (Sciences religieuses), PSL Paris. Ses recherches portent principalement sur les cultes païens, leurs rituels, et leurs dynamiques dans l’empire romain oriental – notamment dans des contextes de cohabitations et interactions religieuses. Elle a dirigé avec Francesco Massa un programme de recherche sur les mystères et vient de coéditer Mystery Cults in Visual Representation in Graeco-Roman Antiquity (Brill, 2021).

  • Les enjeux politiques de la traduction par Céline LETAWE, Christine PAGNOULLE, Patricia WILLSON (dirs)

    Égalité de droits, ouverture à la différence – deux exigences trop souvent bafouées dans les relations entre communautés culturelles, mais aussi entre les langues dans lesquelles ces cultures diverses s’enracinent. Mais si parler la langue de l’autre, lorsqu’elle est dominante, peut être « acte d’allégeance et de soumission » (Amin Maalouf), la situation est plus complexe lorsqu’il s’agit de traduction. C’est cette complexité qu’abordent, sous différents angles, dans différents contextes et différentes combinaisons de langues, les dix chapitres de ce volume. Rédigés tantôt en français tantôt en anglais (deux langues dominantes), certains textes développent des considérations théoriques ; d’autres explorent les contraintes institutionnelles ; d’autres encore commentent les astuces dont font preuve traductrices et traducteurs pour retrouver dans la langue cible la présence d’une langue ou d’une variété linguistique minorisée dans leur texte source. Tous « déploient, autant sur le plan théorique que critique, des expériences traductives et des réflexions traductologiques où l’une des langues de travail détient le statut de langue coloniale, impériale ou hégémonique. C’est au sein du rapport de forces instauré par cette coprésence des langues qu’opère la traduction, soit pour masquer le conflit, soit pour, au contraire, le mettre en évidence. » Un livre qui aborde de front le rôle de la traduction dans le rapport de force entre les langues. Dix chapitres qui explorent asymétries institutionnelles, astuces de traductrices et traducteurs pour contrer les inégalités entre les langues, et théories décoloniales pour mieux les affronter.

    Céline LETAWE est docteure en philosophie et lettres et titulaire d’un diplôme d’études spécialisées en traduction. Elle enseigne la traduction à l’Université de Liège depuis 2011 et concentre ses recherches sur la visibilité des traducteurs et la traduction collective.

    Christine PAGNOULLE a enseigné les littératures de langue anglaise et la traduction à l’Université de Liège ; elle est elle-même traductrice, avec une prédilection pour les poèmes. Elle a également publié un grand nombre d’articles et quatre recueils de textes.

    Patricia WILLSON enseigne la traduction à l’Université de Liège. Elle a été professeure à l’Université de Buenos Aires et au Colegio de México. Ses traductions de Flaubert, Barthes, Ricoeur, Shelley, Twain et Kipling ont été publiées en Argentine et en Espagne.

  • Réflexions diverses sur le mot-valise par Richard MARTIN

    Des dictionnaires de mots-valises, il en existe déjà. Le procédé, peu connu par son nom, est exploité dans les domaines les plus divers, pour son humour ou son efficacité. Le présent ouvrage offre en ouverture une série de réflexions sur le concept avant d’en explorer un maximum de possibilités.

    Richard MARTIN est né en 1953 à Liège. Il y a fait de bonnes études secondaires, mais son talon d’Achille était le cours de français, en particulier la rédaction de texte. Obstinément désireux d’affronter ses faiblesses plutôt que d’exploiter ses forces, il a opté, après un bref passage par la philosophie, pour des études de philologie romane, réussies sans embarras. Il a néanmoins passé l’essentiel de sa carrière comme fonctionnaire à la Fédération Wallonie-Bruxelles. À présent retraité, il a à cœur de donner forme et volume à ce qui l’a toujours fasciné : l’écriture. Son humour se complaît parfois dans la noirceur, parfois dans l’absurde et il se réjouit quand il peut marier les deux.

  • Vie et puissance des matières lithiques entre rites et savoirs par Thomas Galoppin et Cécile Guillaume-Pey (dirs)

    Taillées, sculptées, gravées ou brutes, les pierres jouent un rôle notoire dans de nombreuses religions où elles participent à la monumentalisation des lieux de culte, pérennisent l’inscription de textes ou matérialisent divers agents non-humains, qu’il s’agisse de divinités, d’ancêtres ou de héros. Mais au sein d’un large éventail de matières lithiques, qui vont du monolithe à la gemme, il existe des pierres d’exception auxquelles sont attribuées des formes de vitalité, d’intentionnalité ou de pouvoir. Ces roches, qui se distinguent par leurs propriétés sensibles, leur saillance topographique ou par les attentions dont elles font l’objet, se voient accorder des qualités semblables à celles de plantes, d’animaux ou de divinités. Pierres qui respirent, mangent, poussent, parlent ou pleurent, roches qui se déplacent, fécondent, soignent et parfois même se révoltent et scellent des serments, sont autant de protagonistes qui défient nos catégories. Que peuvent les pierres ? D’où vient leur puissance et comment se manifeste-t-elle ? Peut-on dire que des roches sont « vivantes » ? Est-ce le rituel qui permet de les animer et de leur conférer une capacité d’action hors du commun ou y-a-t-il des contextes dans lesquels des pierres présentent une vitalité et une force intrinsèques ? Et dans ce cas, comment les qualités de ces roches singulières sont-elles exploitées par les rites ? De quelles images, signes graphiques ou substances les recouvre-t-on afin de renforcer leur efficacité ? Enfin, quels corpus de savoirs construisent leurs pouvoirs et participent à leur transmission ? Une mine de questions ouvre un dialogue entre anthropologues et historiens autour des liens que les humains tissent avec des roches singulières. C’est en mettant en relation les qualités matérielles des pierres et leur ancrage spatial, les gestes, les pratiques et les discours dans lesquels elles sont prises, que les contributions de cet ouvrage explorent les modes d’action et d’animation de roches d’exception dans des aires culturelles, des périodes historiques et des contextes religieux variés.

    Cécile GUILLAUME-PEY est anthropologue, chargée de recherche au CNRS et affiliée au Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS, UMR 8564). Ses recherches portent sur les pratiques rituelles et esthétiques ainsi que sur les modes d’appropriation de l’écrit dans des groupes tribaux de l’Inde.

    Thomas GALOPPIN est historien, postdoctorant à l’université Toulouse – Jean Jaurès au sein du projet ERC MAP (Mapping Ancient Polytheisms), affilié au laboratoire PLH (Patrimoine, Littérature, Histoire). Ses travaux portent sur les rituels et les relations que les humains tissent avec et entre dieux, animaux et pierres dans le cadre des religions de l’Antiquité.

  • entre excellence scientifique et pertinence sociétale par Nathan CHARLIER

    Au cours des quarante dernières années, les politiques scientifiques ont fortement évolué partout dans le monde, notamment pour faire contribuer plus directement la recherche à l’innovation et à la croissance économique. En conséquence, la recherche est devenue un objet qu’il faut évaluer, comparer, orienter, bref, gouverner de manière stratégique. Dans cette nouvelle configuration, entre excellence scientifique et pertinence sociétale, les outils de financement orientent les agendas de recherche, les universités s’ouvrent à de nouvelles interactions avec l’industrie et les chercheurs disposent de moins en moins d’autonomie. Ils doivent rendre des comptes et leurs performances font l’objet d’indicateurs et d’évaluations régulières. Or, dans une temporalité similaire, Flandre et Wallonie ont pris des trajectoires politiques et institutionnelles distinctes suite au processus de réforme de l’État belge, donnant lieu à des transformations différentes de leurs politiques de recherche. Cet ouvrage est le premier à explorer cette double dynamique de transformation de manière comparée en Flandre et en Wallonie. Au travers d’études de cas approfondies, il s’attache à décrire les pratiques, analyser les discours et interpréter les choix de ceux qui organisent, subsidient, évaluent, orientent et donnent un cadre d’action aux universités et aux chercheurs. Les différents chapitres explorent tour à tour deux espaces de concertation (le Conseil wallon de la politique scientifique et le Vlaamse Raad voor Wetenschap en Innovatie), deux universités (l’ULiège et l’UGent) et deux centres de recherche universitaires dans le domaine des biotechnologies (le GIGA et le VIB). L’ouvrage donne des outils pour comprendre comment la recherche se transforme, à la croisée d’évolutionsglobales et de choix politiques régionaux. La Flandre, marquée par une ambition de compétition internationale, met d’abord en avant la performance et la productivité des scientifiques, tandis que la Wallonie demande surtout à ses chercheurs de contribuer au redéploiement industriel de la région. Cet ouvrage met en lumière les effets et les tensions résultant de ces orientations.

    Nathan CHARLIER est docteur en Sciences politiques et sociales et chercheur au Département des Sciences de la Santé publique (ULiège). Ses recherches en sociologie de l’action publique portent sur des objets divers où se jouent des interactions entre savoirs et pouvoirs.

  • A review of 2019 par Caroline ZICKGRAF, Tatiana CASTILLO BETANCOURT et Elodie HUT (eds.)

    Edited by The Hugo Observatory of the University of Liège, this volume is the tenth in the annual series and the fifth of its kind published with the Presses Universitaires de Liège. The State of Environmental Migration aims to provide its readership with the most updated assessments on recent events and evolving dynamics of environmental migration throughout the world. Each year, the editors select the best graduate student work from the course “Environment and Migration” taught by Caroline Zickgraf at the Paris School of International Affairs (PSIA) of Sciences Po. This year’s authors focus primarily on sudden-onset displacement events, including the Australian megafires, the dam failure in Brumadinho (Brazil), the floods in Budrio (Italy), the Kerala floods (India), and cyclones Idai and Fani in Mozambique and India. The relationship between drought and conflict-related internal displacement in Somalia’s Bay Region, as well as the importance of populations’ perceptions of environmental risk on (im)mobility outcomes during acqua alta in Venice are analysed and discussed.

    Caroline Zickgraf is Deputy Director of the Hugo Observatory as well as Post-doctoral Fellow with the Belgian Fund for Scientific Research (F.R.S.-FNRS). Tatiana Castillo Betancourt is Project Manager at the Hugo Observatory. Elodie Hut is PhD candidate at the Hugo Observatory.

    Edité par l’Observatoire Hugo de l’Université de Liège, ce volume est le dixième de la série annuelle et le cinquième du genre publié aux Presses Universitaires de Liège. Cet ouvrage vise à fournir à ses lecteurs les évaluations les plus à jour sur les événements récents et l’évolution de la dynamique des migrations environnementales à travers le monde. Chaque année, les éditeurs sélectionnent les meilleurs travaux d’étudiants diplômés du cours « Environnement et migrations », dispensé par Caroline Zickgraf à l’école des Affaires Internationales (PSIA) de Sciences Po (Paris). Les auteurs de cette année se concentrent principalement sur les événements de déplacement soudain, y compris les feux australiens, la rupture du barrage à Brumadinho (Brésil), les inondations à Budrio (Italie), les inondations au Kerala (Inde) et les cyclones Idai et Fani au Mozambique et en Inde. La relation entre la sécheresse et les déplacements internes liés au conflit dans la région de la baie de la Somalie, ainsi que l’importance des perceptions des populations du risque environnemental sur les résultats de l’(im)mobilité lors de l’acqua alta de Venise sont également analysées et discutées.

    Caroline Zickgraf est directrice adjointe de l’Observatoire Hugo ainsi que post-doctorante au Fonds belge pour la recherche scientifique (F.R.S.-FNRS). Tatiana Castillo Betancourt est responsable de projet à l’Observatoire Hugo. Elodie Hut est doctorante à l’Observatoire Hugo.

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